Radio France veut proscrire la mention « chrétiens d’Orient » de ses pubs

Dans un communiqué diffusé lundi 7 décembre, l’Œuvre d’Orient exprime son incompréhension après la décision, par Radio France, d’interdire la mention « chrétiens d’Orient »dans ses spots publicitaires. De son côté, le groupe évoque une volonté de « tendre vers une publicité neutre sur les questions religieuses » sur le service public.

Une « incompréhension », et de la « lassitude devant cette incapacité à nous répondre ». Après plus d’un mois de discussion avec différentes instances du groupe Radio France, Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient, ne cache pas son désappointement : depuis le 26 octobre, son association – qui soutient la mission des chrétiens d’Orient au service de la population, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation – se mobilise en effet, en vain, pour diffuser une campagne d’appels aux dons sur les ondes de Radio France.

« Il s’agit d’une publicité payante, nous ne demandons évidemment pas un passe-droit ! Mais cela nous a été refusé au motif que la mention «chrétiens d’Orient» pouvait choquer les convictions des auditeurs. Je ne vois pas en quoi cela pourrait être le cas », se désole-t-il. Dans un communiqué diffusé lundi 7 décembre, l’association d’intérêt général, fondée en 1856 et régie par la loi 1901, indique que le groupe lui a opposé l’article 37 de son cahier des charges, prévoyant que « les messages publicitaires ne doivent contenir aucun élément de nature à choquer les convictions religieuses, philosophiques ou politiques des auditeurs ».

La-croix.com

Via Fdesouche

RTS: Un prêtre dans le ventre de Daesch (38:53)

En 2015, le Père Jacques Mourad a été détenu cinq mois par lʹorganisation Etat islamique. Réfugié en Irak après sa fuite, il songe aujourdʹhui à retourner en Syrie. Rencontre dʹun homme qui continue "dʹaimer les musulmans", comme il le dit lui-même. Fabien Hünenberger lʹa rencontré à Genève.

Le Père Jacques Mourad. [Fabien Hünenberger - RTSreligion]
Photo: Le Père Jacques Mourad

lien vers l'audio:

La tragédie sans fin des chrétiens d’Orient

De l’Irak à la Syrie en passant par la Terre sainte, de plus en plus de membres de la communauté chrétienne émigrent, sous l’effet de l’instabilité et de l’islamisme radical.

Du pont futuriste qui enjambe le Shatt el-Arab à la confluence du Tigre et de l’Euphrate, quelques clochers hérissent encore le ciel de Bassora. Mais dans le grand port du Sud irakien, comme plus au nord à Bagdad et à Mossoul, ou encore à Damas, Jérusalem et au Caire, la présence chrétienne au Moyen-Orient ne cesse de s’étioler.

«Nous ne sommes plus que 2000, regrette l’archevêque de Bassora, Habib Jajou. Nous étions 20.000 il y a quinze ans, nous avons pourtant quatorze siècles de présence», ajoute le responsable de l’Église chaldéenne dans ce coin d’Irak, peuplé à majorité de chiites.

Deux mille chrétiens disséminés parmi trois millions d’habitants de Bassora! La présence chrétienne se réduit comme une peau de chagrin. Mais dans l’ancienne Mésopotamie, certaines statistiques sont encore plus alarmantes.

[...]

Le Figaro


Pendant que Le Figaro rend hommage aux chrétiens persécutés durant la période des fêtes, Claude Ansermoz, rédacteur en chef du 24 Heures, n'a rien trouvé de mieux que d'humilier les chrétiens tout en faisant l'apologie de la socialiste Ada Marra. Et cela, le jour même de Noël.

Notez également qu'il est bien conscient de sa provocation :

"… trois petits points. Trois petits points pour prévenir que le blasphème potentiel du titre de l’édito mérite une suite."

 

 

