La relocalisation du monde ou la révolution mondialiste

Dans un monde qui est changeant, la difficulté est d’intégrer les nouveautés dans la réflexion mentale et d’anticiper ce qui pourrait advenir du fait des innovations et des inventions.

Focalisés que nous sommes sur le concept de mondialisation et de son corollaire non exclusif de délocalisation, la relocalisation du monde qui est en cours est en train de nous échapper, alors que ses conséquences seront majeures.

 

En schématisant les phénomènes économiques et techniques des dernières décennies, nous avons connu, des années 1980 aux années 2010, un phénomène marqué de délocalisations, ou plus exactement de « localisations ailleurs ».

Une partie de ce qui était produit en Europe de l’ouest a été fabriquée dans d’autres pays, en Asie notamment, au Maghreb, en Europe de l’est, en Afrique de l’est. Textile, automobile, mécanique, etc.
Ce phénomène a été rendu possible grâce à plusieurs innovations, notamment la révolution du porte-conteneurs, et la mécanisation et la robotisation des usines. Cette période de « production ailleurs » ou de « localisation ailleurs » est en train de s’estomper.
Depuis le début des années 2010, nous assistons à un phénomène de « localisation ici » que l’on pourrait aussi nommer « relocalisation ».

Ce terme est toutefois impropre car les productions ont toujours été « localisées » quelque part. Relocalisation peut convenir dans la mesure où la production s’effectue de plus en plus en Europe, mais il ne s’agit pas d’un retour en arrière : nous n’allons pas rouvrir les mines de charbon, les usines Renault de Billancourt ou celles de Simca à Poissy.
C’est bien un phénomène nouveau, non un retour en arrière. Un phénomène qui est permis non par un quelconque « État stratège » ou une planification énarchique, mais par l’innovation et l’invention.

 

Du made in monde au made in ici

Le made in monde désigne ce phénomène d’éparpillement de la chaine productive et de la chaine de valeur à travers le monde. Des pièces créées dans plusieurs usines du monde puis rapatriées pour être assemblées et aboutir à un produit final. Cette mondialisation là ne disparait pas, mais elle est en train de changer de façon profonde.

En 1956, le premier porte-conteneurs, Ideal-X, portait 58 boîtes multimodales. Aujourd’hui,  le Jacques-Saade, le bateau phare de la CMA-CGM en embarque 23 000, soit l’équivalent d’un train de plusieurs centaines de km de long. Expédier un conteneur entre Le Havre et Shangaï (8 700 km) revient au même prix qu’expédier un conteneur par camion entre Le Havre et Paris (200 km). Résultat, 90% des échanges internationaux passent par la mer, et 80% en valeur.

La technique qui a permis le made in monde est aujourd’hui en train de permettre le made in ici, c’est-à-dire la production localisée, et cela va bouleverser le monde. Pouvant produire plus près, les temps de transport vont encore baisser, et donc le coût et les stocks. Ces innovations vont permettre une nouvelles baisse des prix.

 

Ce phénomène est abondamment étudié par Cyrille Coutansais, directeur de recherche au CESM, dans le dernier livre qu’il vient de publier La (re)localisation du monde (CNRS éditions, 2021).

 

Certes, montre l’auteur, produire en Asie, notamment pour le textile, permet d’avoir une main d’œuvre moins chère, mais cela oblige à commander un an en avance, ce qui immobilise beaucoup de capitaux, contraint à avoir des stocks et ne permet pas beaucoup de souplesse.

Les entreprises commandent de gros volumes pour diminuer les prix, mais du coup elles font face à de nombreux invendus, qu’il faut ensuite détruire. Produire plus près (par exemple au Maghreb ou en Europe de l’est), permet de diminuer le temps de transport, d’être plus fluide dans la commande, et donc de limiter le stock.
C’est donc une source d’économie réelle. À force de se focaliser sur le seul coût de la main d’œuvre, beaucoup n’ont pas vu que d’autres facteurs entrent en compte : la qualité des infrastructures, la stabilité politique, la formation des ouvriers, le niveau de corruption, l’accès à une énergie fiable et peu chère.

Beaucoup de pays ont des coûts de main d’œuvre nettement moins chère que l’Éthiopie et le Maroc ; la Centrafrique par exemple, le Nigéria, le Mali. Pour les raisons évoquées plus haut, il ne viendrait pas à l’idée d’entrepreneurs d’y installer leurs usines.
Produire loin rend aussi plus vulnérable aux catastrophes politiques ou climatiques : un coup d’État ou une inondation peuvent fragiliser la chaine de production. Ce fut le cas en Thaïlande où les inondations de 2011 ont obligé à la fermeture temporaire de 14 000 usines qui produisaient pour le marché de l’électronique mondiale.

 

La révolution du numérique

Cyrille Coutansais montre que le made in ici est en train de se développer grâce à trois innovations numériques :

1/ Le développement de l’ordinateur personnel et du téléphone portable.

2/ Le développement d’internet, qui permet le e-commerce.

3/ Le développement de la 5G, qui va permettre aux usines de produire à la demande.

 

Cette phase 3 va permettre d’avoir des coûts de production similaire à ceux des pays émergents. Contrairement à ce que pense Éric Piolle, le maire écolo de Grenoble, la 5G ne sert pas à regarder des films dans l’ascenseurs, mais à connecter les usines et les objets entre eux, les imprimantes 3D et les robots. Elle est un outil indispensable à la modernisation de l’industrie et à l’essor de la localisation du monde.

 

L’exemple des maillots de l’équipe de France de football en témoigne. En 2018, quand la France devient championne du monde, son fournisseur Nike ne dispose pas de maillot 2 étoiles en stock. Fin juillet, les maillots ne sont toujours pas là. Nike les commande et annonce leur arrivée pour la mi-août. Peine perdu, les nouveaux maillots ne seront disponibles qu’à Noël, faisant manquer à Nike le temps estival et la rentrée des classes.

Une entreprise alsacienne dame le pion à l’équipementier américain. De fil en aiguille et sa marque Defil parvient à faire des maillots bleus à deux étoiles en un temps record.
Ce ne sont pas les maillots officiels de l’équipe de France, mais ce sont des maillots de football aux couleurs de la France et avec deux étoiles. Grâce à une production locale, Defil a pu concevoir le maillot et le produire vite, le mettant en vente dès la fin juillet. Le made in ici l’a emporté sur le made in monde.
Un autre exemple est celui du fabricant de pulls et de marinières Saint-James, passé de 37 salariés en 1970 à plus de 320 aujourd’hui, réalisant près de 50 M€ de CA dont 35% à l’export. Saint-James a mécanisé sa chaine de production, développé des collaborations avec d’autres marques et créé des personnalisations. Le produit ici a pu rivaliser avec le produit là-bas.

 

L’ère des robots

On glose beaucoup sur le robot et ce qu’il change dans le rapport au travail. Le robot est une machine qui fait à la place de l’homme. Un lave-linge, un four à micro-onde, une chaine automobile mécanisée sont autant de robots différents. Dans les années 1970-1980 on parlait de « robots ménagers », expression un peu passée de mode. Les robots, c’est-à-dire la machine, sont en train de connaitre de nouvelles évolutions majeures, dont la 5G permettra le déploiement.

On ne parle pas ici de choses qui pourraient exister dans le futur, mais de choses qui existent déjà et qui sont en plein essor. Ainsi, les premiers bateaux autonomes ont fait leur apparition.
Les robots industriels se développent à grande vitesse. Chine, États-Unis, Japon, Corée du sud et Allemagne achètent les ¾ de la production mondiale de robots industriels.

C’est là une guerre économique majeure qui est en train de se mettre en place et dont malheureusement la France, toujours frileuse à l’égard de la technologie, est en train de passer à côté. Comme le fait remarquer Cyrille Coutansais dans son ouvrage, la 5G permet de diminuer le temps de latence et donc d’employer de façon encore plus massive les robots industriels.

La fabrication en 3D permet de travailler la nuit et le week-end, en employant une main d’œuvre minime. Ce sont donc des gains de temps majeurs, une hausse de la productivité et donc une baisse des prix.

 

HP collabore avec le chimiste Henkel, le plasturgiste Oechsler et BASF afin de développer de nouvelles imprimantes 3D qui pourront être utilisées dans une grande variété d’éléments industriels.

L’auteur donne l’exemple de BMW et de l’un de ses modèles de turbopropulseur. 855 pièces étaient nécessaires à la production de celui-ci, indispensable pour le fonctionnement des moteurs. Les pièces étaient fabriquées dans des usines différentes, transportées et assemblées en Bavière.

Grâce à l’impression 3D, le nombre de pièces nécessaires à la fabrication du turbopropulseur a été ramené à 12 et elles sont toutes fabriquées sur place. Le secteur automobile, le secteur textile mais aussi le bâtiment vont être transformés par la production additive.

 

Les usines numériques sont ainsi totalement transformées. En médecine, on pourra disposer d’usines qui pourront produire plusieurs médicaments. Par exemple, Sanofi lancera en 2025 une usine à Neuville-sur-Saône qui hébergera plusieurs modules de production afin de fabriquer de façon simultanée 4 vaccins, quand la norme actuelle est de un vaccin par usine. On mesure mal aujourd’hui les transformations que cela va induire.

