Quand les USA, Israël, la Russie et la Chine coopèrent

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Michel Garroté  --  Je l'avais annoncé, photos et preuves à l'appui, en 2015, sur lesobservateurs.ch : la Chine s'engage contre l'Etat Islamique. Pourquoi ? Notamment parce qu'au sein de l'Etat Islamique, en Syrie et en Irak, il y a des terroristes ouïghours, des musulmans du Xinjiang chinois, soutenus par le régime islamique turc.
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Le Xinjiang, immense territoire chinois frontalier des Etats musulmans d'Asie centrale, est le théâtre de fortes tensions entre Hans, ethnie chinoise, et Ouïghours, musulmans turcophones constituant la principale ethnie de la région. Le Xinjiang a connu ces dernières années une recrudescence de troubles meurtriers, perpétrés par des terroristes islamistes soutenus par le régime islamiste du président autocrate turc Erdogan, régime également actif en Syrie.
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Autre point important : le conflit en Syrie oblige l’Europe - ou tout au moins devrait obliger l’Europe - à se rapprocher de la Russie et de la Chine, en dépit de nos divergences. J’ajoute, même si je l’ai déjà écrit plusieurs fois, que nous devrions traiter, non pas séparément, mais dans une seule et même négociation, la question syrienne, la question iranienne et celle du Donbass.
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Etats-Unis, Israël, Russie, Syrie et Iran :
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Les Etats-Unis, la Russie et Israël sont parvenus à un consensus sur la menace posée par les forces pro-iraniennes en Syrie. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou est parvenu à une entente avec Washington et Moscou selon laquelle les forces pro-iraniennes, y compris le groupe terroriste libanais Hezbollah, constituent effectivement une menace létale, existentielle, pour l’État juif.
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Les trois pays ont convenu que les forces pro-iraniennes auraient besoin que leurs mouvements en Syrie soient restreints, menant finalement à leur expulsion du pays déchiré par la guerre. Israël mène des frappes militaires en Syrie, y compris des attaques aériennes sur des convois armés par le Hezbollah, afin de contenir la menace. Dans le même temps, la Russie retire ses forces dans les régions du sud de la Syrie, laissant le régime d’Assad prendre le pouvoir. Israël espère que la pression exercée par Washington et Moscou aidera à affaiblir les entités militaires pro-iraniennes au point où elles peuvent être entièrement retirées de la Syrie.
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La Russie et la Libye :
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Même si les sociétés de mercenariat sont interdites en Russie, elles demeurent un levier pratique pour le pouvoir, dans le cadre de la nouvelle doctrine de guerre hybride. Seule condition : disposer d’une domiciliation offshore. Baptisées Chastnye Voennie Kompaniy ou encore ChVK pour les initiés, l’une d’entre elles, OSM, dirigée par l’ancien colonel des Spetsnaz Dimitry Utkin, alias "Wagner", avait attiré l’attention des médias occidentaux l’année dernière en raison de son implication dans le conflit ukrainien et syrien, et de son extrême proximité avec les forces spéciales russes.
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Ainsi ses hommes étaient entraînés sur la base de Molkino près de Krasnodar, connue pour héberger la 10e Brigade de Spetsnaz, et placés sous les ordres de celle-ci. Un entraînement que pourraient jalouser la plupart des membres des forces spéciales occidentales, puisqu’un simple soldat pouvait tirer quotidiennement pas moins de quinze missiles antichars Kornet.
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OSM a permis au Kremlin non seulement de mener des opérations clandestines tout en niant l’implication des forces russes, mais surtout d’épargner son opinion publique traumatisée par la guerre en Tchétchénie en ne comptabilisant pas les pertes de ces mercenaires qui se battent souvent en première ligne. D’ailleurs Dimitry Utkin a participé à la réception du Kremlin consacrée aux héros de la Russie en présence de Vladimir Poutine, le 9 décembre dernier.
