Les recommandations du Conseil de l’Europe sur l’asile: “Il faut veiller à ce que le regroupement familial soit souple, rapide et efficace.”

Recommandations du Commissaire

Veiller à ce que les procédures de regroupement familial soient souples, rapides et efficaces pour tous les réfugiés (le terme « réfugiés » étant entendu au sens large)

  1. Donner effet à la jurisprudence de la Cour et veiller à ce que toutes les procédures de regroupement familial de réfugiés soient souples, rapides et efficaces, afin d’assurer la protection du droit au respect de la vie familiale.
  1. S’employer d’urgence à examiner les politiques nationales pertinentes et à les réviser si elles introduisent une discrimination en faisant la distinction entre les réfugiés au sens de la Convention de 1951, les bénéficiaires de la protection subsidiaire et les bénéficiaires d’autres formes de protection.

Veiller à ce que la définition des membres de la famille admissibles au regroupement soit suffisamment large

  1. Accorder le droit au regroupement familial à tous les conjoints, le terme « conjoint » étant entendu au sens large comme englobant les conjoints et les partenaires civils reconnus légalement (y compris les conjoints de même sexe et les partenaires civils de même sexe), mais aussi les personnes fiancées et les personnes qui ont contracté un mariage coutumier (ou un mariage « de fait ») ou qui ont établi un partenariat à long terme (y compris les personnes de même sexe).
  1. Supprimer les conditions au regroupement familial qui fixent un âge minimal du conjoint supérieur à 18 ans.

Renforcer la place de l’enfant dans le processus de regroupement familial

  1. Veiller à ce que l’intérêt supérieur de l’enfant soit une considération primordiale dans toutes les décisions relatives au regroupement familial et à ce que les demandes d’enfants réfugiés concernant le regroupement familial soient traitées dans un esprit positif, avec humanité et diligence.
  1. Éviter la séparation familiale et permettre aux parents et aux frères et sœurs de rejoindre le regroupant (c’est-à-dire le premier membre de la famille à être arrivé dans le pays d’accueil) lorsque celui-ci est un mineur non accompagné.
  1. Veiller à ce que, aux fins de la demande de regroupement familial, un enfant soit considéré comme tel si la demande est déposée avant ses 18 ans. Il ne faudrait pas exiger qu’une procédure engagée par un enfant soit achevée avant que celui-ci atteigne l’âge de 18 ans et il importe de reconnaître les besoins de protection particuliers des jeunes adultes qui ont fui en tant que mineurs non accompagnés.

Établir des limites claires pour les processus de détermination de l’âge

  1. Procéder à une détermination de l’âge uniquement en cas de doutes raisonnables sur le fait que la personne soit mineure. Si la minorité de l’intéressé reste incertaine, celui-ci devrait avoir le bénéfice du doute. Les décisions liées à l’évaluation devraient pouvoir faire l’objet de recours administratifs ou judiciaires.
  1. Les déterminations de l’âge basées uniquement sur des critères médicaux se sont révélées douteuses d’un point de vue éthique et inappropriées pour déterminer l’âge réel d’une personne. La démarche devrait se fonder sur une évaluation multidisciplinaire réalisée par une autorité indépendante, durant une certaine période, au lieu de reposer uniquement sur un avis médical.
  1. Lorsqu’une évaluation multidisciplinaire a une composante médicale, il ne faudrait réaliser les examens qu’avec l’accord de l’enfant ou de son tuteur. Ces examens ne devraient pas être intrusifs ou contraires aux règles d’éthique médicale et à d’autres normes éthiques pertinentes. La marge d’erreur des examens médicaux et autres devrait être clairement indiquée et prise en compte.