Chrétiens en terre d’islam : de la persécution au génocide lent

   
Michel Garroté  --  Le destin des Chrétiens en terre d'islam est passé de la persécution au génocide lent. Election présidentielle française oblige, certains candidats et candidates se souviennent d'eux, et, forcément, ce souvenir est jugé, par certains, un brin tardif et intéressé. Parler des Chrétiens d'Orient, lorsqu'on se veut de droite, c'est, électoralement, assez "tendance".
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Mais la triste réalité est bien là : ces Chrétiens sont passé, de plusieurs décennies de persécution, au stade de génocide lent. Le comble, dans tout cela, c'est que les dirigeants des Etats européens ne font rien de concret pour les accueillir, préférant la migration musulmane de masse. On déchristianise l'Orient devenu islamo-génocidaire et on déchristianise  l'Occident par voie d'islamisation.
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A ce propos, Mathieu Bock-Côté dans Le Figaro écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien en bas de page) : Le monde occidental s’est habitué depuis longtemps à la persécution des chrétiens d’Orient, comme si leur mauvais sort était inévitable et qu’il fallût s’y résoudre. Le christianisme serait destiné à mourir ou à n’avoir plus qu’une existence résiduelle dans ce qui fut pourtant son berceau. Alors qu’ils sont enracinés depuis deux millénaires dans la région, les chrétiens sont présentés par les islamistes comme des envahisseurs ou comme des agents de l’étranger, souillant une terre qui devrait être vouée exclusivement à l’islam.
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Dans nos sociétés, ceux qui se soucient de leur sort sont même soupçonnés d’accointances avec l’extrême droite, qui serait apparemment parvenue à s’approprier cette cause et à en faire un marqueur idéologique. La passion pour leur cause ne masquerait-elle pas une coupable islamophobie ou une conception "identitariste" du christianisme ? C’est ainsi qu’on transforme la révolte devant un massacre à grande échelle en lubie réactionnaire.
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Mais la frappe sauvage contre deux églises coptes en Égypte rappelle à ceux qui s’en fichent que la guerre d’éradication menée contre les chrétiens d’Orient est bien réelle et n’a rien de fantasmatique. On connaît le bilan : on décompte au moins 43 morts. C’est un carnage. L’attentat a été revendiqué par l’État islamique, qui ne fait pas mystère de ses intentions : éradiquer le christianisme de la région, soit en assassinant les chrétiens, soit en les expulsant massivement.
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Il faut leur faire comprendre qu’ils ne sont plus chez eux. On a longtemps dit qu’ils avaient besoin d’un protecteur. C’est plus vrai que jamais. Mais qui veut jouer ce rôle ? Longtemps, ce fut la France. Depuis quelques années, la Russie de Poutine a réclamé ce rôle, comme si, devant une Europe reniant ses origines chrétiennes, elle était appelée à prendre le relais. Aujourd’hui, les chrétiens d’Orient se sentent abandonnés, surtout lorsqu’ils refusent de quitter une région du monde dans laquelle ils sont enracinés.
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La civilisation européenne ne devrait-elle pas être interpellée dans son identité par la question des chrétiens d’Orient ? Ne devrait-elle pas se dire que c’est une part d’elle-même qui est agressée quand on s’en prend à eux ? À tout le moins, la civilisation européenne devrait entretenir une relation particulière avec les chrétiens d’Orient. Elle devrait se sentir une forme de proximité existentielle avec eux, en sachant qu’une part de ses origines se trouve à l’extérieur d’elle-même.
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L’élan spirituel qui un jour l’a fécondée et lui a donné son génie spécifique vient d’un monde à peu près englouti dont ils sont les derniers gardiens. Cela implique toutefois que l’Europe reconnaisse enfin sa marque chrétienne ou, plus exactement, qu’elle ne cherche plus à la gommer comme s’il s’agissait d’une tache existentielle l’empêchant de se projeter pleinement dans l’universel. Cela implique que l’Europe n’imagine plus qu’elle doive se construire en se déconstruisant.
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Le double attentat du 9 avril (ndmg - auquel s'ajoute celui du 20 avril) n’éveillera probablement pas les consciences : nous sommes désormais insensibilisés contre la barbarie et la violence la plus extrême. Cela ne devrait pas nous interdire de nommer les choses comme elles sont : nous sommes devant une tentative d’extermination d’un peuple et, d’une certaine manière, d’une civilisation. Mais puisque nous avons décidé depuis longtemps que le christianisme est la religion de l’Occident dominant et qu’il ne saurait qu’être persécuteur, et jamais persécuté, on ne peut l’imaginer dans le rôle de la victime.
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Nos lunettes idéologiques déforment notre rapport au monde : nous refusons d’entendre la douleur de communautés qu’on condamne à la mort, à la soumission la plus humiliante ou à l’exil. Nul ne prétend avoir une solution politique parfaite pour assurer la défense des chrétiens d’Orient : il n’y a pas en politique de baguette magique. Mais la civilisation européenne devrait savoir que dans son rapport aux chrétiens d’Orient et dans sa réaction par rapport à leur persécution, elle joue aussi son âme, précise Mathieu Bock-Côté.
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Introduction et Adaptation de Michel Garroté pour Les Observateurs
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http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2017/04/10/31002-20170410ARTFIG00236-mathieu-bock-cote-les-chretiens-d-orient-sont-l-ame-de-la-civilisation-europeenne.php
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Trump : accueil prioritaire des chrétiens persécutés

   
Michel Garroté - Trump a annoncé qu’il accorderait le statut de réfugié « en priorité » aux chrétiens ayant subi des persécutions (photos ci-dessus : chrétiens syriens), estimant que ces derniers bénéficiaient d’un accueil injuste et discriminatoire sous l'administration Obama. À ceux qui accusent le nouveau président de vouloir faire barrière à l’immigration musulmane, le président américain s’est défendu de tout amalgame : "Non, il ne s’agit pas de l’interdiction d’entrée aux musulmans".
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"Ce sont des pays où règne une terreur effroyable. Ce sont des pays dont les ressortissants vont entrer ici en suscitant d’énormes problèmes. Notre pays a déjà bien assez de problèmes sans laisser entrer des gens qui, dans de nombreux cas, ou, dans certains cas, cherchent à provoquer des destructions énormes », a-t-il déclaré. En ce qui concerne les chrétiens persécutés, Donald Trump a confirmé qu’ils auront bien la priorité dans le nouveau programme d’accueil des réfugiés aux États-Unis.
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Ces derniers « ont été traités de manière horrible », a-t-il dénoncé, citant tout particulièrement les chrétiens de Syrie pour qui « il était vraiment très difficile, voire impossible, d’entrer ». Tout le monde était persécuté en Syrie, a-t-il reconnu, ils ont coupé les têtes de tout le monde mais « plus encore celles des chrétiens. Et je pense que c’est très, très injuste. Nous allons donc les aider », a-t-il ajouté.
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Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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Trump sauvera-t-il les chrétiens d’Orient ?

