Les diagnostics « Bogus » de maladies mentales font exploser les coûts de la santé

Cenator : Nous vivons une drôle d’époque. Il y a quelque temps, le conseiller national UDC Jürg Stahl a déposé une interpellation au sujet de l’augmentation constante des cas d’invalidité pour raisons psychiques, qui ont fait bondir les coûts de la santé à leur tour.

Il a pointé du doigt l’idéologie qui se trouve derrière cette explosion des maladies psychiatriques dans la population suisse, surtout en ce qui concerne la génération des milléniaux de 18-25 ans. Est-ce dû au cannabis, à l’incapacité d’affronter les réalités de la vie, ou ces jeunes « Z » sont-ils juste plus manipulables, plus « chochottes » que les générations précédentes ?

En fait, cette augmentation est due à ce que le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), qui classifie et codifie les maladies psychiatriques, ne cesse de reconnaître de nouvelles pathologies depuis sa première édition. Autrement dit, cette énorme croissance n’est pas due au fait qu’il y aurait plus de fous à notre époque, mais à l’introduction de nouvelles normes de santé mentale.

D’innombrables personnes saines d’esprit, ou momentanément légèrement déréglées, sont transformées en malades psychiques par le surdiagnostic psychiatrique. Ces excès amènent à leur tour une surmédicalisation, qui entraîne des problèmes dus aux effets secondaires des médicaments, ainsi qu’une explosion des coûts de la santé.

Et comme pour toute chose institutionnalisée, étatisée mais bâtie sur des bases branlantes, le nombre des personnes vivant de la psychiatrie ne cesse de croître.

Détail piquant, les villes les plus à gauche ont la plus grande concentration de psychiatres / psychologues par tête d’habitant, et il y a quelques années, le Matin.ch avait publié un article qui donnait Lausanne en tête du palmarès mondial du nombre de psychiatres.

La psychiatrie fonctionne de manière semblable à l’asile business : une fois que l’industrie est mise en place, il faut l’alimenter avec de faux fous et de faux réfugiés, et la logique de la croissance va créer le besoin.

La première version du DSM contenait déjà très largement l’ensemble des troubles mentaux réels. Mais l’institution DSM fait vivre beaucoup de personnes de près ou de loin et de nouvelles pathologies jaillissent sans limite de l’imaginaire de la commission.

Un exemple illustre parfaitement le phénomène de mode en matière de santé mentale, c’est le diagnostic de l'homosexualité comme pathologie. Ce diagnostic a été supprimé suite à l’évolution des mœurs, tandis que d’autres sont apparus qui reflètent l’air du temps.

Tous ces diagnostics sans pathologie réelle donnent motif ensuite à une thérapie, à une médication, et au final, à une prestation de l’assurance invalidité.

*****

Le syndrome du diagnostic bidon

Voici une vidéo d’un médecin américain qui explique d’une manière pleine de bon sens les conséquences de ces excès de psychiatrisation.

« Dans cette vidéo », explique le Dr Berg, « je vais vous présenter un nouveau diagnostic. Ça s’appelle le syndrome du diagnostic bidon (Bogus Diagnosis Disorder).

Principal symptôme de ce trouble : l’envie d’inventer une maladie mentale.

Je parle en particulier des auteurs du « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux » (DSM-5). Les membres de la commission votent même les nouvelles maladies mais c’est subjectif, aucun test physiologique ne prouve leur existence.

Vous verrez peut-être aux nouvelles qu’il y a une énorme épidémie de problèmes de santé mentale. Mais, en réalité, il y a juste une épidémie de médicaments sur ordonnance. Est-ce qu’au moins ces médicaments font du bien ? En fait, ce qui est en rapport avec la santé mentale semble au contraire s’aggraver.

Quelques diagnostics scientifiques que l’on trouve dans le DSM-5:

  1. Trouble de la personnalité limite (borderline):
    - Vous ressentez plus d’émotions plus intensément pendant plus longtemps.
    - Les causes possibles sont la génétique, un dysfonctionnement du cerveau, un problème avec l’environnement.
    - Remède suggéré : antidépresseurs.
  2. Anxiété de séparation
    - Quand vous avez une rupture de votre relation ou de votre mariage
    - Les nourrissons présentent une anxiété face aux inconnus, manifestée par des pleurs lorsqu’une personne inconnue s’approche.
    - Cela commence à l’âge de sept mois.
    - Vous pouvez prendre un antidépresseur pour cela.
  3. Syndrome de sevrage de la caféine
    - Ce n’est pas un trouble mental. C’est un déséquilibre physique et chimique.
  4. Trouble dysphorique prémenstruel
    - Lorsqu’au cours du cycle menstruel vous avez des ballonnements ou des sentiments de désespoir.
    - C’est hormonal et ce n’est pas un trouble mental.
    - C’est traité avec un antidépresseur.
  5. Déficit neurocognitif léger
    - En vieillissant, vous avez un déclin des fonctions cognitives plus marqué qu’il ne serait normal à votre âge.
    - C’est un problème physique.
    - C’est traité avec un antidépresseur.
  6. Trouble explosif intermittent
    - Crises de colère et les disputes verbales 2 fois par semaine pendant trois mois.
  7. Trouble à symptomatologie somatique
    - Concentration extrême sur un symptôme physique comme la douleur ou la fatigue.

Les gens sont surmédicamentés et surdiagnostiqués pour des comportements à peu près normaux. Ils sont traités avec des médicaments qui peuvent avoir des effets secondaires graves. »

*****

Mais pour Alain Berset, l’assurance invalidité n’est pas assez généreuse!

Pour le Conseiller fédéral socialiste Alain Berset, l’analyse de la situation est tout autre. Selon notre ministre, irréprochable aux yeux de l’ensemble des médias et de l’establishment de gauche, l’assurance invalidité refuse encore trop de rentes, elle se montre trop sévère envers les requérants, elle fait trop d’économies. Berset veut donc remettre l’AI au pas pour que plus de jeunes puissent toucher les rentes qui leur sont actuellement refusées :

Le Temps – Alain Berset ouvre une enquête interne sur l'assurance invalidité

L'Office fédéral des assurances sociales fixe chaque année des objectifs de performance aux offices cantonaux. Le conseiller fédéral entend clarifier cette pratique, qui pourrait mettre en danger l'égalité de traitement des assurés. […]

RTS – Alain Berset s'inquiète des conditions d'octroi sévères des rentes AI

[…] Voir aussi dans le 19h30 comment de plus en plus de 18-24 ans se retrouvent à l'AI.

