Les Biden, une histoire de famille (deuxième partie)

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens
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Les révélations de "l'ordinateur portable infernal" continuent de se déverser, et avec elles les eaux saumâtres du marécage de Washington. Dépassés, décrédibilisés par des années de désinformation continue sur Trump, en retard de plusieurs scoops, les médias mainstream tentent de faire barrage autant qu'ils peuvent - en invoquant constamment la dernière de toutes les défenses, le complot russe.

Mentionnons par exemple une lettre de "50 anciens hauts responsables du renseignement américain" affirmant que la publication d'e-mails appartenant à Hunter Biden a "toutes les caractéristiques classiques d'une opération d'information russe". Les médias citent volontiers la lettre présentant cette théorie du complot tout en omettant, par manque de place sans doute, que le texte original prend la peine de préciser que les signataires "ne savent pas si les e-mails sont authentiques" et qu'ils n'ont "pas de preuve d'une implication russe". C'est bien dommage...

Pas de chance pour ces anciens hauts responsables, des officiels du FBI bel et bien en poste, eux, ont fini par admettre que l'organisation était bien en possession du portable, donnant crédit au récit du lanceur d'alerte original. Des journalistes qui ont pu accéder aux e-mails via la copie du disque dur en possession de Rudolph Giuliani ont quant à eux reconnu leur authenticité.

Jusqu'ici le clan Biden n'a toujours pas démenti la validité des données présentes sur l'ordinateur.

Reste un point que personne dans les médias ne prend la peine d'éclaircir: pourquoi Trump, particulièrement sévère contre la Russie et la Chine, verrait ces deux pays manipuler l'opinion américaine pour tenter de favoriser sa réélection? Cela n'a aucun sens.

Un ancien associé parle

Les preuves les plus accablantes viennent de plusieurs personnes citées dans les chaînes d'e-mails et qui ont confirmé avoir reçu les messages mentionnés. Parmi ces gens, l'un d'eux sort du lot - un certain Tony Bobulinski, PDG de la société Sinohawk Holding.

Son témoignage ne concerne pas l'Ukraine mais une précédente aventure professionnelle de Hunter Biden, en Chine cette fois-ci. Plus intéressant encore, il donne un bon aperçu du fonctionnement du clan Biden en affaires. Voici l'intégralité de sa déclaration publiée dans le New York Post:

Je m'appelle Tony Bobulinski. Les faits exposés ci-dessous sont vrais et exacts ; ils ne constituent pas une quelconque forme de désinformation, nationale ou étrangère. Toute suggestion du contraire est fausse et offensante. Je suis le destinataire du courrier électronique publié il y a sept jours par le New York Post qui montrait Hunter Biden et Rob Walker en copie. Cet e-mail est authentique.

Cet après-midi, j'ai reçu une demande du Comité sénatorial de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales, et du Comité sénatorial des finances, me demandant tous les documents relatifs à mes affaires avec la famille Biden ainsi que diverses entités et particuliers étrangers. J'ai de nombreux documents et communications pertinents et j'ai l'intention de présenter ces éléments aux deux comités dans un proche avenir.

Je suis le petit-fils d'un officier travaillant pendant 37 ans aux service du renseignement de l'armée, le fils d'un officier de marine de plus de 20 ans de carrière et le frère d'un officier de bord servant dans la marine depuis 28 ans. J'ai moi-même servi notre pays pendant 4 ans et j'ai quitté la marine comme lieutenant. Je détenais une habilitation de sécurité de haut niveau et j'étais instructeur puis directeur technique pour le commandement de la formation navale nucléaire. Je suis très fier du temps pendant lequel ma famille et moi avons servi ce pays. Je ne suis pas non plus un politicien. Les quelques contributions électorales que j'ai pu faire dans ma vie ont été en faveur des Démocrates.

Si les médias et les grandes entreprises technologiques avaient fait leur travail au cours des dernières semaines, je n'aurais pas eu la moindre pertinence dans cette histoire. Mais compte tenu de mon service et de mon dévouement de longue date à ce grand pays, je ne peux plus permettre que le nom de ma famille soit associé ou lié à la prétendue désinformation russe ou à ces mensonges implicites et ces faux récits qui dominent actuellement les médias.