   
Michel Garroté - Dans les années 1980, le monde libre, l'occident, a abandonné les chrétiens libanais à leur triste sort, et, ce, malgré le fait que Ronald Reagan était président. Même problème avec George Bush père, puis, George W. Bush fils (encore que ce dernier ait souhaité, durant la période 2003-2008, une province chrétienne autonome dans la plaine de Ninive en Irak).
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J'étais moi-même au Liban en 1983, et, avec Walid Phares (aujourd'hui conseiller de Donald Trump), nous avons tenté, sans y parvenir, de trouver une plateforme commune entre Chrétiens Libanais, Israéliens et Américains. Mais le fait majeur demeure : dans les années 1980, le monde libre, l'occident, a abandonné les chrétiens libanais à leur triste sort. Dès, lors, on est en droit de poser la question : Trump sauvera-t-il les chrétiens d’Orient ou le peu qu'il en reste ?
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A ce propos, sur 'Aleteia', Haytham Shlomo écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Donald Trump a été élu président des États-Unis, ce qui signifie que la politique internationale des États-Unis va changer. Tout le monde devine déjà que le nouveau président tournera une page dans les relations entre les Américains et les Russes, auxquels les chrétiens ont eu recours pour empêcher l’expansion de l’État islamique en Orient. Pour éclairer la politique que mènera la nouvelle administration américaine à l’égard des chrétiens du Moyen-Orient, Aleteia a rencontré Johny Messo, président du Conseil mondial des Araméens fondé en 1983 et Tony Nissi, vice-président de l’Union chrétienne internationale pour le Moyen-Orient. Johny Messo ne cache pas son enthousiasme face à l’élection de Donald Trump.
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Il est convaincu que la nouvelle administration américaine accordera une plus grande attention aux chrétiens que la précédente. M. Messo, est un proche des conseillers libanais du « president elect » et se rendra prochainement aux États-Unis, à la tête d’une large délégation syrienne, pour féliciter la nouvelle administration, lui transmettre les revendications des chrétiens d’Orient et la sensibiliser à la nécessité de convoquer une conférence internationale pour les chrétiens sur le sol américain, afin de soutenir la présence chrétienne au Moyen-Orient. Concernant la libération de Mossoul, Johny Messo assure que les chrétiens ne retourneront pas vivre dans la seconde ville d’Irak sans une protection internationale.
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Il a révélé que plusieurs de ses contacts au plus haut niveau dans l’entourage du président, prévoient de favoriser l’émergence d’une région autonome dans le nord de l’Irak pour assurer la sécurité des chrétiens, des Yézidis et des Turkmènes. Le président du Conseil mondial des Araméens se veut particulièrement optimiste sur la capacité de Donald Trump à restaurer les valeurs chrétiennes en Amérique et en Europe, rappelant aux peuples des deux continents les fondements oubliés de leur civilisation. L’Union chrétienne internationale, basée à New York, est une organisation non gouvernementale internationale enregistrée aux États-Unis et dirigée par Joseph Hakim, Américain d’origine libanaise et l’un des chefs de file du parti républicain.
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Tony Nissi prédit l’impact positif de l’élection de Donald Trump sur la situation vécue par les chrétiens au Moyen-Orient, qui doivent eux-mêmes commencer par soumettre un projet unifié à l’administration américaine. Il ne fait aucun doute que les États-Unis inviteront à nouveau les chrétiens du Moyen-Orient à la table des négociations, non seulement parce que Trump a tout intérêt à le faire, mais parce qu’il est entouré d’un grand nombre de consultants chrétiens d’origine libanaise. « Trump s’est entouré d’un groupe d’hommes d’affaires et de consultants libanais qui connaissent bien le Moyen-Orient, parmi lesquels Ziad Abedlnour, Walid Phares, Gabriel Sawma et d’autres. Ils ont tous quitté le Liban pendant la guerre civile mais se sont consacrés à travailler pour la cause des chrétiens au Moyen-Orient et au Liban » explique M. Nissi.
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Selon lui M. Trump est fermement opposé au terrorisme, croit en la liberté religieuse, au respect des minorités et en la nécessité de protéger les minorités ethniques et religieuses. Il ne compromettra pas la présence chrétienne au Moyen-Orient et devrait lui porter secours, bien qu’il n’ait pas mentionné le Liban une fois dans ses discours. La vision de l’administration américaine concernant l’Orient et le Liban devrait s’éclaircir dans les prochains mois. Tony Nissi déplore que les chrétiens d’Orient n’aient pas de projet commun. Ils doivent serrer les rangs et en soumettre un rapidement à la nouvelle administration américaine. L’Union Chrétienne Internationale entend bien exercer une certaine pression de l’intérieur en Amérique pour protéger les chrétiens au Moyen-Orient.
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Son bureau pour le Moyen-Orient continuera son travail depuis le Liban pour assurer le lien entre ses membres restés au pays et la diaspora. Un bureau qui entend fournir toutes les informations nécessaires à la nouvelle administration américaine afin de faciliter sa communication avec le Liban et les chrétiens d’Orient, conclut Haytham Shlomo (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://fr.aleteia.org/2016/11/09/lagenda-de-ladministration-trump-en-faveur-des-chretiens-dorient-se-precise/
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Jean-Frédéric Poisson: « Les Chrétiens d’Orient subissent aujourd’hui un génocide » [Interview]

Le député des Yvelines et président du Parti Chrétien Démocrate, Jean-Frédéric Poisson était à Béziers ce jeudi 15 septembre pour une conférence dans le cadre du cycle « Béziers libère la parole » pour présenter son livre Notre sang vaut moins cher que leur pétrole ainsi que le rapport de la mission parlementaire, qu’il a présidé, sur le financement de Daech.

Jean Frédéric Poisson, l’Irak est en guerre depuis maintenant 13 ans, la Syrie depuis 5 ans, quelle est la situation des Chrétiens d’Orient aujourd’hui ?

Jean Frédéric Poisson: Les Chrétiens d’Orient subissent aujourd’hui un génocide. Les Sunnites ont pris le pouvoir dans un certain nombre de pays du Golfe. La guerre qui sévit depuis plus d’une décennie à certains endroits a provoqué le départ des Chrétiens de leurs villages mais plus fréquemment, malheureusement, une forme d’extermination avec cette proposition qui leur est faite traditionnellement : « soit vous vous convertissez à l’Islam, soit vous partez, soit nous vous tuons ». Dans la plupart des cas, ils refusent la conversion à l’Islam et s’en vont. Malheureusement ce mouvement s’accompagne d’une réduction croissante du nombre de Chrétiens présents dans les pays arabo-musulmans du Proche Orient, il n’y a guère qu’en Égypte que leur nombre a été maintenu avec 15 millions de Coptes dans ce pays. Maintenant il est clair que les violences subies par tous les peuples de cette région, en particulier les Chrétiens, peuvent permettre de dire que, effectivement, il s’agit d’un génocide. Il y a une volonté d’extermination des Chrétiens de cette région pour une raison simple, que d’ailleurs le président Bachar el Assad m’avait dit lors de notre deuxième entretien : « la raison pour laquelle l’extrémisme religieux musulman n’avait jamais pris racine en Syrie c’était la présence des Chrétiens ».

La France occupe historiquement une place importante dans cette région, elle était la puissance protectrice des Chrétiens. Est-ce que c’est toujours le cas aujourd’hui ?