*****

Abus à l’assurance invalidité

https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-70725.html

[... ] En 2017, l’AI a bouclé 2130 enquêtes ouvertes pour soupçon d’abus, lequel a été confirmé dans 630 cas, ce qui a conduit l’assurance à réduire ou à supprimer la rente en cours ou à renoncer à octroyer une rente. Il en résulte pour l’AI, par extrapolation, des économies totales de l’ordre de 178 millions de francs, pour des coûts d’environ 8 millions de francs. La base légale pour l’observation est en cours de révision. Lors de la session de printemps 2018, le Parlement a adopté une nouvelle base légale qui s’appliquerait aussi bien à l’assurance-accidents, à l’assurance-invalidité, à l’assurance-maladie et à l’assurance-chômage qu’à l’AVS et aux prestations complémentaires, et contre laquelle un référendum a été lancé. [...]

*****

Explosion du nombre de troubles psychiques dénoncé par l’UDC

https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20133722

Groupe de l'Union démocratique du Centre

Orateur: Stahl Jürg

Date de dépôt: 18.09.2013, Conseil national

Texte déposé

Depuis quelques années, on constate une tendance à l'extension des diagnostics psychiatriques, des états ou comportements jugés naguère normaux étant qualifiés aujourd'hui de maladie. L'intégration de ces troubles dans les maladies psychiques fait exploser les coûts de la santé et risque au surplus de conduire à des erreurs de diagnostic. Avec la dernière édition de l'ouvrage américain "Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders" ("Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux"), qui fait référence en matière de psychiatrie, il faut s'attendre à une nouvelle extension des pathologies, de nouveaux troubles (troubles alimentaires, troubles émotionnels, troubles de la mémoire, troubles de l'attention, anxiété) étant reconnus comme maladie et les diagnostics de dépendance (addiction à Internet, achats compulsifs, addiction au travail, addiction sexuelle, etc.) augmentant. Face à cette situation, nous prions le Conseil fédéral de répondre aux questions suivantes:

  1. Comment a évolué le nombre de diagnostics et de traitements de troubles psychiques depuis 2004?
  2. L'évolution en Suisse est-elle comparable à celle observée à l'étranger?
  3. Quel montant total représentent en Suisse les frais de santé occasionnés par les troubles psychiques et leur traitement?
  4. Quel coût occasionnent-ils à l'assurance-maladie et à l'assurance-invalidité?
  5. Quels traitements et quels frais sont-ils couverts par l'assurance-maladie obligatoire dans le domaine des troubles psychiques?
  6. Quels troubles sont-ils reconnus par l'assurance-invalidité?
  7. Quelle autorité décide-t-elle en Suisse de l'intégration de nouveaux troubles dans les maladies psychiques et du diagnostic de ces troubles?
  8. Quelle autorité examine-t-elle si de nouveaux troubles psychiques doivent être reconnus par l'AI et par l'assurance-maladie obligatoire?
  9. Si l'augmentation du nombre de troubles psychiques reconnus comme maladie se confirme, a-t-elle une incidence dans le domaine scolaire en termes, par exemple, de mise en place de mesures de pédagogie spécialisée ou d'augmentation des effectifs?
  10. Quelles mesures le Conseil fédéral compte-t-il prendre pour lutter contre cette tendance, si elle se vérifie, d'autant plus que ces mesures permettraient de prévenir de fausses épidémies, des erreurs de diagnostic, l'abus de médicaments ou la stigmatisation de personnes en difficulté comme malades psychiques, et de faire l'économie de frais de traitement élevés?

Avis du Conseil fédéral‹

du 20.11.2013

1./2. Les résultats des éditions 2007 et 2012 de l'enquête suisse sur la santé mettent en évidence une proportion similaire de personnes interrogées (de l'ordre de 5 pour cent) présentant des troubles psychiques importants et souffrant donc très probablement d'une maladie psychique susceptible d'être diagnostiquée (5 pour cent). Cet indicateur ne correspond pas à un diagnostic, mais il permet néanmoins de mesurer la charge subjective des problèmes psychiques et de supposer que la fréquence de ces maladies psychiques n'a pas augmenté ces dernières années. En revanche, on a pu observer un accroissement des coûts supportés par l'assurance obligatoire des soins en lien avec le traitement des maladies psychiques, imputable notamment à l'augmentation du recours aux soins. Ainsi, entre 2006 et 2010, le nombre de traitements ambulatoires a augmenté de 8,5 pour cent en moyenne, tandis que les cabinets de psychiatrie et la médecine générale ont enregistré des hausses de 18,4 et de 3,3 pour cent respectivement. Des études montrent que, dans les pays industrialisés, entre un tiers et la moitié des personnes souffrant de maladies psychiques ne sont pas traitées, parce que les troubles ne sont pas dépistés par les spécialistes somatiques et/ou parce que les personnes concernées ne recourent pas à une aide professionnelle (psychiatrique ou psychothérapeutique).

Dans le domaine de la santé psychique, la Suisse entretient des échanges avec l'OMS et l'OCDE. Toutefois, il n'existe pas de comparaisons entre les pays à proprement parler.

3./4. L'assurance obligatoire des soins (OAS) prend en charge les coûts liés au traitement de troubles psychiques si ces derniers nécessitent des examens ou un traitement médical ou s'ils entraînent une incapacité de travail. En 2010, les coûts totaux de l'OAS s'élevaient à environ 1,5 milliard de francs.

S'agissant de l'assurance-invalidité (AI), on a enregistré en 2012 pour les personnes souffrant d'infirmités psychiques les coûts suivants: 2250 millions de francs pour les rentes, 340 millions pour les mesures individuelles (notamment les mesures médicales, les mesures professionnelles et les moyens auxiliaires), 160 millions pour les indemnités journalières ainsi que 40 millions au titre de l'allocation pour impotent.

5.-8. En Suisse, le diagnostic s'appuie principalement sur la Classification statistique internationale des maladies de l'OMS (dernière version: CIM-10). La nouvelle édition du système de classification de l'American Psychiatric Association ("Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders", DSM-5), qui a été controversée dans les médias, n'est parue qu'en juin 2013 et est uniquement disponible en anglais. Le Conseil fédéral ne dispose pas encore des valeurs empiriques correspondantes. Il n'est pas exclu que la révision du DSM exerce dans certains cas une influence sur le diagnostic. Le développement du diagnostic, de même que l'application correcte des systèmes de classification, relèvent de la responsabilité des sociétés de médecine.