 

La production à la demande n’est judicieuse que si l’on peut livrer rapidement les clients. L’usinage dans des pays lointain n’a donc que peu d’intérêt. La production locale permet de réduire les coûts de transport, réduire les stocks et les commandes et donc les immobilisations de capitaux. Le fabriqué ici est en train de remodeler les cartes mondiales.

 

La transformation de la main d’œuvre

 

Comme toujours avec la mécanisation, ce sont les métiers les plus pénibles qui sont détruits. Autrefois le porteur d’eau et l’allumeur de réverbère, demain le nettoyeur ou l’ouvrier de chantier. Les Robots Xenex peuvent désinfecter une chambre d’hôpital en 10 mn quand il faut 40 mn pour un humain.

Les robots nettoyeurs sont présents aussi dans les grands espaces publics : gares, centres commerciaux, etc. D’ici quelques années, fini les balayeurs, ce sont ces machines qui s’occuperont de tout. Les repas seront livrés par des automates, terminé donc Uber eats, les livraisons se feront via drones (ce qui existe déjà mais sera généralisé).
Aujourd’hui, beaucoup de monde attaquent ces nouveaux métiers de livraisons à domicile. Quand ils disparaitront d’ici quelques années, les mêmes se plaindront de leur disparition et demanderont l’arrêt de la mécanisation.

 

La robotisation et l’automatisation viennent égaliser les coûts de production avec les pays du tiers-monde, rendant caduc une grande partie de l’intérêt des délocalisations.
Nous sommes entrés dans l’époque de la personnalisation de masse, ce qui permet une économie des matières premières, une économie de temps et un ajustement au mieux des besoins et de la demande.

La localisation de la production va remodeler les rapports entre la carte et le territoire. Les mégapoles ne seront plus nécessairement les lieux de travail et de production. La façon d’appréhender l’espace va être revu et remodelé, mais il demeure difficile de savoir de façon précise ce que sera l’avenir.

 

La mondialisation telle que nous l’avons connue à partir des années 1990 est en train de disparaitre. Elle est née grâce à des innovations technologiques particulières et elle disparait du fait de l’apparition de nouvelles innovations technologiques.
Dans les 10-15 ans à venir, le monde sera de plus en plus global mais aussi de plus en plus local. Ce n’est pas le moindre des paradoxes de la mondialisation que d’avoir recréer des frontières et de favoriser la réémergence des cultures locales.

source: https://institutdeslibertes.org/la-relocalisation-du-monde/

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018

DSK bouge encore, hélas !

Publié le 15 avril 2020 - par

Confinement jour 30.
Ciel en bleu d’été.
Un léger vent dans les eucalyptus.

Une lecture.
DSK.
À lire en évitant de penser à une femme de chambre dans un hôtel new-yorkais. Ce bandard fou aurait peut-être été bien meilleur que Hollande et son successeur. Mais sa « maladie », brancher en lourdingue toute femme passant à sa portée en suivant son adage : « t’en branches dix, y en a une qui marche » et quand elle ne veut pas…

En publiant L’être, l’avoir et le pouvoir dans la crise dans le numéro de printemps de la revue Politique Internationale, il apporte une analyse sur le moment que nous vivons.
Dominique Strauss-Kahn est un européiste mais une partie de son analyse de l’instant virus chinois est sensiblement la nôtre.
La mondialisation au centre de la propagation de la maladie.
Le défaut de prévoyance des gouvernements occidentaux qui pensaient qu’ils pourraient facilement et rapidement s’approvisionner de masques, de respirateurs, de médicaments chez les fournisseurs, en majorité chinois.
Le déni de la gravité du fléau, puis les mensonges.
La mort devenue une réalité intolérable parce que dans nos sociétés hyper-individualistes, la précarité de l’être est difficile à envisager. On se révolte contre le décès de soldats dans des opérations extérieures et on cache ceux de nos aînés dans les Ehpad.
DSK voit dans cela crise du savoir ou plutôt la mise en lumière de la volonté de ne pas savoir.

À cette crise s’ajoute, pour Dominique Strauss-Kahn, une crise de l’avoir, un choc sur l’offre et un choc sur la demande.
À cause du confinement, chute de la production, perte d’emplois, chômage.
Toujours à cause du confinement, moins de revenus, moins de consommation de produits jugés comme non indispensables, impossibilité d’acheter parce que les boutiques sont fermées ou interdiction de vente (livres depuis ce matin sur Amazon).
Il faut ajouter la ruine de petits épargnants après la chute des bourses.

Pour répondre au désastre, les banques centrales inondent le marché de liquidité. Mais l’argent n’atteindra que par ricochets les pays en difficultés, notamment africains. Demain, pour Strauss-Kahn, les Africains seront des millions à forcer le passage méditerranéen.
Là, il est connecté à Macron. Pour lui comme pour le locataire de l’Élysée, il est nécessaire d’aider l’Afrique, c’est une question de survie pour l’Europe. On peut lui répondre que nous ne sommes pas obligés ne nous laisser submerger. Le Camp des Saints n’est pas nécessairement une prophétie autoréalisatrice.
Il nous apprend au passage que contrairement à 2008 « la marge de manœuvre chinoise est aujourd’hui plus faible : la croissance a fléchi et la dette totale du pays, publique et privée, dépasse 300 % du PIB, contre 170 % avant la crise des « subprimes ». Si bien que les mesures annoncées par Pékin ne dépassent pas pour le moment 1,2 % du PIB. » Ce qui, pour moi, n’est pas une mauvaise nouvelle.

La crise, écrit DSK, remet en cause la division internationale du travail. « Il est fort probable qu’elle conduise à des formes de relocalisation de la production, régionales sinon nationales ». Il semble le regretter car aussitôt il ajoute que cela ne saurait remettre en cause l’ouverture sur le monde ni la conscience d’une humanité planétaire.
Un enfoncement de portes ouverte qui ne risque pas de lui martyriser une épaule. J’ai toujours le désir de voyager et ne doute pas qu’un Indien ou un Burkinabé est aussi humain que moi. Question ouverture sur le monde, rappelons que ce sont uniquement les Européens qui se sont aventurés depuis l’Antiquité au-delà des mers.

Évidemment, la relocalisation de certaines industries aura un coût. Les Occidentaux se sont tellement habitués à consommer la camelote chinoise qu’ils pourront difficilement s’en passer. Mais la crise provoquée par le virus de Wuhan peut être pédagogique.
Je l’espère.

Après la crise du savoir et la crise de l’avoir, la crise du pouvoir.
« La plus inquiétante », confesse Strauss-Kahn.
Et là, l’européiste dégaine. La pandémie nourrit « les vieilles pulsions nationalistes », mais, dans la foulée, il invente l’impossible, « la souveraineté européenne » qui donnera une seconde chance à l’Europe. « Le retour progressif des égoïsmes nationaux était en train de tuer à petit feu le rêve des fondateurs. Les souverainistes de tout poil en ont fait leurs choux gras, omettant de dire aux peuples qu’il n’y a de retour vers une souveraineté qu’en la partageant avec les autres Européens, comme l’a montré la création de l’euro. »
Il espère que le choc pandémique, dans l’optique de la Stratégie du chaos, fera surgir l’identité européenne.

Une Europe sans langue commune, sans vision commune autre que financière (et encore !), ne peut être souveraine. Les différents peuples du continent ne peuvent adhérer à ce tour du prestidigitateur Strauss-Kahn. Quant à l’euro…

DSK questionne ensuite sur la fragilité de la démocratie représentative.
Et bien sûr, de charger les réseaux sociaux « qui donnent à chacun le sentiment fallacieux qu’il sait mieux que quiconque ce qu’il faut faire ; le lent glissement d’un mandat de représentation vers un mandat impératif par la pression directe et parfois physique que ces mêmes réseaux sociaux autorisent ».
En période de crise, les démocraties représentatives emploient les mêmes méthodes que les États totalitaires. Elles cachent ainsi leur vacuité et leur impéritie. Les citoyens adhèrent à cette évolution parce que les gouvernements prétendent que c’est pour leur sécurité. Ils renoncent à leurs droits fondamentaux, enterrant l’État de droit au profit d’une pouvoir plus ou moins musclé.
DSK voit également, dans ce phénomène, une chance pour l’Europe.
Après avoir ressorti les bobards macroniens sur le fait que « le propre des virus que cette pandémie vient nous rappeler, c’est de ne reconnaître aucune frontière, ni sociale, ni politique : aucune barrière, aucun mur ne prémunira durablement les sociétés d’un risque de contagion, d’un « cluster » prêt à essaimer », il se dit satisfait que 75 % des Européens accepteraient une application de tracking sur leur téléphone. Celui qui refusera sera mal vu par son entourage. Il poursuit en insinuant que dans l’avenir « la circulation des personnes sera soumise à la production de tests d’immunité ».
Mais tout devra être fait dans la transparence. Une transparence à l’échelon européen. Et si c’est le cas, « ce positionnement public ferme [constituera] le socle d’un nouveau « système providentiel » sur lequel asseoir une confiance et un pacte citoyen renouvelé. »
Et c’est ainsi, espère DSK, que l’Europe sera revivifiée.

