Michel Piccand
Avertissement.
Cet article porte sur le programme politique de Kamala Harris mais il traite aussi de la connaissance qu’ont les Suisses de ce programme. Un récent sondage vient de révéler que près de 73 % des citoyens helvètes choisiraient la candidate Démocrate s’ils pouvaient voter, et ce chiffre ahurissant révèle alors la mesure de leur désinformation. Elle est abyssale.
Plus inquiétant ce plébiscite de 73 % des Suisses en faveur de la candidate Démocrate montre la force de manipulation de la presse helvétique qui est arrivée à influencer ces citoyens sans qu’ils ne connaissent rien ou presque de son programme. Ce constat est tout simplement effrayant.
Cet article s’intitule Kamala Harris ou la voie du chaos, il aurait aussi pu s’appeler la fin de la démocratie. Parce que lorsque des gens (ici des Suisses) choisissent un candidat sans ne rien connaitre de son programme politique et se laissent à ce point manipuler par la presse c’est qu’alors la démocratie y est proche de sa fin.
LE DISCOURS DE LA DEMOCRATE AMERICAINE.
Chacun le sait, s’il y a un bord politique dans lequel il devient difficile de trouver un discours cohérent c’est bien celui de gauche, y compris dans ses versions écologistes et démocrate-chrétiennes. Ces partis prétendent défendre les droits de l’homme, les salaires, l’accès au logement, la famille, l’environnement et des conditions de vie favorables et la sécurité pour tous mais en même temps – comme en Suisse – ils sont prêts à violer les règles de l’Etat de droit pour favoriser une immigration de masse qui précisément vient ôter toutes ces protections aux habitants.
Les politiciens de gauche – même s’ils ne sont pas les seuls – sont à la source de tous les grands problèmes actuels dans nos sociétés mais leur discours reste celui du déni de la réalité. Ils reconnaissent que cela va de plus en plus mal et nous demandent de leur donner plus de pouvoir mais ils sont à l’origine de l’immigration catastrophique qui est en train de détruire nos nations. Quelles sont leurs solutions ? Ils ne le savent pas eux-mêmes.
Si l’on excepte la gauche allemande de Sahra Wagenknecht et de son parti BSW qui s’oppose désormais elle aussi à l’ouverture des frontières et à l’immigration de masse (mais dont certains disent que c’est juste de l’opportunisme), toutes les gauches occidentales, en Suisse y compris, continuent leur politique de pouvoir pyromane dont la seule conséquence est d’exacerber la concurrence de tous contre tous ; pour les postes de travail, pour l’accès au logement, pour les ressources publiques, les places dans les écoles et dans les crèches, bientôt dans les hôpitaux, sans parler de l’augmentation de la violence importée.
Depuis longtemps – mais nous le savions déjà – ce qui caractérise les discours de gauche ce sont des positions idéalistes-idéologiques, dont on se demande si elles ne sont pas alimentées parfois par des égocentrismes mal maîtrisés qui les empêchent d’appréhender toutes les données de la réalité. D’où les contradictions sans fin, les discours inconsistants, l’impossibilité de reconnaître l’entier du réel et les défauts de cohérence que leurs actions politiques entraînent.
La science politique a depuis longtemps identifié le problème de l’ego en politique, et spécialement lorsque ceux qui ont la charge de décider ne sont pas capables de poser des analyses rationnelles de la réalité mais sont guidés par les besoins de leur propre psychisme (ego defensive action). Au lieu de répondre de manière appropriée et rationnelle à une situation extrême telle que l’immigration de masse et le déficit budgétaire dont chacun connait les graves conséquences, ils apportent des réponses totalement incohérentes et contradictoires (ils ouvrent encore plus les frontières, laissent venir encore plus de réfugiés, instaurent des villes refuges pour l’immigration illégale, augmentent encore plus les charges et les dépenses) à seule fin de répondre au stress psychique qu’induit chez eux la pression de leur idéologie ou de leur sentiment de culpabilité.
Le discours que la vice-présidente Kamala Harris a livré au cours de ses diverses interviews et dans le débat face à Trump est un fleuron du genre, un morceau d’anthologie d’incohérences et de contradictions. Un exercice où l’idéologie est sévèrement rattrapée par le réel et par les faits.
