Ils massacrent les chrétiens et nous reprochent d’être islamophobes

Michel Garroté
Politologue, blogueur
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Michel Garroté -- L’alliance de l’Occident avec tel ou tel pays musulman, cette alliance doit être considérée comme une alliance tactique à court terme, même si elle est renouvelable pendant un certain laps de temps. Face à l’Etat Islamique (EI) qui veut anéantir les chrétiens en terre d’islam, le régime syrien de Bachar al-Assad n’est pas notre allié stratégique à long terme. Il est, ou plutôt, il devrait être - seulement et provisoirement - un partenaire tactique à court terme (sur ce thème, lire ou relire Sur le retour du chemin de Damas et Allô Damas ? Passez-moi Bachar al-Assad !).

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Ci-dessous, je publie une analyse en cinq parties qui tente d’évoquer l’essentiel :

CINQUANTE ANS DE DIALOGUE ISLAMO-CHRETIEN SANS AUCUN RESULTAT

ANTISEMITISME ET ISLAMOPHOBIE NE SONT PAS COMPARABLES

CE QUI SE PASSE VRAIMENT DU COTE D’ALEP (SYRIE)

LA FIN DES CHRETIENS EN TERRE D’ISLAM ?

MASSACRE DES CHRETIENS D’ORIENT - LES CHEMINS DE LA BARBARIE

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CINQUANTE ANS DE DIALOGUE ISLAMO-CHRETIEN SANS AUCUN RESULTAT

Tout récemment, le pape François a reçu à Rome les Evêques d 'Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie et Libye). Dans le discours qu'il leur a remis, il a évoqué l’histoire d'une région marquée par de nombreuses figures de sainteté depuis Cyprien et Augustin, patrimoine spirituel de toute l’Eglise, jusqu’au bienheureux Charles de Foucauld, dont on fêtera l’an prochain le centenaire de la mort. Jusque-là ça va. Mais le pape ajoute : « Depuis plusieurs années l'Afrique du Nord connaît des évolutions significatives, qui permettaient alors d’espérer voir se réaliser certaines aspirations à une plus grande liberté et à la dignité et favoriser une plus grande liberté de conscience. Mais parfois aussi ces évolutions ont conduit à des déchaînements de violence » (Note de Michel Garroté - Le pape utilise des euphémismes ; car, en réalité, nous assistons à une éradication des chrétiens en terre d’islam).

« Je voudrais saluer particulièrement le courage, la fidélité et la persévérance des évêques de Libye, ainsi que des prêtres, des personnes consacrées et des laïcs qui demeurent dans le pays malgré les dangers multiples. Et à ce propos, je suis heureux de relever que l’Institut pontifical d’études arabes et islamiques, qui célèbre cette année son cinquantième anniversaire, est né à Tunis » (Note de Michel Garroté - Intéressant : un Institut pontifical d’études islamiques œuvre depuis cinquante ans ; et le résultat de ce « pontifical islamique », c’est qu’on massacre de plus en plus les chrétiens d’Orient).

« Soutenir et utiliser cette institution si nécessaire pour s’imprégner de la langue et de la culture permettra d’approfondir un dialogue en vérité et dans le respect entre chrétiens et musulmans. Le dialogue, vous le vivez aussi au jour le jour avec les chrétiens de diverses confessions ». Citant également l’Institut Œcuménique Al Mowafaqa (Maroc) qui promeut le dialogue œcuménique et inter-religieux, le Pape rappelle que ses hôtes « animent une Eglise de la rencontre et du dialogue, au service de tous sans distinction » (Note de Michel Garroté - Institut pontifical d’études arabes et islamiques par-ci ; Institut Œcuménique Al Mowafaqa par-là ; et depuis cinquante ans que ça dure, on détruit les églises en terre d’islam et on construit des mosquées en Europe ; un jour, l’Eglise catholique devra rendre des comptes pour cette hérésie et cette aberration que constitue ce catholicisme islamo-compatible, ce « catholislam »).