D’avis bien contraire, je perçois trente ans supplémentaires de servitude volontaire.

source: https://ripostelaique.com/dsk-bouge-encore-helas.html

Marcus Graven

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lire aussi: Après la crise, DSK veut plus d’Europe, d’Africains et de mondialisme ! - par Albert Nollet - 15 avril 2020

[...]

1er délire de Strauss Khan : Avec cette crise sanitaire l’immigration africaine est inarrêtable.

[...]

2e délire : C est une chance pour renforcer l’Europe et les organisations internationales

[...]

3 – Sur les relocalisations

[...]

Le pire ennemi de la France, et de l’Occident en général ce sont les idéologies islamiques et gauchistes. L’une pour sa bêtise, sa cruauté et son rejet total du progrès puisqu’il le remet intrinsèquement en cause. L’autre pour sa capacité à pervertir par la culpabilisation tous les corps sains. Et leur seule finalité aux deux : c’est le pouvoir.

D’ailleurs, ces deux la finissent toujours par s’affronter, comme ce fût le cas en Afghanistan et en Iran…et jusqu’à présent, l’islam a gagné.

Je suis convaincu qu’avec un peu de temps, d’autres compléteront mon analyse (et je serai notamment ravi d’avoir les lectures critiques de la position strauss Khanienne, notamment de la part de Charles Gave, Eric Zemmour, Michel Onfray, Patrick Buisson, Mathieu Bock Coté, Chantal Delsol, Gilles William Goldnadel, Yves Mamou, Ivan Rioufol, Marion Maréchal, et Renaud Camus).

En effet, si ce texte Strauss Khanien est laissé sans réponse, les médias feront tout pour qu’il devienne la nouvelle doxa (qui est l’ancienne reformatée) et les gens vont finir par croire qu’il dit la vérité…

Alors que l’heure va être plus que jamais au combat pour nos idées. C’est une chance inespérée que le Coronavirus nous donne.

Il faut la saisir.

Albert Nollet

Supranationalisme de l’UE, prépondérance allemande et passion de citoyens suisses pour la démocratie et leur nation

Par Dominique Schwander

La Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne précise: « L’Union contribue à la préservation et au développement de valeurs communes dans le respect de la diversité des cultures et traditions des peuples de l’Europe, ainsi que de l’identité nationale des Etats membres. »

Qu’en est-il en réalité? Le supranationalisme de l’UE ne sait qu’uniformiser par l’économie et le droit, interdire tout débat, tout choix contraire; l’UE interdit même que ses membres et voisins se ravisent, remettent en question et veuillent réorienter l’UE. Tout comme dans les pays musulmans, l’exercice de la vraie démocratie est impossible en UE, puisque la démocratie consiste justement, par le vote des peuples souverains à modifier et à changer, les politiques publiques menées dès qu’elles ne s’avèrent plus correspondre aux besoins des citoyens-contribuables et de leur nation respective. Quels citoyens suisses loyaux exigent une telle « identité » européenne sans souveraineté nationale?

L’UE ne cherche même pas à convaincre les citoyens en les consultant et en les informant, et par là à obtenir une vraie légitimité démocratique; entre soi-disant experts, les technocrates de l’UE concoctent une légitimation autonome « d’institutions conscientes de leur responsabilités dans les affaires européennes » (!) et d’un « nouvel ordre juridique d’un nouveau droit international » (!), c’est-à-dire un droit supranational, un empire menaçant ses peuples soumis, un déficit démocratique, une sorte de terreur économique et politique répartissant des mauvais points à ceux qui ne se plient pas. De plus, jurisprudence après jurisprudence, la Cour de justice européenne s’est affranchie du droit international et du droit propre à chaque nation européenne et s’est arrogée le pouvoir de constitutionnaliser les traités européens de l’UE pour créer un nouveau droit constitutionnel supranational, uniformisé et droit-de-l’hommiste, approfondir le fossé entre légalité et légitimité, centraliser, bureaucratiser, nier la souveraineté des nations participantes, la démocratie, la diversité des nations européennes, nos cultures, nos histoires, nos vertus, nos identités nationales. Ces eurolâtres, fanatiques de l’inclusion d’immigrants sans exiger qu’ils s’assimilent, ignorent que la souveraineté est la condition même de toute démocratie et que sans peuple Souverain, comme par exemple en Arabie Saoudite ou en Turquie, il n’y a tout simplement pas de démocratie!

Voilà tant de raisons pour lesquelles preuve a été faite que les démarches supranationales autoritaires de l’UE produisent bien moins de réussites, de satisfactions et de progrès que la méthode intergouvernementale d’antan consistant en collaborations transparentes ponctuelles puis répétées d’Etats indépendants et démocratiques, en particulier des entreprises et des institutions d’enseignement et de recherche de ces Etats libres.

De plus, le renoncement à la souveraineté monétaire de la majorité des membres de l’UE a conduit à l’abdication budgétaire, à la souveraineté économique supranationale de l’UE, aux pressions et menaces pour harmoniser une fiscalité confiscatoire des entreprises et des particuliers, sans oublier le triomphe économique et politique de l’Allemagne. Le Souverain suisse en refusant par deux fois d’entrer dans l’UE et/ou d’adopter l’Euro n’a pas voté pour un programme politique ou économique, mais pour rester indépendant du cadre autoritaire et menaçant de l’UE, de la monnaie unique, du marché unique, de la mondialisation sauvage, afin de rester en pleine possession de lui-même, pour rester un peuple Souverain et démocratique.

L’Allemagne reste une exception en Europe; elle a su et pu préserver sa souveraineté, son économie et ses armes au sein de l’UE. Comme l’Angleterre du Brexit qui n’avait, elle, pas fait l’erreur de mettre les deux pieds dans l’UE, elle est très consciente de ses intérêts et les défend. Si l’UE et l’Euro devenaient trop encombrants et gênent son économie, l’Allemagne est le seul pays qui peut se défaire de l’UE et de l’Euro, quand elle le veut! N’oublions pas que l’Allemagne est rentrée dans l’UE à la condition que l’Euro soit un Mark relooké, un mark stable déguisé en Euro dans le but d’améliorer sien image et que l’UE (France comprise!) entretienne la fascination des peuples de l’Europe pour l’économie allemande et assure à l’Allemagne qu’elle puisse consolider sa prépondérance économique en Europe. Avec l’introduction de l’Euro, l’UE est subrepticement devenue le champ de bataille de la dernière invasion politico-économique germanique de l’Europe. Il suffit de comparer l’excédent des exportations allemandes et françaises, les taux de chômage, les dettes des pays européens du sud, pour se rendre compte de qui mène le jeu dans le couple franco-germanique et à Bruxelles. Les victimes autour de l’Allemagne sont les entrepreneurs qui, faute de commandes et saignés par les charges sociales et les impôts, ferment leurs entreprises, les employés victimes des restructurations et de la non préférence nationale, les usagers des services publiques dont la qualité se dégrade alors que leurs coûts et leurs bureaucraties augmentent, les chômeurs, les travailleurs détachés, les individus sans formation, la classe moyenne appauvrie, etc.

L’UE ne peut plus faire comme avant, elle doit se consacrer à l’essentiel: diminuer la dette, investir pour la croissance, la formation, l’emploi, la sécurité, la Défense et surtout se remettre en question, changer, devenir démocratique, respecter les peuples de l’Europe et leurs identités. Malheureusement pour l’Occident, qu’une minorité des partis, en particulier l’UDC suisse, s’y active. L’UDC, comme d’autres partis de droite dans le monde occidental est un mouvement d’appel au politique, un parti politique révélateur d’une aspiration et d’une passion de citoyens-contribuables pour la démocratie et leur nation, pas d’un désir d’élus d’instaurer une dictature ou un régime autoritaire et pas d’élus passionnés avant tout par leur arrivisme personnel, leurs prébendes et leur réélection. Simplement parce qu’ils prônent la souveraineté absolue de la nation et ont du succès auprès du peuple Souverain, de tels partis sont diabolisés et surnommés populistes, voir même fascistes par la gauche; pourtant il est tout à fait normal et justifié qu’un électorat en quête de protection, de sécurité, d’économie et de liberté suive les partis visionnaires et clairvoyants à leur écoute qui les lui promettent et tiennent le mieux leurs promesses, surtout si le parti politique dont l’électeur faisait partie ou se sentait proche méprise ou feint d’ignorer ses préoccupations, s’endette et se fascine pour le supranationalisme internationaliste et multiculturaliste de la gauche et la mondialisation.

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Pour rester compétitive et s’épanouir, une économie industrialisée comme la Suisse n’a, ni raison, ni besoin, de se soumettre à la souveraineté supranationale de l’UE ou à un quelconque empire, elle  a besoin de:

  • un environnement institutionnel stable avec un état de droit, l’application du principe de subsidiarité, peu d’Etat, très peu de bureaucratie, très peu de corruption, une bonne sécurité dans la tranquillité, une Défense forte, des frontières bien gardées, des élus au service du peuple souverain, des élus qui, équilibrant harmonieusement idéalisme et réalisme, administrent la nation et gouvernent le moins possible.
  • une infrastructure de support performante et efficiente: instruction publique, formation, recherche fondamentale, transport, énergie, eau, communication, service et santé publiques.
  • des moyens financiers abondants à disposition dans la nation parce que le capital est très mobile, capitaux provenant par exemple de capitalisations personnelles pour couvrir les retraites futures et des épargnes des citoyens-contribuables peu exploités par les impôts
  • une main-d’oeuvre bien formée, travailleuse et motivée tant pour l’industrie productrice que pour la recherche et le développement, une main d’oeuvre bien formée, compétitive mais aussi nombreuse parce que, comme le capital, la main-d’oeuvre est devenue mobile.