L’interview que Kamala Harris a livrée à la chaîne CNN (pro-Démocrate) au début de sa campagne pour expliquer son programme durait une petite demi-heure et il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir apparaître ces contradictions et ces incohérences.
Deux questions fondamentales se posent aux Américains lors de cette élection présidentielle, elles concernent le budget fédéral et l’immigration illégale.
Un mois après l’interview de CNN et son débat contre Trump on ne sait toujours pas comment Kamala Harris répond à la question de la soutenabilité de son plan économique. Personne ne le sait.
Quant au durcissement qu’elle prétend opposer à l’immigration illégale on se demande qui peut encore seulement la croire ? Ce durcissement apparait comme une posture de campagne qui ne sera jamais tenue tant il est contraire à la dépénalisation de l’immigration illégale qu’elle a toujours soutenue par le passé, notamment pour se faire élire à la primaire de 2019 en tant que candidate démocrate à la vice-présidence des Etats-Unis. Elle y défendait alors avec véhémence le droit pour les immigrants illégaux d’obtenir gratuitement le permis de conduire, de s’inscrire gratuitement dans les universités, d’être inscrits gratuitement dans le système de santé. Les électeurs sauront-ils s’en rappeler ? C’est toute la question. Les républicains lui reprochent de n’avoir rien fait en quatre ans contre l’immigration illégale et d’avoir au contraire créé le chaos. Elle répond que c’est elle la solution au problème.
LA QUESTION DU BUDGET
A la question de ce qu’elle ferait le premier jour (Day one) Kamala Harris a annoncé comme priorité un nouveau programme d’aide économique à la population, qu’elle nomme « Economie d’opportunité » et qui rase très large : Interdiction nationale des « prix abusifs » des denrées alimentaires, création de trois millions de nouveaux logements (N.B. pour une population de 333 millions d’habitants sans compter les illégaux qui sont au moins 7 millions), aide étatique au premier achat d’une maison, réduction d’impôts aux promoteurs immobiliers qui construisent des logements abordables, création d’un fond immobilier de 40 milliards pour lutter contre la pénurie de logements (le Conseil fédéral prévoit la même chose en Suisse. Non… ! Ça c’est une blague… Ne rêvez pas ! L’argent disponible en Suisse c’est pour les programmes de l’UE, les réfugiés, la coopération internationale et les lampions gratuits sans croix suisse du premier août. N.B. 40 milliards à l’échelle des Etats-Unis représentent environ 1 milliard en Suisse, le tunnel ferroviaire sous les Alpes que nous avons payé de notre propre poche et offert au réseau de transport de l’Union européenne nous en a couté 22 ). Crédit d'impôt (montant à déduire de l’impôt dû) de 6000 $ pour les nouveau-nés. Réduction des impôts pour les bas salaires, hausses d’impôt pour les revenus de plus de 400'000 $ et pour les entreprises, suppression de l’impôt sur les pourboires (Trump l’avait déjà proposé), plafond de prix sur certains médicaments et limite des dépenses personnelles à 2000 $ par an, annulation de la dette médicale des américains (sans qu’on sache vraiment comment elle sera financée), de la dette étudiante (idem), et peut-être une loi établissant des congés payés de 3 mois (elle n’est pas claire la dessus), augmentation du salaire minimum. [1]
Le premier problème – mais nous savons que dans nos démocraties en déclin ce n’en est plus un – il est en principe interdit d’acheter les voix des électeurs, et que de telles propositions devraient clairement indiquer si elles sont soutenables et qui devra les financer et quelles en seront les conséquences.
Kamala Harris ne répond pas directement à ces questions, elle se contente de suggérer que ce n’est que la suite des Bidenomics (pour rappel la politique économique de gauche de l’administration Biden qui par l’intervention croissante de l’Etat et la croissance massive des dépenses publiques prétend redonner aux classes pauvres et moyennes l’espoir d’une ascension sociale dans le monde libre du rêve américain) et qu’elle tient pour une réussite mais qui est en train de se diriger vers une catastrophe.