Dans le domaine de l'AI, on détermine en principe au cas par cas si un diagnostic entraîne une incapacité de travail, une incapacité de gain ou une impotence. Seul un amoindrissement pertinent des capacités justifie l'invalidité et, partant, le droit aux prestations. Ce principe vaut pour les troubles tant physiques que psychiques, à l'exception des infirmités congénitales. L'ordonnance correspondante dresse en annexe une liste exhaustive des infirmités congénitales, y compris dans le domaine des maladies psychiques. Le Département fédéral de l'intérieur peut adapter cette liste annuellement si le surcroît de dépenses qui en découle ne dépasse pas 3 millions de francs par an; dans le cas contraire, la décision appartient au Conseil fédéral in corpore. Aucune nouvelle maladie n'a été ajoutée au chapitre XVI depuis 2004. Une révision fondamentale de la liste est actuellement en cours d'examen. Etant donné qu'en Europe, le système de classification CIM-10 revêt une importance prépondérante par rapport au DSM, la publication de la cinquième édition de ce dernier n'aura qu'une influence minime sur la révision de la liste.

9. Depuis la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons en 2008, seuls les cantons sont compétents en matière de pédagogie spécialisée.

10. La stratégie "Santé 2020" du Conseil fédéral accorde une place de premier plan à la question de la santé psychique, affichant l'objectif de réduire l'incidence des maladies et d'en atténuer les conséquences, ainsi que de prévenir l'exclusion du monde du travail des personnes atteintes d'une maladie psychique. La concrétisation de cet objectif devrait également avoir un effet positif sur l'évolution des coûts. Les travaux d'élaboration d'une future stratégie "Maladies non transmissibles 2020" ont commencé à l'automne 2013. Lors d'une première étape, la question de la santé psychique sera traitée dans le cadre d'un projet partiel. Les résultats obtenus devraient être présentés d'ici à mi-2014 dans un rapport conjoint de l'Office fédéral de la santé publique, de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé et de la fondation Promotion Santé Suisse.

Chronologie

13.12.2013 Conseil national : Discussion reportée

25.09.2015 Classé car le conseil n’a pas achevé son examen dans un délai de deux ans

*****

D’autres exemples de dérives

https://www.24heures.ch/vaud-regions/galere-patiente-reconnaitre-droits/story/15741943

https://www.letemps.ch/suisse/proces-surfacturations-lausanne

https://www.letemps.ch/suisse/un-cabinet-lausannois-rembourser-un-million-francs

*****

Prochain diagnostic à homologuer: L’éco-anxiété, encore appelée la dépression verte, est une forme récente d’anxiété, suscitée par les conséquences prochaines annoncées du réchauffement climatique.

 

Djihad: pensons l’ennemi pour mieux le combattre

Une tribune de Nicolas Dhuicq, ex-député LR et psychiatre

Les récentes déclarations du ministre de l’Intérieur français, convoquant la psychiatrie dans la lutte contre le terrorisme, montrent le désarroi intellectuel dans lequel se trouvent nos gouvernants face au terrorisme islamiste. En effet, nous devons avoir à l’esprit que les dits terroristes se vivent comme des combattants, au service d’une cause. Ils poursuivent un but politico-théologique clair : l’instauration d’un califat salafiste, c’est-à-dire wahhabite, sur les terres actuellement islamisées, ou qui le furent un temps, comme l’Espagne avant la Reconquista, ou la Narbonnaise en France.

Perversion n’est pas synonyme de maladie

Suite

L’analyse d’un psychiatre italien sur Macron [vidéo]

Le professeur Adriano Segatori est un psychiatre et psychothérapeute italien. Son analyse du profil d’Emmanuel Macron, basée notamment sur sa biographie et ses images de campagne, le pousse à conclure, de manière très argumentée : « Macron est un psychopathe qui travaille uniquement pour lui-même. »

https://youtu.be/NNDgsw39m9s

Suisse: Les jeunes islamistes passeront devant le psy pour se déradicaliser

Dans le canton de Zurich, la Clinique universitaire de psychiatrie développe en ce moment un «programme d’intervention» destiné à traiter les adolescents séduits par la guerre sainte.

La ville est confrontée à des cas de radicalisation de jeunes musulmans. A la fin 2015, le retour de Syrie de deux aspirants djihadistes, un jeune homme de 17 ans et sa sœur de 16 ans, avait notamment fait grand bruit.

Onze séances de deux heures

Les psychiatres et psychologues essaieront notamment de comprendre d’où vient la fascination pour le djihad, d’expliquer les conséquences légales de tels actes et de faire entrevoir d’autres perspectives.

Respon­sable du Bureau de prévention de l’extrémisme et de la violence (Fexx), à Bâle, Samuel Althof n’est pas convaincu par le projet zurichois: «On ne peut pas déradicaliser quelqu’un en 11 séances de thérapie, ni même en 50. C’est un processus qui prend des années car les causes sont très profondes.»

Source et article complet

Suisse : L’arrivée de réfugiés fait déborder l’hôpital psy

La clinique de Belle-Idée, à Genève, sature notamment du fait de l’afflux de requérants d’asile fragilisés dans leur parcours de vie.

Guerre, prison, torture, voyage éprouvants ou encore désillusion à l’arrivée: autant d’épreuves qui fragilisent les migrants qui se rendent en Europe. Au final, les plus touchés sont parfois hospitalisés en hôpital psychiatrique. Celui de Belle-Idée, à Genève, sature depuis bientôt deux ans, rapporte la «Tribune de Genève». Le chef du département de santé mentale des HUG fait état d’une «surcharge chronique de 45 à 50 personnes surnuméraires qui se traduit par des lits dans les couloirs».

20min.ch

A relire: Suisse: Les réfugiés surchargent les institutions psychiatriques « Leurs soins sont très coûteux »

Un maire Français veut interdire l’islam : il est interné

Dans l’URSS de Staline, les opposants les plus dangereux étaient internés dans des hôpitaux psychiatriques, puis déportés dans des camps de concentration en Sibérie. Robert Chardon,  le maire de Venelles, dans les Bouches-du-Rhône, une commune d’environ 8.000 habitants proche d’Aix-en-Provence, a été hospitalisé d’office dans la journée du vendredi 15 mai, selon l’AFP qui cite une source proche du dossier, après s’être prononcé sur Twitter pour « interdire le culte musulman en France ». Selon l’AFP, « cette demande d’hospitalisation a été formulée par un tiers compte tenu de l’incohérence de ses propos »…

On peut être d’accord, ou pas d’accord, avec les propos du maire Robert Chardon, élu à la mairie de Venelles sur une liste ayant recueilli plusieurs milliers de voix, puis élu au poste de maire par une majorité de conseillers municipaux. Mais, on ne peut cautionner, comme le font une majorité de médias, d’élus, de hauts fonctionnaires, l’internement psychiatrique d’un élu de la République qui émet une idée. Car, on commence par interner Robert Chardon pour ses propos, mais on ne sait pas où ce nouveau processus s’arrêtera !!!! Il suffit de regarder l’histoire des 80 dernières années…..