Veiller à ce que le regroupement familial soit accordé aux membres de la famille élargie, au moins lorsqu’ils dépendent du regroupant réfugié

  1. Faire en sorte que les membres de la famille élargie soient également admissibles au regroupement familial lorsqu’ils dépendent du regroupant.
  1. Veiller à ce que la notion de dépendance permette une évaluation souple des liens émotionnels, sociaux et financiers et d’autres liens et soutiens entre réfugiés et membres de la famille. Si ces liens ont été perturbés en raison de facteurs liés à la fuite du pays, cela ne devrait pas être interprété comme le signe que la dépendance a cessé.
  1. Les critères utilisés pour évaluer la dépendance devraient cadrer avec la notion juridique développée dans la jurisprudence de la Cour et dans d’autres textes juridiques. Il faudrait expliquer ces critères dans des lignes directrices ou dans des instruments juridiques clairs et publics pour permettre aux réfugiés d’adapter leurs demandes en conséquence.

Éviter de faire la distinction entre les familles formées avant la fuite et après

  1. Respecter le devoir de non-discrimination en évitant de faire des différences entre les membres de la famille, notamment entre les membres de la famille formée avant la fuite et après. Les réfugiés doivent pouvoir faire valoir les liens familiaux établis au cours de l’exil ou de la fuite. En cas d’ingérence dans les liens familiaux tissés par les réfugiés après la fuite, il faut démontrer que cette ingérence est nécessaire dans une société démocratique et proportionnée au but poursuivi.

Veiller à ce que les processus de regroupement familial ne soient pas indûment retardés

  1. Les délais d’attente pour le regroupement familial des réfugiés ne devraient pas entraver l’exercice du droit à la vie familiale. Les délais de plus d’un an sont inappropriés pour les réfugiés comme pour les membres de leur famille.
  1. Les délais d’attente doivent être justifiés dans chaque cas et conformes à la loi, poursuivre un but légitime et être nécessaires et proportionnés, compte tenu de la situation.

Laisser suffisamment de temps aux réfugiés pour demander le regroupement familial

  1. Supprimer les délais courts pour les demandes de regroupement familial, à moins qu’ils ne soient adaptés pour permettre aux réfugiés de déposer une première demande provisoire dans le pays d’asile, avec communication ultérieure de pièces justificatives et de renseignements détaillés.

Prendre des mesures pour tenir compte des problèmes particuliers (d’ordre pratique) que les réfugiés et leurs familles rencontrent dans les procédures de regroupement

  1. Examiner simultanément les demandes d’asile et les questions de regroupement familial, en particulier pour les demandeurs d’asile ayant manifestement de fortes demandes de protection.
  1. Les réfugiés peuvent être confrontés à des problèmes particuliers dans la collecte de pièces justificatives à l’appui de leur demande de regroupement familial. En conséquence, lors de l’évaluation des relations familiales, les États devraient envisager plusieurs types de preuves permettant de démontrer l’existence de liens familiaux, qui ne se limitent pas aux preuves documentaires. Des approches souples devraient être adaptées aux situations particulières des différentes populations de réfugiés.
  1. Élaborer des lignes directrices pour préciser quels types d’autres éléments justificatifs peuvent être présentés pour prouver les liens familiaux, si les documents officiels ne sont pas acceptables ou disponibles.
  1. Veiller à ce que les exigences en matière de pièces justificatives imposées aux réfugiés ne les exposent pas à des risques supplémentaires émanant de leur pays d’origine ou ne mettent pas en danger les membres de leur famille. Dans la mesure du possible, adapter les procédures pour que les réfugiés et les membres de leur famille ne soient pas tenus de contacter les autorités du pays d’origine.
  1. Faire en sorte que des documents de voyage de remplacement soient fournis lorsque les documents de voyage nationaux ne sont pas acceptés ou disponibles ; ces documents de remplacement peuvent être, par exemple, des titres de voyage au sens de la Convention de 19542 ou des documents d’urgence du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Délivrer des laissez-passer aux membres de la famille qui n’ont pas la possibilité d’obtenir des documents de voyage nationaux.
  1. Éviter de subordonner le regroupement à de lourdes conditions d’intégration, telles que la réussite de tests d’intégration excessivement difficiles dans le pays d’origine.

