Quand une candidate socialiste s’octroie deux millions et demi de subventions publiques

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national
Quand une candidate socialiste s'octroie deux millions et demi de subventions publiques
La gauche a toujours aimé gaspiller l’argent du contribuable. C’est devenu une question politique. Il faut gaver la clientèle qui, reconnaissante, fait le lit des partis qui la nourrissent. Le monde de la culture est emblématique de cette dérive. Si vous n’avez aucun talent mais estimez tout de même vos œuvres nécessaires à la compréhension du monde, il vous suffit de prendre la carte du Parti socialiste. Vous deviendrez instantanément un artiste engagé, promoteur de valeurs solidaires et à ce titre, bénéficiaire de subventions publiques.
Pour la gauche, l’argent compense le talent et s’il n’y a aucun public, c’est bien la marque que l’œuvre dérange et doit être soutenue. Aucune exigence de qualité, bien au contraire. Plus l’audience est confidentielle, plus le message est fort même si personne ne l’entend. Profond mépris en revanche pour la culture populaire. Elle s’adresse au troupeau, aux masses laborieuses, ne vise qu’à enrichir l’artiste dont le très éventuel talent a été dévoyé à des fins bassement mercantiles. Mieux vaut ne pas en parler, il faudrait se poser la question de savoir pourquoi certains acteurs culturels vivent de leur art sans vampiriser les finances publiques. La talent peut-être mais ne serait-ce pas simplement la capacité de donner du pain aux cochons ?
En ville de Genève, une candidate socialiste à l’exécutif illustre à merveille cette onéreuse tendance. Joëlle Bertossa est productrice de cinéma. Durant ces cinq dernières années, elle était aussi vice-président de Cinéforom, organe chargé de distribuer les subventions publiques aux artistes méritants. Ca tombe bien, la dame est justement une productrice méritante. Joëlle Bertossa a ainsi reçu cinq cent mille francs annuellement de l’organe dont Joëlle Bertossa est vice-présidente. L’argent circule en circuit court, l’écologie financière vue par la gauche. Certes, cela fait tout de même deux millions et demi mais quand on aime, on ne compte pas. Bien évidemment, aucun dessein de lucre, juste la reconnaissance de la profession envers une femme essentielle à la production cinématographique suisse.
Joëlle Bertossa n’est pas la première à taper dans les finances publiques, c’est assez répandu, presque une condition quand on est de gauche. Ce qui choque, c’est le silence de ce petit monde face à un mélange des genres pour le moins choquant. Plus encore, les bailleurs de fonds n’ont eu aucune curiosité quant à l’usage des deniers publics. Il est vrai que les élus aux manettes en matière de culture sont pour la plupart eux aussi de gauche. Ils ne vont pas chagriner une camarade si active. Joëlle Bertossa ne trouve rien à redire à son comportement prédateur. Elle a fait tout juste. Imaginer qu’il puisse y avoir un lien entre sa vice-présidence de Cinéforom et le montant des subventions qu'elle a encaissées relève de la méchanceté la plus crasse. Aucune remise en question à attendre, bien au contraire. Les acteurs culturels genevois se réjouissent déjà d’avoir une femme aussi bienveillante à la tête de la culture municipale. Le flot d’argent public n’est pas près de tarir.
Yvan Perrin, 19.03.2025

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