ANTISEMITISME ET ISLAMOPHOBIE NE SONT PAS COMPARABLES

Gilles William Goldnadel, dans Le Figaro, écrit : C’était sûr. Promis, craché. Rien ne serait plus jamais comme avant. Le 12 janvier au matin, les nuées pestilentielles de la haine, de l’intolérance, et du terrorisme intellectuel seraient emportées par un ouragan nommé Charlie. Certains, très peu nombreux, demeuraient fort sceptiques. Contre le vent qui soufflait, ils prophétisaient sans plaisir qu’il était douteux qu’un happening satisfait, un festival du consensus mou allant jusqu’à refuser de détester la haine et encore moins de la nommer, une escroquerie émotionnelle aux sentiments, ne fassent autre chose que bien rire les méchants. Ces mauvais prophètes maudissaient le roi et plus encore ses puissants opposants de ne pas avoir saisi l’occasion du malheur pour se libérer des fers que la religion de la préférence pour l’Autre avait posés sur les sujets de France.

La semaine dernière, dans ces mêmes colonnes, je disais que le seul scandale provoqué par les évidences affligeantes prononcées par le représentant censé représenter les juifs français résidait précisément dans le fait qu’elles aient pu faire scandale. Mais un autre habite dans le fait que les déclarations du même, le lendemain, n’aient déclenché, au rebours, aucun commentaire. Le président du CRIF s’est en effet rendu à l’Élysée, comme d’autres à Canossa, pour se réconcilier, sous égide présidentielle, avec le très estimable président Boubakeur qui avait cru devoir se sentir insulté par le lieu commun, la banalité, l’observation ingrate de l’identité religieuse des assassins de juifs. Bref, en la circonstance, c’étaient les musulmans qui faisaient figure d’offensés.

On revoyait ainsi se dérouler au même endroit, la même scène qui avait été jouée au lendemain du massacre de Toulouse, et où les acteurs de l’époque avaient lourdement insisté sur le «pas d’amalgame!». Quelques jours après, le grand rabbin de France avait regretté, mais un peu tard, la centralité de cette thématique qui masquait la réalité des responsabilités respectives. Cette fois-ci, le président du Crif s’est senti obligé de déclarer publiquement que «juifs et musulmans étaient ensemble victimes du racisme»… Je comprends bien, et je la souhaite autant qu’un autre, la nécessité de bonnes relations entre les enfants d’Israël et ceux d’Ismaël. Mais pas au prix d’un mensonge au moins par omission pour se faire pardonner une dure vérité.

Il n’existe aucune équivalence actuelle entre la souffrance juive et la souffrance musulmane. Les renvoyer dos à dos est une offense dangereuse à la cruelle vérité. Que le représentant du CRIF m’oblige à m’imposer au nom de la vérité due aux victimes de la haine islamiste, cet exercice ingrat qui sera considéré par certains comme constitutif de concurrence victimaire, m’afflige. Énoncer dans une même phrase que juifs et musulmans seraient victimes du même racisme donne à penser que, comme toujours, les racistes sont les non-juifs et les non-musulmans. Pour un peu les éternels franchouillards… Or dans la tragique circonstance actuelle, les tourmenteurs de juifs se recrutent au sein de l’islam radical.

Laisser également à penser qu’antisémitisme et islamophobie seraient les deux revers d’une même médaille ensanglantée relève de la dangereuse contrevérité. Comme l’a encore écrit mon cher Pierre André Taguieff dans ces mêmes colonnes «la symétrie entre islamophobie et judéophobie relève de l’escroquerie intellectuelle et morale.» «Point de musulmans assassinés en France parce que musulmans, point d’enfants musulmans tués en tant que musulmans. Point non plus en France, même après les tueries de janvier 2015, de manifestations islamophobes violentes avec des slogans comme « mort aux musulmans ! » ou « musulmans assassins ! ». Ni même avec un slogan du type « musulman, casses-toi : la France n’est pas à toi ! ». Dieu merci.