Jean-Frédéric Poisson : Tout au long du XX ème siècle, la France a pris, décision après décision, décennie après décennie, une position de repli par rapport à sa défense traditionnelle des minorités et particulièrement des minorités chrétiennes au Proche Orient. Ça commence avec la fin de la Première Guerre mondiale et Clemenceau, ça se termine avec le président Chirac au milieu des années 90 lorsqu’il change d’alliance et décide que ses meilleurs alliés dans cette région sont les Sunnites et non les Chrétiens. Ces 12 dernières années, nous avons, presque systématiquement, fait des choix atlantistes en matière de politique internationale. A partir du moment où nous avons décidé de suivre les États-Unis et leurs intérêts dans cette partie du monde, nous nous sommes alignés derrière une puissance qui, elle, n’a pas cet historique de protection des minorités, ne s’intéresse pas du tout ou quasiment pas aux minorités chrétiennes au Proche Orient et donc nous avons abandonné notre position. Je dois dire que ça provoque beaucoup de tristesse et beaucoup d’incompréhension de la part des Chrétiens d’Orient mais aussi de la part de responsables musulmans.

Vous avez rencontré à plusieurs reprises Bachar el Assad, un homme qui est plutôt perçu négativement en France. Quel est votre sentiment à son sujet ? Est-ce que vous pensez qu’il peut rétablir la paix en Syrie ?

Jean-Frédéric Poisson : Au moment où nous parlons [15 septembre 2016], il gagne beaucoup de terrain grâce à l’appui des Russes et des Iraniens. Il vient de déclarer que son camp était en mesure d’assurer qu’ils retrouveraient le contrôle de l’intégralité du territoire syrien. Je ne sais pas combien de temps ça prendra mais la solidité de ses appuis peut lui permettre d’envisager cette reprise de manière un peu plus probable. Bachar el Assad est un homme extrêmement controversé en France parce que c’est un dictateur qui a employé des méthodes qui sont inacceptables sur le plan du droit international et de la dignité des personnes, cela étant dit, je pense qu’il est le seul choix possible pour l’Occident. Si Assad s’en va, viendra à sa place un régime sunnite radical à Damas et l’intérêt de la France, de l’Occident, n’est certainement pas de voir s’installer dans ce pays un régime sunnite. Pour des raisons d’équilibre entre Sunnites et Chiites il est tout a fait normal de considérer que Assad demeure la seule possibilité de stabilité dans cette région.

Vous avez travaillez sur le financement de Daech. Est-ce que l’Etat Islamique est ou a été financé par des états ?

Jean-Frédéric Poisson : Financé par des états il est probable que non. En revanche, il est très probable que les états proche (Arabie Saoudite, Qatar, Turquie) ont des ressortissants riches qui, eux, ont concouru au financement de Daech. Il y a un an les Saoudiens ont adopté une législation visant à punir extrêmement sévèrement tous leurs ressortissants qui aideraient financièrement Daech. Je ne peux m’empêcher de penser que cette loi n’est pas sans objet et que s’ils l’ont prise c’est que certainement il y avait des raisons.

Maintenant les ressources de Daech sont connues. C’est principalement l’extorsion de fonds, qui peut prendre la forme d’un impôt, d’une taxe, du pillage des banques. A Mossoul, quand Daech est arrivé il y a maintenant deux ans, ils ont récupéré 500 millions de dollars ou équivalent. Il y a le commerce du pétrole, le commerce d’œuvres d’art, ils vendent du coton et du blé à la frontière syrienne. Puis il y a ce qui relève bien entendu du banditisme et du racket de tout poil. L’ensemble fait environ 1,5 milliard de dollars par an. C’est le chiffre qui circulait pour 2015, c’est sans doute en baisse pour 2016 mais dans des proportions que nous ne connaissons pas de manière précise au moment où je vous parle.

Propos recueillis par Jordi Vives, Les Observateurs

Rompre le dialogue avec les musulmans ?

   
Michel Garroté - Devrions-nous rompre le "dialogue inter-religieux" avec les musulmans ? Nous vivons une époque étrange, où l'Eglise catholique, notamment en France, persiste à vouloir "dialoguer" avec l'islam. Alors que des musulmans massacrent des civils, en particulier en Allemagne, en France, en Syrie, au Liban et en Irak. Mais le clergé catholique, à la fois mièvre et soumis, veut continuer de "dialoguer", au point d'inventer ainsi un "catholicisme islamo-compatible", un "cathislam".
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Je note que la majorité des laïcs catholiques en ont assez du "dialogue inter-religieux" avec les musulmans. Je note également que la majorité des laïcs catholiques veulent que nous défendions, par les armes, les chrétiens persécutés, déportés et assassinés en terre d'islam. Le clergé, lui, préfère pratiquer la "non-assistance à personne en danger", ce qui n'est pas chrétien et ce qui n'est non plus autorisé par par les lois de l'Etat.
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Le clergé n'applique donc ni les lois de l'Eglise, ni celles de l'Etat. Faut-il excommunier ce clergé, et, aussi, le traduire en justice ? Ou faut-il lui donner la fessée - à cul nu - sur la place publique, oui, oui, devant tout le monde ?
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A ce propos, Bernard Antony écrit (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Deux islamo-jihâdistes viennent donc d’égorger un prêtre et un fidèle dans l’église de Saint Etienne de Rouvray. Egorgements comme il y en a eu tant à notre époque, en Algérie, en Turquie, en Egypte, au Pakistan, au Nigéria, aux Philippines, en Indonésie, en Irak, en Syrie et autres pays de l’oumma islamique.
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Bernard Antony : Comme il y en a eu par millions au long des immenses pulsions massacreuses ou génocidaires du fanatisme islamique, dans les hécatombes de Tamerlan en Inde, les invasions arabes de l’Afrique du Nord, les massacres de 1860 au Liban, le génocide il y a un siècle des Arméniens, des Assyro-chaldéens et autres chrétiens d’Orient.
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Bernard Antony : François Hollande a réagi comme toujours dans la perfection mécanique de sa médiocrité, qualifiant bien sûr l’attentat de « lâche ». Plus consternantes ont été les premières réactions de certains journalistes et de responsables catholiques. Les premiers ont attendu que François Hollande confirme qu’il s’agissait d’un attentat terroriste ; sans doute pensaient-ils pouvoir prudemment invoquer l’action d’un « déséquilibré ».
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Bernard Antony : Quant aux responsables religieux, en particulier Monseigneur Dubost et le Vicaire général de Rouen, Philippe Maheut, ils ont insisté, sans peser la portée de leurs propos, sur la nécessité du renforcement du « dialogue inter-religieux », aveu implicite, sans doute bien malgré eux, qu’ils attribuent la cause de pareils crimes à l’appartenance religieuse. Le vicaire général Maheut s’est demandé « comment on peut en arriver là ». Sa connaissance de l’histoire du terrorisme semble bien courte. Il a invoqué aussitôt, lui aussi, la ritournelle de la « situation d’exclusion ».
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Bernard Antony : Comme s’ils étaient tout de même un peu excusables, ces égorgeurs de catholiques. Il a livré sa conclusion : « il faut continuer à aller à la rencontre », sans bien toutefois préciser de qui : des imams ? des terroristes ? Une fois encore, pas l’ombre d’une réflexion pour en finir avec le déni de la réalité de l’islam et pour prendre enfin en considération la nature des textes, Coran et Hadiths, vendus dans toutes les librairies islamiques et les mosquées. Le Maréchal Sissi a demandé que l’on en termine avec la sacralisation de ces textes, pleins de violences, de châtiments barbares et d’égorgements pratiqués par le prophète lui-même.
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Bernard Antony : Dialogue ? Rencontre ? Pourquoi pas ? Pour obtenir enfin que le Coran et les Hadiths soient édités, assortis d’avertissements mettant en garde contre leur perniciosité. Tant que l’on ne remettra pas en cause ces textes-modèles et tant que les centaines de milliers d’imams dans le monde ne le feront pas, le terrorisme des Hashishins de notre temps n’est pas près de prendre fin, conclut Bernard Antony (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.lagrif.fr/communiques/racisme-antichretien/570-allahou-akbar-ca-suffit-il-faut-traiter-le-coran-et-les-hadiths-comme-mein-kampf
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L’exode des chrétiens d’Orient se poursuit inexorablement