Avec fermeté, nous devrions tous nous en tenir à ces priorités, garder nos distances avec cette UE indérogeable  et ne plus nous laisser être manipulés par des élus et des médias qui nous mentent!

 

Dr. Dominique Schwander, février 2017

 

 

Vous avez dit Bilderberg ?

German Chancellor Merkel and other G7 summit participants gather outside the Elmau castle in Kruen

   
La droite de la droite et la gauche de la gauche ont toujours fantasmé sur le groupe de Bilderberg. Les patriotes et les gauchistes reprochent beaucoup de choses à ce groupe. Le principal reproche qu'ils formulent, c'est que Bilderberg serait un important vecteur du mondialisme. Certains vont plus loin : Bilderberg  serait l'outil d'un complot en vue de contrôler le monde, rien que ça. Je ne partage pas tous ces points de vues un brin extrêmes pour deux raisons. D'abord, parce que Bilderberg agit à visage découvert. Ensuite, parce que Bilderberg rassemble des Etats de droit et non pas des régimes dictatoriaux. Néanmoins, je publie ci-dessous une analyse de Pauline Mille parue sur  Réinformationtv, car Les Observateurs est un site de droite ouvert et diversifié, et, non pas, une secte....
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Sur Réinformationtv, Pauline Mille a notamment écrit, il y a un certain temps déjà, à propos du groupe de Bilderberg (voir lien vers source en pas de page) : La soixante-quatrième réunion annuelle du groupe de Bilderberg se tiendra du neuf au douze juin à Dresde en Allemagne. Environ cent trente participants ont confirmé leur venue. Au menu des discussions, l’élection américaine, la crise des migrants et d’une manière générale tout ce qui intéresse l’élaboration du mondialisme.
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 Fondé en 1954, le groupe de Bilderberg se caractérise par le caractère informel des discussions qu’il organise. Aucune réunion ne fait l’objet de minutes, ni de procès-verbal, ni même de communiqué final. Rien ne s’y écrit. Les membres ont le droit de diffuser des informations qu’ils y recueillent, mais sans mentionner la source. Il s’agit en fait de conversations tenues entre une centaine de gens importants, un tiers environ venant d’Amérique, deux tiers d’Europe, un tiers d’hommes politiques, deux tiers de journalistes, entrepreneurs, militaires, économistes, scientifiques parfois.
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Le gratin du mondialisme participe à la réunion de Dresde: Cette année, la présidence de la réunion sera assurée par le Français Henri de Castries, président des assurances Axa. Les Français présents ne sont pas tous très connus. On relève les noms de Patricia Barbizet (Artemis), Nicolas Baverez, Olivier Blanchard (Peterson Institute), Emmanuelle Richard, directrice de l’institut Max Planck pour l’étude des maladies infectieuses, Laurent Fabius, Etienne Gernelle, directeur du Point et Edouard Philippe, maire du Havre.
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Parmi les politiciens étrangers, il faut noter une forte participation néerlandaise, avec le roi Willem-Alexander, le premier ministre Mark Rutte et le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb. On remarque aussi l’ancien président de la commission européenne Manuel Barroso, le ministre allemand de l’intérieur Thomas de Maizière, le premier ministre belge Charles Michel, un bon paquet de ministres des finances, dont celui de république fédérale, Wolfgang Schäuble, et le vice premier ministre turc, Mehmet Simsek. Il n’est pas rare en outre, et conforme à l’usage du Bilderberg, qu’un ou plusieurs invités dont le nom ne figure pas sur la liste vienne se joindre aux travaux.
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Quand le Bilderberg se penche sur la crise : il est toujours difficile de faire des conjectures sur des conversations qui n’ont pas encore eu lieu et qui resteront en tout état de cause discrètes. Mais le groupe de Bilderberg, dans le communiqué de presse qui annonce sa réunion de Dresde, a dressé la liste des dix points qui seront principalement examinés par les participants. Les voici, sans paraphrase ni délayage, et dans l’ordre : L’actualité du jour ; La Chine ; L’Europe : migration, croissance, réforme, perspective, unité ; Proche orient ; Russie ; Tour d’horizon sur les États-Unis, économie : croissance, dette, réforme ; Sécurité informatique ; Géopolitique de l’énergie et prix des matières premières ; Précarité et classe moyenne ; Innovation technique.
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La présence de Lindsay Graham, sénateur de la Caroline du Sud, républicain de gauche (il a notamment élu à la Cour suprême deux candidates d’Obama, Sonia Sotomayor et Elena Kagan) violemment opposé à Donald Trump peut donner à penser que celui-ci (comment l’éviter ?) sera l’objet d’une conversation. De même que la confrontation du point 3 (L’Europe : migration, croissance, réforme, perspective, unité) et du point 9 (Précarité, classe moyenne) peut faire penser que l’élite du mondialisme réunie à Dresde va se pencher sur la colère que suscitent dans les peuples d’Europe la crise économique et l’invasion causées par l’ouverture des frontières.
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Qui le Bilderberg va-t-il prendre pour cible à la réunion de Dresde ? On voit surtout, à considérer le choix et la hiérarchie des sujets qu’ils prévoient d’aborder, que les membres du groupe Bilderberg se préoccupent d’abord de l’équilibre géopolitique de la planète. Si l’on met de côté l’actualité du jour, la Chine, l’Europe, le Proche-Orient, la Russie et les États-Unis seront les cinq thèmes primordiaux de la réunion de Dresde. L’élite du mondialisme est à la page, elle sait parfaitement que la maîtrise de la planète passe par le contrôle de l’information (sécurité informatique), de l’énergie (géopolitique de l’énergie) et de la science (évolution technique).
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Un point attire l’attention. Lorsque leur attention se porte sur l’Amérique, les participants à la réunion de Dresde envisagent sa dette et sa réforme. Sans préjuger des solutions qu’ils proposeront, on notera l’intérêt du groupe de Bilderberg pour une question primordiale pour l’équilibre économique et politique de la planète, mais dont les États-Unis se réservent la gestion exclusive. Le fait que le Bilderberg, figure de proue du mondialisme, y mette le nez préfigure-t-il une nouvelle bataille dans la guerre qui vise à mettre au pas la haute finance américaine ? (voir lien vers source en pas de page).
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Introduction et mise en page de Michel Garroté
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http://reinformation.tv/reunion-bilderberg-dresde-mondialisme-crise-mille-56458-2/
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Le projet Rivkin : Comment la mondialisation utilise le multiculturalisme pour assujettir des nations souveraines

Nos lecteurs nous informent (merci à Marin) :

 

Parce qu’il faut parfois lire la presse étrangère pour découvrir les enjeux géopolitiques concernant notre pays, Défrancisation diffuse en exclusivité et grâce à ses lecteurs la traduction française d’un article paru le 12 mars 2011 dans le journal américain Foreign Policy Journal. Un document de plus qui confirme l’insupportable ingérence des autorités américaines en France, qui pour mener à bien le projet mondialiste, ont clairement décidé de transformer l’ensemble du caractère de la France, à commencer par sa propre identité en utilisant les minorités ethniques et religieuses destinées à servir les intérêts américains.
Un grand merci à l’équipe de traducteurs pour leur long et formidable travail : Pi31416, BernaD, BDPE, l’Entrepreneur, Klaußius Germanicus, Hugues et Derville qui nous a communiqué l’information.
Cet article est long mais particulièrement important dans son ensemble, c’est pourquoi nous avons décidé de le publier en intégralité.

Le projet Rivkin : comment la mondialisation utilise le multiculturalisme pour assujettir des nations souveraines.

Du 19 au 22 Octobre 2010, Charles Rivkin, ambassadeur américain en France , a invité une délégation de 29 membres du Pacific Council on International Policy (PCIP) à une conférence en France, dont le but déclaré était de discuter des présences arabes et islamiques dans le pays [1] . La réunion faisait partie d’un vaste programme subversif ayant pour objectif de transformer l’ensemble du caractère de la France, et en particulier la conscience de la jeunesse française, programme comprenant l’utilisation des jeunes musulmans de France dans une stratégie mondialiste typiquement manipulatrice et se cachant derrière l’habituel paravent des « droits de l’homme» et de l’«égalité».

La délégation s’est ensuite penchée sur trois thèmes. Tout d’abord, le groupe a eu un échange d’idées avec le Dr. Bassma Kodmani, directeur du « Arab Reform Institute » sur la dynamique Franco-Musulmane en France, ainsi qu’avec Madame Rachida Dati, la première femme ministre d’origine maghrébine, et maire du 7ème arrondissement à Paris. Le tout fut suivi d’un déplacement à la Grande Mosquée de Paris pour une rencontre avec le Recteur et Directeur de Théologie, afin d’arriver à une appréciation plus profonde de cette dynamique. Deuxièmement, rencontres avec monsieur Jean-Noel Poirier, VP-affaires externes chez Areva, et avec monsieur Brice Lalonde, ancien ministre de l’environnement et référant climatique, le tout dans un but de familiarisation avec les politiques énergétiques et nucléaires en France et aux USA. Finalement, la délégation s’est penchée sur les relations entre médias et culture en Californie (Hollywood), d’une part, et en France de l’autre par des rencontres au Louvre, au Musée d’Orsay, et chez France 24, média d’informations internationales et d’affaires courantes [2].

