Yverdon : Des fillettes de 6 ans sont régulièrement castagnées par les grands de leur école

«Les petites doivent être protégées»

Des filles de 6 ans sont régulièrement castagnées par les grands de leur école. La faute au mélange de différents groupes d’âge dans la cour de récré.

«Toutes les filles de la classe sont persécutées, mais la direction ne fait rien.» Paul Baboujian est remonté contre l’administration du Collège Pestalozzi, à Yverdon. Il vient de porter plainte. La raison? Son enfant de 6 ans, scolarisée dans l’établissement, est régulièrement «agressée verbalement et physiquement par les grands de 12 ans».

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Bretagne : Des écriteaux en langue arabe à l’école primaire publique.

Elliant (Breizh-info.com) – Les responsables de l’école primaire publique d’Elliant – petite bourgade de 3000 habitants située à côté de Rosporden – ont mis en place dans toute l’école, avec les enfants mais aussi le personnel, une signalétique quadrilingue en français, breton, anglais et… arabe.

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Allemagne : préservatifs, positions et plaisir au menu des cours d’éducation sexuelle

Le sexe n'a pas de secret pour les petits Allemands, qui participent à des stages éducatifs dès la primaire. Certains parents crient au scandale.

Dès la primaire, les enfants allemands participent à des stages d'éducation sexuelle dans des centres, accompagnés par leurs instituteurs.

Apprendre à enfiler un préservatif de la bonne taille sur un concombre... Être rassuré sur toutes les questions qu'on se pose sans oser les aborder avec ses parents : érection, masturbation, phimosis, acné, taille des seins ou du pénis, éjaculation précoce, frigidité... Et rentrer chez soi avec trois paquets de préservatifs de couleurs et de goûts différents. Dès l'école primaire, les petits Allemands, accompagnés de leurs enseignants, vont régulièrement suivre des stages d'éducation sexuelle dans un centre spécialisé.

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Eduquer au primaire en cachette

Eduquer au primaire en cachette : le but de l’Académie de Nantes ?

“Il est impératif que la phase de découverte ait lieu en classe et que les albums ne soient pas empruntés pour être emmenés à la maison. Les réactions très négatives de certains adultes à l’égard du livre pourraient compromettre son exploitation”.

Le livre aborderait, entre autres, deux sujet, dont la mort et l'activité des petits garçons et des petites filles, de façon, dirons-nous, peu conventionnelle........

(...)

L’auteur de l’album pour enfants, Nikolaus Heidelbach, ne dessine d’ailleurs pas que des petits enfants.

homme-coccombre-carottesCopie d’écran ci-contre, cliquer sur l’image pour l’agrandir.

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Suppression du français à l’école primaire thurgovienne, la faute à qui?

La décision du grand conseil thurgovien de repousser l'enseignement du français de l'école primaire vers le niveau secondaire n'en finit pas de provoquer des remous. Une agitation qui se comprend mais qui laisse aussi songeur dès lors qu'on dépasse le stade de la simple réaction outrée et qu'on plonge un peu plus en profondeur dans le problème.

Tout d'abord, il ne faudrait pas oublier que si la langue écrite des Suisses alémaniques est l'allemand, l'orale se décline en une multitude de dialectes. Cela implique que les jeunes alémaniques doivent les apprendre les deux. Etant donné qu'elles peuvent varier plus ou moins fortement, cela complique nécessairement la donne en matière d'apprentissage de la langue maternelle.

De plus, comme l'expérience de tout enseignant en langue étrangère le démontre (ce qui va une nouvelle fois à l'encontre de théories à la mode), l'apprentissage de deux langues étrangères simultanément ne permet pas de favoriser ces apprentissages. Apprendre deux langues étrangères en même temps implique un certain nombre de confusions, l'élève mélangeant allègrement le vocabulaire de l'une et l'autre.

Dès lors, il est compréhensible que, comme nous révèle la presse romande (1), certains élèves puissent être dépassés par l'acquisition de deux langues étrangères simultanément (sans même parler du statut des jeunes migrants). Entre l'anglais et le français, il a fallu alors choisir. On peut regretter le choix très utilitariste de faire primer l'anglais (je suis le premier à le déplorer) mais il me parait outrageusement nombriliste d'y voir une attaque contre notre condition de romand et ce pour plusieurs raisons.

