Pour Charles Beer, être choqué de la mort d’Adeline, c’est “nauséabond”

Pourquoi la gauche a-t-elle toujours raison ? Parce qu'elle dispose de la faculté innée, sinon magique, de juger des intentions de toute personne qui pourrait lui être contraire dans ses opinions.

Ainsi, si la mort tragique d'Adeline vous a ému et que, logiquement, vous vous tournez vers vos élus pour connaître la raison d'un pareil dysfonctionnement, vous êtes un salaud en puissance.

"La Pâquerette a fait très bien son travail par rapport à nombre de personnes qui ont été réinsérées. Il ne s'agit pas aujourd'hui de dénaturer son travail, de le nier. Il s'agit de prendre en compte la dimension d'un drame qui interpelle toute une société et qui exige que si ces programmes sont maintenus, et c'est notre volonté absolue de ne pas les mettre en cause par tout un certain nombre de récupérations politiciennes et plus ou moins nauséabondes dans le contexte électoral [...]" (dès 04:37)

Mais quel degré d'aveuglement, de despotisme idéologique et de contemplation de sa propre puissance à la tête de l'Etat faut-il avoir atteint pour oser qualifier de cette façon le sentiment le plus juste et le plus légitime qui soit. Sentiment dont la plus totale absence dans les rangs de M. Beer a révélé le profond cynisme d'une caste qui ne cesse pourtant de réclamer à grands cris la gestion exclusive du monopole de l'humanisme.

Oui, M. Beer, nous aurions aimé que vos collègues de parti eussent eu ne serait-ce que, nous ne disons pas la décence, mais tout au moins la capacité de s'indigner contre un drame tragique et inexcusable. Tout plutôt que d'aligner ces faces de carême, main sur le coeur, pleurant à grosses gouttes sur la fatalité qui frappe une famille, mais seulement pour s'en prendre avec amertume, la seconde d'après, à une droite incapable de comprendre que la mort d'Adeline faisait partie des risques encourus, qu'elle était, en somme, prévue dès le début, au moment de l'institution du programme.

Que l'incident soit survenu en pleine campagne électorale n'est qu'un juste retour de karma et certainement pas la faute de vos adversaires. Mais que ne laissez-vous donc ces considérations stériles de côté, que ne nous coupez-vous l'herbe sous les pieds, à nous autres les nauséabonds, pour nous donner, une fois pour toutes et pour toujours, la garantie totale et absolue que cette chose-là ne se répétera plus jamais ?

On a beaucoup entendu votre parti ou les Verts sur cette question-là ces derniers jours et c'est normal, vous faites partie de la même société que nous et nous devons en parler avec vous, mais jusqu'ici aucun homme de gauche ne nous a donné ce que nous attendions, l'assurance. La droite le fait, a au moins le bon sens de dire vouloir le faire, et revoilà les vieux réflexes, "nauséabonds", "paranoïaques". Mais alors, M. Beer, est-ce à dire que vous êtes opposé à cette saine réaction ? Que vous voulez maintenir le système en l'état sans rien en modifier de sa dangerosité - car il n'y pas que les criminels à être dangereux ? Le maintenir non seulement pour ses qualités mais aussi pour aussi pour ce qu'il comporte de défauts ?

Où est l'affront à votre politique, où est la gêne dans le fait de s'engager à faire en sorte qu'il n'y aura plus de jeunes femmes laissées pour compte sur le front du viol et de l'assassinat ? En quoi cette seule idée peut-elle vous heurter au point d'en référer à un adjectif qu'une pensée récurrente attribue au nazisme et au fascisme en croisant les doigts pour que l'amalgame prenne à l'intention de la droite ? Une pensée, une référence et un horizon mental que la population ne supporte plus.

M. Beer, ne nous insultez pas, parlez-nous !

5 commentaires

  1. Posté par Alain Favre le

    Reprise d’un texte de Father Mackenzie :
    “Les socialos , c’est des mecs qui te vendent des lunettes pour ne pas voir clair , des types qui essayent de te refiler leur myopie , des aveugles contagieux . Peu importe si tout le monde se paye le mur , l’important c’est d’y aller tous ensemble , veux pas voir une oreille qui dépasse , pas entendre une voix dissidente.

    Et une fois que tu as la gueule en sang dans le télésiège , ils te disent : “Ah ben on avait pas vu . Et pis c’est pas grave passque les gentils c’était nous . Tiens on recommence ? J’aperçois justement une grosse connerie en forme d’avenir radieux là-bas à l’horizon , on y va ?”