L’accent était mis avant tout sur le multiculturalisme, non seulement sur les relations avec les Arabes et les musulmans en France, mais surtout, sur l’influence de la culture hollywoodienne sur les Français.

Le PCIP, dont Rivkin est membre, a été fondée en 1995 comme un appendice régional de l’omniprésent groupe de réflexion Council on Foreign Relations (CFR) [3]. Il est basé à Los Angeles avec des membres et des activités le long de la côte ouest des États-Unis et à l’étranger. Le financement provient, entre autres : Carnegie Corporation of New York, Chicago Council on Foreign Relations, City National Bank, The Ford Foundation, Bill and Melinda Gates Foundation, The William & Flora Hewlett Foundation, Rockefeller Brothers Fund, The Rockefeller Foundation, United States Institute of Peace.[4] Le PCIP est donc un autre grand acteur dans le réseau mondialiste en comprenant des centaines d’organisations reliées entre elles, dans les lobbies, la société civile, les ONG et les think tanks, associés au gouvernement des États-Unis avec avec aussi des banques et d’autres sociétés. (…)

Pourquoi la France ?

La France a longtemps été une épine dans le flanc de la mondialisation US, à cause de son attachement obstiné aux intérêts français autour du monde, plutôt qu’à ceux d’une « communauté mondiale » préfabriquée. Est-ce que ce fut seulement une coïncidence si la révolte étudiante de 1968, déclenchée pour une raison on ne peut plus puérile, arriva au moment où, à la fois, la CIA faisait un gros effort pour le financement des mouvements étudiants dans le monde, et où le président De Gaulle donnait bien du souci aux USA ?

De Gaulle se refusait de jouer la carte américaine de l’après-guerre. Il retira la France du commandement militaire de l’OTAN. Même pendant la 2e Guerre mondiale, comme chef des Français Libres, les USA se méfiaient de lui [5] . Il aurait été tout particulièrement inquiétant de voir De Gaulle plaider pour une Europe unie pour contrebalancer l’hégémonie US. [6] En 1959, lors d’un discours à Strasbourg : « Oui, c’est l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, c’est l’ensemble de l’Europe qui décidera du destin du monde » .
L’expression impliquait la détente entre une Europe neutraliste à venir et l’URSS. En 1967 il décréta un embargo des ventes d’armes à Israël et se rapprocha du monde arabe. C’est le type d’homme d’état dont les mondialistes ont peur. Entre les bouffonneries de Sarkozy et la tension montante avec la jeunesse musulmane, un choc en retour pourrait amener au pouvoir un régime anti-mondialiste intransigeant et « xénophobe ». Dans le contexte actuel, quel meilleur moyen de saper le nationalisme français et décapiter toute résurgence d’une force anti-mondialiste que d’exploiter la vaste composante islamique non-assimilée de la France, tout comme la révolution bolchévique fut en grande partie le fait des minorités défavorisées de l’Empire Russe ?

Il est également curieux de noter l’intérêt porté par la délégation du PCIP à l’influence d’Hollywood sur la culture française. Cette préoccupation pourrait paraitre étrange au premier abord. Cependant, Hollywood, symbole d’une excroissance culturelle internationale, est un agent important de la mondialisation pour ce qui se révèle être une guerre culturelle mondiale. Le but ultime de la mondialisation n’est pas de promouvoir les identités et les cultures ethniques, mais plutôt de les submerger dans un vaste melting pot de consumérisme global, de déraciner l’individu de son identité et de son héritage, et de remplacer tout cela par le Centre Commercial mondial, et le « village global ». C’est ainsi que le multiculturalisme devrait être considéré : comme l’opposé de ce qu’il paraît. Bien loin de multinationales voulant promouvoir un soi-disant multiculturalisme pour garantir l’existence d’une diversité de cultures, comme l’expression le laisse croire; cela fait au contraire partie d’un processus dialectique par lequel, sous couvert d’un idéal humaniste, les populations d’héritages très différents sont déplacées à la surface de la terre comme des pions sur un échiquier. C’est un exemple de la « double pensée » orwellienne.[7] Il est remarquable que les instigateurs de ces « révolutions de velours » qui balaient maintenant l’Afrique du nord et arrivent près de l’Iran sont pour la majorité des jeunes « sécularisés » sans racines traditionnelles fortes.

De la même manière, le meilleur moyen de résoudre les conflits ethniques en France et de s’assurer que la France ne relèvera pas la tête pour s’opposer aux intérêts mondialistes US, c’est de créer une nouvelle synthèse culturelle dans laquelle il n’y aurait plus de culture française ou islamique, mais, sous l’étiquette des « droits de l’homme » et de l »égalité », une culture d’adolescents alimentée par Hollywood, MTV, le cyberespace, McDonald’s et Pepsi. Que tout cela soit plus qu’une hypothèse, la preuve en est dans la manière dont les révoltes des jeunesses sécularisées qui se déroulent en ce moment en Afrique du nord ont été engendrées par une alliance d’intérêts privés, sponsorisés par le Département d’État US et diverses ONG comme Freedom House.[8] Les « révolutionnaires » d’Afrique du nord sont exactement les « musulmans » que les multinationales adorent: engendrés et nourris de mentalité de cyberconsommation.

Alors, où Rivkin et le Département d’état US veulent-ils en venir en France pour autant s’intéresser à la place d’Hollywood et des musulmans dans ce pays ?

En 2010, lorsque Rivkin invita une délégation du PCIP en France, il leur révéla son programme d’américanisation de la France, programme qui implique les minorités musulmanes, ainsi que l’endoctrination de ces jeunes Français ayant des ambitions mondialistes. Le ‘slogan’ de ce programme consistait en une référence constante à la responsabilité historique conjointe que la France et l’Amérique ont vis-à-vis de l’ « Égalité ». Ce programme ‘confidentiel’ fut révélé sur Wikileaks. Il a pour titre: « Stratégie d’implication des minorités » [9]. Rivkin y développe un programme ayant de vastes conséquences pour les affaires internes d’un pays souverain, tel qu’on veut mettre en application des changements d’attitude profonds de la part de jeunes musulmans et de jeunes Français, et ce, afin qu’ils se fondent en un nouveau genre humain: un « Homo Economicus », ce que l’analyste financier G. Pascal Zachary appelle « LE MOI Mondialiste » [10] , le tout pour le bénéfice de ce que Rivkin appelle les « intérêts nationaux » des USA. Donc, Rivkin stipule que cette « Stratégie d’implication des minorités », vise directement les musulmans français. Il y stipule que: « Nous coordonnerons les activités des différentes sections de l’ambassade (USA), ayant pour cibles les ‘leaders’ communautaires influents, et nous évaluerons par la suite les résultats de notre stratégie au moyen de signes indicateurs de diverses natures [11].

Rivkin est certain que l’histoire de la France, teintée de libéralisme, « nous servira quant à la mise en pratique de cette stratégie, … selon laquelle nous faisons pression sur la France…. ». Notez l’expression: « faisons pression sur la France ». L’ordre du jour mondialiste (de l’Amérique) est lié, selon Rivkin, au plan de transformation de la France en une « entité politique intégrée selon nos intérêts quant à l’expansion de la démocratie et l’accroissement de la stabilité mondiale ».
Le programme vise les « élites » françaises et les communautés musulmanes, mais peut viser aussi la population au sens large, avec l’accent mis sur les jeunes.

Il faut donc inclure ici une redéfinition de l’Histoire de France, et y mettre l’accent sur le rôle des minorités non-françaises dans l’ensemble de cette histoire redéfinie. Cela sous-entend que la génération de jeunes américains Pepsi/MTV, ainsi que leurs guides/mentors issus des universités, serviront de repéres (de phares) en vue d’une transformation (formattage) de la culture française, et une ré-écriture de l’Histoire de France selon un schéma mondialiste. Pour y parvenir, il faut: « poursuivre et intensifier nos efforts visant les musées français, ainsi que les éducateurs français, afin qu’ils se plient à une réforme des programmes d’histoire enseignés dans les établissements scolaires français ». (NDLR, revoir : septembre 2010, réforme des cours d’histoire des collèges français).

La « tactique numéro trois » du programme « Stratégie d’implication des minorités » est intitulée « Lancement d’un projet d’aide sociale proactive à la jeunesse »

[Note de la traduction, Outreach = recherche des personnes qui ne demandent pas l'aide sociale dont elles pourraient bénéficier. Je le traduirai systématiquement par "aide sociale proactive".]

Comme dans d’autres états visés par le ministère américain des affaires étrangères et leurs alliés du Réseau Soros [tels que] Freedom House (Maison de la Liberté), Movement.org, National Endowment for Democracy (Dotation nationale pour la démocratie), Solidarity Center [12] (Centre solidarité) et cetera, la jeunesse révoltée constitue le point central du changement recherché.