Les minorités religieuses d’Irak — chrétiennes ou yazidies – qui souhaitent venir en France ne le peuvent plus, faute de visas, qu'elles n'obtiennent désormais qu'au compte gouttes. Les évêques de France ont récemment lancé un appel pour manifester leur vive inquiétude, je cite : « Face aux lenteurs et aux difficultés d'obtention de visas pour la France ».

Cette situation est pourtant contraire aux engagements affichés par le gouvernement en 2014

Le gouvernement français a en effet restreint le nombre de visas accordés aux minorités religieuses irakiennes, de 300 à 84. Soit une chute de 72 %, alors que la demande, côté irakien, continue de croître.

Situation confirmée par Patrick Karam, fondateur de la Coordination chrétiens d'Orient en danger (Chredo). Il estime que, je cite : « Le gouvernement socialiste veille à ne pas se laisser déborder par son aile gauche, qui récuse toute priorité à leur donner et que la seule mention de chrétiens révulse ». Et de dénoncer le risque que ces critères dissuasifs poussent désormais les candidats à l'exil dans les bras des filières clandestines et mafieuses.

Quelles sont ces conditions draconiennes pour l’obtention de visas ?

Les demandeurs issus des minorités religieuses doivent commencer par un « visa pour asile », pour ensuite obtenir un statut de réfugié une fois en France. Mais cette procédure pose trois conditions draconiennes : que la famille en question soit en situation de vulnérabilité, qu'elle prouve un lien avec la France, et qu'elle prouve disposer d'un logement à son arrivée.

Autant de conditions qui ne semblent pas exigées pour les milliers de demandeurs d'asile venus illégalement en France !

Ce problème de l’accueil des chrétiens d’Orient révèle aussi le drame de leur exode

Du côté des pays concernés, en Syrie et en Irak, on déplore l’hémorragie migratoire des chrétiens. Interrogé par Le Figaro, le patriarche Grégoire III, enjoint les pays occidentaux à, je cite : « Aider les gens à rester en Syrie ». « Notre plus gros problème, c’est l’émigration. Aidez-nous à rester (…) On ne veut pas vivre dans un ghetto, ni fonder un état chrétien », a mis en garde le prélat.

Source

Stopper le génocide des Chrétiens d’Orient

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Un jour, l'histoire jugera très sévèrement tous les prêtres, évêques et cardinaux pour leur silence sur le génocide à petit feu des Chrétiens d'Orient. Certes, il arrive que le Pape François fasse l'une ou l'autre allusion à cette tragédie. Mais le discours de l'Eglise catholique sur l'islam reste un vrai désastre.
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Après des décennies de dialogue interreligieux complètement stérile avec les musulmans, le clergé catholique aurait tout de même pu signaler aux disciples de Mahomet que trop c'est trop. Comment pouvons-nous tolérer la construction de mosquées chez nous, alors qu'en terre d'islam, les chrétiens n'ont quasiment pas accès à leurs églises ?
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Pire, le Chrétiens d'Orient se font massacrer tandis que nous accueillons des centaines de milliers - bientôt des millions - de musulmans en Europe. Des historiens tels Bat Ye'or et Alexande Del Valle disent et écrivent cela, documents et preuves à l'appui, depuis de très nombreuses années. Mais le clergé catholique, à quelques rares exceptions près, continue de radoter que l'islam serait, paraît-il, "une religion de paix".
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A ce propos, la philosophe catholique allemande Sophia Kuby écrit notamment (extraits adaptés ; voir liens vers sources en bas de page) : Le prétendu État Islamique tue, viole, torture, et réduit en esclavage toujours plus de monde en Syrie et en Irak et la communauté internationale voit cela et continue à rester passive. Nous vivons aujourd’hui un exode historique de toutes les minorités du Proche Orient et pourtant l’action tarde à prendre corps : « Réveillez vous ! », s’est exclamé le père Bazi d’Erbil, en Irak, la semaine dernière quand il était devant le Parlement européen. Il faut reconnaitre que là-bas et ailleurs des actes commencent à émerger : le 27 janvier les 47 États membres du Conseil de l’Europe ont reconnu que les monstruosités commises par l'Etat Islamique (EI) constituaient un génocide.
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Sophia Kuby : Peu de temps après, une résolution a été prise au parlement européen et qui dit les choses de manière suffisamment claire : les chrétiens, les yézidis et les autres minorités ethniques et religieuses sont persécutés de manière systématique. Ce qui se traduit par un nom que l’immense majorité des parlementaires a reconnu : c’est un génocide, c’est-à-dire l’extermination d’un peuple, qui a lieu en Orient. « Génocide » : il s’agit du concept le plus puissant qu’offre le droit international pour évoquer ce genre de meurtres de masses systématisés. On ne parlait jusqu’alors que de crimes contre l’humanité et d’épuration ethnique : des concepts proches mais pas aussi vastes et englobants que le terme génocide, qui inclut toutes ces dimensions dans l’horreur.
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Sophia Kuby : Que ce soit au Rwanda ou au Kosovo, c’est le fait de nommer le génocide en tant que tel qui avait permis à la communauté internationale de s’entendre pour agir : « les mots comptes ! », s’est exclamé le député suédois à l’origine de la résolution, Lars Adaktusson, devant l’assemblée plénière. Ce sujet est maintenant abordé de manière brûlante dans la chambre des Lords en Grande Bretagne. De nombreux Lords ont écrit un appel enflammé à leur premier ministre, pour faire en sorte qu’il agisse au niveau de l’ONU pour mettre un terme à ce massacre abominable.
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Sophia Kuby : Le congrès américain a lui aussi adopté une résolution de la sorte et fin décembre Hilary Clinton évoquait le génocide chrétien qui a lieu en Syrie et en Irak. Un consensus international semble enfin intervenir, lentement et bien tard, mais absolument nécessaire. Le patriarche catholique chaldéen de Babylone, Louis Sako, appelait début février le président du parlement européen Martin Schulz dans une lettre ouverte à faire « tout ce qu’[il peut] pour arrêter ce génocide avant qu’il soit achevé », conclut Sophia Kuby (fin des extraits adaptés ; voir liens vers sources en bas de page) .
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Michel Garroté
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http://www.katholisch.de/aktuelles/standpunkt/den-genozid-stoppen
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http://fr.aleteia.org/2016/02/28/il-faut-mettre-un-terme-au-genocide-des-chretiens-en-orient-lappel-dune-philosophe-allemande/
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L’Appel désespéré d’un évêque en Syrie