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Il est de plus en plus difficile d’identifier la présence de ces combattants sur les théâtres d’opérations en raison de l’attention portée aux mesures de "secops" (faux papiers, téléphones chiffrés, mimétisme vestimentaire des forces spéciales).
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Il semble qu’une autre société soit actuellement présente en Libye : enregistrée comme société de sécurité au registre du commerce des îles vierges britanniques, la société RSB, dirigée par Oleg Krinitsyn, aurait déployé plusieurs unités de déminage autour de Benghazi sur le territoire contrôlé par le maréchal Haftar. Près de 22 combattants, portant les tenues caractéristiques des forces spéciales et disposant de mini-drones de la société russe Zala, ont été photographiés le 13 mars dernier sur la base aérienne de Sidi Barrani à la frontière égypto-libyenne. Après un démenti de l’état-major russe, Oleg Krinitsyn a reconnu qu’il s’agissait de ses hommes.
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S’il semble difficile d’évaluer le nombre de mercenaires russes déployés en Libye, il pourrait s’avérer considérable puisque dans la brochure publicitaire remise au maréchal Haftar, RSB affirme disposer d’un "Book" de 2'000 anciens militaires et de nombreux contacts locaux. Avant 2011, Khamis Khadafi, en charge des forces spéciales libyennes, avait eu recours à de nombreux conseillers issus des troupes aéronavales du GRU (le service secret militaire russe) et surnommés les "Batmen" (en raison du symbole tatoué sur leur épaule). Des conseillers qui ne faisaient pas mystère de leur passé puisque certains d’entre eux avaient joué le rôle de facilitateur au profit de certains électroniciens occidentaux.
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La Chine et la Syrie :
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Assad a récemment confirmé que les services syriens et chinois travaillent ensemble pour combattre les Ouïghours. Environ 3.000 membres de la minorité musulmane de la région autonome Ouïghoure du Xinjiang ont rejoint les rangs d'Al-Qaïda et de l'Etat islamique (EI) dans la guerre en Syrie. La Chine, qui craint leur retour et ses conséquences pour la sécurité des citoyens chinois, a déjà approché Bashar Al-Assad à ce sujet pour s'assurer de leur neutralisation. Ces ressortissants chinois partis combattre en Syrie sont des Ouïghours, un peuple turcophone et musulman sunnite habitant la région autonome Ouïghoure du Xinjiang, ancien Turkestan oriental, en Chine et en Asie centrale.
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Si la Chine n'accordait auparavant peu d'importance à sa politique en Syrie, les circonstances actuelles ont changé les priorités de Pékin. "L'arrivée de dizaines de milliers de citoyens chinois combattant et vivant dans le pays accélère la nécessité de les surveiller. Et nous comprenons qu'ils préfèrent les neutraliser sur le sol syrien, afin d'empêcher leur retour sur le territoire chinois", a révélé un rapport du Mossad israélien. Pour parvenir à ses objectif, Pékin doit chercher le soutien de ceux qui sont actifs sur le terrain et avec qui il entretient de bonnes relations, c'est-à-dire la Russie, l'Iran et le régime d'Assad.
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Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a affirmé que la Chine est prête à coopérer avec les parties concernées, dont la Syrie, pour lutter contre les activités transfrontalières des Ouïghours. De plus, la diplomatie chinoise a fait savoir que Pékin était intéressé à prendre part à la reconstruction de la Syrie dès que possible. Parallèlement, Assad a fait savoir que de nombreux experts chinois sont déjà sur place pour aider à la réhabilitation.
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Le rapport relève que les services de sécurité chinois ont fait un effort considérable pour stopper la sortie illégale des Ouïghours, et malgré le blocage de la route du Pakistan, des dizaines de milliers d'entre eux ont réussi à s'enfuir par la frontière sud, cherchant à atteindre la Turquie. En raison de leurs origines turques, la Turquie aide ceux qui veulent se rendre sur leur territoire, ce qui crée des tensions grandissantes entre Ankara et Pékin.
