Comment concrètement agir pour sauvegarder environnement et paysage

Dominique Baettig
Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national

 

Comment concrètement agir pour sauvegarder environnement et paysage

 

De manière coordonnée avec le grand rassemblement des milieux de l’économie mondialisée à Davos (World Economic Forum comme ils disent) et dont les thèmes de prédilection sont le nouveau business écologique et de son illusoire proposition de transition écologique, les jeunes naïfs ont séché les cours pour manifester contre le changement climatique. Et contre la faible mobilisation des politiques liés aux intérêts à court terme de l’Economie. Il s’agit évidemment d’un leurre, d’un enfumage politico-médiatique pour déplacer l’intérêt de la population vers des revendications abstraites, de bonne volonté naïve et impuissante, de mauvaise conscience empêchant une analyse de fonds. Le climat, comme le cancer d’ailleurs, se moque bien des manifestations qui dénoncent une urgence émotionnelle. Et les bénéfices pour les milieux financiers et économiques de la taxe carbone aveugle ne préservent guère la nature et ne font surtout pas changer les comportements de surconsommation et le gaspillage.

 

Se réapproprier la proximité et la souveraineté

 

Ce ne sont pas la taxe injuste sur les carburants, les taxes sur le prix des billets d’avion, la promotion des coûteuses et subventionnées énergies renouvelables qui empêchera l’économie globalisée de s’effondrer. Les populations, dans une dynamique de groupe bien connue, ne peuvent pas vraiment modérer ou contrôler volontairement efficacement la surconsommation et l’endettement, la fabrication artificielle du crédit. Consommer/abuser mais avec modération, est juste un gadget pour bobos. Les masses du Tiers-Monde, envieuses du paradis consumériste et les milieux de l’Economie financiarisée n’en veulent pas. C’est une illusion pour essayer de se rassurer mais il est certainement trop tard. La transition énergétique heureuse et harmonieuse ne se fera pas, mais plutôt l’effondrement, comme l’URSS à l’époque, avec chute de la natalité, disparition des structures étatiques, émergence de mafias et main-basse sur ce qui reste de l’Economie par des sociétés privées transnationales. Il n’y aura pas de sauvetage, pas de rédemption par le modèle destructeur de la mondialisation et les palabres des instances d’En Haut du WEF (comme sur le Titanic qui sombre),  sont peut-être, cette année, les dernières de la série (game over).

 

Se prendre en main et ne pas tout attendre de l’Etat et des groupes privés

 

Il appartient à chaque citoyen, à chaque famille, à chaque Commune d’anticiper une telle issue et de garantir un accès rapide à l’alimentation locale, à l’eau, à des énergies fossiles indispensables et des appoints en géothermie, éolien, solaire, si possible à l’échelle la plus petite, garantissant l’autonomie.

Développer des réseaux d’entraide locaux, des jardins citoyens, des soins de base indispensables, des liens de souveraineté et de démocratie de proximité. Le gigantisme, la concentration des décisions vers le monstre Europe est juste une folie. Diluer les moyens d’exercer la démocratie, alors que le monde de l’économie ne l’est d’ailleurs guère, dans une grande entité abstraite est une folie, ce que ne veut pas voir l’intellectuel moraliste A. Gross. Retour au local, maintien de la souveraineté, contrepoids démocratique à échelle humaine, identité culturelle, vivre ensemble choisi, freinage du gaspillage et remplacement de l’agriculture industrielle par une agriculture locale de qualité est vital.

 

Anticiper l’effondrement

 

L’initiative contre le mitage, qui veut un développement durable du milieu bâti et la sauvegarde de terres agricoles, doit être soutenue. Même si les milieux de l’économie à court terme, ivres de projets de croissance et d’innovations, distille sa propagande qui se répète à tous les votations : nuisible et superflu, balle dans le pied, dangereux pour l’économie, instabilité juridique etc. Sauvegarder la terre agricole, le paysage est indispensable pour la qualité de vie, pour garantir la souveraineté alimentaire lors de l’effondrement futur prévisible. La migration de masse devient un péril, menaçant la qualité de vie, atomisant les individus (guerre de tous contre tous, par avocats interposés), imposant de nouvelles inégalités et tensions, augmentation de  la pollution, vivre ensemble imposé facticement par surdensité. L’autonomisation, l’indépendance, la capacité de résister à la propagande médiatique, à la publicité du règne de la Marchandise et du Spectacle (Michéa), le réenchantement des liens sociaux et culturels, le réinvestissement des limites, de l’identité sont des solutions pratiques pour préparer l’avenir. Ne pas rêver, ne pas se laisser coloniser l’imaginaire par des leurres culpabilisants et les gadgets couteux de la transition écologique. Agir, préparer la survie à échelle humaine et de proximité. Oui à l’initiative contre le mitage et la poursuite de la bétonisation insidieuse de notre espace de vie. C’est un premier pas concret, même si l’on connait la capacité des milieux économiques de contourner les résultats des votations populaires. Le frein volontaire au gaspillage, la maîtrise de la migration industrielle, la sobriété volontaire et l’organisation de réseaux de solidarités enracinés complèteront ce changement lucide de tendance.