Syrie-Mgr-Jeanbart

   
Lettre de Mgr Jeanbart, archevêque d’Alep en Syrie : Il n’avait que treize ans, notre pauvre Fouad Banna, cet enfant que nous avons enseveli cette après-midi, sa jeune sœur Rosy, les proches de la famille et moi-même. Ses deux parents, tous deux gravement blessés, n’étaient pas présents à ses tristes funérailles, ils sont eux-mêmes entre la vie et la mort, souffrants aux soins intensifs. Ils étaient tous trois dans leur appartement avant-hier soir quand leur maison s’était effondrée détruite par l’un des nombreux projectiles lancés du côté des rebelles sur nos quartiers chrétiens de la ville d’Alep. De la famille Banna, Il n’y avait aux condoléances que la pauvre Rosy, une jeune étudiante de 17 ans. Quand je lui ai demandé si de quelque façon je pouvais l’aider, elle me donne pour toute réponse : « Père, je vous en prie, demandez au Seigneur de guérir mes deux parents ».
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Rosy est restée terriblement seule. Elle, aussi bien que de nombreux autres chrétiens sont en deuil à l’heure où j’écris. Ils sont atterrés suite à cette énième tragédie que subissent nos innocentes familles dans cette ville meurtrie par les bombardements continus et sauvages des Djihadistes qui, après avoir détruit tout ce que nous avions, terrorisent quotidiennement la population et font tout pour empêcher nos citoyens, pacifiques et innocents, de vivre chez eux, allant parfois jusqu’à chercher à les éliminer s’ils restaient dans le pays. Ils étaient cinq du quartier chrétiens qui, avec Fouad avaient été massacrés par les bombardements ce jour-là. Que de souffrances et de malheurs nous font subir, depuis plus de 4 ans, ces assaillants sauvages et sans pitié ! Ils veulent dominer le monde et prétendent obéir à Dieu en cherchant à imposer, par la force et la violence, à tous les humains de la terre leur mode de vie vétuste et leur lois archaïques. Vous êtes encore là, me demandent des amis, qu’est-ce que vous attendez pour partir ?
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Notre résistance nous chrétiens, malgré tout ce qui nous arrive, trouve sa raison profonde dans l’histoire de notre Eglise qui est celle des premiers chrétiens. Nous sommes là, en Syrie, depuis le retour de nos frères de la première heure de Jérusalem, ils y avaient été Baptisés par les Apôtres eux-mêmes, comme nous le rapporte le livre des Actes des Apôtres. Nous étions de ces Juifs de la diaspora qui faisaient leur pèlerinage traditionnel à Jérusalem, pour la fête de la Pentecôte chaque année. Paul avait été baptisé, confirmé, ordonné prêtre et envoyé porter la Bonne Nouvelle au monde par nos aïeux de Damas. Ces chrétiens qui souffrent aujourd’hui, sont les descendants des croyants restés fidèles au Christ deux mille ans durant et qui avaient su payer de leur vie leur appartenance indéfectible à l’Eglise du Verbe Incarné qui a toujours été l’Alpha et l’Omega de leur existence.
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Notre résistance vient aussi du fait de notre appartenance à cette nation qu’est la Syrie, Patrie que nous chérissons pour y avoir demeuré depuis des siècles, pour tout ce qu’elle nous a donné dans le passé et pour tout ce qu’elle pourra nous offrir à l’avenir. Nous y avions vécus des décades durant, respectés heureux et tranquilles et nous espérons pouvoir y trouver, après cette guerre injuste et ignoble, qu’on nous inflige pour je ne sais quelle raison, un nouvel essor économique et une société civile encore plus ouverte à la liberté individuelle et à la diversité de ses composantes sociales. Notre résistance fait partie de notre lutte en vue d’atteindre un lendemain meilleur, un lendemain où tout homme trouvera son plein droit à choisir sa propre croyance et à vivre sans entraves suivant la religion à laquelle, en toute conscience, il se sent porté à adhérer.
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Nous Chrétiens en Syrie nous avons, aujourd’hui plus que jamais, besoin de nos frères en Occident. Nous avons besoin de leurs prières et de leur soutien. Nous avons besoin de leur appuie ferme et décidé auprès de leurs élus et de leurs gouvernants. Il faut que ces messieurs considèrent notre terrible souffrance et qu’ils changent d’attitude à notre égard. Nous souhaitons qu’ils comprennent une fois pour toute que nous tenons à rester chez nous. Cela est un besoin vital pour nous et représente un droit humain évident et inaliénable, nous y tenons autant qu’à notre vie elle-même.
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Extraits mis en page par Michel Garroté, 19.2.2016
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http://www.aed-france.org/syrie-il-avait-tout-juste-treize-ans/
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Noël – Entre sapins et kalachnikovs