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Le TIP (Parti Musulman du Turkestan), à l'origine de cette fuite d'Ouïghours vers la Syrie, a partagé des vidéos de combattants en Syrie en juin 2013 et a appelé la minorité musulmane au djihad. Le TIP est une organisation séparatiste Ouïgoure qui procède principalement en dehors du territoire chinois. Au début de la guerre "civile" syrienne, la Chine avait fait un principe de ne pas se positionner en faveur d'une des parties. Une position qu'elle a reconsidérée en 2015 pour se ranger derrière le leader syrien. Les délégations chinoises, dont l'armée, ont commencé à arriver à Damas pour étendre leur aide en Syrie.
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Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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http://www.europe-israel.org/2017/03/les-etats-unis-et-la-russie-pret-a-aider-israel-a-liberer-la-syrie-des-milices-pro-iraniennes-du-hezbollah/
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http://www.ttu.fr/libye-mercenaires-de-poutine/
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https://www.i24news.tv/fr/actu/international/asie-pacifique/141259-170328-des-milliers-de-djihadistes-chinois-partent-combattre-en-syrie
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Erdogan – Ce despote coûte cher à l’Europe

   
Le despote islamiste turc Erdogan coûte cher à l'Europe : douze milliards d'euros de janvier 2002 à janvier 2016. Douze milliards d'euros pour un islamiste qui veut appliquer la charia chez lui et qui soutient les terroristes de l'Etat Islamique (EI) en Syrie et en Irak. Un despote qui soutient les terroristes turkmènes ouïghours en Chine et ailleurs. Un despote qui déteste les Kurdes, les Juifs et les Chrétiens.
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Un despote qui rêve d'une Europe ottomane. Un despote qui veut concurrencer l'Arabie saoudite et l'Iran dans ses visées hégémoniques sur le Proche et le Moyen Orient. Un despote qui considère l'Allemagne, l'Asie centrale et le Xinjiang chinois comme des provinces turques. Un despote qui tue et ment tout le temps.
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Michele Kambas (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé d'inonder l'Europe de migrants si l'Union européenne n'aidait pas mieux Ankara à affronter la crise migratoire, affirme le site internet grec euro2day.gr. Ce site d'informations financières publie ce qu'il présente comme les minutes, en anglais, d'une réunion très tendue entre Erdogan, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et celui du Conseil européen Donald Tusk.
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Michele Kambas : "Nous pouvons à tout moment ouvrir nos portes vers la Grèce et la Bulgarie et mettre les réfugiés dans des cars (...) Que ferez-vous alors de ces réfugiés s'il n'y a pas d'accord ? Vous allez les tuer ?", lance aux responsables européens le président turc qui réclame six milliards d'euros sur deux ans. Quand Juncker répond que l'UE ne peut proposer que trois milliards, Erdogan affirme que de toute façon la Turquie n'a pas besoin de cet argent. Lors de cet échange animé, le président turc interrompt souvent les deux hommes, accusant l'UE de chercher à tromper son pays et Juncker, en particulier, de lui manquer de respect, conclut Michele Kambas (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Romain Edessa (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Plus personne ne croit en l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Même pas les Turcs eux-mêmes. Et pourtant, ce pays continue de percevoir de généreuses subventions de l’Union européenne. Dès qu’il s’agit de la Turquie, l’argent des Européens coule à flot. En tant que candidate à l’Union européenne, la Turquie perçoit des subventions de l’Union européenne. Entre 2002 et 2006, cette aide s’est élevée à 1,249 milliard d’euros. Pour la période 2007-2013, la dotation a été généreusement revalorisée pour atteindre 4,9 milliards d’euros. Le même montant est prévu pour la période 2014-2020.