J’ai défendu ici même le droit et même le devoir qu’avait le président de l’instance représentative des juifs de France de dire la vérité sans faillir. Dans la tempête médiatique s’il le faut. Ce n’était pas la peine de s’y risquer sans savoir tenir fermement la barre. Mais je sais aussi d’où souffle le mauvais vent qui gonfle la tempête. Si les choses ont changé depuis le 11 janvier, ce n’est pas en mieux. © Gilles William Goldnadel - Le Figaro

CE QUI SE PASSE VRAIMENT DU COTE D’ALEP (SYRIE)

Alessandra Benignetti et Roberto Di Matteo, dans La Repubblica, relatent que le père Rodrigo Miranda, quarante ans, est un missionnaire chilien de l’Institut de la Parole incarnée qui a passé ces quatre dernières années en Syrie, dans l’enfer d’Alep. Curé à la Cathédrale de l’Enfant Jésus, il est venu en aide depuis 2011 à la population, en particulier durant les 3 ans de siège que la ville a connus, au milieu des violences, des morts et des enlèvements. Il est de retour à Rome depuis quelques mois, et c’est là que nous l’avons rencontré pour entendre son témoignage. C’est le récit d’un témoin direct de la bataille d’Alep qui a commencé en 2012, et qui, plus que toutes les autres, résume bien la tragédie vécue par la population, par ceux qui habitaient la cité autrefois la plus riche et la plus peuplée de Syrie, et qui d’un coup s’est retrouvée au cœur d’un conflit d’une extrême violence entre les rebelles et l’armée d’Assad ; un conflit qui a coûté la vie à des milliers de civils.

Une guerre artificielle

« Avec sa mosaïque de cultures et de religions, Alep a toujours été une ville symbole de la bonne cohabitation entre chrétiens et musulmans, » nous raconte Père Rodrigo, « la guerre est arrivée à l’improviste, et a frappé des personnes qui ne se seraient jamais attendues à une telle réaction face à un conflit qui a tout d’artificiel. » Cette dernière phrase nous intrigue un peu. « La population syrienne, nous explique-t-il, n’a jamais demandé un changement, ni politique ni culturel. Jamais. Ils étaient bien comme ils étaient. Je ne veux pas faire les louanges d’Assad, mais ce que je veux dire, c’est que le conflit a été le fruit d’un processus aussi rapide que violent. Parmi les combattants, seuls 2% sont syriens, les autres sont tous des étrangers, de 83 nationalités différentes ».

Les persécutions contre les chrétiens

Avant la guerre, les chrétiens d’Alep étaient au nombre d’environ 300’000. Des 4000 fidèles qui fréquentaient la paroisse de Père Rodrigo, il n’en reste que 25 aujourd’hui. Tous les autres ont fui, ou bien « ils ont été tués, surtout les femmes et les jeunes. Il y a eu beaucoup d’enlèvements, » nous explique le curé. En effet, les chrétiens de Syrie ont, plus que les autres, été pris pour cible par des groupes islamistes radicaux. « Cela survient du fait de leur grande influence dans de nombreux secteurs de la société, et parce qu’ils ont cette capacité au dialogue, cette faculté de s’ouvrir à l’autre, de le respecter [qui les rend si vulnérables]. Quand nous entendons dire que l’EIIL avance dans le nord de l’Irak ou de la Syrie, c’est parce que ces zones sont peuplées de chrétiens, et la réponse d’un chrétien est très différente de celles des autres [confessions]. » Sur le front humanitaire, la situation n’est guère meilleure : « j’ai parlé encore hier avec mes [anciens] paroissiens : ils manquent d’eau, de lumière et d’électricité depuis 12 jours. Les promesses des Nations Unies sont restées lettre morte ».