Syrie-Chrétiens-3

   
Depuis mars 2014, la résistance chrétienne armée en Syrie et en Irak ne cesse de s'intensifier. En ce temps de Noël 2015, des Chrétiens d'Orient et d'Ocident vont sans doute verser leur sang et mourir en résistant aux djihadistes génocidaires, ils vont sans doute mourir en évitant que l'EI n'extermine des femmes et des enfants du seul fait qu'ils sont Chrétiens d'Orient en terre dite d'islam. Pendant ce temps, en France, de nombreuses mairies interdisent les crèches de la Nativité et même les sapins de Noël dans les lieux publics au nom de la "laïcité". Pendant ce temps, les "migrants" arrivés chez nous, ne veulent pas qu'il y ait des signes chrétiens dans les lieux d'hébergement, en Allemagne et ailleurs en Europe.
 
En septembre 2014, je signalais que, menacés d’extermination par l’avancée de l’Etat islamique (EI), des chrétiens d’Irak, commençaient à former leurs propres groupes de résistance armés, estimant que parfois, même les forces kurdes et irakiennes, ne suffisaisent pas à les protéger, face aux djihadistes qui avaient pris plusieurs villes et villages chrétiens, tel Sharafya, dans le nord de la plaine de Ninive, au nord. Les djihadistes qui avaient pris ce village en avaient été délogés mi-août 2014, mais un mois plus tard, ses rues étaient toujours vides.
 
Les combattants de l’EI n'étaient qu’à quelques kilomètres, dans le village de Tel Kef, et seuls quelques hommes en uniformes arpentaient  le secteur. A quelques kilomètres du village irakien de Sharafya se trouve la ville chrétienne d’Al-Qosh, posée à flanc de montagne, à l’ombre du monastère Rabban Hermizd. Aucun membre de l’EI n’avait posé un pied à Al-Qosh, mais la population avait fui début août 2014, quand les djihadistes s'étaient emparés de plusieurs villages en contrebas.
 
Au premier abord, les groupes armés chrétiens irakiens ressemblent aux peshmergas, les forces kurdes : uniforme kaki et kalachnikov en bandoulière. Mais brodé sur la manche ou porté fièrement sur la poitrine, un écusson les distingue : le drapeau chrétien assyrien, barré de deux fusils. Ces hommes appartiennent à une toute nouvelle brigade de protection des Assyriens, un peuple chrétien installé depuis deux mille ans dans la plaine de Ninive. Formée le 11 août 2014, la brigade a été baptisée Dwekh Nawsha dans la langue araméenne locale. Elle compte une centaine d’hommes, selon le lieutenant-colonel Odicho. Et 2’000 hommes se sont déjà portés volontaires pour organiser la résistance armée face aux mercenaires l’EI.
 
Afin de renforcer les rangs, une délégation de chrétiens assyriens irakiens s’est rendue au Liban pour rencontrer des membres du parti chrétien des Forces libanaises (FL), issu du principal groupe de résistance chrétienne aux Syriens durant la guerre au Liban de 1975 à 1990. La création de Dwekh Nawsha en Irak rappelle l’engagement des Assyriens en Syrie voisine, où ils ont formé le Conseil militaire syriaque, qui se bat activement aux côtés du parti YPG des Kurdes syriens.
 
Aujourd’hui, à Al-Qosh, au milieu des rues désertes, impossible de rater le bâtiment du Mouvement démocratique assyrien. Son violet – la couleur du parti – tranche avec la couche de sable qui recouvre une grande partie de la région. A l’intérieur d’un bâtiment, des hommes en uniformes, armes au pied, sont assis autour de thés fumants. Ils sont tous chrétiens, civils dans leur immense majorité, et ont décidé de rester pour défendre Al-Qosh. Une centaine de chrétiens en tout patrouillent de jour, et restent en alerte la nuit. Des peshmergas sont revenus, et gardent désormais l’entrée du village. « Peut-être qu’ils vont fuir à nouveau, alors on reste », dit Athra Kado, membre d’un groupe de résistance chrétien irakien.
 
A ce même propos, on peut lire, en décembre de cette année 2015, dans Christianophobie Hebdo (extraits adaptés) : En mai, une force de sécurité nommée Forces de Protection Gozarto (GPF) a été fondée en Syrie. Il est à signaler que les GPF arborent le même logo que les Unités de Protection de la plaine de Ninive (NPU), force de sécurité assyrienne du nord de l’Irak, bien que ces deux entités n’aient pas le même patronage politique.
 
Les GPF et la Sootoro, son unité de sécurité locale, ont immédiatement pris part à la défense d’Hassaké en mai et juin. Malgré les disparités d’état général entre l’Irak et la Syrie, on trouve des parallèles entre les NPU et les GPF. Ces deux forces cherchent à agir indépendamment du contrôle des nationalistes kurdes, et tentent d’obtenir reconnaissance et soutien des gouvernements centraux.
 
En novembre, les GPF ont été aéroportées par des avions russes pour participer à la défense de Sadad, ville syriaque orthodoxe au nord-est de Damas, qui avait été investie par le Front al-Nosra en octobre 2013. Le déploiement des GPF pour aider l’Armée Arabe Syrienne (AAS) indique la possibilité d’un plus large engagement avec le régime et traduit le problème en personnels de l’AAS. Les GPF ont reçu un accueil chaleureux lorsqu’ils sont rentrés de Sadad à Kameshli. Les forces locales de sécurité des Gardiens de Khabour et des Gardiens de Tel-Tamar viennent récemment d’annoncer leur fusion, conclut Christianophobie Hebdo.
 