La première, c'est que nous ne faisons pas vraiment mieux: nous n'apprenons aucun dialecte alémanique ni d'ailleurs d'italien. Pourtant, personne ne parle d'affront pour le Tessin, région complètement abandonnée par ses compatriotes puisque personne ou presque n'apprend l'italien à l'école obligatoire. Et ne parlons même pas du romanche qui est aussi une langue nationale.

A côté de cela, il ne faut pas oublier que les Suisses allemands entretiennent un rapport ambigu avec l'allemand. Si celui-ci est langue officielle de la confédération, il est aussi la langue du grand voisin germanique. Un voisin qui ne semble pas très populaire chez nos compatriotes alémaniques qui ont tendance à faire le nécessaire pour se démarquer de celui-ci et exprimer leur spécificité. Si pendant un certain temps, les Alémaniques ont eu la réputation de mieux parler le français que nous l'allemand, il faut certainement y voir, outre une volonté affichée de favoriser la cohésion nationale, la marque de la rivalité franco-allemande. Lorsque la France était une grande puissance, il est envisageable d'imaginer qu'apprendre le français était pour nos compatriotes une manière de s'ouvrir sur le monde et de s'émanciper des velléités de domination culturelle du grand voisin. L'essor de l'impérialisme anglo-saxon et l'effondrement total du modèle français ces dernières années n'ont vraisemblablement pas laissé intactes les mentalités outre-Sarine et l'anglais a pris le dessus.

A mon sens il s'agit là d'un choix à l'emporte-pièce peu réfléchi puisque l'anglais appris aujourd'hui n'est pas une langue très sophistiquée et ne demande pas de grandes études pour parvenir à un résultat convenable. Le français, lui, demande beaucoup plus de travail pour être maîtrisé. Dès lors, les rudiments d'anglais que peut fournir l'école obligatoire seront nettement plus vite acquis que ceux de français. De ce point de vue, le parlement thurgovien a fait le choix de la facilité au lieu de favoriser le français et de déplacer l'anglais un peu plus tard dans la scolarité, solution qui aurait eu le mérite de donner des bases plus solides dans les deux langues au lieu d'une seule. Mais ce n'est pas là le point le plus important dans cette affaire.

L'aspect primordial du problème, complètement passé sous silence dans la presse romande mais pas par la presse alémanique, est l'absence totale de résultat dans l'apprentissage actuel du français à l'école primaire ("Die Begründung des Grossen Rates: Die Kinder seien überfordert und der Nutzen zu klein. ") (2). Il faut dire que de le relever serait beaucoup moins vendeur puisque cela ne permettrait pas d'hurler au scandale et à l'affront aux Romands. En effet, si les résultats ne sont pas là et que les élèves sortent de l'école primaire avec un niveau de français quasi inexistant, la controverse change de nature. Le problème ne réside alors plus dans un quelconque dénigrement de la Suisse romande et ne permet pas aux démagogues de hurler au loup, aspect fort vendeur pour un média.

Puisque l'apprentissage ne se fait pas, alors le scandale réside plus dans les causes de cette incapacité d'apprendre. Or, les études réalisées à ce jour démontre que le principal facteur permettant ou non à un élève d'acquérir la matière qui lui est transmise réside dans les stratégies d'enseignement (3). A ce niveau-là, puisque la Thurgovie est également dotée d'une haute école pédagogique, les théories constructivistes sont dominantes. De plus, la méthode d'enseignement du français (la méthode "Envol") étant intercantonale (la doctrine dominante y est tout autant constructiviste), elle est également constructiviste. Tout est donc axé sur une manière de faire dont j'ai déjà démontré à multiples reprises ici même qu'elle ne valait pas un clou. Mais ce coup-ci, la redoutable inefficacité de ces pratiques ne se contente plus de fabriquer de l'inculte à tour de bras, elle en arrive donc (démagogie à l'appui) à déstabiliser la cohésion nationale.

Le parlement thurgovien a donc malheureusement baissé les bras sans tenter, ce qui aurait dû l'être, à savoir l'implantation d'une méthode démontrée comme étant réellement efficace par l'ensemble des études comparatives sérieuses (l'enseignement explicite) et non un joujou à la mode façon HEP. Ce n'est que comme cela qu'on eut pu s'assurer de la possibilité ou non de cumuler deux langues étrangères au primaire.

