La Syrie est interdite de coalition contre l’Etat Islamique. Les «rebelles», dont tant d’islamistes font partie, vont bénéficier d’un nouveau soutien. La coalition refuse ainsi un pays qui combat le même ennemi.
Pour lutter contre l’Etat islamique, les occidentaux n’ont aucun problème à s’allier avec des dictatures, au surplus fers de lance du radicalisme musulman chez eux et chez nous. L’Arabie saoudite finance depuis des décennies d’innombrables mosquées en Occident qui enseignent la doxa musulmane version wahhabite. Côté vilain petit Qatar, ce sont les Frères musulmans qui bénéficient de grandes largesses. Tous deux, mais bien d’autres encore, ont créé le terreau du radicalisme qui se développe en Occident. Mais l’Occident est miséricordieux.
Priorité oblige, les Occidentaux accueillent donc avec enthousiasme tous ceux qui voient dans les troupes barbares une menace pour leur propre pouvoir et qui acceptent de lutter avec les mécréants, en traînant plus ou moins les pieds. Tous, sauf deux, l’Iran et la Syrie. C’est le deuxième qui m’intéresse ici. Rappelons que la Syrie a été préparée à la guerre religieuse durant des années par… L’Arabie saoudite et le Qatar.
Bahar Al Assad est aussi un dictateur féroce, mais qui a deux avantages sur les autres: il a créé un Etat qui a toujours défendu la liberté religieuse et il combat aujourd’hui les jihadistes qui ont gangrené les «rebelles ». Mais puisque Assad a été déclaré ennemi numéro 1, on ne va pas se dédire ! Il est exclu de la coalition. Les USA et la France au premier chef vont continuer à soutenir une Armée syrienne libre qui a montré depuis longtemps son alliance avec les salafistes, jihadistes et autre Al Qaïda.
Etats-Unis et France aiguillonnent ainsi ceux qu’ils appellent les «rebelles modérés ». Comme les appelle aussi la Turquie qui vient d’annoncer son intention d’entraîner des milliers d’entre eux. Sans qu’on sache comment elle compte trier le bon grain –le sien n’est ni démocrate, ni laïque- de l’ivraie.
Tous sont ainsi bien décidés à encourager l’œuvre de destruction que subit le pays depuis le début du conflit. Trois millions de réfugiés aujourd’hui, combien demain ?
Et comment se traduira la «modération » des rebelles, par ailleurs divisés comme jamais, s’ils arrivent au pouvoir ? En se contentant d’exterminer les seuls Alaouites, laissant vivre leur vie aux autres minorités ?
L’Occident continue de marcher sur la tête… Où va-t-il nous entrainer et entrainer la Syrie?
Mireille Vallette, 13 octobre 2014
Très mauvaise nouvelle:
Les djihadistes de l’Etat islamique (EI) se sont emparés de trois avions de chasse et ils apprennent à les manier avec l’aide de pilotes irakiens qui les ont rejoints en Syrie, rapporte vendredi l’Observatoire syrien des droits des l’homme (OSDH), qui s’appuie sur des témoins.
suite:
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/10/17/97001-20141017FILWWW00131-l-etat-islamique-detient-de-trois-avions-de-chasse.php
Je me souviens d’une interview de Khathami et Rafsandjani, il y a quelques années. Avant la guerre du golfe ils étaient en contact avec les USA. ils étaient traités comme la cinquième roue du char. Les Américains on dédaigné leurs conseils. Je les entend encore: « si on nous avait écouté, les choses se seraient passées tout différemment! » Rien de nouveau donc.
Ah s’ils étaient tous aussi lucides que notre Mireille Valette!