RTS – Infrarouge : L’art de la manipulation médiatique. Exemple : L’Initiative UDC contre la libre circulation.

Débat RTS/Infrarouge, 9.09.2020 - Suisse-Europe, la fin de l’histoire?

Cenator: Rien que ce titre manipulateur résume à quel point la RTS se permet TOUT, lorsqu’il s’agit de mettre en échec une initiative UDC.

Invité-e-s : Karin Keller-Sutter, conseillère fédérale, cheffe du Département fédéral de justice et police

Céline Amaudruz, vice-présidente de l’UDC, conseillère nationale GE

Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse (USS) et conseiller national PS/VD

François Schaller, journaliste et essayiste

Présentation: Alexis Favre

https://www.rts.ch/emissions/infrarouge/11578968-suisseeurope-la-fin-de-lhistoire.htm

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Notre résumé et décryptage de l’émission :

Céline Amaudruz apporte des arguments béton tout au long de l’émission, rappelant que la crise économique due au Covid a créé 20 millions de chômeurs en Europe, qu’avec la libre circulation les salaires de la classe moyenne ont stagné voire diminué et que le pouvoir d’achat a baissé.

La rage de convaincre, la volonté de dominer, de manipuler ne figurent pas au répertoire de Céline Amaudruz et de François Schaller. Ils argumentent calmement, mais est-ce suffisant à notre époque de domination de la « comm » ?

Il faut aussi dire que le présentateur Favre a agressé Schaller à plusieurs reprises, exprimant son énervement envers lui par petites touches, tout au long de l’émission.

Favre ne laisse Schaller terminer aucune de ses réponses, il l’interrompt sans cesse, d’une manière encore plus irrespectueuse qu’il n’interrompt Amaudruz. À un moment, quand Favre pose une question à Amaudruz et que Schaller veut placer un mot, Favre le reprend sur un ton de maître d’école : « Vous vous appelez Céline Amaudruz ? »

L'émission est bourrée de petites combines pour influencer les téléspectateurs: jeux de caméras, questions biaisées, etc.
Personne n’interrompt KKS, qui est parfaite dans son rôle, ni PYM, qui aura en plus un temps de parole bien supérieur aux autres participants, bien qu’il ramène tout le débat à ses victoires, et s’autoglorifie sans cesse et sans obstacle. Il arrive à imposer ses sujets, se limitant à la protection des salaires et aux accords cadres, et dicte ainsi la direction du débat. Grâce à la Rente-pont, il n’y aurait plus de problème pour les chômeurs âgés, bien que l'UDC l’ait combattue en arguant qu'elle allait aggraver/précipiter la "faillite" de l'AVS, tout en mettant définitivement sur la touche des personnes voulant encore fournir des biens et des services au pays.

Schaller se rend bien compte de cette dérive mais reste poli, ne s’impose pas.

Maillard est le seul qui s’offre le luxe de ses « story tellings », ses « moi, j’ai vécu à Renens avec des immigrés quand j’étais enfant », « mes enfants vont à l’école avec des enfants d’immigrés », « … ils sont tous devenus des Suisses... ».
Tous ceux qui connaissent les ficelles pour influencer les opinions pour gagner une votation savent à quel point les histoires « vécues » influencent les suffrages.
PYM peut également placer au bon moment le fameux mantra : « Qui nous a soignés durant la crise Covid ? Qui était à la caisse des supermarchés ? Les étrangers ! »

Lorsque Schaller tente de s’interposer dans le flot de paroles déversé par Maillard, celui-ci monte sur ses grands chevaux : « Je termine ! » (et Favre le soutient : « Ça va être pénible si on l’interrompt »), alors qu’il se permet sans gêne d’interrompre les autres.

PYM place son discours anti-UDC dans chacune de ses interventions, la haine de l’UDC suinte de ses phrases, agite son épouvantail Blocher hors de propos, rappelle sur un ton imposant que l’UDC vote systématiquement contre les intérêts du peuple, des plus fragiles, de ceux qui sont finalement sauvés par les mesures de Maillard, avec des petites phrases savamment glissées : « c’est ça qui énerve l’UDC ».

Maillard peut dire des énormités et personne ne bronche. Exemple : En Suisse, personne ne peut venir sans avoir un contrat de travail.

Personne ne relève que 3/4 des nouveaux arrivés viennent par le regroupement familial.

En réalité, la majorité de ceux qui sont arrivés grâce à la libre circulation ne sont pas des personnes hautement qualifiées dont la Suisse ne peut se passer, mais bien au contraire des gens déjà fragilisés dans leur pays d’origine, faiblement formés, et souvent fragiles aussi dans leur santé.
Ces personnes, même si l’économie les absorbe pour des tâches qui ne nécessitent qu’une formation basique, seront toujours partiellement subventionnées par la collectivité. Devenues inexpulsables, elles font exploser la facture sociale.

