Le péril vert, de Pascal Perri

Francis Richard
Resp. Ressources humaines
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Dans Le péril vert, Pascal Perri pose la question: Le monde a besoin d'écologie. Mais a-t-il besoin des écologistes? L'auteur y répond par la négative, tout en assortissant sa réponse de quelques nuances.

Même s'il fait des comparaisons avec d'autres Verts que français, c'est bien à eux que l'auteur s'intéresse. En préambule, il dépeint le cauchemar que serait la vie des Français s'ils détenaient le pouvoir.

Le reproche que l'on pourrait faire à l'auteur, c'est de tenir pour acquis qu'il y a un dérèglement climatique, que les hommes en seraient responsables avec leurs émissions de CO2 et qu'ils devraient les réduire.

Jusqu'à présent, dans toute la littérature relative au climat, on serait bien en peine de trouver la définition de ce qu'est l'équilibre climatique, puisque le climat a changé moult fois au cours du temps long.

L'autre erreur commise est de confondre corrélation et causalité, ce qui est d'autant plus regrettable que, dans le cas particulier de la teneur en CO2 de l'atmosphère, celle-ci a suivi parfois un réchauffement...

Il y aurait au moins deux familles d'écologistes: les chrétiens de gauche et les extrémistes de gauche, anciens marxistes, trotskistes ou maoïstes. Sinon, ils proviendraient de la mouvance altermondialiste...

Tous sont hostiles au progrès, au capitalisme, aux échanges, à la technique et aux technologies; certains s'allient avec les défenseurs des minorités, raciales, sexuelles, religieuses, philosophiques contre l'ennemi...

Une partie importante d'entre eux prônent la décroissance: quelle qu'elle soit la croissance ne peut être vertueuse, se traduit par le pillage des ressources naturelles et ne résout pas le dérèglement climatique.

Ils ne sauraient voir tout ce que le progrès a déjà permis pour préserver l'environnement, continue et continuera de le faire. Ils ont foi en la nature mais n'ont pas confiance en l'homme, surtout s'il est blanc:

C'est lui qui est à l'origine des malheurs de l'humanité.

[Ils n'imaginent pas qu'il puisse y avoir d'autres richesses que naturelles, alors que ce sont les hommes, qui, par les transformations qu'ils apportent à la nature, créent des richesses jusque-là inexistantes.]

Comme le dit l'auteur: Les vérités de la science, vérités temporaires et réfutables, sont le produit d'études et de débats contradictoires1. Les Verts ont la science militante et ne souffrent pas contradiction:

Le contradictoire est la condition de la controverse. Or, les politiques de veto sur certains auteurs ou certains documents mettent fin au frottement des idées et à l'esprit critique qui doit prévaloir pour servir ce que les Encyclopédistes appelaient l'esprit d'examen.

Pour parvenir à leurs fins, ils suscitent la peur qui aide à prévenir le pire (Hans Jonas): La peur de l'inconnu fait perdre la tête. Elle conduit à imaginer le pire. À force d'avoir l'apocalypse en tête, on y croit.

Les émotions priment sur la raison: ils haïssent le marché, la concurrence, l'initiative et le succès. Ils ne sauraient voir que les profits alimentent la machine à innover et à changer les modèles de production.

La société à laquelle ils aspirent est une société de contrainte et de rationnement. Ils ne voient pas grand, mais petit. La décroissance que d'aucuns préconisent ne peut déboucher que sur une impasse sociale:

[Le monde de la décroissance] n'est techniquement pas impossible, mais il serait éthiquement et socialement cauchemardesque.

La croissance est possible tout en préservant l'environnement, mais elle est impossible sans énergie. À long terme, ce ne sont pas les éoliennes ou le photovoltaïque, énergies intermittentes, qui sont la solution.

Jusqu'à moyen terme le nucléaire est la solution, en attendant que le génie humain en invente d'autres, poussé surtout par la nécessité de vivre sainement et non pas par la volonté de réduire les gaz à effet de serre.

Afin que l'environnement soit préservé, dit Perri, il faut transformer plus par l'incitation que par la contrainte. On peut penser autrement, préférer l'extension des droits de propriété à la gestion de biens communs.

 

Francis Richard

 

1 - C'est ce qui a manqué pendant la gestion de la pandémie en France, que l'auteur se garde de critiquer, comme il ne remet pas en cause les prétendus vaccins...

 

Le péril vert, Pascal Perri, 224 pages, L'Archipel

 

Publication commune lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

2 commentaires

  1. Posté par miranda le

    Il y a quelque chose de malsain s’ajoutant à crise Covid, c’est le silence des verts sur les agissements de la classe mondialiste. Comme si le projet mondialiste les arrangeait, notamment dans le « faire table rase du mode de vie et de consommation qui a été le nôtre ».

    Quand ce monsieur dit : « La croissance est possible tout en préservant l’environnement, mais elle est impossible sans énergie. À long terme, ce ne sont pas les éoliennes ou le photovoltaïque, énergies intermittentes, qui sont la solution, » on sait qu’il n’a pas vraiment tort mais on sait aussi qu’il n’a pas totalement raison.

    Car si on avait éduqué les gens à l’autonomie énergétique, nous serions très avancés. Mais on a préféré en faire des êtres constamment dépendants de cette manne financière que procure la vente de toute énergie.

    Sinon il se serait passé ceci, et tout le monde possédant un terrain et une maison ou même tout locataire d’un immeuble avec toit bétonné, en aurait été capable : https://heol2.org/

    Ce mode de vie et de consommation, s’il semblait « outrancier » ne veut pas dire que le citoyen n’avait pas conscience de devoir opérer un changement. Cela commençait à faire son chemin dans les esprits.

    Mais de là à s’adapter au  » vous n’aurez plus rien et vous serez heureux » de klaus Schwab, il y a des limites à prendre les citoyens pour des pauvres naïfs. Et les verts n’ont jamais, au grand jamais critiqué les vues de Mr Schwab.

    Aux dernières nouvelles « le Schwabisme » proposerait de limiter les gens dans le lavage de leur linge pour préserver la planète. Joue-t-on ici sur les futures pénuries d’eau ? Pénuries imaginaires ou pénuries « bien gérées »?

    On pourrait donc s’attendre à des tas de scénarios climatiques exerçant le même impact déstabilisant que ceux qui furent covidiens. Est-ce que les verts rêvent de ces scénarios pour nous faire régresser à un stade infantile obéïssant à toute injonction, oubliant que nous sommes des adultes ayant des capacités de raisonner et de savoir comment situer les priorités, notamment écologiques?

    Le risque du 21 ème siècle est de voir réapparaître des systèmes totalitaires infantilisants, quelle que soit leur couleur, rouge, verte, ou couleur des ténèbres comme le mondialisme. le 21 ème siècle risque bien de vouloir enterrer l’intelligence, l’intuition, et les capacités d’organisation que possède l’humain.

  2. Posté par Sergio le

    Il y a quelques décennies, cette vague verte, s’appelait le parti communiste. L’homme nouveau était arrivé vers la fin de la Première Guerre mondiale et l’on se souvient des dégâts qu’il a fait subir à l’humanité. On n’invente rien, on prend exactement les mêmes et l’on recommence pour une déconstruction massive qui fera de l’homme nouveau un être tellement neuf que nul ne le reconnaîtra.

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