Après avoir quitté l'armée, je suis devenu un investisseur institutionnel impliqué partout dans le monde et sur tous les continents. J'ai voyagé dans plus de 50 pays. Je crois que nous vivons dans le meilleur pays du monde, haut la main.

Ce que je décris sont des faits. Je sais que ce sont des faits parce que je les ai vécus. Je suis le PDG de Sinohawk Holding, un partenariat entre des Chinois opérant par l'intermédiaire du CEFC et du Président Ye, et la famille Biden. J'ai rejoint l'entreprise en tant que PDG via James Gilliar et Hunter Biden. La référence au "Big Guy" ["Gros Bonnet"] dans le courriel très médiatisé du 13 mai 2017 est en fait une référence à Joe Biden. L’autre "J" référencé dans cet e-mail est Jim Biden, le frère de Joe.

Hunter Biden appelait son père "le gros bonnet" ou "mon président", et a souvent fait appel à lui pour lui demander une approbation ou ses conseils sur divers accords potentiels dont nous discutions. J'ai vu le vice-président Biden affirmer qu'il n'avait jamais parlé à Hunter de son entreprise. Je peux dire de première main que ce n’est pas vrai, car ce n’était pas seulement l’affaire de Hunter. Ils disaient qu’ils mettaient en jeu le nom de la famille Biden et son héritage.

J'ai réalisé que les Chinois n'étaient pas vraiment concernés financièrement par un sain retour sur investissement. Ils considéraient cela comme un investissement politique ou d'influence. Une fois avoir réalisé que Hunter voulait utiliser l'entreprise comme sa tirelire personnelle en retirant simplement de l'argent dès qu'il venait des Chinois, j'ai pris des mesures pour éviter que cela ne se produise.

Le rapport Johnson a relié certains points d'une manière qui m'a choqué - il m'a fait réaliser que les Biden avaient été payés des millions de dollars par les Chinois dans mon dos [5 millions de dollars, apparemment], alors qu'ils m'ont dit qu'ils ne l'avaient pas fait et qu'ils ne feraient pas cela à leurs partenaires.

Je voudrais demander à la famille Biden de s’adresser au peuple américain et d'exposer les faits de façon que je puisse redevenir non-pertinent - et donc je ne suis pas en mesure de répondre à ces questions à leur place.

Je n'ai pas de grain politique à moudre ; Je viens de voir tiré le rideau des Biden et je suis préoccupé par ce que j'ai vu derrière. La famille Biden a exploité de manière agressive le nom de la famille Biden pour gagner des millions de dollars auprès d'entités étrangères, jusqu'à certaines sous contrôle de la Chine communiste.

Dieu bénisse l'Amérique!

Notons que suite à cette lettre, M. Bobulinski a décidé de mettre à disposition du FBI toutes ses communications électroniques et tout son matériel informatique pour les besoins de l'enquête.

Le témoignage de l'ancien associé de Hunter Biden est instructif car il démolit la principale ligne de défense de Joe Biden depuis le début, à savoir que son fils et lui "ne parlent jamais d'affaire". Imaginer qu'un père de 77 ans et son fils de 50 ans, proches l'un de l'autre depuis des décennies, puissent ne jamais parler de leurs vies professionnelles respectives tient du dernier ridicule, mais cela n'empêche pas les médias de tenter le coup en le répétant constamment.

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Dix pourcents mis de côté par (H)unter pour le gros bonnet?

Malheureusement pour Joe Biden, outre le témoignage de Tony Bobulinski ou le mail ci-dessus suggérant que Hunter Biden "mette de côté" un pourcentage pour son gros bonnet de père, une intervention de Hunter sur sa messagerie instantanée est encore plus accablant. Dans celle-ci, Hunter se plaint du manque de reconnaissance de sa famille vis-à-vis de l'argent qu'il lui procure:

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"Je vous aime tous. Mais je ne reçois aucun respect et c'est normal je suppose - ça marche pour vous apparemment. J'espère que vous parviendrez tous à faire ce que j'ai fait et tout payer à cette famille pendant 30 ans. C'est vraiment dur. Mais ne vous inquiétez pas, à la différence de P'pa je ne vous ferai pas me donner la moitié de votre salaire."