Un niveau de violence inouï

À quelques mètres de la paroisse de Père Rodrigo se trouvait l’Université d’Alep, qui a été le théâtre d’un violent attentat le 15 janvier 2013, attentat dans lequel des centaines de jeunes étudiants ont perdu la vie. « Il était midi, l’heure de pointe, lorsque les trois missiles sont tombés. L’université était pleine de monde, et la plupart étaient dehors, » nous raconte-t-il. « Après la frappe du premier missile, j’ai commencé à aider les personnes à côté de moi. Ensuite, alors que je courais vers l’université pour aller aider les autres, j’ai vu le 2e missile arriver. J’ai tenté de me réfugier entre un mur et quelques voitures. J’ai entendu un fracas, puis un long silence, et après… le désastre. Ça a été un massacre. Au début, poursuit-il, on nous a dit que les missiles avaient été tirés par l’armée d’Assad. Mais notre quartier était contrôlé par l’armée régulière. Ça voudrait dire qu’ils se seraient tirés sur eux-mêmes (?). Après, ils ont raconté que l’armée avait frappé par erreur. Mais si tu te trompes, tu le  fais une fois, pas trois. L’autre hypothèse est que ce sont les rebelles qui ont tiré, pour frapper l’armée qui contrôlait le quartier. » Mais ce dont se souvient le plus Père Rodrigo, c’est le « degré de violence exercée contre la population civile. » En écoutant son récit, il nous vient à l’esprit une question évidente, banale. N’avez-vous jamais eu peur ? Jamais, répond-il en souriant : « pendant ces secondes-là, on n’a même pas le temps d’avoir peur. On pense seulement à aider ».

Les mensonges des médias

« Ce que désire le peuple syrien par-dessus tout, c’est que dans les autres pays, on raconte ce qui se passe vraiment en Syrie. » D’après Père Rodrigo, la désinformation sur ce conflit a été tout simplement gigantesque. Nous lui demandons quel a été le plus gros mensonge. Sa réponse : « le fait de parler de ‘’régime’’, de vouloir cataloguer à tout prix comme ‘’dictateur’’ tous ceux qui ne font pas ce que [certains pays] veulent, » nous répond-il sans hésiter. « On ne peut pas appliquer la démocratie telle que nous l’entendons, à des pays où le substrat culturel est totalement différent : il faut respecter la diversité et la culture de l’autre, c’est comme cela qu’on garantit la paix. » Autrement, le risque est « une radicalisation toujours plus forte, » qui est prête à contaminer également l’Europe, comme cela se produit sous nos yeux aujourd’hui. © Alessandra Benignetti et Roberto Di Matteo La Repubblica, 2015 Traduction : Christophe pour ilFattoQuotidiano.fr

LA FIN DES CHRETIENS EN TERRE D’ISLAM ?

Répondant dimanche 1er mars à l’appel du Comité de Soutien aux Chrétiens d’Irak, nous étions, écrit Karim Ouchikh, Président du SIEL, plusieurs centaines de personnes à défiler silencieusement à Sarcelles pour soutenir la cause des chrétiens d’Orient, dans un département, le Val d’Oise, qui abrite la communauté Assyro-Chaldéenne la plus importante de France. Une foule compacte communiait avec ferveur à la pensée de ces chrétiens innombrables du Moyen-Orient, aujourd’hui persécutés, pourchassés, décimés, martyrisés. Leurs assassins sont connus : les barbares de l’Etat islamique qui opèrent en toute impunité aux confins de l’Irak, de la Syrie ou de la Libye. Leurs méthodes sont radicales : user de moyens toujours plus sanguinaires et spectaculaires avec une rage et une détermination qui font froid dans le dos. Leur but de guerre est évident : éradiquer toute présence chrétienne dans une vaste aire géographique qui a pourtant vu naître la religion du Christ, deux mille ans plus tôt. En Syrie, des centaines de chrétiens, de tous âges et de toutes conditions, sont déplacés ces jours-ci, déportés en zones inconnues, promis à un sort terrible que chacun pressent avec effroi au souvenir du martyr subi voici peu en terre libyenne par les 21 coptes égyptiens.