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Romain Edessa : En octobre 2015, Mme Merkel avait offert à la Turquie un chèque de 3 milliards d’euros afin qu’elle maintienne les migrants chez elle. Résultat : le nombre de migrants arrivés sur les côtes européennes a explosé. D’après l’Organisation internationale pour les migrants (OIM), 45'000 migrants sont arrivés en Grèce via la Turquie en janvier 2016, soit 21 fois plus que les 1'500 enregistrés en janvier 2015. Et c’est la Grèce qui est menacée de sanction par l’Europe. La Turquie s’empare du magot et c’est la Grèce qui se fait tancer. Dans l’histoire du crime, rarement un casse aura été mené avec autant de brio, conclut Romain Edessa (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté,10.2.2016
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http://www.latribune.fr/depeches/reuters/KCN0VH249/erdogan-aurait-menace-en-novembre-d-inonder-l-ue-de-migrants.html
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http://www.causeur.fr/erdogan-migrants-turquie-europe-36681.html?utm_source=Envoi+Newsletter&utm_campaign=d2b8c87928-Newsletter_10_12_15&utm_medium=email&utm_term=0_6ea50029f3-d2b8c87928-57334141
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La Chine s’engage contre l’Etat Islamique

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Je l'avais annoncé, photos et preuves à l'appui, en 2015, sur lesobservateurs.ch : la Chine s'engage contre l'Etat Islamique. Pourquoi ? Notamment parce qu'au sein de l'Etat Islamique, il y a des terroristes ouighours, des musulmans du Xinjiang chinois. Ci-dessous, le général Jean-Bernard Pinatel, avec beaucoup de guillemets et sur le mode interrogatif ou conditionnel, confirme l'information. J'estime quant à moi que les guillemets et le mode interrogatif ou conditionnel sont inutiles. Car les faits ne mentent pas : oui, la Chine s'engage contre l'Etat Islamique.
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A ce propos, sur le figaro.vox, le général Jean-Bernard Pinatel, webmaster du blog Géopolitique et géostratégie, écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : La guerre contre l'EI en Syrie et en Irak implique désormais, outre les puissances régionales, l'ensemble des grandes puissances membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU à l'exception de la Chine. Aussi est-il légitime de se poser la question: la Chine restera-t-elle la grande absente du chaudron irako-syrien ?
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Le voyage du président chinois Xi Jinping, du 19 au 23 janvier 2016, en Arabie saoudite, en Égypte et en Iran démontre clairement l'influence géopolitique croissante de Pékin au Moyen-Orient. Il est donc légitime de se demander si la Chine va aussi s'impliquer militairement dans la lutte contre les terroristes de l'État Islamique. La déclaration du Président Xi Jinping, annonçant que son pays entendait faire payer aux «criminels» de Daesh l'«atroce assassinat» d'un ressortissant chinois en Syrie, détenu depuis septembre dernier (Fan Jinghui a été enlevé le 10 septembre ; exécution Annoncée le 19/11/2015 par Daesh), peut le faire penser, d'autant plus que cet assassinat coïncide avec la mort de trois cadres chinois dans l'attaque de l'hôtel Radisson de Bamako le 20/11. Le gouvernement chinois peut-il se contenter de déclarations et ne rien faire pour protéger ses ressortissants à l'extérieur du pays ?
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Dans un document publié à Pékin en janvier 2016, la Chine a réaffirmé sa détermination à développer ses relations avec les pays arabes sur la base des cinq principes: «le respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, non-agression mutuelle, non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, égalité et avantages réciproques, et coexistence pacifique». Elle soutient le processus de paix au Moyen-Orient, la création d'un État palestinien indépendant et pleinement souverain sur la base des frontières de 1967 et ayant Jérusalem-Est comme capitale, ainsi que les efforts déployés par la Ligue arabe et ses États membres à cette fin. Elle s'en tient au règlement politique des crises régionales, et appuie la création d'une zone exempte d'armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive au Moyen-Orient. Elle soutient les efforts actifs des pays arabes visant «à renforcer l'unité, à contrer la propagation des idées extrémistes et à combattre le terrorisme».