Dans la foulée de ce qui ressemble à une « chasse à l’homme » pour un délit d’opinion,  l’UMP, formation politique de Robert Chardon, a lancé vendredi 15 mai une « procédure d’exclusion » visant le maire de Venelles, qui s’est prononcé, rappelons le sur Twitter pour « interdire le culte musulman en France ». Des propos « condamnés » par deux dirigeants de l’UMP, dont Nicolas Sarkozy.

«  J’ai demandé qu’une procédure d’exclusion soit engagée pour des propos absurdes qui ne correspondent en aucune manière aux valeurs et au projet de l’UMP », a officiellement déclaré la vice-présidente du parti Nathalie Kosciusko-Morizet à l’AFP.

Selon la rédaction du quotidien Les Echos, cette « procédure d’exclusion » de Robert Chardon avait été annoncée « auparavant sur Twitter,  par Christian Estrosi. « Les propos du maire de Venelles sont intolérables et incohérents, il a été immédiatement suspendu », avait ajouté le maire de Nice, par ailleurs président de la Commission nationale d’investiture de l’UMP et chef de file du parti pour les élections régionales en Paca. »…

La rédaction de l’hebdomadaire l’Express confirme l’hospitalisation d’office du maire UMP de Venelles en ces termes : « Hospitalisé en raison de « l’incohérence » de ses propos… Outre la condamnation morale et politique, Robert Chardon a par ailleurs été hospitalisé d’office dans la journée de vendredi, a-t-on appris de source proche du dossier. Cette demande d’hospitalisation a été formulée par « un tiers compte tenu de l’incohérence de ses propos », a-t-on précisé de même source.

Un conseil à chaque Français qui nous lit : attention à vos twitt, à vos messages internet, à vos comptes Facebook, à vos discussions de bistrot ou de trottoir. Au moindre dérapage verbal, vous pourriez être hospitalisé d’office, en application de la jurisprudence Robert Chardon. Une suggestion : regardez le film Minority Report, réalisé par Steven Spielberg, car il arrive que la réalité rattrape la fiction.
.
Francis GRUZELLE  Carte de Presse 55411

Allah chez le psy

Il existe diverses manières de mettre en évidence l’étrange intolérance du Coran et de son créateur présumé. MINONA, animatrice du remarquable blog brisonslemythe, en a imaginé une particulièrement originale, que Mireille Vallette a reproduit ici, un brin raccourcie.

«Certes Dieu a 99 noms, cent moins un. Quiconque les énumère entrera dans le Paradis ; Il est le singulier qui aime qu’on énumère Ses noms un à un.» (Hadith rapporté par Boukhari).
Si un individu avait une personnalité semblable à celles que les textes fondateurs de l'islam prêtent à Allah, il se retrouverait rapidement en prison... ou serait dirigé vers le cabinet d'un psychiatre! Imaginons-le donc lors d'une séance avec l'un de ces spécialistes de la santé mentale.