Quoique soutenue par la Conférence des évêques de France, la manifestation de solidarité ne fut guère relayée par les médias et peu de personnalités nationales s’y sont pressées, à l’exception notable de Mgr Lalanne, évêque de Pontoise, de François Pupponi (PS) et Jérôme Chartier (UMP), respectivement députés maires de Sarcelles et de Domont. En ce jour de recueillement, il ne fut pas question de rechercher la moindre responsabilité politique à ce drame historique : les apprentis sorciers qui, aux Etats-Unis comme en France, ont armé sans états d’âme les terroristes islamistes ou qui soutiennent toujours ces pétromonarchies qui financent inlassablement le djihad dans le monde, devront tôt ou tard répondre de leurs actes insensés.

Nul n’a davantage songé, à cet instant précis, à promouvoir quelque issue concrète que ce soit à cette tragédie inédite : les puissances historiques qui peuvent encore influer sur le cours des évènements, de la Russie aux Etats-Unis, de la France au Royaume-Uni, sans oublier les acteurs régionaux, de l’Egypte à la Turquie, auront tôt fait à se gendarmer effectivement, sans pouvoir éternellement se dérober à leurs responsabilités diplomatiques et militaires. Un seul mot d’ordre occupait alors les esprits en cette matinée du 1er mars : résister. Résister dans la prière et le recueillement.

Résister à la barbarie islamiste qui dévaste des contrées entières, avec une violence inouïe, en emportant tout sur son passage, églises, villages et vies humaines. Résister à une idéologie totalitaire qui veut tout abolir, y compris l’empreinte culturelle du passé, en saccageant musées, bibliothèques et mausolées. Résister à une entreprise de nature génocidaire qui voudrait éradiquer les particularismes locaux et les minorités religieuses, au premier rang desquelles les communautés chrétiennes dont la présence vénérable, entre le Tigre et l’Euphrate, à Kobané comme à Mossoul, se confond avec une terre biblique qui fut rien moins que le berceau sacré de l’humanité. Résister pour éviter que les chrétiens d’Orient ne sortent définitivement de l’Histoire. © Karim Ouchikh, Président du SIEL

MASSACRE DES CHRETIENS D’ORIENT - LES CHEMINS DE LA BARBARIE

Sur Boulevard Voltaire, Christian Vanneste écrit : L’opinion publique s’est davantage émue des destructions commises par les barbares de l’État islamique dans les musées et sur les sites archéologiques du nord de l’Irak que de l’enlèvement de 220 chrétiens syriens par ces fanatiques. Les deux événements font référence aux Assyriens. Mais l’identité du mot est trompeuse. Les Assyriens d’aujourd’hui sont des chrétiens d’Orient, les héritiers d’un schisme du Ve siècle devenu une hérésie à partir de la définition de la nature du Christ au concile d’Éphèse. Au sens strict, l’église assyrienne est indépendante, contrairement à sa sœur chaldéenne ralliée à la papauté catholique. Les Assyriens forment des communautés possédant une culture propre avec notamment la langue araméenne, celle du Christ, et la foi chrétienne. Leur histoire est celle d’une longue persécution depuis la conquête arabe et musulmane à laquelle une autre minorité, celle des Kurdes, a souvent prêté la main. 70 % des Assyriens de l’Empire ottoman auraient ainsi été massacrés en 1915-1916 dans le même temps que les Arméniens au cours d’un génocide méconnu qui aurait tué 750.000 personnes (Sayfo).