En effet, quatre ans après la mise en place des Bidenomics, et même si la crise du Covid est passée par là, le montant de la dette américaine est passé de 27’800 à 34’200 milliards de dollars soit une augmentation de 23 % en quatre ans ! Résultat ? En 2024, le seul montant à payer pour les intérêts de la dette a dépassé aux Etats-Unis celui des dépenses de défense et de Medicare. Et Kamala Harris (à vrai dire l’administration démocrate) va encore en rajouter. En rappelant au passage les propos de Michelle Obama qui a fait du mot « Espoir » le slogan de la campagne Harris lors de la convention démocrate qui a évincé Biden sans aucun vote, et que d’aucun ont vu comme un putsch de la maison Obama. Espérer ? Oui, ils peuvent continuer, mais les chiffres sont contre eux.
Comment ces dépenses supplémentaires seront payées ? On l’a vu, par l’augmentation de la taxation des plus riches, sauf – ce que les démocrates ne disent pas – c’est que cela ne suffira pas.
Si tout le monde comprend que des hausses d’impôt sur les plus riches seront inévitables pour financer le programme démocrate peu savent que ce sera très insuffisant et qu’à terme c’est la classe moyenne elle-même qui sera obligée de repasser à la caisse et d’être encore plus taxée qu’elle ne l’était auparavant.
Il a en effet été démontré que la taxation la plus agressive possible des 2 % les plus riches aux USA (ceux qui gagnent plus de 400'000 $ par an et telle qu’elle avait été imaginée par le programme du communiste Bernie Sanders) ne pouvait générer qu’un surplus de recettes fiscales équivalant à 2 % du PIB et probablement beaucoup moins si ces super riches se défendent ou tout simplement se délocalisent et s’en vont. [2]
Et le calcul est alors vite fait. L’augmentation des dépenses du budget fédéral américain du fait des Bidenomics (non inclu ce qu’y rajoute Kamala Harris) et calculée par le CBO (Congressional Budget Office, organe fédéral non partisan chargé d’établir le budget) prévoit une augmentation du déficit qui va devenir chronique et incompressible pour passer de 6 % du PIB par année en 2024 à 10 % en 2053. Les recettes fiscales supplémentaires pouvant être annuellement obtenues auprès des plus riches se montant à un maximum de 2 % du PIB, on vous laisse deviner qui devra payer la différence de 8 % et passer à la caisse… Ce sera la classe moyenne. [3]
Quand Donald Trump dit que Kamala Harris va définitivement transformer les États-Unis en pays socialiste ou communiste, ou en Venezuela sous stéroïdes comme il l’a dit devant le club économique de New-York le 4 septembre, il ne se trompe pas. [4]
A moins d’une croissance extraordinaire et surréaliste qui par ailleurs serait peu compatible avec les objectifs durables de Kamala Harris en matière environnementale on ne voit pas très bien comment le Congrès va pouvoir rétablir les comptes des États-Unis sans taxer massivement la classe moyenne dans les prochaines années. Si Kamala Harris est élue et que les démocrates reprennent la majorité au Congrès les classes moyennes devront repasser à la caisse, c’est inévitable. Comme c’est actuellement le cas en Suisse.
La promesse que font Kamala Harris et les démocrates de ne taxer que les plus riches ne pourra jamais être tenue, c’est mathématiquement impossible. Et alors que cette classe moyenne après 4 ans de Bidenomics a déjà vu son niveau de vie baisser, notamment en partie à cause de l’inflation, dont une partie des économistes américains prétend qu’elle a été aggravée par les dépenses étatiques exagérées du programme démocrate, et par la hausse du coût de l’énergie dû au plan climatique de Biden. En gros la politique économique des démocrates c’est : On va vous donner de l’argent mais on vous en reprendra encore plus après. Et votre liberté au passage. En bref, la technique de l’escalier et de l’engrenage.