Menant la charge dans cet effort, l’initiative de l’ambassadeur pour une aide sociale proactive opérant la liaison entre les divers services administratifs (inter-agency Youth Outreach Initiative) vise à « engendrer une dynamique positive au sein de la jeunesse française, dynamique qui mènera à un meilleur soutien pour les objectifs et les valeurs américains. » Ces intentions peuvent-elles être déclarées plus clairement? C’est l’américanisation, culturelle et politique.

C’est ici qu’on peut le plus facilement passer outre les phrases toutes faites et voir ce qui se cache derrière cette stratégie: former une génération « qui mènera à un meilleur soutien pour les objectifs et les valeurs américaines ». On fera passer aux yeux des Français ces « objectifs et les valeurs américaines » pour des « valeurs françaises » sur la base des idéaux bourgeois de 1789 qui continuent à encombrer l’idéologie française tant à gauche qu’à droite.

On enseignera aux jeunes Français à croire qu’ils maintiennent les traditions françaises, alors qu’ils se conduisent en idiots utiles de l’américanisation et de la banalité du supermarché global qui l’accompagne. On trace ainsi les grandes lignes d’un programme de portée considérable incorporant un éventail de méthodes endoctrinement :

« Pour atteindre ces buts nous bâtirons sur les vastes programmes déjà en place et développerons des moyens nouveaux, inventifs, pour influencer la jeunesse de France en recourant à de nouveaux média, à des partenariats d’entreprise, à des concours nationaux, à des aides sociales proactives ciblées, à des invités spéciaux américains [13]. »

Ce programme qui cible la jeunesse de France est semblable à celui qui ciblait la jeunesse qui a formé l’avant-garde des « révolutions de velours » de l’Europe de l’Est à l’Afrique du Nord. Les leaders en puissance seront accueillis par le ministère américain des Affaires étrangères en France et entraînés à jouer un rôle dans la France future à la mode américaine : « Nous élaborerons aussi de nouveaux outils afin d’identifier les futurs leaders français, en tirer des leçons, et les influencer.» « A mesure que nous élargirons la formation et les occasions d’échange de la jeunesse de France, nous continuerons à nous assurer absolument que les échanges que nous soutenons sont inclusifs.» « Nous bâtirons sur les réseaux de jeunes préexistants en France, et en créerons de nouveaux dans le cyberespace, connectant les uns aux autres les futurs leaders de la France en un forum dont nous aiderons à former les valeurs – des valeurs d’inclusion, de respect mutuel, de dialogue ouvert. [14]»

En plus d’influencer les musulmans de France, Rivkin préconise ici quelque chose de nouveau . Il déclare qu’une partie importante du programme tendra à cultiver dans la jeunesse française, dans les leaders potentiels, les idéaux « américains », sous couvert d’idéaux français. Le ministère américain des Affaires Étrangères et ses alliés du privé et des ONG ont l’intention de « former leurs valeurs. » Le programme globaliste visant la France est déclaré suffisamment clairement: c’est la ré-éducation de la jeunesse française. D’aucuns penseraient que c’est le rôle le plus important du gouvernement français, de l’Eglise catholique, et de la famille, de ces deux dernières en particulier.

A l’image des États choisis pour leur « révolutions de velours », une partie de cette stratégie inclut la démarcation des limites politiques acceptables. Comme Hillary Clinton l’a récemment déclaré à propos du genre d’État de l’après-kadhafi auquel s’attendent les pouvoirs américains en place, la nouvelle Libye devrait être une « démocratie inclusive, » ouverte à toutes les opinions, du moment que ces opinions incluent un engagement à soutenir « l’égalité » et la « démocratie »; en d’autres termes, il faut en Libye un nouvel exercice de la liberté, tant que cette liberté ne va pas au-delà de la définition qu’en a l’Amérique. Et si quelqu’un franchit la ligne de la démocratie acceptable, il y a des bombes américaines prêtes à intervenir.

En conséquence, la « Tactique numéro 5 » déclare :

« Cinquièmement, nous continuerons notre projet de partager les meilleures pratiques avec les jeunes leaders, y compris les jeunes leaders politiques de tous les partis modérés pour qu’ils aient la trousse à outils et le guidage pour aller de l’avant. Nous créerons ou encouragerons des programmes d’échange et de formation qui enseignent la valeur durable de l’inclusion large aux écoles, aux groupes de citoyens, aux bloggueurs, aux conseillers politiques, et aux hommes politiques locaux.[15]» Rivkin fait là l’ébauche d’un programme de formation des futurs leaders politiques et municipaux de la France.

Alors que les programmes des ONG ayant l’aval du gouvernement américain, comme la Dotation Nationale pour la Democratie (National Endowment for Democracy) sont conçus pour développer des programmes et des stratégies complets à l’usage des partis politiques de « démocraties émergeantes » (sic), ceci peut être rationalisé en déclarant que certains États souffrent d’un manque d’expérience en politique de parti libérale-démocratique. On peut difficilement user du même argument pour justifier l’ingérence américaine dans la politique de parti en France.

A cet effet Rivkin déclare que les mille professeurs d’anglais américains employés dans les écoles françaises seront équipés des matériaux de propagande nécessaires à inculquer à leurs élèves les idéaux désirés :
« Nous fournirons aussi les outils pour enseigner la tolérance à ce réseau de plus de mille étudiants universitaires américains qui enseignent l’anglais chaque année dans les écoles françaises. »
Ce programme de grande ampleur sera coordonné par le « Groupe de Travail des Minorités » (Minority Working Group) en « tandem » avec « l’Initiative d’aide sociale proactive à la jeunesse » (Youth Outreach Initiative). Une des questions surveillées par ce groupe sera la « réduction du soutien populaire aux partis politiques et aux plateformes xénophobe », et ce afin de garantir que le programme fonctionne comme il devrait, pour contrer le succès de tout parti « extrême » ou « xénophobe » qui pourrait poser un défi à la globalisation.

Rivkin révèle la nature subversive du programme quand il déclare: « Bien que nous ne pourrions jamais nous attribuer le mérite de ces développements positifs, nous concentrerons nos efforts sur la mise à exécution des activités décrites ci-dessus, qui aiguillonnent, exhortent et stimulent le mouvement dans la bonne direction. »

Quelle serait la réaction si le gouvernement français, à travers son ambassade à Washington entreprenait un programme de changement radical des Etats-Unis en conformité avec les « intérêts nationaux français » inculquant, grâce à un « programme agressif d’aide sociale proactive » ciblé sur la jeunesse, les « idéaux français » déguisés en « idéaux américains des droits de l’homme »?

Quelle serait la réaction de l’administration américaine si elle découvrait que le gouvernement français essayait d’influencer l’attitude des Afro-Américains, des Amérindiens, et des Latino-Américains ?

Et si les représentants français recevaient l’ordre de saisir chaque occasion de harceler les représentants américains pour qu’ils demandent pourquoi il n’y a pas plus d’Amérindiens au gouvernement ?

Quelle serait la réaction officielle des Etats-Unis s’il s’avérait que les professeurs de français dans les écoles américaines essayaient d’inculquer aux élèves américains des idées au service des intérêts français, et de rediriger leurs attitudes dans une direction francophile en politique extérieure ?

On peut déduire cette réaction hypothétique de celle des Etats-Unis face à la « conspiration soviétique » lorsque des comités du Sénat et du Congrès furent formés pour enquêter sur quiconque s’était trouvé vaguement associé ou accusé d’être aligné à l’URSS. Où est la différence? Les Etats-Unis sont coupables d’une stratégie subversive au profit de leur élite globaliste coopérante. Ce n’est pas comme si les Etats-Unis avait un héritage culturel qui leur permette de se présenter à quelque nation européenne que ce soit, et encore moins à la France, en modèle de bon goût et de raffinement artistique sur lequel reconstruire une identité nationale dans un processus dialectique qui demanderait une déconstruction culturelle.

Le rôle du multiculturalisme dans l’agenda mondialiste

Nombre d’objectifs ont été imposés sous la bannière du multiculturalisme et de ses slogans associés –« égalité », « droits de l’Homme ». Comme le mot « démocratie », utilisé dans l’histoire récente pour justifier le bombardement de divers États, ces slogans sont souvent une rhétorique destinée à tromper les naïfs, pendant que sont cachés les véritables objectifs de ceux que motivent le pouvoir et la cupidité. On pourrait songer à la manière avec laquelle le problème des travailleurs étrangers a été instrumentalisé pour justifier les guerres anglo-boers, dont le but était de livrer les richesses minières sud-africaines à Cecil Rhodes, Alfred Beit et consorts. Un cas similaire s’est reproduit récemment, sous le nom de « combat contre l’Apartheid ». Alors que le monde célébrait l’accession au pouvoir de l’ANC, les entreprises publiques ou parapubliques étaient en cours de privatisation pour être vendues au capitalisme mondial, sans qu’en profitent le moindrement les Africains. Patriarche du capitalisme sud-africain, dont la famille était l’ennemie héréditaire des Afrikaners, Harry Oppenheimer mourut en 2000. Nelson Mandela lui rendit cependant hommage : « Sa contribution pour l’établissement d’un partenariat entre les grandes entreprises (big business) et le nouveau gouvernement démocratique ne sera jamais assez appréciée. » [16] La « démocratie » d’Oppenheimer et des autres ploutocrates en tandem avec l’ANC a donné licence au Capital mondial d’exploiter le pays. En 1996, Mandela exposa le résultat de cette « longue marche pour la liberté » : « La privatisation est la politique fondamentale de l’ANC et le restera. » [17]

Même résultat en Afrique du Sud qu’au Kosovo : la « libération » des minerais au nom de la « démocratie ». (Au Kosovo, étaient défendus les droits des musulmans sous domination serbe, alors que d’autres musulmans, indépendants, étaient bombardés pour être soumis aux USA et à leurs alliés).
En commentaire à la privatisation de l’eau de Johannesbourg, désormais contrôlée par la société française Suez-Lyonnaise des Eaux, l’ANC publia un communiqué selon lequel « Eskom (équivalent local d’EDF) est une entreprise parapublique créée durant l’Apartheid, que le gouvernement démocratiquement élu a entrepris de privatiser, dans le but de lever des fonds. » [18] Le destin des entreprises parapubliques importe davantage que le renversement de l’Apartheid pour comprendre ce qui s’est passé en Afrique du Sud, et constitue un cas d’école pour l’étude du fonctionnement de la mondialisation.