Le cas de la Thurgovie est emblématique de ce qui nous attend si nous continuons à instiller le poison constructiviste dans la scolarité obligatoire. Nous allons au devant de très gros problèmes.

Stevan Miljevic, le 16 août 2014

http://stevanmiljevic.wordpress.com/

(1) http://www.lematin.ch/suisse/thurgovie-supprimera-enseignement-francais-primaire/story/28915180

(2) http://www.thurgauerzeitung.ch/ostschweiz/stgallen/kantonstgallen/tb-sg/Hoffen-auf-Signalwirkung;art122380,3920869

(3) Voir par exemple Fraser, Walberg, Welch et Hattie, "Synthesis of educational productivity research", International Journal of Educational Research, vol.11, p.147-252

Hors de question de supprimer les notes!

Décidément nos compatriotes alémaniques naviguent tout autant en eaux troubles que nous. Peut-être même plus puisque le président du parti socialiste bernois  en vient à proposer qu’on cesse d’évaluer le français en 6ème primaire.

Selon ce monsieur, le fait qu’une nouvelle méthode didactique constructiviste (forcément…) a été implantée ne permet  plus de « comparer le niveau de connaissances des élèves et de les sélectionner sur cette base pour la suite de leur scolarité ». Les arguments invoqués sont que « les élèves n’apprennent ni la grammaire, ni la syntaxe, c’est la compréhension qui compte » et que « les professeurs n’ont pas les outils. Ça leur prendrait cinq à six heures de travail et ils n’ont pas le temps! (ndlr : de faire des examens) »

Ecartons d’entrée de jeu l’argument du temps. Il n’est évidemment pas question de dire que les enseignants travaillent peu et ont donc beaucoup de temps à disposition. Ceux qui pensent ainsi oublient d’une part que tout ce qui se déroule dans une salle de classe doit être préparé au préalable et, d’autre part, que gérer une classe avec une vingtaine d’élèves (voir plus) est bien plus éprouvant que de travailler derrière un bureau par exemple. Malgré cela, l’argument du temps est intenable dans le cas bernois. Le tableau suivant récapitule le temps de travail en classe des enseignants de divers cantons. Comme vous pouvez le constater, si les Bernois travaillent en moyenne une semaine de plus chaque année que les Romands, en revanche, le nombre d’heures hebdomadaire où ils enseignent est plutôt faible. Surtout si on le met en comparaison des Valaisans, notamment, qui passent 6h de plus par semaine devant leurs élèves.

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(1)

Le président du parti socialiste peut bien dire que cela prendrait 5 à 6 heures supplémentaires aux enseignants de réaliser des évaluations, il ne précise pas dans quel laps de temps. Et je ne crois pas un instant qu’il s’agisse là d’une durée hebdomadaire. On ne fait jamais une évaluation importante par semaine. En conséquence, et puisque ce genre de travaux pourrait même être réalisés dans le cadre du temps de collaboration qui semble imposé aux enseignants bernois, il faut conclure que l’argument du temps n’est que démagogique.

Une fois cet écueil écarté, entrons dans le vif du sujet. Selon monsieur Näf, la méthode didactique employée (le constructivisme) est une méthode qui ne permet pas la comparaison par le biais de notes. C’est vraisemblablement l’aspect le plus litigieux de son argumentaire puisqu’il mélange allègrement méthode didactique (comment on enseigne) et objectifs d’apprentissage poursuivis. Cette confusion relève nécessairement soit d’une totale ignorance du sujet, soit d’une volonté certaine de brouiller les esprits.  Ne connaissant pas monsieur Näf, je ne me permettrai pas d’affirmer laquelle de ces deux pistes est la bonne.

Toujours est-il qu’un objectif formulé est toujours évaluable. En Romandie, au sujet des langues étrangères, nous évaluons, outre les aspects formels que sont la grammaire et le vocabulaire, la compréhension de l’écrit, la compréhension de l’oral ainsi que l’expression écrite et orale.  Il n’y a aucune raison de penser qu’il n’est pas possible de le faire pour le français. Faut-il en déduire que le constructivisme est tel dans l’école bernoise qu’il ne formule pas d’objectif d’apprentissage ? Si tel est le cas, alors les Bernois doivent sérieusement se poser des questions puisque cela signifie que personne ne sait exactement ce qu’apprennent les élèves en cours de français.

