Une enseignante britannique de philosophie, accusée de «transphobie» car elle estime entre autre que l'identité de genre ne peut pas l'emporter sur le sexe biologique «lorsqu'il s'agit de droit et politique», a démissionné après ce qu'elle estime être une campagne de «harcèlement».
«Kathleen Stock a décidé de quitter l'université», a annoncé l'Université du Sussex (sud de l'Angleterre) dans un communiqué. «Nous le regrettons et nous la remercions pour sa contribution essentielle», a-t-elle ajouté, disant «respecter et comprendre» cette décision.
La démission de Kathleen Stock intervient trois semaines après une manifestation organisée par certains étudiants, au cours de laquelle des affiches et graffitis réclamaient son renvoi. L'enseignante lesbienne de 48 ans affirme avoir été la cible d'une vague de harcèlement conçue, selon elle, pour qu'elle soit limogée en raison de son point de vue universitaire.
La police lui avait conseillé de mettre une caméra à sa porte d'entrée ou encore évoqué la possibilité qu'elle ait besoin d'être accompagnée d'agents de sécurité pour se rendre sur le campus.
Sur Twitter, l'enseignante s'est dite «triste» de quitter l'université mais dit vouloir «passer à autre chose» : «Ce fut une période absolument horrible pour moi et ma famille.»
6) This has been an absolutely horrible time for me and my family. I’m putting it behind me now. On to brighter things soon, I hope.
— Kathleen Stock (@Docstockk) October 28, 2021
En janvier, des centaines d'universitaires avaient critiqué dans une lettre ouverte la décision de faire Kathleen Stock chevalier de l'Ordre de l'Empire britannique, affirmant que sa «rhétorique néfaste» sur les personnes transgenres renforçait «le statu quo patriarcal».
Les accusations de «transophobie» se multiplient au Royaume-Uni
Les droits et le statut des transgenres font l'objet de vifs débats ces dernières années au Royaume-Uni. Résultat, des intellectuels et auteurs tels J. K. Rowling se trouvent accusés de «transphobie» et se disant victime de la «cancel culture».
Plus de 18 000 personnes ont ainsi demandé dans une autre lettre ouverte à la BBC de s'excuser pour un article affirmant que des lesbiennes se sentaient «poussées à avoir des relations sexuelles par certaines femmes trans».
La lettre décrit l'article comme «incroyablement dangereux», car il suggère que des femmes transgenres «représentent un risque pour les lesbiennes cisgenres en assez grand nombre pour que cela mérite d'être signalé dans les journaux», en faisant ainsi un «phénomène courant» alors qu'il s'agit «d'expériences incroyablement rares et isolées».
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