Éviter l’utilisation systématique des tests ADN et d’autres mesures biométriques

  1. Éviter l’utilisation systématique des tests ADN et d’autres mesures biométriques pour établir l’existence de liens familiaux. Mettre en place des normes pour établir des limites et des garanties pertinentes à cet égard.
  1. Avoir recours aux tests ADN pour vérifier l’existence de liens familiaux uniquement lorsque des doutes sérieux persistent après l’examen de tous les autres types d’éléments de preuve ou lorsqu’il y a de fortes présomptions d’intention frauduleuse et que les tests ADN sont considérés comme le seul moyen fiable de prouver l’existence ou l’inexistence de fraude.
  1. Réglementer le coût maximal des tests ADN pour le regroupement familial et prévoir la prise en charge de ces coûts par l’État, en particulier lorsque le lien familial est confirmé par la suite.

Assurer un accès effectif aux lieux où des procédures de regroupement familial peuvent être engagées

  1. Permettre la présentation des demandes de regroupement familial dans le pays d’asile pour éviter aux familles des déplacements dangereux et coûteux jusqu’à l’ambassade.
  1. Si les États exigent que les membres de la famille se présentent dans une ambassade ou un consulat pour déposer leurs demandes, il faudrait tout mettre en œuvre pour que ces lieux soient accessibles en pratique.
  1. Procéder à un examen approfondi des procédures concernant les ambassades et élaborer un ensemble clair de protocoles pour faciliter le regroupement familial, ce qui suppose notamment de prévoir la possibilité de déposer des demandes et de prendre rendez-vous sur internet.
  1. Pour les États membres de l’UE : si l’État de résidence du regroupant n’a pas d’ambassade dans le pays d’asile de sa famille, faire usage du système de l’UE qui permet à un autre État membre de s’occuper de la délivrance de visas.

Réduire les obstacles pratiques au regroupement familial

  1. Mettre à disposition des informations sur les règles, les procédures et les documents nécessaires pour le regroupement familial, dans plusieurs langues pertinentes, sur internet et par l’intermédiaire des différents acteurs qui aident les réfugiés dans les régions d’origine.
  1. Réduire ou supprimer les frais administratifs et de visa pour les réfugiés (le terme « réfugiés » étant entendu au sens large), lorsque ces coûts risquent d’empêcher le regroupement familial.
  1. Établir des mécanismes d’aide financière pour le regroupement familial des réfugiés qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour couvrir les coûts.

Veiller à ce que les permis de séjour des membres de la famille permettent une protection et une autonomie juridiques

  1. Accorder aux conjoints et aux membres de la famille qui arrivent sur la base du regroupement familial un statut juridique qui leur permette de bénéficier d’une protection et d’une indépendance juridiques qui soient pleines et entières. En particulier, accorder des permis de séjour autonomes aux conjoints, conformément aux bonnes pratiques et aux mesures juridiques de lutte contre la violence faite aux femmes et aux enfants.

Pour les États liés par le Règlement de Dublin : utiliser pleinement et avec souplesse les critères d’unité familiale

  1. Garantir une interprétation large et une application efficace des critères de Dublin en matière d’unité familiale.
  1. Si les dispositions de Dublin relatives à l’unité familiale sont inefficaces, reconnaître les obligations positives découlant de l’article 8 de la Convention et agir sur la base de ces obligations pour rassembler les membres de la famille.

Document PDF 2017 du Conseil de l'Europe

Via Riposte Laïque

Rappels:

Un haut responsable de l’ONU: « L’Etat islamique tente de fomenter une vague de migration à partir de l’Afrique vers l’Europe pour s’infiltrer. »

« Ça peut arriver ! » : Quand un demandeur d’asile érythréen tente d’expliquer pourquoi il a tué une mère et son fils dans un Ikea, en Suède.

Suisse: Des Erythréens trichent avec le regroupement familial pour mieux piller la Suisse. La situation est cachée au grand public.

Fribourg: Le Christ Rédempteur a été vandalisé par un requérant d’asile syrien.