Le caractère du capitalisme mondial.

La nature de la dialectique mondialiste a été expliquée de manière particulièrement convaincante par Noam Chomsky :

« Le capitalisme n’est pas foncièrement raciste ; il peut exploiter le racisme pour ses fins, mais le racisme ne lui est pas intrinsèque. Le capitalisme veut fondamentalement des gens qui seraient des rouages interchangeables, et leurs différences, comme celles basées sur la race, sont ordinairement inutiles. Elles peuvent être fonctionnelles un temps, pour surexploiter une main-d’œuvre, mais ces situations sont exceptionnelles. Au long cours, vous pouvez vous attendre à ce que le capitalisme soit antiraciste, précisément parce que le capitalisme est antihumain et que la race est une caractéristique humaine (qui n’a aucune raison d’être négative). Ainsi donc, les identifications basées sur la race interfèrent avec l’idéal capitaliste de base, selon lequel les gens devraient être disponibles seulement comme consommateurs et producteurs, rouages interchangeables qui achèteront toute la camelote produite : c’est leur fonction ultime, et toute autre caractéristique qu’ils pourraient avoir est inopportune et habituellement néfaste. » [19]

La France comme laboratoire social de la globalisation: Paris comme « ville globale ».

L’offensive Rivkin est la dernière d’un programme de longue durée visant à saper l’identité française. La France est une dichotomie de cosmopolitisme, résultat de la révolution de sa bourgeoisie de 1789, qui garde néanmoins un traditionalisme et un nationalisme têtus, que les globalistes appellent « xénophobie ». Elle se manifeste même de modestes façons telles que l’obligation légale qu’ont les fonctionnaires et les hommes politiques de s’adresser en français aux médias étrangers, même s’ils maîtrisent d’autres langues, ou encore la résistance généralisée aux McDonald.
La France, comme une grande partie du reste du monde, mène une bataille perdue d’avance contre la globalisation. La rubrique de Jeff Steiner intitulée « Américains en France, » parle de la façon dont les Français se sont naguère opposés à l’ouverture de la chaîne américaine de restauration rapide comme faisant partie d’une « invasion culturelle américaine. »

Cela semble être du passé, puisque McDonald est si bien devenue une partie de la culture française qu’il n’est plus vu comme une importation d’Amérique, mais comme 100% français. En un mot, la France, comme bien d’autres pays, a pris goût à McDonald. J’ai été dans plusieurs McDonald en France et, excepté un à Strasbourg dont l’extérieur est bâti en style traditionnel alsacien, tous les McDonald que j’ai vus en France ne diffèrent en rien des américains.

Certes, il y a ceux qui vouent toujours McDo aux gémonies (ils constituent aujourd’hui un tout petit groupe auquel presque personne ne fait attention) en tant que symbole de l’américanisation de la France, et qui y voient aussi la France perdre son individualité culinaire. Le menu d’un McDonald français est presque la copie exacte de ce que vous trouveriez dans n’importe quel McDonald d’Amérique. Il m’a paru un peu bizarre de pouvoir passer commande comme je l’aurais fait aux Etats-Unis, je veux dire en anglais, avec juste une ou deux prépositions rajoutées en français.
Pour parler franc, les Français qui mangent chez McDonald se sentent tout aussi chez eux que n’importe quel Américain. [20]

Cet exemple apparemment mineur est en réalité d’une grande importance car il montre comment aussi une culture forte que celle, jusqu’à récemment, d’une nation immensément fière, peut succomber, surtout sous les coups d’un marketing ciblant les jeunes.

[NdT] « impress » est ici un coup de tampon.

C’est une démonstration typique de la standardisation qu’implique la culture d’entreprise américaine. C’est ce que désire l’élite globaliste à l’échelle mondiale, jusque dans les détails de ce qu’on mange. Il est à noter que l’avant-garde de la résistance initiale à l’ouverture des McDonald est venue des fermiers, un segment traditionaliste de la population de l’Europe, qui de plus en plus sont une exception et deviendront sous le régime globaliste une espèce disparue au cours du processus de corporatisation agricole.
Néanmoins, étant donné le rôle historique de la France dans le maintien de la souveraineté face aux intérêts américains, et même aujourd’hui avec son opposition à la guerre d’Irak, la France reste un des rares états potentiellement dérangeants d’Europe.

Un autre sujet de souci est que les Français, en dépit de leur acceptation des McDonald, et de leur goût pour la télévision-poubelle américaine, traduiraient les restes de leur « xénophobie » en portant au pouvoir un parti véhémentement anti-globaliste, comme le réflètent les fluctuations électorales du Front National dont la politique ne s’accorderait ni à la politique étrangère américaine, ni à la privatisation et l’américanisation culturelle.

Par conséquent le Front National, comme les autres partis anti-globalistes, peut être attaqué par des slogans qui font diversion sur le « racisme » et la « haine » afin de détourner l’attention du véritable souci qui est l’anti-globalisation.

Ceci est une raison majeure pour laquelle le programme interventionniste et subversif de Rivkin pousse à l’assimilation des musulmans dans la société française, ce qui aurait aussi pour résultat de transformer de fond en comble la conscience française en un moule plus complètement cosmopolite.
Cette intention est suffisamment claire dans les documents de l’ambassade Rivkin où il est déclaré que l’Ambassade surveillera les effets du programme d’aide sociale proactive sur le « recul du soutien populaire aux partis politiques et plateformes xénophobes. »

Dans leur étude de l’entreprise globale intitulée « Global Reach » [21] qui se basait sur des interviews de cadres d’entreprise, R.J. Barnet et R.E. Muller ont montré que les élites françaises d’affaires cherchent depuis longtemps à saper les fondations de la tradition française. Le président de la IBM World Trade Corporation, Jacques Maisonrouge, « se plaît à souligner que « à bas les frontières », slogan révolutionnaire du soulèvement de 1968 à l’université de Paris (à laquelle certains de ses enfants ont pris part) est aussi un slogan de bienvenue chez IBM. » [22]

Maisonrouge a déclaré que les « Managers Mondiaux » (comme Barnett et Muller appellent les cadres d’entreprise) croient qu’ils rendent le monde « plus petit et plus homogène. » [23] Maisonrouge décrit de manière approbatrice le cadre d’entreprise globale comme « des carriéristes internationaux détribalisés. » [24] C’est cette « détribalisation » qui est la base d’une culture consumériste mondiale nécessaire à une création plus efficace d’une économie mondiale.
Au cours des années 1970 Howard Perlmutter et Hasan Ozekhan, membres du Programme Mondial des Institutions à l’Ecole des Finances de Wharton préparèrent un plan pour un « cité globale. »
Paris fut choisie à cet effet. Le professeur Perlmutter était conseiller auprès d’entreprises globales. Son plan fut commandé par l’agence de planification du gouvernement français afin de déterminer au mieux comment faire de Paris une « cité globale. »
Perlmutter prédisait que les villes deviendraient « cités globales » au cours des années 1980. Pour Paris cela requérait de « devenir moins française » et de subir une « dénationalisation. »
Cela, disait-il, requiert un « changement psycho-culturel d’image par rapport à l’impression traditionnelle de « xénophobie », changement dont les Français semblent ne pas vouloir. » Les parallèles sont évidents avec le présent programme de Rivkin.

Perlmutter suggérait que le meilleur moyen de débarrasser la France de son nationalisme était d’y introduire le multiculturalisme. Il se faisait l’avocat de « la globalisation des évènements culturels » tels que les festivals de rock internationaux comme antidote contre « une culture trop nationale et parfois nationaliste. » [25] Ce dessein de saper la culture française « trop nationale et parfois nationaliste » est-il le but de l’intérêt porté par Rivkin aux associations entre la culture française et celle d’Hollywood, comme le rapport le PCIP lui-même concernant la délégation qui s’est rencontrée en France en 2010, quand cette « délégation a exploré les connections entre les média et la culture en Californie (Hollywood) et en France ». [26]

Rivkin connaît la valeur du divertissement dans la transformation des attitudes, surtout chez les jeunes. Après avoir travaillé comme analyste financier d’entreprise chez Salomon Brothers, Rivkin est entré à la Jim Henson Company en tant que directeur du planning stratégique. Deux ans plus tard il était promu vice-président.