.
-Bonjour. Vous permettez que je vous appelle Allah?
Bien sûr!  Vous pouvez aussi utiliser l'un des 98 autres noms qui figurent sur cette liste, par exemple "Le Tout-puissant", "Le Souverain" "L'Immense, l'Eminent", "L'Unique", (…)
-Merci, je vais me contenter d’Allah. Quelle est la raison qui vous amène à consulter?
Voilà. J'ai créé une religion que j'ai appelée "Islam", ou "Soumission" si vous préférez, basée sur le culte de ma personne et dont la doctrine est détaillée dans un livre que j'ai appelé "Coran" ou "récitation". J'exige que tous les êtres humains se soumettent corps et âme à ma religion. Cependant, bon nombre d'entre eux ne croient toujours pas en moi et, par conséquent, ne m'adorent pas. J'aimerais savoir pourquoi.
-Euh... je vois. Si vous permettez, j'aimerais vous poser quelques questions.
Allez-y, je suis "L'Omniscient"!
-Pouvez-vous me parler de votre enfance?
Je n'en ai pas eu. Bien qu'étant "L'Héritier", je suis également "Le Premier, dont l'existence n'a pas de début »…
-En quoi consiste exactement votre religion?
Elle a cinq piliers de base: croire en moi, me prier en direction de la Mecque -centre névralgique de ma religion-, pratiquer l'aumône, jeûner et accomplir un pèlerinage à la Mecque. J'ai aussi édicté un ensemble de règles couvrant tous les aspects de l'existence humaine, de la naissance à la mort. On en retrouve certaines dans le Coran, mais également dans le récit des actes et des paroles de mon dernier prophète. Je suis "Le Tuteur", "Le Déterminant". J'ai pensé à tout: la bonne façon de prier, de boire, de manger, de jeûner, de s'habiller, de voyager, de traiter les esclaves, (…) de se marier, de divorcer, etc. Les humains ne peuvent absolument rien me cacher, je suis "L'Audient, Celui qui entend toute chose", "Le Voyant, Celui qui voit toute chose" (…)
-Qu'offrez-vous à vos fidèles en échange de leur adoration?
Je leur offre mon amour, car je suis celui "Qui aime beaucoup". Ensuite, ma protection et ma bienveillance, car je suis "Le Protecteur", "La Sauvegarde" (…). La plus belle des récompenses que je leur offre est cependant le paradis!
-Qu'entendez-vous par "paradis"?
C'est un jardin luxuriant dans lequel mes fidèles habitent pour l’éternité dans le plus grand luxe, se vêtant de riches tissus, se parant de luxueux bijoux, mangeant les meilleurs aliments et buvant les meilleures boissons. J'en parle justement dans le Coran (2.25, 18.31, 47.15, 52.22, etc). J’offre aux hommes de jeunes vierges, belles et surtout séquestrées, que j'ai créées spécialement pour satisfaire leurs désirs sexuels (Coran 55.56, 55.72, 56.35, etc). Certaines mauvaises langues disent qu'il s'agit non de vierges, mais de raisins blancs, mais ce sont des islamophobes. Mes disciples méritent bien cette récompense; après tout, ils n'ont pas tous eu
la chance lorsqu'ils vivaient encore, de posséder des esclaves sexuelles ou de violer la femme d'un ennemi. (…)
-Et aux femmes du paradis qu'offrez-vous?
La chance de servir leur dernier mari pour l'éternité, comme elles le faisaient de leur vivant, à moins bien sûr que celui-ci n’aie pas mérité le paradis. Dans ce cas, je les marie à un homme pieux. Je trouve aussi des maris à toutes les célibataires.
-Les célibataires adultes, j’imagine?
Pas nécessairement. Dans mon livre, je mentionne les épouses qui n'ont pas encore atteint l'âge de la puberté (Coran, 65.4)… Ça va docteur? Vous êtes tout pâle.
-Euh ça va... Revenons à votre culte. Pourquoi avez-vous besoin de l'adoration de toute l'humanité?
Mais je n'ai besoins de rien! Je suis "Le Riche par excellence"! J'ai créé l'Univers tout entier, mais je peux facilement m'en passer (Coran 29.6)!
-Dans ce cas, pourquoi exiger une chose dont vous n'avez pas besoin?
Eh bien parce que je suis parfait, que ma religion est parfaite et que tout le monde doit la suivre, voilà tout! Je n'ai créé les êtres humains que pour qu'ils m'adorent (Coran 51.56), quoique je me passe facilement de ceux qui refusent de le faire (Coran 39.7) (...)
- J'avoue avoir du mal à vous suivre…
C'est normal, vous êtes un mécréant, ce qui signifie que j'ai placé un voile invisible sur vos yeux et vos oreilles pour que vous ne puissiez pas comprendre le Coran (2.7, 17.45, 17.46, etc). Je suis "Le Guide" mais en fait je ne guide que les bien-guidés (Coran 17.97 ).
- Voilà qui est fort étrange. En tant que "Tout puissant", vous pourriez forcer toute l'humanité à vous adorer ?
En effet, je pourrais facilement le faire, mais je préfère m'abstenir.
-Pour quelle raison?
Parce que j'ai déjà dit un jour: "J'emplirai l´Enfer de djinns et d´hommes réunis" (Coran 32.13), et qu'il faut bien que ma parole s'accomplisse si je ne veux pas avoir l'air d'un menteur. Je suis "Le Juste",  "Le Sage", de même que celui "Qui connaît les comptes de tous".
-Qu'est-ce que vous entendez par "enfer"?
C'est un lieu de souffrances éternelles qui attend après leur mort tous ceux qui ne croient pas en moi. Ce sont les pires pécheurs, vous comprenez (Coran 98.6).  Ils y sont enchaînés, battus à coups de massue, ébouillantés et brûlés!
-Brûlés?
Oui!  Et à chaque fois que leur peau a fini de brûler, je leur en fournis une autre (Coran 4.56).
-Ça ne vous semble pas un peu disons… excessif?
Pas du tout! Ils n'ont que ce qu'ils méritent! Ne suis-je pas "L'Equitable"? Qu'ont-ils à ne pas croire en moi (Coran 84.20)? Ça devrait leur venir spontanément, non?
-Mais si vous teniez tant à remplir l'enfer, pourquoi insister pour que toute l'humanité vous adore?
Parce que c'est comme ça!
-C'est curieux, je vois ici sur votre liste de noms, "Le Très-Miséricordieux", "L'Indulgent", "Le Doux, le Très Clément"…
Il n'y a rien là de curieux, je pardonne les péchés de tous ceux qui se repentent... tant qu'ils pratiquent ma religion.
-J'aurais dû y penser. Vous pardonnez vraiment tous les péchés?
Ah non! Il en est un que je ne pardonne jamais: l'association, c'est à dire le fait de m'associer une autre divinité (Coran 4.48 et 4.116). (…)
-J'imagine que vous envoyez en enfer ceux qui commettent ce péché?
Évidemment!
-En quoi l'association vous perturbe-t-elle?
Sachez que rien n'a le pouvoir de me perturber (…)  Je suis "Le fort", "Le robuste", "L'Inaccessible"! Si j'exige des humains qu'ils me reconnaissent comme l'unique divinité, c'est parce que je ne supporte pas la concurrence. Pourquoi accepterais-je qu'on m'associe à des divinités qui n'existent même pas? C'est moi "Le Vrai', (…) "Le Sublime", bref le "Détenteur de Majesté qui mérite d'être Exalté".
-Si j'ai bien compris, vous avec créé un univers dont vous pourriez vous passer. Vous ne supportez pas l'idée que des gens dont vous n'avez pas besoin ne vous adorent pas (…) Vous avez créé un lieu de tortures pour y envoyer tous ces gens après leur mort?
C'est exactement ça!
-Comment vous y êtes-vous pris jusqu'à présent pour que l'humanité vous adore?
En tant que "Le très Rassembleur", j'ai décidé il y a 14 siècles d'envoyer l'ange Gabriel apparaître en plein désert d'Arabie à un gardien de chèvres analphabète appelé Muhammad pour lui réciter le Coran -en arabe évidemment- afin qu'il l'apprenne par cœur, devienne mon prophète, et le récite à son tour. (…)
-On ne peut pas dire que vous vous soyez facilité la tâche. Si vous n'avez pas fait davantage d'efforts pour diffuser votre doctrine, il n'est guère surprenant que la majeure partie de l'humanité ne vous adore toujours pas.
C'est qu'à l'époque, la plupart des gens ne savaient ni lire ni écrire (..) et en plus, mon prophète est mort 23 ans à peine après que mon ange lui soit apparu pour la première fois!
-C'est le genre de chose auxquelles un dieu omniscient aurait dû penser, non?
Eh bien je n'y ai pas pensé, après tout, personne n'est parf... ah vous avez failli m'avoir! Vous savez, Muhammad dans les premières années (...) a fait beaucoup de prosélytisme à la Mecque, dont la principale source de revenu à l'époque étaient les pèlerins des autres cultes. Il a été expulsé de la ville avec ses disciples pour cette raison. (…) Après quelques années passées à gagner à sa cause des milliers de disciples et à multiplier les razzias, il avait acquis suffisamment de richesses et de pouvoir pour imposer sa doctrine par la menace et la force. J'ai d'ailleurs inventé une façon assez efficace d'obtenir des conversions de masse: il suffit de
donner à un peuple le choix entre trois options: la conversion, le paiement d'un lourd impôt -la jyzia- ou la guerre. C'est fou comme la perspective de voir son peuple massacré et ses femmes et ses filles violées avant d'être réduites en esclavage avec leurs enfants rend les hommes coopératifs! C'est une méthode qui est toujours utilisée par l'État islamique, vous savez! (…)
Quand Muhammad a pris le contrôle de la Mecque, il n'a même pas eu besoin de se battre, tout le monde était mort de peur!
-Je vois pourtant ici sur la liste de vos noms "La paix".
Ah mais je suis pour la paix, j’interdis d'ailleurs à mes fidèles de tuer d'autres fidèles. Je m'oppose également à toute guerre contre moi ou mes fidèles. Cependant, je crois que la guerre est tout à fait indiquée pour punir les peuples qui refusent de se convertir à ma religion ou encore pour venger l'expulsion de mes fidèles (…) J'ai également à mon actif un déluge qui a noyé toute l'humanité à l'exception de la famille de Noé, mon prophète de l'époque…
Vous êtes sûr que ça va? Vous êtes tout pâle!
-Ne vous en faites pas pour moi... Alors comme ça il y a eu d'autres prophètes?
Oui, vous en connaissez même quelques-uns: Moïse, Abraham, Jésus...
-Mais pourquoi vos prophètes vivaient-ils tous dans la même partie du monde? Ne croyez-vous pas qu'il aurait été plus utile d’en nommer au moins un par pays?
Sachez que je suis "L'Utile"... et que je préfère ne pas répondre à cette question.
-Comme vous voulez. Revenons à ce déluge. Pourquoi l'avoir déclenché?
Pour punir l'humanité d'avoir refusé d'écouter Noé qui les exhortait à m'adorer.
-Ça vous arrive souvent ce genre de réaction?
Pas très souvent, mais (…) je ne suis aucunement à blâmer pour ce déluge, ce sont ceux qui refusaient de m'adorer qui sont responsables de leur sort. Je n'avais pas le choix. Après tout, je suis "Celui qui domine et contraint", (…) "Celui donne la mort", "Qui fait rentrer tout le monde dans le néant…" Allah n'a pas à se justifier.
-Ça vous arrive souvent de parler de vous à la troisième personne?
Très souvent, vous pouvez le constater en lisant le Coran.
-Bon, la séance est terminée. Nous approfondirons tout cela la prochaine fois.
Déjà? Eh bien merci pour cette séance, je suis "Le Très-Reconnaissant". (…)