Allemagne: Les demandeurs d’asile exigent agressivement une meilleure nourriture et davantage d’argent. « En Allemagne, tout est mauvais. »

Bonn (All.) : un demandeur d’asile syrien de 18 ans reconnaît avoir violé une Allemande de 23 ans le week-end dernier

Allemagne: Des centaines d’islamistes ont demandé l’asile

Canton de Berne: Crédit de 42 millions accepté pour l’encadrement des requérants d’asile mineurs

Vaud: Un requérant d’asile Yéménite tabasse sa soeur qui avait parlé à un inconnu. « Il a cogné sa tête plusieurs fois contre le mur et l’a rouée de coups de pieds à la tête. »

Attentat du métro londonien: Ahmed Hassan s’était infiltré en Grande-Bretagne en tant que demandeur d’asile mineur.

etc. etc.

A propos de “Détruire le fascisme islamique” de Zineb El Rhazoui

Il est étrange de lire un livre avec lequel on partage toutes les idées et tous les constats, à part une moitié de phrase. Impression de voir son double.

La couverture me parait injuste : «  Le livre choc de la rescapée de Charlie Hebdo ».  Non, pas un livre choc, un livre conceptuel, posé, éclairant, un livre de philosophie politique, un abrégé de philosophie sur la perception actuelle de l’islam.  Personne n’aurait titré « le livre choc du réchappé de Caen » pour décrire « L’abrégé hédoniste » de Michel Onfray.

Amateurs de scandale : passez donc votre chemin.

Zineb Rhazoui expose l’islam des textes. Qu’elle a étudié des années durant.  Elle rapproche le coran et la biographie de Mahomet, comme le font les commentateurs traditionnels.

Zineb El Rhazoui, commence par l’analyse d’une définition du dictionnaire Larousse sur l’islam. Ensuite nous explique le concept d’ochlocratie, qu’elle oppose au concept de démocratie.

Ce faisant, Zineb Rhazoui montre l’ignorance réellement grossière de tous ceux, et ils sont des foules d’intellectuels ou prétendus tels à le faire, qui « cherchent les racines du mal partout ailleurs que là où elles se trouvent : dans les textes islamiques, dans la Sira du prophète et dans la longue histoire de violence des régimes islamiques successifs depuis l’avènement de l’islam ».

Il est aisé pour ces pseudos intellectuels partisans, de duper leurs auditoires, en leur faisant croire que les textes de l’islam seraient tellement nombreux et divers, qu’il serait possible d’y trouver et le mal et le bien, à part égales, et même que sans doute, que la véritable cohérence de l’islam se trouverait dans la part bonne et dans l’interprétation bénéfique de ces textes.

Mais cette affirmation est pur mensonge, odieux mensonge lorsqu’il émane de professionnels de l’étude, que leur déontologie devrait obliger à faire connaître au public la réalité des faits qu’ils constatent.

« Les crimes les plus abjects de l’Etat islamique ne sont qu’un remake au XXIème siècle de ce que les Musulmans des premiers temps avaient accompli sous la guidance du prophète. Il suffit d’ouvrir n’importe quelle Sira pour se rendre compte que l’esclavage sexuel et domestique, les massacres des non-musulmans, notamment des Juifs, la pédophilie, le rapt, le pillage, la polygamie et les exécutions sommaires, ne sont que les appellations modernes de pratiques largement répandues dans l’Arabie pré-islamique. A son avènement, l’islam les a adoptées au lieu d’y mettre fin. »

Zineb El Rhazoui analyse aussi la notion de racisme, les formes actuels du racisme et la notion de fascisme.

Elle montre la lourde responsabilité de l’Occident envers les populations soumises au « fascisme islamique », le racisme réel que les thèses islamophiles occidentales recèlent.

Elle explique que « prendre conscience que l’islamisme est un fascisme permettra de stigmatiser l’idéologie et non les individus issus de la culture islamique ».

C’est bien en effet par la critique des textes que l’on peut éviter que les personnes des pays conquis par l’islam ne supportent l’image horrifiante que produisent les crimes commis au nom de la loi islamique. Cette image devrait coller à la doctrine et non pas aux personnes.