 

Dominique Baettig,  Ancien conseiller national, militant souverainiste

 

 

 

 

3 commentaires

  1. Posté par G. Guichard le

    Tout ça, c’est 70 ans de bolchevisme divers: lancer des sujets sur lesquels personne ne peut être en désaccord et en faire passer le divers communisme!
    Qui pouvait être opposé à la reconstruction de l’Europe en 45. Qui pouvait être opposé à la Chute du mur en 80. Qui souhaiterait un monde inhabitable à ses enfants maintenant?
    De l’art de manipuler les peuples

  2. Posté par ein volk ein reich le

    Et, comme par hasard vous l’avez oublié, renoncer à tout gadget « psychiatrique », n’est-ce pas, cher Monsieur? Sinon comment vous désirez de resserrer les liens sociaux avec tous ces hôpitaux inutils, voire même nuisibles et dangereux. Les montats puisés par cette « haute industrie » privent des centaines de milliers de familles d’un toit décent, etc.
    Probablement votre habitation se trouve à la campagne loin de toutes les misères de la ville et ce n’est pas étonnant puisque nombre de vos collègues font de même. Néanmoins vos idées sont généreuses et même bénéfiques mais, dans vos calculs, vous oubliez la population citadine, qui est la plus touchée par l’actuelle situation sociale et économique. Vos fantasies s’appliquent uniquement à une population « rurale » qui est bien à l’abri, puisque soit ils sont des propriétaires soit ils payent une hypothèque scandaleusement base par rapport au prix d’un loyer. Le sort des locataires est loin de vos préoccupations. Et comment pourrait-il être autrement quand vos « solutions » sont inapplicables même à une échéance raisonnable ( 10-20 ans). et rien ne montre qu’il existe une volonté à transformer/transférer les grandes agglomérations urbaines en vue de vos nobles ideals. Sinon que des bonnes intentions pourvu le bonheur d’un peuple, une patrie(https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20103215) est un… .

  3. Posté par Dominique Schwander le

    Mon collègue psychiatre a bien raison. Nous sommes manipulés par nos élus, Davos…. pour qui un ennemi commun reste le meilleur catalyseur pour forger une identité commune et maintenir la paix ou le pouvoir; rappelez-vous la guerre froide C’est la recherche politique d’un motif de mobilisation (en vertu du principe discutable de la nécessité d’un ennemi commun) qui a fixé ce choix arbitraire du réchauffement climatique pour manipuler les citoyens-contribuables. Après quoi en fonction de ce choix, compte tenu de tout ce que nous savons et ne savons pas de la science, il a été demandé à la Science de tout faire pour le justifier a posteriori aux citoyens-électeurs. Ceci est un exemple flagrant, attristant et non-éthique de la mise de la science et de l’histoire de la terre au service d’une idéologie politique.

    De tout temps le climat de notre terre passa par des périodes chaudes et des périodes glacières. Nous n’avons pas à nous culpabiliser pour ce phénomène. Au niveau mondial la Suisse est exemplaire en termes de réduction des émissions de CO2. La teneur de l’air en CO2 n’est que de 0,04% dont 96% sont produits par la nature. Les hommes ne sont responsables que de 0,0016% du CO2. Les Suisses ne produisant que très peu d’émissions de CO2, la contribution des activités humaines suisses à la totalité du CO2 au niveau mondial n’est que de 0,000016%, donc une part négligeable. Notre Suisse se classe parmi les pays industrialisés produisant le moins d’émissions de CO2 par habitant du monde; soyons en fiers. De plus une nouvelle start up suisse Climworks pourrait capturer le CO2 de l’air à raison de 300 millions de tonnes par an.

    Ne perdons ni notre temps ni notre argent dans des congrès-foire comme les derniers à Paris et à Katowice réunissant des parloteurs inefficaces et hypocrites et dans des mesures futiles.
    Faites comme nous, cultivez fruits, légumes et fleurs dans votre jardin et produisez de l’électricité sur votre toit. Nos excellents capteurs photovoltaïques de fabrication suisse nous produisent 23 000 kW par année!
    Soyons réalistes et économes! Quel intérêt des élus et des employés d’état peuvent-ils trouver à débattre sur l’hypothèse scientifique du réchauffement climatique avec des journalistes avec qui ils sont d’accord sur tout, mensonges, désinformation et manipulations compris, pour nous faire oublier les vrais problèmes de société à résoudre? Dépensons l’argent des contribuables avec plus d’intelligence!. L’inutile et polluante gigantesque COP24 a coûté bien 225 (!) millions d’Euros avec ses plus de 21 000 (!) participants. A ces derniers et à ces 225 millions s’ajoutent 1500 journalistes accrédités payés par les abonnés à leurs médias et par des subventions des contribuables. Ces 21 000 participants furent pour 14 000 des délégués des gouvernements, et pour 6 000 des représentants d’ONGs prétendument intéressées et compétentes. A cela s’ajoute un millier de membres d’organisations du système des Nations-Unies. Vraiment une coûteuse foire!

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