Allah sort de la pièce. Le psychiatre verrouille la porte, pousse un soupir de soulagement et note dans le dossier d'Allah:

«Le patient présente une personnalité narcissique, égocentrique, misogyne et sociopathe. De plus, il semble souffrir d'un trouble dissociatif de la personnalité. Son sentiment d'insécurité chronique et sa grande dépendance affective le pousse à tenter d'acheter la loyauté des gens avec des promesses de biens matériels. Par contre, il semble assez indifférent à l'idée d'être aimé, il veut surtout être obéi. Pour cette raison, il cherche constamment à contrôler les gens.
Il semble incapable de gérer la frustration et peut avoir des comportements très violents lorsqu'il n'obtient pas ce qu'il veut. Il semble éprouver un plaisir manifeste à faire souffrir ceux qui ne se soumettent pas à lui, et a tendance à blâmer ses victimes pour sa violence.
Devrait être considéré comme extrêmement dangereux.»

.

Minona (texte raccourci par les soins de Mireille Vallette)

 

 

Critères de validité de l’expertise psychiatrique en matière pénale

Par le Docteur Thierry MICHAUD-NÉRARD
Président de l'Association de Criminologie
et de Médecine Légale de La Réunion (ACMLR)

Observations préliminaires

On est si peu habitué à traiter scientifiquement des comportements criminels que certains passages contenus dans cette présentation critique de l’expertise psychiatrique pourront étonner. S’il existe une science des comportements criminels, elle ne peut pas se réduire à la paraphrase des préjugés psychiatriques habituels. L’expertise de psychiatrie médico-légale doit montrer au jury la réalité des comportements criminels autrement qu’elle apparaît au regard superficiel. Il n’est pas question de prêter à l’expertise psychiatrique une autorité qu’elle n’a plus depuis longtemps dans les prétoires et on ne voit pas d’où une quelconque autorité pourrait lui venir tant que ses conclusions ne seront pas conduites méthodiquement (3).

On doit avoir présent à l’esprit que les manières de penser du psychiatre sont plutôt contraires que favorables à l’étude scientifique des phénomènes criminels. Ainsi, il peut arriver qu’on soit tenté de dénaturer les faits criminels pour en rendre compte de manière psychiatrique, quand le psychiatre les croit irrationnels. C’est pourquoi le jury doit se prémunir contre ses impressions car il risque de juger sans avoir compris la réalité du comportement criminel.

Si on a reproché à l’expertise psychiatrique de faire un "argument de la déraison", c’est que certaines opinions d’experts ont construit des systèmes explicatifs arbitraires "conformes aux principes psychiatriques". On a mis en évidence toutes les ruses de cette méthode qui permet d’écarter sans peine la nécessité de la preuve. Traiter des faits criminels comme d’une catégorie du réel (3), c’est observer une attitude scientifique.

C’est accepter d’en faire l’étude en reconnaissant qu’on ignore absolument tout de ce qu’ils sont réellement et que leurs causes, qui sont inconnues, ne peuvent être dévoilées par une quelconque explication psychiatrique. C’est pourquoi le jury ne peut comprendre que de la manière la plus confuse, et souvent la plus inexacte, les véritables raisons du passage à l’acte criminel et les circonstances qui ont déterminé le criminel à agir. On comprend que les expertises psychiatriques faites sans méthode et sans critique sont dénuées de valeur scientifique et doivent être tenues à l’écart des débats judiciaires. Le jury doit comprendre la motivation qui a déterminé le criminel à agir.

Mais s’il s’agit d’étudier des faits criminels proprement dits en matière d’expertise médico-légale, ils présentent alors un caractère de normalité et doivent être considérés sous cet aspect (3). Et si on conçoit qu’ils sont intelligibles selon le raisonnement médico-légal, ils suffiront à éclairer la conscience des jurés. Si l’expertise donne une impression confuse et subjective, c’est que l’explication des faits criminels ne dépend pas de l’expertise psychiatrique mais de la logique médico-légale.

1 - Le procès controversé d’Anders Behring Breivik

"La psychiatrie n’est pas une science exacte" (6), les experts norvégiens l’ont montré. La presse (9) a indiqué que les deux premiers experts chargés d’examiner Anders Behring Breivik ont conclu qu’il souffrait de "schizophrénie paranoïde". L’intéressé a protesté : "80 % du contenu des entretiens est inventé… Il leur manquait des compétences pour évaluer un auteur de violences politiques… La personne décrite dans ce rapport, ce n’est pas moi". Si les experts l’ont déclaré psychotique et "donc" pénalement irresponsable, aucune preuve n’a jamais été apportée que le seul fait d’être psychotique supprimerait tout discernement.