Difficile de trouver une preuve plus limpide de l'implication directe de Joe Biden dans les affaires de son fils.

À vrai dire, rien de tout cela n'est vraiment surprenant. Comment Hunter, accro au crack passé sans succès par six cures de désintoxication, sans expérience dans les métiers qu'il a occupés, aurait-il pu prétendre à des jobs aussi bien payés sans rien produire, si ces postes n'avaient été décrochés grâce à l'influence de son vice-président de père?

Joe Biden était très au courant des postes occupés par son fils, quand il ne les avait pas négociés lui-même. Il était donc normal, de son point de vue, qu'il se serve au passage. Charité bien ordonnée commence par soi-même.

Sur le simple volet chinois de la corruption des Biden, un article extrêmement détaillé (incluant les réseaux d'influence) est disponible sur le site de ZeroHedge.

Politicien à vendre

L'Ukraine et la Chine ne sont que des éléments récents de la corruption de la famille Biden. On peut aller plus loin et affirmer que la carrière entière de Joe Biden a été entièrement façonnée par la corruption. Un article vieux d'un an du journal The Intercept, donc antérieur à toute la polémique actuelle sur l'ordinateur du fiston, permet de savoir ce qu'il en est.

La famille de Joe Biden tire profit de sa carrière depuis des décennies. Les Démocrates doivent l'admettre

[Le problème pour les Démocrates reprochant à Trump un éventuel marchandage en Ukraine] est qu'un examen de la carrière de Hunter Biden montre clairement que lui et le frère de Joe Biden, James, ont capitalisé sur leur nom de famille pendant des décennies, tirant parti de l'implication - et parfois de l'argument explicite - que donner de l'argent à un membre de la famille de Joe Biden permettait de gagner la faveur de Joe Biden. (...)

En s'appuyant sur le nom et le pouvoir de son père pour faire avancer sa carrière, Hunter Biden suivit les traces de James Biden, le jeune frère de Joe. Tout commença modestement. En 1973, un an après que Joe Biden fut élu au Sénat à 29 ans, James Biden ouvrit la discothèque Seasons Change avec ce que Politico, faisant référence à des reportages locaux contemporains dans le Delaware, qualifia de "prêts bancaires exceptionnellement généreux". Lorsque James eut des problèmes, Joe, en tant que sénateur, se plaignit plus tard que la banque n'aurait pas dû prêter l'argent à James. "Ce que j'aimerais savoir", déclara Biden au News Journal en 1977, "c'est comment le responsable des prêts a laissé les choses aller aussi loin." Le journal enquêta, et des sources à la banque déclarèrent que le prêt avait été accordé parce que James était le frère de Joe.

James, dans les années 90, fonda Lion Hall Group, qui fit du lobbying pour les avocats du Mississippi impliqués dans des litiges sur le tabac. Selon le livre de Curtis Wilkie The Fall of the house of Zeus, les avocats du procès voulaient l’aide de James Biden pour pousser Joe Biden sur la législation sur le tabac.

Cette même décennie, en 1996, Hunter Biden entra dans la partie. Fraîchement sorti de la faculté de droit (...) il choisit de travailler pour MBNA, alors un émetteur dominant sur le marché des cartes de crédit, tout en officiant également comme directeur de campagne adjoint de Biden. MBNA était l'une des sociétés les plus puissantes du Delaware, un État qui ne manquait pas de grandes entreprises grâce à son approche fiscale et réglementaire laxiste, et a depuis été absorbée par Bank of America. Dans les années 90 Joe Biden était connu à moitié en plaisantant comme le sénateur de MBNA, même s'il ne goûtait pas à la plaisanterie. "Je ne suis pas le sénateur de MBNA", déclara-t-il en 1999.

Il était cependant le plus grand champion de MBNA au Sénat. Tout au long des années 1990, les faillites augmentèrent et MBNA commença à faire pression pour réformer la loi afin de rendre plus difficile pour les gens d'annuler leurs dettes. La controverse amena Elizabeth Warren en politique ; professeur bien connu du Droit des faillites, elle fut nommée à une commission chargée de réviser la loi, ce qui posa les bases d'un affrontement de plusieurs décennies avec Biden.