En passant, relevons que si grammaire et syntaxe ne sont pas enseignées comme le prescrit le constructivisme, on n’échappe pas, au minimum, à l’acquisition du vocabulaire sans lequel toute forme de compréhension d’une langue étrangère est totalement impossible. De ce côté, aucun problème pour évaluer ce que l’on désire…

Mais à ce propos, il serait quand même bon de s’interroger sur les conséquences de la mise au placard des aspects grammaticaux. Il me semble que cela risque d’amener bon nombre de confusions vis-à-vis de ce que peut exprimer quelqu’un en français. La grammaire et la syntaxe sont porteuses de sens, alors si on peut éventuellement en minorer l'importance, on ne peut pas non plus faire l'impasse dessus. De plus, à ma connaissance, on ne s’est encore jamais penché sur le rôle que peut jouer l’apprentissage de la grammaire du point de vue du développement logique de l’enfant : n’y-a-t-il pas là une manière de bonifier sa capacité à créer des liens logiques entre différents éléments dans la vie de tous les jours ? Autrement dit, la grammaire n’a-t-elle pas un rôle à jouer dans l’établissement d’éventuelles compétences d’esprit critique si recherchées ?

J’en viens maintenant à l’aspect le plus important. Monsieur Näf relève que la méthode didactique est constructiviste. Que doit-on comprendre ? Que les outils à disposition des enseignants sont conçus de la sorte ? Ou que les enseignants sont obligés d’œuvrer avec cette méthode dont l’inefficacité n’est maintenant plus à démontrer tant les études comparatives menées à ce jour sont accablantes. (2) Dans le premier cas, les profs n'ont aucune obligation de se plier au diktat, dans le deuxième, il faut déduire un sérieux problème du côté des décideurs scolaires bernois puisqu’ils ont choisis là la pire option qui s’offre à eux. Si le but est d’éviter à tout prix que les élèves sachent évoluer un minimum dans un contexte francophone, on a frappé en plein dans le mille. Et dans le cas où les enseignants seraient obligés de procéder de la sorte, alors il s’agit d’une violation grave de leur liberté pédagogique. D’autant plus grave qu’il existe mille et une autre manières bien plus efficaces (et avérées comme telles) que le constructivisme de travailler la compréhension des langues étrangères (ou même à peu près tout autre objectif décliné par des constructivistes d'ailleurs).

A ce stade de notre réflexion, tous les arguments avancés par le président du parti socialiste bernois ont déjà volé en éclats. Reste encore à amener quelques considérations sur la problématique de la suppression des notes elle-même. Jean Romain a parfaitement raison de dire que les constructivistes ne veulent pas des notes car elles permettent de comparer et de prendre conscience de la débâcle généralisée qui résulte de l’utilisation de leurs méthodes pour enseigner.  Mais il n’y a pas que cela. Si nous suivons le raisonnement de monsieur Näf, c’est la construction d’outils d’évaluation qui pose problème et pas la note. Ce qui signifie qu’il ne semble même pas dans une démarche visant à promouvoir une appréciation à la place puisque celles-ci nécessitent également des instruments pour évaluer. Inutile, je pense, de préciser que de nombreux élèves ne feront alors tout simplement plus rien.

Si toutefois, dans un élan d’incohérence totale, il prenait à monsieur Näf de soutenir une démarche d’évaluation par appréciation, je me permets de lui répondre que l’appréciation n’est en définitive rien d’autre qu’une note non chiffrée :

  • moins précise que la note traditionnelle
  • plus arbitraire que la note traditionnelle
  • n’indiquant que peu de choses à l’élève sur son véritable niveau, par conséquent moins encline à lui permettre de savoir précisément ce qui lui reste à accomplir.

 Stevan Miljevic, le 9 août 2014

http://stevanmiljevic.wordpress.com/

(1) http://www.irdp.ch/documentation/dossiers_comparatifs/enseignants/2011_2012/enseignantsdocumentcomplet1112.pdf

(2) Voir http://stevanmiljevic.wordpress.com/2014/06/01/moyens-denseignement-le-constructivisme-toujours-a-la-barre-au-mepris-des-recherches-scientifiques-serieuses/ ou http://stevanmiljevic.wordpress.com/2013/11/06/pour-un-enseignement-de-qualite/ par exemple