Xi Jinping à Wuhan, hôpitaux temporaires fermés : le début de la fin du coronavirus en Chine ?

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Pour la première fois depuis les prémisses, au mois de janvier, d'une crise sanitaire devenue mondiale, le président chinois Xi Jinping était en déplacement ce 9 mars dans la ville de Wuhan, épicentre de l'épidémie de coronavirus (Covid-19). Parallèlement à la visite surprise et officielle de Xi Jinping souhaitant prouver que l'épidémie est désormais sous contrôle, le quotidien chinois The Paper, cité par Reuters, a annoncé sur Twitter la fermeture de la «totalité des hôpitaux temporaires» mis en place dans cette ville, ce 10 mars. Une levée partielle des restrictions de certains déplacement a en outre été annoncée par la province de Hubei (où se trouve Wuhan), laissant espérer un retour progressif, mais sans doute long, à la normale pour plusieurs dizaines de millions de Chinois.

Xi Jinping en visite d'inspection

«Dès sa descente d'avion» d'après la chaîne télévisée chinoise CCTV, Xi Jinping s'est rendu vers l'hôpital de Huoshenshan, qui avait été construit en quelques jours par une armée d'ouvriers au plus fort de l'épidémie. Selon des images diffusées par l'agence de presse Chine nouvelle, le chef d'Etat chinois, masque sur le visage, a dialogué avec des malades et du personnel soignant par écran interposé.

Selon des propos rapportés par Chine nouvelle, il a estimé que l'épidémie de coronavirus était «pratiquement jugulée» à son épicentre.

Chine : Vidéo qui documente le président Xi Jinping qui a visité (via écran interposé) mardi des patients et des médecins à l'hôpital de Huoshenshan après son arrivée à Wuhan, l'épicentre de l'épidémie de COVID19.#Coronavirus#SARS_COV_2#WuhanOutbreakpic.twitter.com/QqIA7coPzP

— Rebecca Rambar (@RebeccaRambar) March 10, 2020

La visite d'inspection de Xi Jinping ne s'est pas limitée aux seuls hôpitaux de Wuhan. Figuraient également dans son programme des rencontres avec des habitants, des responsables politiques et des fonctionnaires chargés d'appliquer les mesures sanitaires dont les quarantaines.

«La venue de Xi Jinping à Wuhan est organisée pour signifier que l'épidémie est sous contrôle», a expliqué à l'AFP Hua Po, analyste politique indépendant basé à Pékin. Et de continuer : «Sa venue est là pour remobiliser la population, et pour signifier que c'est le moment de reprendre une vie normale et le travail.»

Vers un long retour à la normale ?

Et pour cause, plusieurs signes laissent espérer une possible (mais longue) normalisation de la vie à Wuhan et plus largement dans la province de Hubei.

Conséquence de la diminution importante ces derniers jours du nombre de nouveaux contaminés, plusieurs médias chinois dont The Paper et CCTV ont rapporté que tous les hôpitaux temporaires mis en place à Wuhan devaient fermer ce 10 mars. «L'hôpital du module de Wuchang, installé dans le gymnase de Wuhan Hongshan, tient sa cérémonie de clôture le 10 mars», décrit par exemple The Paper.

#LIVE Wuchang Module Hospital, set up in the Wuhan Hongshan Gymnasium, holds its closing ceremony on March 10, becoming the last to close in the city. The last batch of #COVID19 patients are all leaving the hospital. https://t.co/Yg5BvsiUkE

— The Paper 澎湃新闻 (@thepapercn) March 10, 2020

«Les deux autres hôpitaux temporaires encore en service devraient fermer mardi», annonce de son côté CCTV.