    On rêve — tu vois on rêve , c’est encore autorisé , non ? — on rêve d’un mec de gauche qui , au seuil de son existence , dirait quelque chose dans ce genre là :

    « Je vais crever et je l’avoue je me suis planté toute ma vie . J’ai soutenu Staline , Mao , Pol Pot et Mengistu. Dès qu’un régime de merde , sanglant , corrompu et exotique brandissait le drapeau rouge , j’ai fait des claquettes avec ma langue de bois . J’ai lu le Monde et Libération , cru à l’ Afrique du Sud de Mandela , au Zimbabwe et au Kampuchea Démocratique , j’ai gueulé des conneries plus grosses que moi avec Krivine , Besancenot et Mélanchon , j’ai été abonné au Inrocks , j’ai défendu Carlos et Boudarel et les pires crevures des deux dernières générations , j’ai voté Mitterrand et j’ai milité à Sos Racisme avec mes potes Dray et Désir , je suis parti à Marrakech sur les traces de Frédéric et j’ai bandé pour DSK , j’ai cru à la société multiculturelle , j’ai chié sur le Pape parce que c’était pas dangereux et j’ai écrasé ma grande gueule sur les autres religions , j’ai branlé du rabbin , pompé du mollah , astiqué de l’imam parce que je suis un lâche , j’ai affirmé qu’il n’ y avait aucun lien entre le sentiment d’une insécurité qui n’existe pas et une immigration pas plus importante que dans les années trente .

    Oui, j’ai tout faux depuis petit , c’est ma nature. Je hais les pauvres , les riches et les classes moyennes , les blancs , les français de souche , mes parents , les gens de ma tribu , et si je suis de gauche , c’est parce que j’ai honte de mes origines et que j’aurais voulu être une femme noire naine et lesbienne .

    Je n’ai rien vu venir , ni la crise économique , ni la décadence morale , intellectuelle , sécuritaire , sanitaire , ni l’implosion du Pays , rien. Je suis bouché et con comme une valise du FLN , je suis de tous les combats foireux , de toutes les vastes gourances , je suis un concentré de toute la mauvaise foi du monde , de l’indignation à géométrie variable , du mensonge sélectif , de la répression des opinions qui me déplaisent , j’ai été un chantre des assassinats collectifs et des totalitarismes déments . Et je n’ai rien appris : trouvez moi une utopie à la con et je recommence . Je ne veux rien savoir , je vous ai mis dans la merde je suis un con , mais de gôôôôôche …”

  2. Posté par Jean SANCHEZ le

    On nous ment !
    Les statistiques sur les réinsertions ne tiennent pas compte du fait qu’on ne peut pas quantifier les récidives de ceux qui passent entre les mailles des filets policiers. Et on attend combien d’années, pour dire qu’ils n’ont pas récidivés ? Il y a des principes de précaution à respecter, car trop de vies et d’intégrités physiques sont en jeu.

  3. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Nauséabonds? Un masque tombe! Ce ne sont, pour l’instant, que les “récupérations” qui sont dites nauséabondes. Mais une menace encore voilée plane sur le récupérateur. Et le moment venu, s’il vient, ce n’est pas aux pâquerettes qu’on l’enverra. Car le récupérateur est irrécupérable.
    Quoique… Quoi que quoi? Voici. Boukovsky nous apprend que le régime Soviétique a, à un moment de son histoire, interné contestataires et dissidents. Pour la simple raison que la société communiste étant devenue parfaite elle ne pouvait engendrer de déviants, ceux-ci étaient donc fous.
    Mais nous sommes en démocratie, ou la nausée abonde. Ici je laisse vos intelligences et imaginations vagabonder! Car la où l’intelligence abonde la nausée recule.
    Sa Sainteté argumente en mentionnant, que dis-je, assénant les réussites de la Pâquerette, que nul ne saurait contester. Il défend une vierge pure contre des assauts indignes. En omettant le principal! Dont le fait que l’énoncé figure dans la Bible n’ôte rien à la pertinence. Ce n’est pas pour nos actes de justice que nous sommes condamnés!

  4. Posté par Pascal le

    40 ans après la célèbre réplique de VGE à Tonton (“vous n’avez pas le monopole du coeur”), la gôche pense toujours être la seule à être humaniste et ne tolère pas qu’on la contredise. Il serait temps que les gens ouvrent les yeux sur cett arnaque qu’est le socialisme.

  5. Posté par Jean-Baptiste Aegerter le

    En même temps, on peut s’interroger sur le lien entre Charles Beer et la réalité. Il affirme en effet, à propos de Bernard Ziegler.
    “Un homme indépendant d’esprit que jamais personne n’a mis en cause pour cela” ( 11:46)

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