En 2001, Hunter Biden devint lobbyiste fédéral à plein temps, bien qu'il soit resté sur la liste de paie de MBNA en tant que consultant jusqu'en 2005, lorsque le président George W. Bush signa la loi sur la prévention des abus de faillite et la protection des consommateurs voulue par Joe Biden. C'était une loi sévère, et Joe Biden travailla même à bloquer un amendement qui aurait offert la protection d'une faillite aux personnes avec une dette médicale. Le projet de loi empêcha également les gens de s'acquitter de la dette privée d'un prêt étudiant en cas de faillite. La dette totale des prêts étudiants était inférieure à 400 milliards de dollars en 2005 ; à la suite de l’adoption de la loi, elle augmenta et s’élève maintenant à plus de 1'500 milliards de dollars.

L'utilisation transparente du nom des Biden par Hunter devenait un poids politique pour son père, si bien que Joe le poussa à trouver du travail sans lobbying (..) Sa solution était d'aider Hunter et James à occuper des postes chez Paradigm Global Advisors. C'est là que James dit aux responsables de l'entreprise que les clients cherchant à "investir dans Joe Biden" viendraient frapper à la porte, comme le rapporta le magazine Politico.

En 2007, James Biden fit de nouveau équipe avec certains des avocats du tabac de la décennie précédente, prévoyant de lancer un cabinet de lobbying dans lequel Hunter serait également impliqué. Encore une fois, l'affaire devint un problème politique pour Joe Biden, lors d'un moment délicat où les deux partenaires potentiels de James Biden furent pris sur une écoute électronique du FBI disant: "Nous devons vraiment faire pression sur le projet de loi du Sénat" et "Nous allons rencontrer les Biden vers midi", apparemment en référence à une législation visant à indemniser les agriculteurs noirs pour discrimination. L’entreprise n’aboutit jamais car l’un des partenaires potentiels des Biden fut arrêté.

Cette année-là, Biden lança sa deuxième candidature ratée à la présidentielle, mais se retrouva vice-président sur le ticket Obama. La relation de Hunter avec MBNA redevint un problème politique. Un article du New York Times de 2008, intitulé "Des collaborateurs d'Obama défendent le salaire d'une banque au fils Biden" apparaît comme un déjà-vu: "les collaborateurs d'Obama ont déclaré qu'il n'avait jamais fait de lobbying pour MBNA et qu'il n'y avait rien de mal à propos des paiements", qui durent être signalés à hauteur de 100'000 dollars par an. La nouvelle que l’université du Delaware avait payé des millions de dollars fermes à Biden et en avait promis plusieurs millions d’autres causa également des ennuis au candidat à la vice-présidence.

Entre-temps, Paradigm Global Advisors s'effondra et ferma ses portes en 2010. James trouva rapidement un nouveau travail, rejoignant une entreprise de construction en novembre 2010. En juin 2011, alors que Joe Biden supervisait la politique irakienne, l'entreprise remporta un contrat de 1,5 milliard de dollars pour la construction de maisons, en Irak. (...)

Autant l'écrire noir sur blanc, la corruption de la famille Biden n'a rien de nouveau. Elle dure depuis des décennies et jette le trouble sur les organes de contrôles censés surveiller ou enquêter sur ces affaires depuis tout aussi longtemps.

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Si la justice ne fait pas son travail, au moins peut-on espérer que la branche législative fasse le sien: le Sénat semble enfin vouloir s'emparer de l'enquête.

Et si la branche législative ne fait rien - difficile à ce stade de penser que les sénateurs tombent des nues en découvrant l'affaire Biden - il faut encore espérer que le peuple souverain agisse dans les prochains jours. Si des citoyens américains ont légitimement pu être horrifiés par les (fausses) accusations de marchandage proférées contre Trump en Ukraine, comment peuvent-ils accepter une seule seconde de porter un Joe Biden à la présidence?

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 26 octobre 2020

4 commentaires

  1. Posté par Rikiki le

    Et c’est pour un salop… pareil que l’on arrive à voter ?

Et vous, qu'en pensez vous ?

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