Bref, en accord total, puisque j’écris les mêmes analyses depuis plus de dix ans maintenant. Des textes que les rédactrices de publications féministes ont presque tous refusés. Des textes qui me valent délation, mise délibérée en danger de mort, harcèlement, calomnies et menaces physiques, de la part de féministes et de juifs principalement. On n’est jamais si bien trahi que par les pourris de son propre camp.

Si vous ne devez lire que deux textes sur l’islam, lisez le livre de Zineb El Rhazoui, et l’article de Nonie Darwish intitulé «  Pourquoi les musulmans doivent haïr les juifs ». Nonie Darwish explique pourquoi sans antisémitisme, la religion islamique disparait. Vous comprendrez alors la dure situation de l’Etat d’Israel, état refuge des séfarades chassés de tous les pays islamisés.

Enfin … vous aurez noté que Zineb El Rhazoui est publiée par les éditions Ring, cataloguées extrême droite elles aussi.  Aucun de ceux que Zinebl El Rhazoui appelle « les collaborationistes  français » ne souhaite certainement plus se compromettre en paraissant « proche » d’elle.

 

Elisseievna

Militante féministe

http://elisseievna.blogspot.fr

“Le Fascisme islamique” interdit en France !

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Michel Garroté - Les éditions Piranha devaient publier la traduction française de "Le Fascisme islamique", le best-seller d'Hamed Abdel-Samad -- auteur germano-égyptien, fils d'imam et ancien membre des Frères musulmans -- le 16 septembre 2016. Mais elles ont fait marche arrière. "Le Fascisme islamique" ne paraîtra donc pas en France. Le refus de publier, l'interdiction de publier, la peur de publier, l'auto-censure, voilà la France de 2016 et son culte républicain du "Padamalgame".
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Et ce, alors que "Le Fascisme islamique" est sorti en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis... Les éditions Pirahna justifient leur lâcheté avec l'allégation qu'elles ne mesurent pas les risques en matière de sécurité, mais aussi qu'elles ne souhaitent pas apporter de l'eau au moulin de l'extrême droite. Quelle ligne défense ridicule, quelle démission ! Stupéfait et scandalisé, Hamed Abdel-Samad répond aux questions du Point (ci-dessous, extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Le Point (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) - Dans Le Fascisme islamique, vous commencez par établir un parallèle entre les mouvements fascistes et les Frères musulmans, fondés dans les années 1920 par Hassan el-Banna. Quels seraient selon vous leurs points communs ?
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Hamed Abdel-Samad - Ce n'est pas seulement les Frères musulmans, mais l'islam politique dans son ensemble. Le premier point commun, c'est l'idée d'avoir été choisi, d'être des gens qui sont supérieurs au reste de l'humanité. Vous pouvez lire ça dans le Coran, où les musulmans sont considérés comme la meilleure communauté n'ayant jamais existé. Allah leur donne une responsabilité particulière d'être ses représentants sur terre. Vous avez ça aussi dans le fascisme : « Nous sommes la race supérieure. » Deuxième point commun : la culture de la mort. Dans les deux idéologies, la mort est glorifiée, car la vie et l'individu ne comptent pas. Ce qui est important, c'est la nation ou la religion. Troisième parallèle : l'idée de combat, le Kampf en allemand et le djihad en arabe. Vous ne vous battez pas pour vivre, mais vous vivez pour vous battre. Le combat, en lui-même est une fin en soi, et pas seulement un moyen pour atteindre des buts politiques. Quatrième point commun : l'idée d'ennemis intérieurs et extérieurs. Pour les nazis, l'ennemi à l'extérieur, c'est l'Ouest, et à l'intérieur, les juifs et l'extrême gauche. Pour les islamistes, c'est les autres. Il y a d'abord eu les juifs, les chrétiens ou les non-croyants dans le Coran, puis ont suivi les croisés, les colonialistes et aujourd'hui l'Occident dans son ensemble. L'histoire est conçue comme une seule ligne directrice, et l'ennemi reste toujours le même. L'Occident sera toujours le mal, c'est immuable. Cinquième point commun : la déshumanisation et l'animalisation de l'ennemi. Le Coran qualifie les non-croyants de chiens, singes ou porcs. Si vous déshumanisez des personnes, vous leur ôtez le droit d'exister. C'est ainsi plus facile de les exterminer en masse sans problème de conscience. Ce que les nazis faisaient très exactement en qualifiant les juifs de cafards ou de rats. Enfin, regardez les buts de ces idéologies. Hitler voulait régner sur la planète entière, être « le maître du monde ». Ces mêmes mots se retrouvent dans les discours d'Hassan el-Banna.
