De la démocratie à l’oligarchie, les trois pouvoirs non plus par et pour mais contre le peuple

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national

De la démocratie à l'oligarchie, les trois pouvoirs non plus par et pour mais contre le peuple

Vendredi 16 décembre 2016 marquera la fin de la démocratie directe telle que l'ont conçue nos devanciers. Refusant d'appliquer l'article constitutionnel relatif au contrôle migratoire soutenu par le peuple et les cantons le 09 février 2014, gouvernement et parlement vont s'asseoir sur un texte précis pour le vider de sa substance, reprochant à l'UDC d'avoir lancé une vaine initiative. Pour la première fois de notre histoire, les pouvoirs législatif et exécutif refusent d'appliquer la Constitution qu'ils ont pourtant juré, à tout le moins promis de respecter. Dorénavant, le peuple n'est plus l'organe suprême de notre système politique, remplacé par ces élus au cerveau favorisé et donc aptes à réécrire la volonté populaire à leur goût.

Le troisième pouvoir, judiciaire celui-là, n'est pas en reste. Lorsque les deux premiers ne sont pas parvenus à dénaturer les choix du peuple, on peut toujours faire confiance au Tribunal fédéral pour accomplir la sale besogne. Les membres de l'auguste aéropage avaient déjà invalidé une condamnation à l'internement à vie d'un des plus dangereux violeurs du pays au motif qu'il droguait ses victimes avant d'abuser d'elles, ce qui rendait bien évidemment le crime moins grave et donc non sujet à la mesure retenue. Face à cette ahurissante jurisprudence, Céline Amaudruz a lancé une initiative parlementaire à l'effet de corriger ce que ces juristes chicaniers considèrent comme une lacune. Je dois bien reconnaitre que personne n'avait considéré comme moins grave un viol commis sur une personne sous l'effet de stupéfiant. Seuls les juges fédéraux y ont pensé, sans doute est-ce pour cela qu'ils siègent tout là-haut dans les nuages.

De leur lointain Olympe, ces magistrats viennent de rendre une nouvelle décision dans le cadre d'une condamnation concernant un pédophile ayant purgé 3 ans et 3 mois de prison présentant encore un risque de récidive. L'homme, après avoir été détenu dans un pénitencier, avait bénéficié d'un placement dans un établissement ouvert. Profitant de la bienveillance judiciaire, le personnage en avait profité pour charger des photos d'adolescents à connotation sexuelle sur son smartphone, appareil dont la détention lui était pourtant interdite. Suite à la découverte de ces clichés, l'individu avait été reconduit derrière les barreaux. Face au risque de récidive manifeste, l'autorité zurichoise d'exécution des peines avait choisi de soumettre le personnage à une mesure thérapeutique institutionnelle, décision que le Tribunal cantonal avait confirmée.

Peu satisfait de voir des murs le séparer de ses futures victimes, le pédophile a fait recours au Tribunal fédéral qui lui a donné raison. L'ultime instance a choisi d'édulcorer sa propre jurisprudence qui excluait le prononcé d'une seconde mesure ambulatoire après l'échec de la première. Dans le cas présent, les conditions permettant une mesure thérapeutique en milieu fermé au terme de l'exécution de la peine ne sont pas réunies. A décharge des magistrats, ces derniers ont été éclairés par un expert psychiatre qui considère qu'il n'est pas possible d'affirmer qu'un traitement en institution présenterait des avantages par rapport à un traitement ambulatoire.

Et si ce n'est pas l'avantage du criminel qui avait prévalu mais celui de la société à réduire le risque de récidive d'un délinquant déjà retombé dans ces graves travers ?

Hélas, malgré une claire volonté populaire, nos trois pouvoirs s'arrogent désormais le droit d'élaborer, de dire et d'appliquer le droit comme bon leur semble. Cette triste spirale risque de perdurer encore longtemps si le peuple continue de faire confiance à des parlementaires qui le trahissent et qui élisent des juges fédéraux pour qui le peuple n'est qu'une meute hurlante dont il convient d'écarter les bas instincts.

Désormais seule formation attentive aux décisions populaires, l'UDC continuera à s'engager pour le respect de la démocratie directe dont la classe politique est désormais fatiguée puisqu'elle lui donne régulièrement tort.

La Côte-aux-Fées, le 14 décembre 2016                                                            Yvan Perrin, pdt UDC-NE

6 commentaires

  1. Posté par farjon thierry le

    Et oui! En ayant marre d’être trahi et piétiné par cette oligarchie de M…, je me suis encarté a l’UDC… Allé un de plus! BASTA l’UE et son maudit traité de Schengen! Sortons en, et réglons le problème de pauvreté des Suisse une bonne fois pour toute! Avant de penser a qui que ce soit d’autre! et expulsons les criminels récidivistes (même suisses) qu’ils fassent leur peines le plus loin possible, quitte a les envoyer en Antarctique!

  2. Posté par JeanDa le

    Messieurs Maurer et Parmelin, je pense que vous avez maintenant le DEVOIR de démissionner avec effet immédiat de ce club de conspirationnistes qu’on appelle conseil fédéral !
    Vos collègues trahissent le peuple suisse et si vous ne démissionnez pas, vous trahissez (en plus) vos électeurs !

  3. Posté par Michel Mottet le

    Espérons que Yvan Perrin consacre un article spécial sur la consternante décision du Tribunal fédéral confirmant l’invalidation de l’initiative UDC contre la création du Centre islam et société.

  4. Posté par Nicolas le

    Bien dit bigjames.

  5. Posté par GéraldS le

    Avec le socialiste Ulrich Meyer élu président du tribunal fédéral pour 2017 c’en est vraiment fini avec la vraie justice dans ce pays.

  6. Posté par bigjames le

    Je soutiens l’UDC, encore et depuis longtemps.
    Mais j’estime maintenant, que nos deux conseillers fédéraux UDC, doivent sortir du rang.
    Sous peine de décevoir une partie de son électorat.
    Dans une tournante ou un viol collectif, certains des protagonistes ne peuvent s’affranchir de leur responsabilité, en invoquant vouloir respecter la collégialité.
    Nos autorités ont violés la constitution, à la barbe du souverain. C’est inacceptable.
    Que fait la justice ? Qui est censé défendre le peuple ?
    Nos élus UDC ne peuvent accepter et cautionner cet état de fait.
    Ils doivent le faire savoir par une action percutante.

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