#Wuhan, épicentre de l'épidémie du nouveau #coronavirus dans la province chinoise du Hubei (centre), a suspendu lundi un autre hôpital temporaire. Les deux autres hôpitaux temporaires encore en service devraient fermer mardi, a noté le siège. #COVID19pic.twitter.com/4TK2CK12MX

— CGTN Français (@CGTNFrancais) March 10, 2020

Autre source d'espoir pour les habitants, la province de Hubei, qui comprend la ville de Wuhan au cœur de l'épidémie, a annoncé ce même 10 mars une levée de certaines mesures. Les restrictions des déplacements des habitants, qui ne pouvaient quitter leur commune, seront ainsi partiellement levées dans certains cas. Selon l'AFP, une application mobile délivrera aux utilisateurs des codes QR symbolisant leur état de santé. L'obtention d'un code «vert» (aucun contact avec des malades confirmés ou suspectés) dans des zones modérément ou faiblement touchées permettra de voyager à l'intérieur de la province, bouclée depuis fin janvier. Cette levée partielle des restrictions ne devrait néanmoins pas pour l'heure s'appliquer à l'épicentre, la ville de Wuhan elle-même.

Les titulaires d'un code «vert» mais originaires de zones «à risque élevé» pourront pour leur part se déplacer, mais sous des conditions plus strictes. Quant aux personnes classées «jaune» (en contact avec un cas suspect), elles ne pourront voyager, de même que celles classées «rouge» (malades suspectés ou confirmés) qui seront elles placées en quarantaine.

Enfin, des employés de l'aéroport de Wuhan ont repris le travail, selon l'AFP.

Des mesures sans précédent, des contaminations en baisse

Dans un premier temps critiquées pour leur manque de réactivité, les autorités chinoises avaient également fait l'objet d'un inhabituel mouvement de colère après la mort (causée par le coronavirus) début février d'un médecin tentant d'alerter la société civile sur la crise en cours, le docteur Li Wenliang.

Livrant quasi-quotidiennement instructions et discours, le président chinois s'est par la suite présenté comme le chef d'orchestre de la lutte contre le coronavirus. 

Pékin a en effet opté pour des mesures de restriction sans précédent afin de limiter l'épidémie.

La quasi-totalité des villes ont été bouclées dans la province de Hubei (plus de 50 millions d'habitants), et des dizaines de millions de personnes ont été placées en quarantaine préventive dans le reste du pays, tandis que des hôpitaux étaient aménagés (ou construits) ça et là pour accueillir les malades.

Tandis que l'épidémie apparue à Wuhan s'est répandue dans le monde (114 151 cas d'infection recensés dans 105 pays et territoires, 4 012 personnes, selon des chiffres officiels ce 10 mars), le ministère de la Santé chinois publie lui désormais des chiffres encourageants.

Pendant que l'Italie, pays européen le plus touché, est frappée de plein fouet par l'épidémie (près de 1 800 cas supplémentaires annoncés ce 10 mars), Pékin a en effet annoncé 19 nouveaux cas de contamination entre le 9 et le 10 mars. 17 nouveaux décès ont en revanche été annoncés sur la même période. Au total, depuis le début de l'épidémie, la Chine (sans les territoires de Hong Kong et Macao) a dénombré 80 754 cas, dont 3 136 décès et 59 897 personnes aujourd'hui guéries.  

 

Extrait de: Source et auteur

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Un commentaire

  1. Posté par dominique le

    A voir les courbes en bas à droite de la mise à jour du John Hopkins des chiffres de cette pandémie, le Président chinois, à mon humble avis, va un peu trop vite et est trop optimiste.
    https://gisanddata.maps.arcgis.com/apps/opsdashboard/index.html#/bda7594740fd40299423467b48e9ecf6
    Mais voyez ces chiffres d’aujourd’hui de cette pandémie:
    Chine: 1 cas pour 17’911 habitants
    Suisse: 1 cas pour 16’673 habitants soit un peu moins bien que la Chine!
    Italie 1 cas pour 5’025 habitants soit bien pire que la Chine! Et cela risque d’être qui nous attend en Suisse. Honte à la Suisse qui n’a pas fermé ses frontières dès janvier.
    Il n’en reste pas moins que, même si la Chine n’avoue que la moitié de ses cas, elle a fait mieux que l’Italie! Honte à l’UE!

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