L’Azerbaïdjan et l’Arménie au bord de la guerre. L’islamiste Erdogan promet de soutenir l’Azerbaïdjan

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L’opération azerbaïdjanaise a commencé à 7 h 10, heure locale, tout le long de la «ligne de contact» du Haut-Karabakh. Un déploiement de forces terrestres et aériennes «probablement plus massif que lors de la guerre des quatre jours d’avril 2016», déplore un expert militaire occidental en poste dans le Caucase. Avions de chasse, hélicoptères, drones de combat, chars T-72, Bakou s’est lancé dans une offensive de grande envergure après avoir, la semaine passée, mobilisé ses réservistes et réquisitionné des pick-up 4 × 4 de particuliers.

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Mise en garde

La répétition du scénario de 2016 inquiète en ce que l’Azerbaïdjan ne peut pas faire moins cette fois-ci, en termes de territoires reconquis. Il y avait eu alors 230 morts de part et d’autre, militaires et civils. À l’occasion d’autres échauffourées début juillet, plus au nord sur la frontière internationale entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, d’importantes manifestations s’étaient produites à Bakou pour demander la reconquête de cette province placée sous la juridiction de leur République pendant l’ère soviétique, bien que peuplée majoritairement d’Arméniens. Elle a été reprise par le côté arménien au terme de la guerre de 1988-1994.

Le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, doit certes satisfaire l’humeur nationaliste de son peuple, qu’il contribue à entretenir depuis des années par ailleurs. «Mais cela va au-delà», confie un diplomate très au fait du dossier. «Aliev est aussi extrêmement frustré par le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, après avoir cru qu’il ferait progresser le dialogue. Il lui reproche aujourd’hui de faire du populisme en se servant du Karabakh, de se rendre trop souvent dans cette province et de l’avoir aidée à renforcer ses infrastructures de défense.»

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a promis de «soutenir nos frères azerbaïdjanais», ce à quoi le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a répondu par une mise en garde contre l’ingérence «agressive» de la Turquie. Sur le front diplomatique, l’acteur clé dans ce conflit qu’est la Russie a appelé à un «cessez-le-feu immédiat», elle qui mène actuellement de grandes manœuvres militaires dans le Caucase du Nord. Cependant, diverses sources à Bakou et dans la région estiment que les Russes ont encouragé Aliev à passer à l’offensive du fait que Pachinian «les énerve beaucoup». Ils lui reprochent à la fois le succès de la «révolution de velours» du printemps 2018, et d’avoir pris des décisions «hostiles» à la Russie, comme l’emprisonnement de l’ancien président pro-russe Robert Kotcharian. «Le problème vient aussi du manque de médiation internationale proactive, laquelle aurait dû être engagée après les clashs de juillet dernier», estime Olesya Vartanian, analyste Caucase du Sud de l’International Crisis Group.

Le secrétairegénéral de l’ONU, Antonio Guterres, tout comme Washington, a appelé dimanche «à cesser immédiatement les combats». Emmanuel Macron a fait part de sa «vive préoccupation» et a dit «sa disponibilité à contribuer à un règlement pacifique et durable de la question du Haut-Karabakh».

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Le Figaro

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