Emmanuel Leroy, analyste politique, fait de fréquents séjours à Moscou et dans le Donbass, il nous livre un état des rapports de force et la compréhension de ce qui se passe sur la ligne de front. Nous sommes en présence à la fois d’une guerre traditionnelle de position avec ses tranchées et les tirs d’artillerie et d'une guerre post-moderne avec les drones notamment. Dans cette guerre, les erreurs stratégiques ne se comptent plus, celle de Moscou et sa colonne de blindés attaquant par le Nord pour faire pression sur Kiev, fut un échec. De même, Kiev est désormais en position délicate avec des chars livrés parcimonieusement par ses alliés et des munitions qui font défaut, sans compter le nombre des hommes dont l’abondance se fait rare. En témoigne la reprise en cours de Bakhmut par les Russes et Wagner et l’impossibilité pour l’armée ukrainienne de traverser le Dniepr après la reprise de Kherson. En attendant, une reprise de la guerre de mouvement, l’Amérique pousse ses intérêts économiques au prix de la vassalisation de l’Europe et d’une hostilité profonde à la Russie, véritable cible de l’Etat profond, et de l’autre, la Chine intervient désormais en faveur de la Russie en vue d’une hypothétique médiation mais aussi pour s’assurer de la fourniture continue de matières premières. Mais en définitive, il s’agit bien d’une guerre anti-occidentale, tant sur le plan géopolitique que celui des supposées valeurs de ce même Occident dans lesquelles de moins en moins de pays se reconnaissent désormais.
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https://youtu.be/_zPW1OP8neYÉdition Spéciale |Guerre en Ukraine: la mise à nu du mythe occidental