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Le Point - Le monde musulman est aujourd'hui frappé par la violence. Mais l'histoire coloniale ou la géopolitique n'expliquent-elles pas davantage ces fractures que la nature même de l'islam ?
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Hamed Abdel-Samad - Bien sûr, si vous cherchez à comprendre les origines du terrorisme actuel, tout ne vient pas du Coran. Il y a des raisons géopolitiques, et évidemment les États-Unis et d'autres pays occidentaux ont une implication dans les guerres en Irak et Syrie. Mais vous ne pouvez épargner la religion en disant qu'elle n'a rien à voir avec cette violence. Pour en arriver au terrorisme, il faut d'abord une culture favorable, c'est-à-dire qui accepte la violence comme solution politique. C'est, je crois, ce qui se passe dans le monde islamique, car la religion, loin de condamner cette violence, fournit des arguments en sa faveur. Vous avez aussi une violence domestique, dans les familles. Quand un enfant grandit et voit sa mère se faire frapper par son père, il apprend que la violence est la première solution aux problèmes sociaux.
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Le Point - Vous avez confié que votre père battait votre mère, et que vous-même aviez subi des violences enfant. Ne faites-vous pas de votre histoire personnelle une généralité ?
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Hamed Abdel-Samad - Ce n'était pas un cas individuel, mais cela concernait toutes les familles que je connaissais enfant. Ces violences conjugales ne sont pas une petite minorité. C'est un vrai problème culturel, car le Coran encourage le mari à corriger sa femme si elle n'obéit pas. La religion est un moteur dans la façon de concevoir son couple ou d'éduquer les enfants. Son influence est considérable. Une autre raison de la violence dans le monde musulman, c'est l'insécurité des jeunes hommes dans notre époque moderne. D'un côté, on leur enseigne la certitude que l'islam est la vraie religion, que vous ne pouvez pas faire ça car c'est haram et que vous irez en enfer, sinon. Mais de leur côté, ils sont confrontés à la société moderne, libre et multiculturelle. Il leur est difficile de ne pas mordre dans le fruit défendu, mais après ça, ils se sentent coupables, et retournent vers un discours religieux les ramenant en arrière : « Tu es un pêcheur, reviens à Dieu. » La voie express, c'est le djihad. Mourir en tant que martyr, c'est la seule garantie d'aller directement au paradis. Dites-moi pourquoi un être humain voudrait se tuer tout en supprimant des dizaines de personnes comme ce qui est arrivé à Nice ou à Orlando ?
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Le Point - Mais la culture occidentale a elle aussi ses tueurs de masse !
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Hamed Abdel-Samad - Oui, mais il y a des raisons psychologiques qui expliquent ces tueurs de masse. Ce sont des profils qui ont été confrontés à la violence dans leur parcours. À Munich, Ali David Sonboly, le tueur germano-iranien, avait par exemple été la victime d'humiliations à l'école. Mais on ne peut pas trouver ces explications psychologiques chez tous les djihadistes. Ceux qui ont projeté le 11 septembre 2001 venaient souvent de familles riches, sans problèmes psychologiques apparents. C'est l'endoctrinement idéologique, l'utopie dans leur tête qui les a poussés à faire ça. Dans beaucoup de cas de tueurs de masse, le désespoir est la cause du passage à l'acte. Alors que pour la majorité des terroristes islamiques, c'est au contraire l'espoir d'atteindre quelque chose de supérieur. Ils ne sont pas déprimés en commettant les tueries. Au contraire, ils sourient. Ça fait une grande différence.