La relative indifférence de l’Occident à leurs souffrances actuelles tient sans doute d’une part à la banalisation des atrocités commises par les islamistes, mais d’autre part aussi à la peur panique des dirigeants occidentaux de paraître défendre particulièrement des chrétiens contre des musulmans dans un mélange explosif de croisade et de colonisation. Il y a des moments où la culpabilité excessive et la repentance hypocrite se font les complices de crimes bien réels et actuels. Les Kurdes et les yézidis, oui, mais les chrétiens, attention !

C’est pourquoi l’ampleur de la réaction au saccage iconoclaste des statues assyriennes a été beaucoup plus forte. Ces Assyriens-là, dont le comportement n’était guère humaniste, ont beau avoir disparu depuis des millénaires, il est politiquement correct et sans danger de se scandaliser de l’atteinte à leurs vestiges et à leur souvenir. Il y a dans cette attitude une certaine logique : la communauté des vivants assyriens continuera à transmettre ses traditions de l’Amérique à l’Australie en passant par l’Europe, là où la diaspora a trouvé refuge. En revanche, la destruction d’un patrimoine millénaire est définitive et paraît une stupide atteinte à l’Humanité, d’abord chez le coupable qui lui fait honte par sa bêtise, et dans le trésor de l’héritage humain, amoindri sans la moindre raison.

Sous les condamnations officielles pourront se dissimuler quelques idées plus perfides. D’abord, la plupart des statues détruites n’étaient que des copies. Ensuite, voilà une excellente raison pour les grands musées occidentaux de ne pas restituer leurs collections aux pays d’origine. Ces crétins de djihadistes ont brisé de magnifiques « taureaux ailés ». Ils ne toucheront pas à ceux de Paris ou aux lions de Berlin. Enfin, il est probable que le trafic des œuvres d’art volées dans les musées du territoire soumis au « califat », qui a grand besoin de ressources, « sauve » un certain nombre d’objets.

Ces deux événements rattachés à une identité assyrienne ambiguë rappellent une fois encore l’importance de cette notion d’identité. Ceux qui s’offusquaient naguère de l’emploi du mot pour désigner l’une des missions d’un ministère devraient y réfléchir. Ceux qui, chez nous, aiment tellement l’altérité qu’ils s’acharnent volontiers sur la tradition et l’héritage sont tout aussi destructeurs. Nier son identité construite par le temps pour revenir à une origine illusoire ou la dissoudre dans la confusion d’un présent métissé sont les deux chemins de la barbarie. La cultiver pour la faire croître et l’enrichir, c’est la voie royale de toute civilisation. © Christian Vanneste sur Boulevard Voltaire


10 commentaires

  1. Posté par Valerie Smith le

    j’adore, article clair, et super commentaires.

  2. Posté par LAMBLIN Roger le

    Pour qui juge l’arbre à ses fruits, que le nazisme, le communisme, l’islam(isme), le matérialisme – la liste n’est pas exhaustive – soient intrinsèquement pervers est une évidence. Mais il conviendrait de porter le même jugement sur la Révolution de 89, la Terreur et Napoléon (le boucher de l’Europe) qui, au nom de leur idéologie, ont commis les mêmes atrocités et actes de vandalisme contre les chrétiens réfractaires à ces « valeurs » et les églises. il faut donc aller plus loin dans l’analyse : c’est du cœur que sortent violence concupiscence, appétit désordonné de l’argent, aveuglement – la liste ici n’en finirait pas.
    Une histoire de paille et de poutre ?

  3. Posté par PBTY le

    à Jean Gowrié:
    FÉLICITATION Monsieur ! Vous avez parfaitement identifié la partie la plus grave du problème,

  4. Posté par Bautista le

    Bonsoir. Nous avons tous peur de l’Islam. NON nous sommes devenu pantouflards embourgeoisés derrière notre confort, on nous a habitué à mourir par le virtuel, avec tout ce qu’on nous montre à la télé au cinéma, dans les journaux, on nous a privés de notre espoir suprême. Par contre eux depuis tout petit ils ont été martelés par le Coran que nous sommes des infidèles et que lorsque nous sommes morts par l’un des leurs, notre âme ira au ciel ainsi que celui qui a agi pour Allah. Vous pensez bien que, comme il n’y a pas de représailles, ils s’en donnent a cœur joie, car oui, je crois qu’ils ont la conviction que c’est Allah qui les guide. Alors que si nous réfléchissons un peu, nous verrions tous simplement que c’est des fous furieux ni plus, ni moins. Il faut les stopper et les enfermer dans des hôpitaux psychiatriques,je ne veux pas penser au pire vous voyez, je suis gentil.