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Conformément à cette ligne politique, la Chine s'est maintenue jusqu'à présent à l'écart de la lutte contre l'État islamique. Cette attitude était dictée par le désir de ne pas déplaire à l'Arabie Saoudite et au Qatar, deux de ses principaux fournisseurs de pétrole, ennemis farouches du régime de Bachar el-Assad et qui soutiennent les groupes islamistes, mais aussi pour ne pas fournir d'arguments à tous les prédicateurs salafistes qui veulent embrigader dans le terrorisme la population Ouighour du Xinjiang. Néanmoins, la position chinoise reste très éloignée de la solution «démocratique à tout prix», que semblent défendre hypocritement les États-Unis et l'Europe en Syrie, quand on connaît le soutien indéfectible qu'ils apportent à des régimes corrompus ou moyenâgeux comme celui en place en Arabie Saoudite.
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La Chine a conservé ses relations diplomatiques avec Damas et y maintient un ambassadeur. Pékin soutient diplomatiquement le gouvernement d'Assad (La Chine a joint son véto en 2014 à une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu présentée par la France qui devait renvoyer le «dossier syrien» devant la Cour pénale internationale (CPI) pour ses violations monumentales des droits de l'homme et du droit humanitaire international). La Chine n'a jusqu'à présent acheminé en Syrie, de manière ouverte, qu'une aide humanitaire au profit du croissant rouge syrien et a promis une aide importante pour la reconstruction du pays.
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Aussi, il apparait légitime de se demander si on ne va pas assister à un changement de cette politique traditionnelle face à la menace que constitue l'État islamique. Fait nouveau, en mai 2015, sur le plan militaire, la Chine a affiché sa coopération navale en Méditerranée orientale avec la Russie à l'occasion de manœuvres navales communes. Il apparait légitime de se demander si on ne va pas assister à un changement de cette politique traditionnelle face à la menace que constitue l'État islamique, à l'implication plus ou moins directe et ouverte des États du Moyen-Orient, notamment celle de la Turquie, et aux conséquences que cela peut engendrer pour la sécurité dans le Xinjiang.
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La Chine apprécie toujours une situation selon trois points de vue: le droit international et la légitimité, ses intérêts internationaux et sa stratégie globale, et les conséquences sur le plan intérieur ; c'est-à-dire pour le Moyen-Orient: les activités des djihadistes Ouighours de la province extrême orientale du Xinjiang. Pékin prend très au sérieux le risque de contamination des Ouighours du Xinjiang par le salafisme djihadiste, même si cette population musulmane n'est pas acquise a priori aux djihadistes. Cette province chinoise vaste comme 3 fois la France est frontalière de 8 Etats- la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan, le Kyrgyzstan, le Tajikistan, l'Afghanistan, le Pakistan et l'Inde.
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Les Ouïghours font partie d'un vaste ensemble de groupes ethniques et culturels turco-mongole dont les Kirghizes, les Ouzbeks et les Kazakhs que l'on trouve aussi au Xinjiang qui composent la majorité des populations de l'Asie Centrale. Les peuples turcs regroupent 22 groupes ethniques couvrant le Caucase (Azerbaïdjan, Crimée, Daguestan, la Moldavie), l'Iran, l'Asie centrale (d'Ouest en Est: le Turkménistan, l'Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Kazakhstan, Karakalpakie), la Mongolie, la Chine (le Xinjian), la Russie (la Sibérie, la Iakoutie) Tous des groupes parlent des langues turciques apparentées, de la famille ouralo-altaïque, qui sont des langues agglutinantes.
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Pékin prend très au sérieux le risque de contamination des Ouighours du Xinjiang par le salafisme djihadiste, même si cette population musulmane n'est pas acquise a priori aux djihadistes. En effet, elle est de tradition soufie et, de ce fait, considérée par les salafistes comme déviante car revendiquant une relation directe avec Dieu et faisant du prophète un simple instrument de la révélation. Néanmoins, les musulmans chinois sont passés de près de 11 millions en 1951 à plus de 20 millions aujourd'hui (Statistiques officielles du Gouvernement chinois). D'autres estimations avancent le chiffre de 40 à 60 millions, avec plus de 30.000 imams et presque 24.000 mosquées répartis principalement dans les provinces musulmanes.