Une contre-expertise n’a ensuite noté aucun signe de psychose, mais des troubles de la personnalité de type "narcissique", "antisocial" et "paranoïaque". Les deux autres experts ont déclaré au tribunal : "Nous ne trouvons aucun signe indiquant que le sujet ait présenté des symptômes psychotiques avant, pendant et après (les faits criminels). Il est très peu probable qu’il souffre d’une maladie (relevant) de la psychiatrie médico-légale". Toujours selon la presse, la principale incohérence réside dans l’interprétation différente des vues extrêmes de l’accusé par les experts : les premiers y voyant des "idées délirantes" symptomatiques d’une "schizophrénie paranoïde", alors que les seconds y voient la simple expression d’une idéologie radicale… Selon les commentateurs, aucun des autres psychiatres appelés à témoigner et ceux qui ont pu observer Breivik en détention, n’ont repéré de signes de psychose. Cela fait penser à la description de Karl Marx, dans Misère de la philosophie (7) et à l’expert psychiatre qui va "jongler, en homme d’esprit, avec ses propres contradictions" et les élaborer selon les circonstances en "charlatanisme scientifique" et "arrangements politiques". S’ils ne modifient en rien la réalité objective, ils "ne font que diminuer et simplifier la question".

N’ayant rien appris ni compris de la méthode scientifique, l’explication psychiatrique "ne parvient qu’au sophisme", c’est-à-dire à produire un raisonnement pseudo-scientifique qui essaye de masquer sa fausseté sous une apparence illusoire de vérité. La volonté de ne pas comprendre le problème criminel fait que la pseudo-explication psychiatrique devient la justification d’un travail d’épuration et d’élimination du problème idéologique qui peut alors être invalidé politiquement par un diagnostic de pathologie mentale.

2 - "La critique judiciaire des rapports d’expertise médicale…"

C’est là le titre de l’article très complet de Robert Barrot (2), Président de la 19ème chambre du T.G.I. de Paris, pour qui le principe de la critique des rapports d’expertise doit être "justifié à la fois sur le plan juridique et sur le plan technique".

Rappelant que le juge "n’est pas lié par les constatations ou les conclusions" de l’expert, il ajoute que si le juge écarte ces constatations ou conclusions, il doit expliquer les motifs de cette décision, ce qui l’amène à un examen critique du rapport de l’expert. Selon lui, "la critique (est) un esprit de vigilance et d’attention qui, lorsqu’un rapport présente des anomalies, s’exprime par une contestation motivée".

Robert Barrot cite la Cour de Cassation : "Le rapport des experts constituant seulement un des éléments de conviction soumis à l’examen de la juridiction saisie, celle-ci n’est pas liée par les avis exprimés dans ce rapport… Les juges ont le droit et le devoir de compléter et de redresser (le cas échéant) l’avis des experts, au vu des pièces de la procédure soumises aux débats contradictoires" (Cass.crim. 3 juillet 1969) (4). Robert Barrot met en cause directement "le raisonnement" suivi par l’expert dans son rapport.

C’est pourquoi le juge (et l’avocat) doivent pouvoir "analyser le raisonnement de l’expert pour en détecter les failles". La mission d’expertise ne demande pas seulement une "description" des signes cliniques éventuels, mais une "explication" des faits en fonction des troubles cliniques constatés. C’est pourquoi les "explications" données par l’expert doivent être considérées comme "une proposition soumise à la critique judiciaire". Ainsi, la simple description des symptômes psychiatriques dans le but de définir une maladie mentale n’explique rien.

Il arrive que l’explication de l’enchaînement causal du passage à l’acte criminel par le trouble mental précède la description des symptômes justificatifs. C’est pourquoi, le juge doit pouvoir contester la validité de l’expertise. La critique va porter sur la réalité du trouble mental allégué et sur l’imputabilité du passage à l’acte criminel aux anomalies mentales dûment constatées par l’expert. Or il arrive que la pathologie mentale rapportée n’existe pas ou n’est pas démontrée. Le principe de la causalité est souvent mis en défaut par le raisonnement approximatif de l’expert psychiatre qui est généralement incapable de faire la démonstration que la pathologie mentale constatée serait la cause directe et certaine du passage à l’acte criminel.

3 - La mission

La mission demande à l’expert de pratiquer l’examen psychiatrique du sujet afin de répondre "notamment" aux questions suivantes :

1°/ L’examen du sujet révèle-t-il chez lui des anomalies mentales ou psychiques ?

2°/ Le cas échéant, les décrire et préciser à quelles affections elles se rattachent.

3°/ L’infraction qui est reprochée au sujet est-elle ou non en relation avec de telles anomalies ?

4°/ Le sujet présente-t-il un état dangereux ?

5°/ Le sujet est-il accessible à une sanction pénale ?

6°/ Le sujet est-il curable ou réadaptable ?

7°/ Le sujet était-il atteint, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli ou altéré son discernement, aboli ou entravé le contrôle de ses actes ?

Le problème est dans la complexité des questions posées à l’expert. L’expertise comporte deux temps très différents. Le premier temps est consacré aux constatations : le psychiatre doit rechercher des anomalies mentales ou psychiques et le cas échéant, les décrire et préciser à quelles affections elles se rattachent. C’est-à-dire qu’il doit formuler un diagnostic psychiatrique dans le cas où son examen découvrirait des anomalies mentales. Il précisera, s’il s’agit réellement d’un malade mental, s’il est curable ou réadaptable en fonction des moyens thérapeutiques dont dispose la psychiatrie. On comprend que c’est là que la compétence du psychiatre prend fin.

Au-delà, il faut mettre en cause la compétence médico-légale de l’expert. Le raisonnement médico-légal doit faire la démonstration du lien de cause à effet. L’infraction reprochée au sujet est-elle ou non en relation avec de telles anomalies ? Était-il atteint, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli ou altéré son discernement, aboli ou entravé le contrôle de ses actes ? Sur le plan médico-légal le terme "en relation" signifie qu’il doit exister une relation "directe et certaine" entre les faits reprochés et les anomalies mentales. Les fondements de l’expertise psychiatrique en matière pénale sont éclairés par la volonté des législateurs à l’origine du Code Pénal de 1810. Si le rédacteur de l’article 64 a énoncé : "II n’y a ni crime ni délit lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l’action ou lorsqu’il a été contraint par une force à laquelle il n’a pu résister", c’est qu’il entendait faire figurer dans un même article deux aspects étroitement solidaires de la totale aliénation de l’esprit : l’état de démence en tant qu’état de confusion mentale totale et la contrainte de la conviction délirante absolue qui constitue alors "une force à laquelle il n’a pu résister". Sur le plan de la psychiatrie médico-légale, le trouble mental doit non seulement exister "réellement", il doit aussi réaliser une contrainte absolue afin de réaliser le passage à l’acte criminel.