  5. Posté par KANDEL le

    @Rose l. Di Salvio, toute personne libre et saine d’esprit vous approuve à 300% lorsque vous décrivez la barbarie insondable de l’islam et de ses adeptes.

    Les musulmans tranquilles et pacifiques (il y en a) seront ou bien éliminés par les égorgeurs que l’on sait ou bien trembleront tellement de peur devant eux qu’ils feront absolument tout ce que les égorgeurs leur diront de faire.

    @Leb « Le conseiller fédéral Didier Burkhalter n’aime pas ce qui est excessif. Du coup, hier, il a proposé de combattre le terrorisme « par les valeurs » en promouvant « la tolérance » et l’acceptation des différences »(sic)

    Les égorgeurs que l’on sait, tremblent encore devant les menaces terribles proférées par notre conseiller fédéral Didier Burkhalter.

    Et dire que Monsieur Didier Burkhalter est payé, grassement, pour dire de telles énormités criminelles.

    Les générations futures, si elles doivent vivre sous la barbarie islamique, maudiront les Didier Burkhalter et Cie.

  6. Posté par Rose l. Di Salvio le

    Monsieur Jean Gowrié, je ne sais pas sur quelle planète vous vivez pour répandre pareille sornette!! Ce sont les musulmans eux mêmes qui ont inventés ce terme pour être conforme à cette culture victimaire, n’ayant absolument aucune capacité ni maturité pour reconnaitre ses torts, qui sont des attardés sociaux, qui détruisent tout les pays qu’ils envahissent, qui adhèrent et cautionnent des pratiques d’une cruauté sans nom, qui cautionne même la pédophilie via le mariage de fillettes, qui lapide, décapite, ampute, massacre, vend des captives de guerres comme esclaves sexuelles, etc. Nous retrouvons cela dans ses nombreux textes abobinables et infâmes!! Cette doctrine politico-totalitaire guerrière, esclavagiste, violente, suprémaciste, conquérante, de type sectaire (ordonnant le meurtre de ses apostats, bref, ma question est: COMBIEN DE MORTS DE NON ADEPTES D’OCCIDENTAUX FAUDRA-T-IL AVANT QU’ELLE SOIT RECONNUE COMME ELLE EST CITÉE PLUS HAUT? Car c’est bien de cela qu’on parle! Une doctrine ayant son propre système législatif d’une cruauté indicible, figée dans le temps, immuable, bref, à criminaliser avant que nos pays deviennent comme les 57 prit d’assauts qui verront le berceau du christianisme mourir du glaive de ses adeptes , adorateurs de sang et autres crimes contre l’humanité! L’islam est d’une perversité indicible!! Elle doit être interdite, au moins en Occident, sinon, nous verrons nos civilisations se voient détruites par le poids démographique et la soif insatiable de ses adeptes ayant reçu l’ordre de leur dieu de conquérir le monde par tous les moyens. Combien de morts faudra-t-il messieurs les dirigeants? encore 6 millions? l’histoire ne nous a rien appris encore? Les 57 pays membres de l’OCI cherchant à tout prix à adopter la loi du blasphème est en voie de se réaliser, avec des Occidentaux aussi naifs que trop paresseux pour étudier les textes de cette doctrine infâme!!