Il y a également une catégorie d’immigrants qui viennent d’Afrique ou d’autres pays musulmans, qui ont transité par des pays qui délivrent très facilement des permis  qui leur permettent de s’installer plus facilement en Suisse où la gamelle est mieux garnie.
Ceux-là vont s’ajouter, par leur ethnicité, au problème insoluble du multiculturalisme qui ronge et détruit l’Europe et l’Occident.

Personne dans ce débat ne parle des clandestins, ni de l’invasion par le biais de l’asile.

Personne ne relève non plus le côté absurde et totalement idéologique du fait même que la coopération économique et la recherche soient liées à la libre circulation des personnes.

Rien que le fait d’agiter le spectre d’un effondrement de l’économie est révélateur de cette machinerie manipulatrice, maléfique et totalitaire qui divise l’Europe plus qu’elle ne l’unit.
Et l’establishment suisse se range du côté des bureaucrates de Bruxelles en imposant à son tour, via les médias, ces chantages et ces tromperies. Les peuples des pays européens ne sont en rien présents, ils doivent subir toutes les volontés/lubies des bureaucrates bruxellois. Certains Suisses disent NON et veulent rappeler qu'en Suisse, le souverain c'est le peuple.
Il y a quelques années, la Hongrie avait diffusé la liste des parlementaires achetés par Soros, mais nous ne connaissons rien de ce genre pour notre pays.

 

Voici comment Alexis Favre aborde le problème de la clause guillotine.

Favre s'adresse à Céline Amaudruz: Si les six autres accords bilatéraux tombent, ce n’est pas grave ? On voit que ce sont des accords de grande importance !

Céline Amaudruz, qui est d’une grande élégance, répond avec un sourire : Votre question est un tout petit peu orientée !

Favre : Non, elle n’est pas orientée, elle est factuelle (35:46).

Favre : Est-ce que ce n’est pas plus malin de garder la voie bilatérale ?

La RTS arrive à faire un moment central du débat lorsque Maillard, d’un ton très affirmé, insiste sur la nécessité absolue de continuer la croissance démographique, étant donné que le nombre des retraités aura augmenté dans vingt ans à 2,5 millions, contre 1,7 million aujourd’hui, et qu’il y aura en Suisse 300'000 enfants et étudiants de plus d’aujourd’hui, non-contribuables, ce qui fera en tout 4 millions de personnes qui devront être entretenues par les actifs. Nous avons donc besoin de plus d’actifs. « Sans croissance, on va vers des années de misère ! »

Schaller aurait presque le droit de conclure, sauf que Favre l’interrompt rapidement et ajoute même cette perfidie : Vous avez eu le mot de la fin.

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Le lendemain, au 19h30, la RTS diffuse un «correctif» au débat de la veille.

Le 19h30 est réglé comme du papier à musique, avec son moment de haine de Trump, etc., puis arrive quelque chose d’inédit : un correctif au débat de la veille.
Le présentateur annonce que Valérie Gillioz a « démêlé du vrai du faux », et le faux, bien entendu, c’est l’UDC.
C’est un procédé inouï : non seulement le débat était biaisé, mais en plus la RTS se permet un correctif après coup, en l’absence des débatteurs!

La RTS se positionne ainsi en juge suprême, en affirmant que les chiffres avancés par Céline Amaudruz étaient faux.
Si donc quelqu’un restait encore hésitant après le débat, il ne doit plus tenir compte de ce qu’ont dit les adversaires de la libre circulation. Valérie Gillioz dément ce qu’elle appelle l’argument phare de l’UDC , à savoir l’augmentation de la pression sur les salaires.

Les gagnants de la libre circulation, aoute VG, sont les personnes sans formation professionnelle (c’est-à-dire les migrants en majorité, mais ce n’est pas dit), dont le salaire serait monté en moyenne de 11,8% à 4882.- francs. (NB : c’est bien plus que ce que bien des vieux touchent à la retraite.) En revanche, retenez vos larmes, les diplômés des hautes écoles et les universitaires gagnent 9980.- francs par mois et n’ont eu que 1,3% d’augmentation (tous ces genres de chiffres ne veulent rien dire si la manière de les obtenir n'est pas précisée... car tous sont justes, ou faux, selon la manière choisie).

Puis le TJ rediffuse sans vergogne les arguments de PYM entendus la veille, sur la nécessité de la croissance et de l’immigration.

VG continue ensuite son exposé : « Est-ce que les étrangers piquent les emplois des Suisses ? » Devinez la réponse !

Le chômage est resté stable. Il est un peu plus élevé en Suisse romande, mais ne chipotons pas.