En mars 2014 je signalais par ailleurs que des Occidentaux rejoignaient diverses milices chrétiennes pour combattre l’État islamique en Irak et en Syrie. Je signalais notamment que l’organisation armée « Dwekh Nawsha », expression araméenne qui signifie « futurs martyrs », compte dans ses rangs plusieurs combattants occidentaux, comme Tim Locks, 38 ans, cet Anglais qui a tout plaqué pour se battre contre l'EI. Sur le terrain, Dwekh Nawsha appuie l’armée kurde et défend les villages chrétiens menacés par l’État islamique. Sur les réseaux sociaux, le groupe attire des recrues venues du monde entier. Parmi eux, plusieurs Français se renseignent : «Comment fait-on pour rejoindre votre groupe ? », demande l’un d’eux. « Y a-t-il beaucoup de Français ? », interroge un autre. « Sur le départ oui ! Là-bas très peu pour l’instant mais beaucoup plus pour les mois à venir ! », répondait en mars 2014 le responsable de la page Facebook de Dwekh Nawsha.
 
Un autre Français, Christophe Cattier, a souhaité s’engager, en mars 2014, après avoir regardé plusieurs reportages sur ces volontaires qui partent combattre l'EI. « Je sais que je vais devoir payer l’armement et mon équipement, par contre, le logement et la nourriture sont pris en charge par l’organisation », expliquait le quadragénaire. Pour financer son engagement, il a compté sur ses petites économies. Combien de temps souhaite-t-il partir ? « Ça peut être 6 mois, un an, trois ans. Tant qu’il y aura de la résistance, je serai là », assurait-il. « Je le fais pour tous les chrétiens. Ma priorité est de faire cesser le massacre et je suis prêt à sacrifier ma vie pour ça », insistai-t-il.
    
Michel Garroté, 23 12.2015
   

Gabriel de Montmollin : “Chrétiens d’Orient…..délicat de parler de génocide”…

Haute Définition (RTS, le 12h30) recevait aujourd'hui Gabriel de Montmollin, directeur des éditions protestantes Labor et Fides .

NDDB : Comment peut-on être à ce point politiquement correct ? J'en suis restée bouche-bée. Ecoutez, ça en vaut vraiment la peine :

Les chrétiens d’Orient priés de mourir discrètement

Quel est le point commun entre l’adultère, les yaourts, la recherche contre la lèpre et les voyages low-cost ? Réponse : la publicité. Les Parisiens ont l’habitude : en prenant le métro pour aller au bureau, on peut aussi bien tomber sur un appel à envoyer son fric en Afrique, via Western Union, que sur un encouragement à sauver les toutous abandonnés, en donnant à la fondation Bardot. Et jusqu’ici, qu’il s’agisse du Secours islamique ou catholique, la RATP avait une interprétation scrupuleuse du principe de neutralité du service public, et donc de l’exigence républicaine de laïcité. Tant mieux. Après tout, l’argent n’a pas d’odeur et le pass Navigo est déjà bien assez cher comme ça.

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La RATP complice du génocide des chrétiens d’Orient

Nouvelle polémique - tout à fait justifiée - à propos de l'affichage dans le métro parisien. La RATP ne veut pas entendre parler des chrétiens d'Orient, pourtant au cœur d'une actualité tragique. Depuis quelques jours, les affiches annonçant le concert du groupe Les prêtres à l'Olympia, le 14 juin prochain, tapissent le métro parisien. Elles devaient porter la mention « Pour les chrétiens d'Orient », mais la compagnie de transport en a demandé le retrait.

les-prêtres

Pour Mgr Jean-Michel Di Falco Léandri, évêque de Gap et d'Embrun et créateur du groupe en question, cette décision « incompréhensible » et constitue une nouvelle preuve d'une très mauvaise compréhension de la laïcité par certaines personnes en France.

L'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité Française et chrétienne (AGRIF) se dit « choqué par le comportement de la régie publicitaire de la RATP », et « demande instamment à cette dernière de s’expliquer sur les raisons "déontologiques" de son refus, et lui réitère son appel à une juste mesure dans ses acceptations ou refus d’affiches dans les encarts publicitaires qu’elle gère avec de plus en plus d’opacité », en soulignant les différences de traitement avec l'ignoble Gleeden (incitation à l'adultère) et surtout avec les affiches qui exposent dans l'espace publique des aspects de la communauté musulmane. 

Car le problème est bien là. Non pas seulement que le groupe RATP se rende complice, pour certains, du Génocide des chrétiens d'Orient, ou qu'il fasse un excès de zèle laïciste, mais surtout qu'il pratique une laïcité à deux vitesses : tout est bon pour les musulmans, rien pour les chrétiens. Ne parlons même pas des chrétiens massacrés par les islamistes en Orient. 

Quelques exemples ci-desssous de ce qu'on trouve régulièrement dans les lieux publics de transport en France (gare, métro, bus, etc.) :

Un bon ramadan dans le métro parisien, sous le nez des laïcistes de Mediatransport.  Source : Observatoire de la Christianophobie

Un bon ramadan dans le métro parisien, sous le nez des laïcistes de Mediatransport.
Source : Observatoire de la Christianophobie

Avec le foulard islamique mais "laïc"

Avec le foulard islamique mais "laïc"

Venu un jour après la polémique, la réponse de Métrobus, qui gère les espaces publicitaires de la RATP, est sidérante. Leur motif n'est motivé par rien de moins que le fait « que la RATP et sa régie publicitaire ne peuvent prendre partie dans un conflit de quelque nature qu'il soit ».

En plus de pratiquer une laïcité à deux vitesses, la RATP est-elle la complice objective du génocide des chrétiens d'Orient ? 

Vivien Hoch, 1er avril 2015

Chrétiens d’Orient : “Leur disparition serait une catastrophe pour nous”

Philosophe et théologien, Jean-François Colosimo analyse dans un livre la lente disparition des Chrétiens d'Orient.

Pourquoi les Chrétiens d'Orient sont-ils de trop ?

Ils sont en trop de l'autre côté de la Méditerranée car ils sont pris dans la convulsion d'un fondamentalisme islamiste qui cherche à les exclure. Mais ils sont en trop aussi pour nous, dans une Europe sécularisée, pressée d'oublier ses racines chrétiennes.

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