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À partir de la fin des années 80, les séparatistes musulmans de la province autonome du Xinjiang, sous l'influence d'Al Qaida, ont de plus en plus contesté l'autorité centrale de Beijing. Néanmoins, ce conflit est resté peu médiatisé en occident par rapport à la lutte des Tibétains contre le gouvernement central chinois. Les Ouighours représentent, en effet, l'ethnie la plus nombreuse du Xinjiang, soit 46% de la population (13 millions) malgré une «hanisation» galopante depuis l'arrivée au pouvoir de Mao. Il existe par ailleurs une diaspora ouïgoure très active regroupée dans le Congrès mondial des Ouïghours dont le siège est à Munich, l'Allemagne ayant accueilli de nombreux réfugiés politiques ouïghours. Cette organisation est présidée par Rebiya Kadeer, militante des droits de l'homme libérée des prisons chinoises, qui vit aux États-Unis où existe une association américaine des Ouïghours: le Uyghur Human Rights Project, forme classique des ONG soutenues par la CIA et le département d'État américain .
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Aujourd'hui, par l'intermédiaire de la National Endowment for Democracy, le Département d'État des États-Unis finance la plupart des organisations indépendantistes ouïghoures militant pour un État démocratique. Depuis le début des années 2000, des dizaines d'organisations avec un programme démocratique ont vu le jour, principalement en Amérique du Nord et en Europe à Munich qui est la ville d'Europe qui possède la plus grande population ouïghoure et qui accueille le plus d'organisations. Aujourd'hui, par l'intermédiaire de la National Endowment for Democracy, le Département d'État des États-Unis finance la plupart des organisations indépendantistes ouïghoures militant pour un État démocratique.
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Pékin considère que ces structures sont des organisations terroristes et dénonce des liens avec le Mouvement islamique du Turkestan oriental, classé comme organisation terroriste, qui cherche à établir un État islamique Ouighour dans le Xinjiang. ( Le Mouvement islamique du Turkestan oriental est placé sur la liste officielle des groupes terroristes de la République populaire de Chine, des États-Unis et du Kazakhstan. En 2002, les Nations unies ont classé le mouvement comme étant proche d'Al-Qaida.) Les services secrets turcs sont à la manœuvre pour aider le Mouvement Islamique de l'Est du Turkestan à acheminer les combattants Ouighours en Syrie.
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L'ethnie ouighour fait partie d'un vaste ensemble turcique et bénéficie ainsi de relais dans les pays voisins où existent des minorités turcophones, et en premier lieu dans la Turquie d'Erdogan. Alors qu'il lutte contre le sentiment national Kurde, et nie le génocide arménien, Recep Tayep Erdogan appuie le développement du panturquisme. Ainsi en juillet 2009, depuis le G8 d'Aquila (Italie), il a dénoncé une «forme de génocide» au Xinjiang. La diplomatie turque s'est ensuite employée à modérer ses propos. Mais les services secrets turcs sont à la manœuvre pour aider le Mouvement Islamique de l'Est du Turkestan à acheminer les combattants Ouighours en Syrie.
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Seymour Hersh rapporte dans Military to Military les inquiétudes de l'ambassadeur de Syrie en Chine Imad Moustapha, actuel ambassadeur de Syrie en Chine, qui fut le doyen de la faculté des sciences de l'Université de Damas, et un proche collaborateur d'Assad, lorsqu'il fut nommé en 2004 ambassadeur de Syrie à Washington, poste qu'il occupa pendant 7 ans: «Erdogan a transporté des Ouighours vers la Syrie par des moyens de transport spéciaux, tandis que son gouvernement s'agitait en faveur de leur combat en Chine. Les terroristes musulmans ouighours et birmans qui s'échappent par la Thaïlande se procurent d'une manière ou d'une autre des passeports turcs, puis sont acheminés vers la Turquie d'où ils transitent vers la Syrie.»