Et VG répète le mensonge déjà tant ressassé : Aujourd’hui, ceux qui viennent travailler en Suisse sont hautement qualifiés, ils viennent en tant que spécialistes. Conclusion : il existe des études qui prouvent que la Suisse a plutôt profité de la libre circulation.

Après ce correctif, le reportage de Stephen Mossaz sur la libre circulation en Suède et au Danemark… reportage plein de têtes blondes…
Ici, tout les monde adore la libre circulation. La libre circulation, c’est génial.
Au Danemark, les travailleurs européens représentent 10% des actifs du pays. Plus de 20’000 Suédois viennent chaque jour travailler au Danemark.

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Nous n’entrerons pas ici dans le détail des manipulations de données et des mensonges avancés par les adversaires de l’initiative UDC, mais si vous avez encore des doutes pour cocher le OUI, lisez ceci:

Les Bilatérales appauvrissent les Suisses

Non, il n’y aura pas d’effondrement de nos exportations

Les Verts et la clause guillotine : un vilain double langage

 

5 commentaires

  1. Posté par monde-tombé-sur-la-tête le

    Pourquoi l’UDC, ou quelqu’un d’autre, n’attaque la TSR en justice?
    Cela se produit avant chaque élection depuis des années maintenant, et passe comme une lettre à la poste – et en plus ca marche! Pourquoi devraient-ils s’arrêter?

  2. Posté par Sergio le

    Il n’existe en Suisse aucun média d’opposition. Pour être ou devenir journaliste, il faut être un militant de gauche ce qui est un pléonasme. Il n’est donc pas possible que l’UDC gagne la moindre élection.

  3. Posté par Bussy le

    L’argument selon lequel il faudrait continuer la croissance démographique pour palier à l’augmentation des non-actifs est d’une rare stupidité !
    Les migrants seront aussi un jour à la retraite, et donc si l’on suit cet argument débile, il faut une Suisse de 10 mios pour éviter la misère aux 8.5 mios actuels, il faudra 13 mios pour les 10 mios, 17 mios pour les 13 mios….. 2 milliards pour les 1.8 milliard…. etc.
    C’est bien ça ?
    Et ceux qui sortent ces âneries ont des enfants, quelle tristesse !
    Décidément, notre époque voit la prolifération de ce que certains appellent les IMI, c’est-à-dire des Intellectuels Mais Idiots !

  4. Posté par antoine le

    J’ai envoyé un E-mail à M. A. Favre le jour avant l’émission d’Infrarouge pour qu’il pose une ou deux questions pertinentes à Mme KKS. Du genre : plus il y a d’habitants et plus ceux-ci vont exhaler du CO2, consommer, se déplacer et habiter des logements chauffés et éclairés donc augmentation du CO2 ! La SE2050 de Mme Leuthard on n’en parle même pas : irréalisable avec une Suisse à 10 millions d’habitants ou plus …
    Quelle ne fut pas ma déception en regardant l’émission Infrarouge que celle-ci était pré-enregistrée … donc mes questions ont été passées à la poubelle …
    Pour la RTS qui se gausse d’émission de qualité, j’appelle cela des gâches-métiers.
    Le RECTIFICATIF inadmissible du jour après l’émission démontre la manipulation malsaine de la RTS et l’intention de lobotomiser encore un peu plus les électeurs !
    Infrarouge passe à la trappe définitivement, le niveau baisse depuis que l’on ne paie  »que » 1 franc par jour pour des émissions de qualité ! (dixit M. Marchand)

  5. Posté par Tryphon le

    Il y a longtemps que le combat prioritaire qu’aurait dû mener l’UDC est contre son ennemi (et problème) principal : la RTSocialiste ! Jusqu’au boycott (bruyant !) s’il le faut. Et commencer par arrêter de se prosterner devant les journalopes : relever leurs attitudes partiales, interdire de se faire interrompre constamment, dénoncer leur idéologie socialo-mondialiste, parler de « fake-RTS » par exemple (Trump parle de « fake-medias » à juste titre), ne pas répondre aux questions, etc..
    J’entendais récemment un journaliste américain demander à un membre de l’équipe Biden pourquoi ce dernier utilisait un prompteur lors des interviews (tout le monde sait qu’il devient gâteux). A cette question pour le moins gênante, le membre de l’équipe Biden a simplement répondu complètement à côté de la question en critiquant Trump. Ce n’est pas bien compliqué ! Un célèbre homme politique français se voyait reprocher de ne pas répondre aux questions. Il avait rétorqué : « Vous venez avec vos questions, je viens avec mes réponses ! »
    Et il y a longtemps que l’UDC aurait dû lancer une initiative appropriée exigeant la neutralité à la RTS et les moyens de l’appliquer. Et non pas l’initiative extrêmiste et suicidaire pour la suppression de la taxe billag, que l’UDC paye très cher depuis, la RTS se déchaînant sans complexes.

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