Les idiots utiles du DIP (Département de l’Instruction publique)

Jean Romain
Jean Romain
Ecrivain, philosophe, député PLR GC Genève

 

Bien sûr, il y eut divers attentats de par le monde et surtout le traumatisme de Charlie Hebdo. La peur a pris la place de la réflexion ; la peur physique d’abord, bien compréhensible, et la peur surtout de heurter les sentiments religieux d’autres communautés. Mais ces craintes ne sont pas nouvelles, elles datent de plusieurs décennies de pleutrerie et de clientélisme, lorsqu’il ne s’agit pas purement de complicité avec la montée des communautarismes...

L’ignorance du facteur religieux, si elle a fortement baissé en raison du martelage médiatique de ces dernières années, n’en reste pas moins liée à l’oubli - dans notre société sécularisée - de la force de l’emprise religieuse. A cela s’ajoute l’ignorance de la laïcité, qu’on confond volontiers avec tout et n’importe quoi, comme c’est le cas dans cette affaire de censure de Britten chanté par des classes de Genève, pour favoriser naïvement le sacro-saint « vivre ensemble ».

Dans ce climat malsain, les islamistes ont déjà réussi à faire de la liberté d’expression un thème de débat. On songe à la limiter. Au proche Orient, on détruit les œuvres d’art à coups de massues, on veut du passé faire table rase. Et au milieu de cette insécurité culturelle, le DIP vient augmenter la confusion, en confondant la laïcité avec l'ignorance des chefs-d’œuvre d’inspiration religieuse, la prière avec la fiction, le pieux avec l’artistique, le premier avec de deuxième degré. Cette confusion, attisée par la peur de déplaire et par le souci du « vivre-ensemble », est en fait un magistral argument supplémentaire donné à ceux qui contestent le principe de laïcité, dont les islamistes sont les premiers intéressés.

Jean Romain, 28 mai 2015

 

5 commentaires

  1. Posté par Jean-Francois Morf le

    En haut, au ciel, il y a Dieu, Christ, Marie et tous les saints, et en bas, en enfer, il y a Allah, Mahomet, Hitler, et tous les dictateurs sanguinaires.
    Aucun de ceux d’en haut n’ont réussi à nous débarrasser d’un seul de ceux d’en bas.

  2. Posté par Patrick Stocco le

    Ravi de vous lire Jean, et vous avez raison, bien sûr.
    Pour émettre un préavis négatif, le service juridique du DIP s’est appuyé sur l’article 15 de la Constitution fédérale. Celui-ci interdit de contraindre quelqu’un à «accomplir un acte religieux», assimilé ici à chanter une œuvre biblique. Le département précise: avoir accès à une œuvre, oui, bien sûr; y prendre part, non, «d’autant plus que le très jeune âge des participants ne leur permet pas de se déterminer en matière de croyance».
    Mais qui parle de contrainte ? Les enfants étaient-ils donc tous obligés de participer à ce projet, quelle que soit leur situation personnelle ? Pourquoi le DIP n’a-t-il pas simplement dispensé les enfants qui ne souhaitent pas y prendre part pour des raisons personnelles ou religieuses ? Ils auraient été sans doute fort peu nombreux. Et nul besoin, dès lors, de torpiller le projet.
    Et va-t-on ensuite interdire aux choeurs et aux orchestres des conservatoires, en vertu de ce même article 15, de monter une Cantate de Bach, une Passion selon Saint Jean ou encore le Requiem de Mozart ? …
    Nous devons défendre la laïcité et notre culture avec la même détermination, ce que les juristes du DIP ont été manifestement incapables de concevoir.

  3. Posté par coocool le

    S’ agit-il bien d’idiots utiles ou d’une véritable haine contre le christianisme de la part des socialistes maçonniques qui exercent leur influence au DIP ?

  4. Posté par benpal le

    Le devoir de laïcité ne s’applique qu’au institutions étatiques qui doivent gouverner sans égard des préférences individuelles en ce qui concerne leur religion. L’individu est libre de choisir, de pratiquer et de défendre la religion qui lui plait.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.