LA QUESTION MIGRATOIRE
Toutes les propositions économiques de Kamala Harris et des démocrates ne sont évidemment pas mauvaises, beaucoup de Suisses rêveraient de les avoir, des aides pour l’enfance vraiment dignes de ce nom et permettant d’élever plusieurs enfants, des aides pour faciliter l’accès au logement (en pratique inexistantes ou inefficaces dans la plupart des cantons). Mais outre, comme on l’a vu, que le programme de Kamala Harris ne sera financièrement pas soutenable sans une augmentation drastique des impôts pour la classe moyenne américaine, elle amène avec elle dans ses bagages une politique d’ultra-gauche en matière d’immigration, et ce ne sont pas ses déclarations juste avant l’élection dans lesquelles Harris se dit maintenant du côté de la rigueur qui vont changer la donne. Il y a tellement de contradictions dans son discours que plus aucun observateur attentif ne la croit.
Chacun sait que les questions de politiques migratoires sont un affrontement entre l’émotionnel et le rationnel. L’émotionnel dit que des milliers de déshérités se pressent aux frontières des USA dans l’espoir d’une vie meilleure et qu’il faut les traiter dignement, tandis que la rationnel dit que la majeure partie de ces gens n’ont aucune formation et que s’ils entrent sur le territoire, au mieux ils prendront un emploi à un américain ou à un immigré déjà aux Etats-Unis et entreront en compétition avec lui, donc avec les couches les plus défavorisées, au pire ils seront à la charge de la société américaine, sans compter qu’il n’est pas possible de sélectionner ceux qui poseront des problèmes de violence de ceux qui n’en poseront pas.
En 2024 sous Biden la part des Américains (55%) demandant que l’immigration diminue n’avait jamais été aussi élevée depuis 2001. Et le paradoxe, c’est qu’alors que la part des Américains demandant une baisse de l’immigration était sur une pente descendante constante depuis près d’un quart de siècle, passant de 65 % en défaveur de l’immigration en 1995 à 28 % en mai 2020 (sous Trump), ce refus de l’immigration est soudainement reparti massivement à la hausse sous Biden-Harris. Un revirement de tendance à 180 degrés qu’on ne peut passer sous silence. [5]
Que s’est-il donc passé ?
Les chercheurs de gauche ont bien évidemment prétendu que le revirement de la réticence des Américains envers les immigrants était dû au battage médiatique fait par Trump et les républicains, mais la chronologie dit le contraire. L’opinion favorable des Américains pour les migrants n’avait jamais été aussi bonne que sous l’ère Trump.
D’autres ont dit que ce changement de tendance était une conséquence de la crise du COVID, ce que l’on peut honnêtement tenir pour une partie de l’explication, lorsque l’économie va mal et que les gens perdent massivement leur travail le « struggle for life » (combat pour la vie) et la concurrence des uns envers les autres augmente, mais elle n’explique pas alors pourquoi la tendance n’est depuis lors pas retombée. Le reste de l’explication vient alors de la crise frontalière provoquée de toute pièce à la bordure mexicaine par l’administration Biden-Harris au début de leur mandat. Chacun a encore en tête les images de trains avec des migrants jusque sur les toits des wagons qui affluaient en colonne vers les États-Unis après l’appel d’air créé par le duo Démocrate. Depuis la situation n’a fait qu’empirer.
Dans l’opposition entre rationnel et émotionnel, le rationnel dit que les démocrates auraient alors dû penser avant toute chose à protéger les Américains, ils ont fait exactement le contraire, laissant dans cette période de crise et de grande incertitude le flot de migrants illégaux exploser. [6]
Les études qui prétendent que l’immigration illégale apportent un gain économique sont légions, comme celles qui prétendent même qu’elle fait baisser la criminalité, sauf soit dit en passant dans les villes refuges (rire), elles émanent toujours de l’establishment politique ou de chercheurs de gauche, et elles sont contredites par des études indépendantes qui disent exactement le contraire et qui reprochent aux premières – c’est une constante – de ne jamais mesurer tous les coûts ni toutes les conséquences et d’être incapables de les évaluer sur le long terme.
Alors qui croire ?
Encore une fois c’est une question qui met en jeu l’émotionnel face au rationnel. Le discours des souverainistes est souvent dur et implacable mais il s’oppose à ceux dont le discours est bâti sur le mensonge et la dissimulation. Et alors entre l’un et l’autre le choix est vite fait.