La Jim Henson Company, outre produire les sympathiques personnages de « Sesame Street, » avait un agenda social ciblant les très jeunes enfants.
Le dessein d’ingénierie sociale devient évident quand on se souvient que cette production était financée par le Fondation Ford, la Carnegie Corporation, et le Ministère de l’Education des USA.
Lawrence Balter, professeur de psychologie appliquée à l’Université de New-York, a écrit à propos de cette production qu’elle « initiait les enfants à un large éventail d’idées, d’informations, d’expériences à propos de divers sujets comme la mort, l’orgueil culturel, les relations entre les races, les handicapés, le mariage, la grossesse, et même l’exploration de l’espace. »

Cette série [Sesame Street] fut la première à avoir recours à des chercheurs en pédagogie, et à former un Département de Recherche. [27]
Il est d’intérêt passager que le Carnegie Corporation et la Fondation Ford parrainnent aussi le Pacific Council on International Policy (Concile du Pacifique sur la Politique Internationale).
Que l’on croie ou non que de telles méthodes visant les enfants de l’école maternelle sont dignes d’éloge dépend de la perspective de chacun, de la même façon que quelqu’un pourrait approuver le programme Rivkin pour inculquer à la jeunesse française les idéaux globalistes au service des « intérêts américains. »

Créer le consommateur mondial : homo economicus : le moi universel.

Comme l’a souligné Chomsky, le capitalisme mondial considère les être humains comme les rouages interchangeables d’un cycle de production et de consommation.

Le sommet de l’évolution humaine en entreprise est la transformation en « détribalisés, en hommes de carrière internationale », décrits avec enthousiasme par Pascal Zachary, journaliste financier, comme étant une « aristocratie mondiale informelle », recrutée par les entreprises dans le monde entier, dépendants totalement de leurs compagnies et « peu du grand public », une nouvelle classe désentravée de liens nationaux, culturels ou ethniques.

Barnett et Müller citent John Powers (Pfizer), selon lequel les multinationales sont des « agents de changement, socialement, économiquement et culturellement. » Ils déclarent que les dirigeants mondiaux voient le « nationalisme irrationnel » comme inhibant « la libre circulation des capitaux, des technologies, des biens à l’échelon mondial ». Un aspect crucial du nationalisme est que les « différences d’attitudes psychologiques et culturelles compliquent l’homogénéisation de la planète en une unité intégrée. Le nationalisme culturel est également un grave problème car il menace le concept de supermarché mondial. »

C’est ce « nationalisme culturel », qui est décrit par Rivkin et les autres partisans du mondialisme, comme de la « xénophobie » -encore que la « xénophobie » puisse servir une aventure militaire, quand pots-de-vin, embargos et menaces ne ramènent pas un État réticent dans la ligne, comme la Serbie, l’Iraq, et peut-être bientôt, la Libye. Alors, l’élite mondialiste américaine et ses alliés deviennent patriotes, quoique sans beaucoup se battre.

Barnett et Müller citent A W Clausen quand il dirigeait la Bank of America, affirmant que les différences nationales, culturelles et raciales créent des « problèmes de commercialisation », et déplorant que n’existe pas « un marché mondial uniforme ». Harry Heltzer, directeur de 3M, déclarait que les multinationales sont une « voix puissante pour la paix mondiale parce que leur allégeance ne va pas à une quelconque nation, langue, race ou croyance, mais à l’une des meilleures aspirations de l’humanité : que les peuples du monde puissent être unis dans un partenariat économique. »

Ces « meilleures aspirations de l’humanité » connues ailleurs comme la cupidité, l’avarice, le culte de Mammon… ont saccagé la terre, déséquilibré l’économie, et reposent sur l’usure, qui en des temps meilleurs était considérée comme un péché. Ces « meilleures aspirations » ont causé plus de guerres que tout dictateur « xénophobe », le plus souvent au nom de la « paix dans le monde » et de la « démocratie ».

La doctrine Rivkin pour la France - qui, selon le document divulgué, doit être conduite de manière subtile - est un vaste programme subversif pour transformer en particulier les jeunes en clones mondiaux dépourvus d’identité culturelle, tout en procédant, à la manière de la « double pensée » orwellienne, au nom du « multiculturalisme ».

Source : Foreign Policy Journal (http://www.foreignpolicyjournal.com/2011/03/12/the-rivkin-project-how-globalism-uses-multiculturalism-to-subvert-sovereign-nations/)

Notes

[1] “2010 France Country Dialogue,” PCIP, http://www.pacificcouncil.org/page.aspx?pid=583

[2] “2010 France Country Dialogue,” ibid.

[3] “Founded in 1995 in partnership with the Council on Foreign Relations,” PCIP, Governance, http://www.pacificcouncil.org/page.aspx?pid=373

[4] Corporate and Foundation funding: http://www.pacificcouncil.org/page.aspx?pid=513

[5] S Berthon, Allies At War, (London: Collins, 2001), p. 21.

[6] A Crawley, De Gaulle (London: The Literary Guild, 1969), p. 439.

[7] “The power of holding two contradictory beliefs in one’s mind simultaneously, and accepting both of them….” George Orwell, Nineteen Eighty-Four (London: Martin Secker and Warburg, 1949), Part 1, Ch. 3, p. 32

[8] K R Bolton, “Twitters of the World Revolution: The Digital New-New Left,” Foreign Policy Journal, February 28, 2011, http://www.foreignpolicyjournal.com/2011/02/28/twitterers-of-the-world-revolution-the-digital-new-new-left/

Tony Cartalucci, “Google’s Revolution Factory – Alliance of Youth Movements: Color Revolution 2.0,” Global Research, February 23, 2011, http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=23283

[9] C Rivkin, “Minority Engagement Report,” US Embassy, Paris, http://www.wikileaks.fi/cable/2010/01/10PARIS58.html

[10] G Pascal Zachary, The Global Me: Why Nations will Succeed or Fail in the Next Generation (New South Wales, Australia: Allen and Unwin, 2000).

[11] C Rivkin, op. cit.

[12] K R Bolton, “The Globalist Web of Subversion,” Foreign Policy Journal, February 7, 2011, http://www.foreignpolicyjournal.com/2011/02/07/the-globalist-web-of-subversion

[13] C Rivkin, op. cit.

[14] C Rivkin, ibid.

[15] C Rivkin, ibid.

[16] “Mandela honours ‘monumental’ Oppenheimer”, The Star, South Africa, August 21, 2000, http://www.iol.co.za/index.php?set_id=1&click_id=13&art_id=ct20000821001004683O150279

[17] Lynda Loxton, , “Mandela: We are going to Privatise,” The Saturday Star, May 25, 1996, p.1.

[18] ANC daily news briefing, June 27, 2001. See also “Eskom”, ANC Daily News Briefing, June 20, 2001,70.84.171.10/~etools/newsbrief/2001/news0621.txt

[19] Noam Chomsky, Understanding Power: The Indispensable Chomsky (New York: The New York Press, 2002), pp. 88-89.

[20] J Steiner, “Americans in France: Culture: McDonalds in France,” http://www.americansinfrance.net/culture/mcdonalds_in_france.cfm

[21] R J Barnet and R E Müller, Global Reach: The Power of the Multinational Corporations (New York: Simon and Schuster, 1974).

[22] R J Barnet and R E Müller, Ibid., p. 19. For an update on Maisonrouge see: IBM, http://www-03.ibm.com/ibm/history/exhibits/builders/builders_maisonrouge.html

[23] Barnett &, Müller, ibid., p. 62.

[24] R J Barnet and R E Müller, ibid.

[25] R J Barnet and R E Müller, ibid., pp. 113-114.

[26] “2010 France Country Dialogue,” PCIP, op. cit.

[27] L Balter, Parenthood in America: An Encyclopaedia, Vol. 1 (Santa Barbara, California: ABC-CLIO, 2000), p. 556.

[28] G Pascal Zachary, The Global Me (New South Wales: Allen & Unwin, 2000).

[29] Barnett & Müller, op.cit., p. 31.

[30] Barnett & Müller, ibid.,p. 58.

[31] Barnett & Müller, ibid.

[32] Barnett & Müller, ibid., p. 106.

Source : http://www.defrancisation.com/le-projet-rivkin-comment-la-mondialisation-utilise-le-multiculturalisme-pour-assujettir-des-nations-souveraines/ (19 avril 2011)

Washington et ses vassaux de l’OTAN et de l’UE sont devenus fous

Par Dr. Paul Craig Roberts

Herbert E. Meyer, un dingue qui fut pendant un temps assistant spécial du directeur de la CIA sous l’administration Reagan, a écrit un article appelant à l’assassinat du président russe Vladimir Poutine. Si nous pouvions “le faire partir du Kremlin les deux pieds devant avec un trou derrière la tête, ce serait bien pour nous.“Comme l’illustre très bien ce fou de Meyer, la folie que Washington a déversé sur le monde ne connaît plus de retenue. Jose Manuel Barroso, une marionnette de Washington installée comme président de la Commission, a déformé les propos issus de sa récente conversation téléphonique confidentielle avec le président Poutine en déclarant aux médias que Poutine avait fait des menaces : “Si je veux, je peux prendre Kiev dans deux semaines.”

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