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Le Point - Quand vous présentez Mahomet comme un chef guerrier menant des purges et qui, aujourd'hui, serait responsable de « crimes contre l'humanité », n'est-ce pas de la provocation ?
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Hamed Abdel-Samad - Non, car ce sont des choses décrites dans les récits islamiques. Mahomet aurait par exemple ordonné en un seul jour la décapitation de 400 à 900 juifs qui s'étaient pourtant rendus. La violence appartient bien sûr à la culture de cette époque. Mais aujourd'hui, s'il venait avec le même message, comme le fait d'annoncer que si vous allez en enfer, votre peau sera brûlée et que vous aurez une nouvelle peau pour sentir la même douleur à nouveau, on le qualifierait de psychopathe et on ne le prendrait pas au sérieux. Or ce message est tellement important aujourd'hui pour deux seules raisons : il est vieux d'un point de vue historique et 1,5 milliard de gens y croient. Si l'islam n'était pratiqué que par un petit groupe, on le considérerait comme une secte.
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Le Point - N'est-ce pas historiquement absurde d'établir des parallèles entre une religion apparue au VIIe siècle dans la péninsule arabique et le nazisme, une idéologie athée du XXe siècle née en Occident ?
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Hamed Abdel-Samad - C'est une question que je me suis posée durant toute l'écriture du livre. Mais l'islam n'est pas qu'une religion, c'est aussi une idéologie politique. Dès les origines, quand Mahomet se rend à Médine, elle est par nature une religion politique, car il n'était pas juste un prophète ou prédicateur, mais aussi un homme d'État, général d'armée, ministre des Finances, juge et policier.
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Le Point - Pour vous, il est artificiel de séparer islam et islamisme. Pourquoi ?
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Hamed Abdel-Samad - J'ai d'abord pensé qu'il était juste de dire que l'islam et l'islamisme sont deux choses bien distinctes. Mais j'en suis arrivé à la conclusion que ce n'est pas rendre service aux musulmans. Il s'est passé la même chose avec le communisme, quand on expliquait que la théorie marxiste est bonne, et que c'est simplement la pratique stalinienne qui était mauvaise. En faisant cela, on ne critique jamais le fond des choses. Qu'est-ce que l'islamisme ? C'est la volonté de contrôler le monde. D'où cela vient-il ? Du Coran et de la pratique du Prophète. Il veut faire de l'islam une religion universelle, quitte à utiliser la violence. L'invention de l'islamisme est dans la naissance même de l'islam. Les frontières entre les deux sont très floues.
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Le Point - En politique, vous ne croyez pas aux « islamistes modérés », comme on a un temps pu présenter Erdogan. L'islam ne serait-il pas compatible avec la démocratie ?
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Hamed Abdel-Samad - Non, tout comme le christianisme ou le judaïsme. Si ces religions détiennent le pouvoir, elles ne sont pas compatibles avec la démocratie. D'abord parce que Dieu est le législateur, et non pas les humains, car il en sait plus que nous. Deuxièmement, parce que la démocratie suppose l'égalité entre tous les humains. Dans l'islam, il y a les humains en première classe – les musulmans –, d'autres en seconde classe – les juifs et les chrétiens –, et puis les non-croyants, qui n'ont aucune place. Enfin, la démocratie suppose une autonomie de l'individu, de son esprit comme de son corps. L'islam intervient jusque dans les domaines les plus intimes, et me dit quand je peux faire l'amour et avec qui. C'est pour ça que les États islamiques ont tant de problèmes avec les droits de l'homme, conclut Hamed Abdel-Samad (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://amp.lepoint.fr/2059021
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http://www.lepoint.fr/europe/exclusif-pourquoi-le-fascisme-islamique-ne-paraitra-pas-a-la-rentree-03-08-2016-2058839_2626.php
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