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L'ambassadeur a ajouté qu'il existe une «ratline» («route secrète») qui achemine les Ouighours - les estimations vont de quelques centaines à quelques milliers - depuis la Chine via le Kazakhstan pour un éventuel transit par la Turquie. «Le fait qu'ils aient été aidés par les services secrets turcs pour se rendre en Syrie depuis la Chine en passant par la Turquie a été à la source de tensions énormes entre services secrets chinois et turcs. La Chine est inquiète du soutien de la Turquie envers les combattants Ouighours en Syrie, qui pourrait très bien s'étendre au Xinjkiang. Nous fournissons déjà des informations concernant ces terroristes et les routes qu'ils empruntent pour rejoindre la Syrie aux services secrets chinois.»
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Le journal IHS-Jane's Defence Weekly a estimé en octobre 2015 qu'au moins 5000 futurs combattants Ouighours étaient arrivés en Turquie depuis 2013, dont peut-être 2000 avaient fait mouvement vers la Syrie. Moustapha a déclaré qu'il détenait des informations selon lesquelles «au moins 860 combattants Ouighours se trouveraient en Syrie.» En novembre 2015, Pékin a conclu un accord de dix ans avec Djibouti, pour permettre à la Chine d'y construire une plateforme qui abritera des infrastructures logistiques militaires. La presse officielle chinoise louait le 12 mai 2015 la relation de plus en plus étroite entre Pékin et Moscou, tandis que les deux puissances lançaient conjointement des manœuvres navales inédites en Méditerranée . Ces exercices rassemblent neuf navires de guerre russes et chinois pour une durée prévue de 11 jours, a rapporté le quotidien Global Times.
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La Méditerranée est une partie du monde où les deux pays n'avaient jamais procédé à des exercices militaires communs, ont précisé les médias à Pékin. «Cela montre clairement que les deux pays vont œuvrer ensemble au maintien de la paix et de l'ordre international de l'après-guerre», a commenté l'agence de presse Chine Nouvelle, qui voit dans ce rapprochement la garantie d'une «contribution à un monde meilleur». Par ailleurs, en novembre 2015, Pékin a conclu un accord de dix ans avec Djibouti, pour permettre à la Chine d'y construire une plateforme qui abritera des infrastructures logistiques militaires. «Il s'agira de leur premier emplacement militaire en Afrique». Cette base sera tournée vers l'Océan Indien pour sécuriser la route maritime d'acheminement du pétrole du Golfe Persique et vers l'Afrique. C'est la première base chinoise située aussi à l'Ouest. Elle pourrait aussi constituer un relais et un point d'appui précieux si Pékin décidait d'engager des troupes ou de fournir des équipements militaires à la Syrie.
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En novembre 2015, Pékin a conclu un accord de dix ans avec Djibouti, pour permettre à la Chine d'y construire une plateforme qui abritera des infrastructures logistiques militaires. Pour l'instant, l'action ouverte de la Chine se borne à un soutien diplomatique de l'Etat syrien, à une aide humanitaire et à une promesse de 30 milliards après la guerre pour aider à la reconstruction du pays. Le 2 novembre 2015, l'ambassadeur de Chine à Damas, Wang Qi Jian, recevant une délégation syrienne de religieux et de tribus, a réitéré le soutien de son pays «au règlement politique de la crise en Syrie pour préserver la souveraineté du pays et l'unité de ses territoires».
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On peut donc affirmer sans crainte que la Chine ne restera pas à l'écart d'un règlement politique de la crise syrienne. De plus, si la guerre contre Daesh s'éternise, il est certain que les menaces pour la sécurité de ses ressortissants au Xinjiang ou de ses expatriés augmentera et qu'il sera de plus en plus difficile au gouvernement chinois de se borner à des déclarations comme en 2015 sans rien faire pour venger les victimes chinoises des terroristes, conclut le général Jean-Bernard Pinatel (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Michel Garroté, 2 février 2016
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http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/02/01/31002-20160201ARTFIG00148-la-chine-va-t-elle-s-engager-contre-daech.php
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