4 - Une question de méthode

L’expertise psychiatrique doit rendre compréhensible par le jury d’assises une "représentation acceptable" de la maladie mentale dans l’occurrence où elle existerait, c’est-à-dire décrire les comportements pathologiques et classer les symptômes en catégories distinctes. L’expertise doit permettre à l’esprit critique d’apporter la preuve que les événements décisifs d’une expérience délirante ont conduit de façon directe et certaine au passage à l’acte criminel, par l’effet d’une contrainte à laquelle le malade mental n’a pu résister. On comprend qu’il est difficile pour la psychiatrie d’entrer "dans la voie sûre de la science", selon les critères d’Emmanuel Kant, "quand elle n’a plus affaire simplement à elle-même" mais à des objets extérieurs à la psychiatrie comme la diversité des comportements criminels (5).

 

5 - Les modalités pratiques de l’expertise psychiatrique selon J. Leyrie (6)

L’expert doit "recueillir les données (pour) l’établissement d’un rapport technique, circonstancié et objectif". Il s’agit d’une "observation clinique suivie d’une description rigoureuse destinée à répondre aux questions strictement psychiatriques". Le rapport doit décrire distinctement les symptômes pathologiques constatés dans des termes accessibles aux jurés et aux magistrats, en évitant tout malentendu.

La mission est rendue complexe par le fait que la description des anomalies mentales éventuelles est couplée à l’évaluation de la responsabilité. L’expert doit se prononcer non pas sur la relation possible entre les anomalies mentales et les faits mais sur la relation certaine entre les troubles psychique et les faits reprochés. Le rapport d’expertise doit décrire très exactement les troubles de nature psychiatrique qui auraient provoqué objectivement un état de "démence" avéré au moment des faits et qui seraient la cause de la dangerosité. Il ne suffit pas de faire un diagnostic de schizophrénie ou de paranoïa délirante, il faut montrer en quoi l’attitude du malade vis-à-vis de ses troubles le rend justement dangereux. Une telle évaluation de la personnalité et de la dangerosité concerne le risque de récidive. Elle ne peut avoir une validité quelconque que si l’expert psychiatre a reçu une formation sérieuse en médecine légale et en criminologie.

6. En quoi l’expertise psychiatrique est-elle utile à la manifestation de la vérité, et de quelle vérité s’agit-il ?

Dans le "Traité de la réforme de l’entendement et de la meilleure voie à suivre pour atteindre à la vraie connaissance des choses" Baruch de Spinoza nous éclaire : "À moins qu’on ne prenne les plus grandes précautions… on tombera immédiatement dans l’erreur. En effet, là où l’on conçoit les choses de façon abstraite… on est tout de suite sous l’empire confus de l’imagination…" (9). Si la psychiatrie observe la réalité criminelle de manière abstraite et non dans la vie concrète qui est le véritable contexte des faits examinés, l’imagination de l’expert peut créer la confusion dans l’esprit des jurés. Si l’expertise psychiatrique est fondée sur l’hypothèse et sur l’opinion, elle n’a nul besoin de faire la moindre démonstration, ni en conséquence d’apporter la moindre preuve de ce qu’elle avance, parfois très imprudemment. Dans la Volonté de puissance, Nietzsche a indiqué : "Une chose qui convainc n’en est pas plus vraie, elle est seulement convaincante". On comprend que l’hypothèse de l’expert qui repose sur l’intime conviction n’a rien à voir avec une quelconque vérité scientifique. Seule la démonstration médico-légale peut avoir une valeur probante.

7. La doctrine de l’expertise médico-légale

Du point de vue de la causalité, il n’y a pas lieu de distinguer le normal du pathologique au cours de l’explication scientifique. Si l’état de démence au temps de l’action (selon l’article 64 du Code Pénal de 1810) doit être certain, il doit découler directement de la maladie mentale, comme l’effet découle de la cause. Si l’expert fait état de troubles pour lesquels il conclut à l’irresponsabilité pénale, la règle juridique impose de démontrer que les anomalies mentales, à supposer que la réalité des troubles soit prouvée, ont provoqué de manière certaine l’abolition du discernement au temps de l’action.

L’expert doit démontrer le lien de causalité. Il doit se prononcer sur la réalité du trouble psychique allégué et sur la certitude de sa conséquence, à savoir l’abolition du discernement. Si les juges constatent souverainement l’enchaînement des faits, ils doivent, pour justifier le lien de causalité, vérifier s’il existe une relation directe entre le passage à l’acte criminel et la maladie mentale pour conclure à l’irresponsabilité pénale. Cette exigence de la preuve du lien de causalité s’impose aux juges. Pour être acceptable l’état de démence doit être certain quant à son existence et la cause certaine de l’acte criminel. La pensée médico-légale doit poser le problème de la connaissance scientifique en termes d’obstacles logiques à une compréhension qui contredit les connaissances du passé (1).

Rendre compréhensible l’acte criminel, c’est la mission de l’expert criminologue. C’est de cette manière qu’il arrive à une représentation du comportement concret de l’auteur présumé. C’est pourquoi l’expertise psychiatrique qui prétend concilier la théorie du trouble mental et les faits criminels révèle beaucoup d’insuffisances logiques, notamment quand la description des symptômes psychiatriques est fondée sur des phénomènes psychiques mal observés et mal compris, ce qui aboutit à entretenir la confusion chez les jurés. La logique médico-légale "s’oppose aux préjugés comme la science s’oppose à l’opinion. (L’expert) s’interdit d’avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement." (1) Mais il s’en faut de beaucoup que l’expertise psychiatrique en soit arrivée à ce degré de maturité intellectuelle.

.

NOTES :

1. Gaston Bachelard, La formation de l’esprit scientifique, Librairie J. Vrin, Paris, 1972.

2. Robert Barrot, La critique judiciaire des rapports d’expertise médicale… Rev. franç. D.C., 1984.

3. Émile Durkheim, Les règles de la méthode sociologique, Préface de la 1ère édition, P.U.F., Paris, 1968.

4. Gazette du palais, L’expertise médicale, 3ème édition, 1978.

5. Emmanuel Kant, Critique de la raison pure, textes choisis, Collection Sup, P.U.F., Paris, 1974.

6. Jacques Leyrie, Manuel de psychiatrie légale et de criminologie clinique, Librairie J. Vrin, Paris, 1977.

7. Karl Marx, Misère de la philosophie, Éditions sociales, Paris, 1972.

8. Baruch de Spinoza, Traité de la réforme de l’entendement et de la meilleure voie à suivre pour parvenir à la connaissance vraie des choses, Œuvres complètes, La Pléiade, Gallimard, Paris, 1988, p. 102

9. Olivier Truc, Le Monde.fr avec AFP. (également les articles : Le Point.fr ; Le Figaro.fr ; Le Nouvel Obs.fr)