  7. Posté par Leb le

    « Les djihadistes en tremblent
    Le conseiller fédéral Didier Burkhalter n’aime pas ce qui est excessif. Du coup, hier, il a proposé de combattre le terrorisme « par les valeurs » en promouvant « la tolérance » et l’acceptation des différences », devant l’ONU, à Genève……….. »
    (Lematin, le 3.3.15)
    voir aussi: http://www.swissinfo.ch/fre/toute-l-actu-en-bref/didier-burkhalter–il-faut-combattre-le-terrorisme-%C3%A0-la-racine/41299872

  8. Posté par G. Vuilliomenet le

    Je ne partage pas entièrement les propos de Monsieur Gowrié.

    Si effectivement nous, Occidentaux, nous reprochons d’être islamophobes, il faut quand même rappeler que les 57 pays membres de l’OCI (Organisation de la Coopération Islamique) font des pieds et des mains pour criminaliser le blasphème et la diffamation des religions (en faveur de l’islam principalement, c’est cette pseudo religion qui tient à ce que l’on ne montre pas les tares qui lui sont intrinsèques, pour cela, il faut interdire toute critique) qui à leurs yeux sont des propos islamophobes.

    Il est clair que nous avons des politiciens et des élites tellement veules, des carpettes ne se coucheraient pas aussi platement, qu’ils sont prêts à faire plaisir aux tyrans de ces 57 pays.

    Il suffit de voir l’état de la Liberté d’expression en Europe, pour se rendre compte qu’il devient de plus en plus difficile de parler d’islam pour ne pas être traité d’islamophobe, de raciste, d’adepte de l’extrême-droite, à un point tel que les agressions des antifas* sont considérées comme normales car c’est pour défendre une soit-disant noble cause.

    * ceux qui s’autoproclament antifas sont de parfaites crapules qui n’ont vraiment rien à envier aux sbires du nazisme dans les années trente.

    732 & PADAMALGAME

  9. Posté par Charlie 37 le

    Lâcheté des politiques!
    Parmi ces extraits, le pamphlet de GWG sur l’islamophobie versus antisémitisme est le plus percutant.
    Fabius, qu’ont dit parkinsonien -ça n’est pas une excuse- voulait aller en Syrie bombarder le palais d’Assad. Il n’a pas pu le faire à cause de V.Poutine, mais la hollandie a fait parvenir des armes aux bons rebelles, à des sunnites de l’islam modéré qui n’assassinent que les impies. Ouf!
    Curieusement, mais est-ce un hasard, la position de Fabius-Hollande vis-à-vis de la méchante Syrie de Assad et du gentil Iran des ayathollas est la même que celle d’Obama. Qu’ils fassent la bombe, mais qu’ils nous promettent de ne pas l’utiliser…

    Toujours dans la hollandie solfériniste, on apprenait il y a deux jours, de la bouche du député PS Razzy Hammadi, plus courageux que ses pairs, sans doute, que des élus locaux du PS qui se représentent aux cantonales du 22 mars, avaient marchandé le vote de la « communauté » islamiste contre la construction de mosquées.
    Parions qu’il y aura encore des gugusses-carpettes pour apporter leurs voix à ces traîtres qui piétinent la Laïcité et bafouent le suffrage universel.
    Mon ami, mon frère, mon camarade qui est comme moi Républicain et Rationnel, donc anti-islamiste*, n’apporte pas ton bulletin à ces bachi-bouzouks.
    *Islamophobe est un non sens! C’est une formule d’un ex coco-islamiste et patron du MRAP.
    Islamophobe, nous le sommes tous car nous avons TOUS peur des islamiste. Leurs coreligionnaires eux-mêmes qui en sont les premières victimes devraient être islamophobes. Combattre l’islam politique et ses tueurs, ça n’empêche pas la peur, mais ça permet de la surmonter.

  10. Posté par Jean Gowrié le

    Garroté se trompe complètement. « Ils » ne nous reprochent rien du tout. C’est NOUS qui NOUS reprochons d’être islamophobes. Ce n’est pas tout à fait la même chose.

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