Si Kamala Harris a évité soigneusement dans toutes ses interviews de répondre à la question migratoire – et elle a été très habile en cela – personne n’est dupe, elle a constamment précisé qu’elle n’avait jamais changé de valeurs, et ces valeurs nous les connaissons, c’est la dépénalisation de l’immigration illégale.
Et à vrai dire ce ne sont pas seulement les non-réponses et les contorsions de la candidate Harris qui sont en cause c’est tout le contexte politique des démocrates qui ne cessent de mentir et de chercher à dissimuler la réalité.
Ainsi lorsque certains politologues plus objectifs affirment que le revirement défavorable de l’opinion des Américains envers la migration provient de leur rejet avant tout d’une politique inconsistante aux frontières et d’un appel au respect de l’Etat de droit, on ne peut qu’acquiescer ; lorsqu’il y a une frontière il y a une frontière, et lorsqu’il est interdit d’entrer illégalement sur un territoire c’est interdit.
De plus en plus de citoyens américains ne comprennent plus que les lois ne soient pas respectées par les démocrates qui prétendent être aussi rigoureux que les républicains à la frontière (Biden dépassé par les événements et par l’appel d’air qu’il a créé a dû dans certains cas durcir sa politique frontalière) mais alors que dans le même temps il défendait le principe des villes refuges où les migrants illégaux ne sont pas inquiétés et peuvent y rester à leur guise une fois qu’ils y ont mis les pieds (comme dans les villes et les cantons de gauche en Suisse).
Un tel système est fondé sur une perversité indiscutable, l’Etat contrôle et refoule à la frontière (plus ou moins modérément) mais il laisse savoir aux migrants que s’ils tentent leur chance de manière illégale une partie d’entre eux pourront quand même forcer la porte d’entrée et obtenir le droit de rester, en particulier ceux qui peuvent servir l’économie domestique (dans tous les sens du terme ) ou ceux qui peuvent se rattacher à un enfant en vertu du droit du sol ou du regroupement familial.
Dans cette pratique, illégale rappelons-le, il y a quelque chose de profondément pervers et cynique, qui fait miroiter à des milliards d’individus une vie meilleure qu’elle n’accordera qu’à ceux qui ont la chance de passer entre les mailles du filet, un système qui détruit des vies et des familles entières et faussent leurs perspectives réelles de progrès économiques en créant de faux espoirs, et qui, par son aspect de loterie n’est rien moins qu’un système qui se fonde donc à la fois sur l’illégalité et, le comble, sur l’inégalité. Des personnes se présentent en toute conformité à la frontière se voient refusées tandis que d’autres arrivent par les voies de l’illégalité à s’incruster, et ça ce n’est sûrement pas de la justice ni le respect de l’Etat de droit. Ce n’est par ailleurs ni chrétien ni humaniste, cela consiste seulement pour les pays d’accueil à tirer profit de la situation.
Le monde ne pourra pas continuer comme ça. Ici aussi c’est impossible, et les Américains qui redeviennent de plus en plus réticents à l’immigration l’ont vraisemblablement bien compris (comme ceux qui de plus en plus s’y opposent en Europe; en Suisse il faudra attendre que la situation devienne complètement ingérable). Le monde ne pourra pas échapper à des discussions de plus en plus frontales sur la question. À défaut la démocratie n’en sortira pas, c’est ce qui est en train d’arriver aux U.S.A. où il n’est pas sûr que ce soit la discussion rationnelle qui prenne le dessus (à l’heure d’écrire ces lignes nous ignorons l’issue du scrutin). Ce qui prend le dessus c’est plutôt l’impossibilité de discuter et donc la perte du débat démocratique parce que ceux qui sont en face, Kamala Harris et les démocrates, ne cessent d’instrumentaliser le débat et de diaboliser ceux qui s’opposent à eux (comme en Suisse). Si l’on fait le compte des tentatives d’assassinat vécue par chacun des deux candidats on sait de quel côté se trouve la diabolisation.
Lorsque Kamala Harris s’est présentée à la primaire Démocrate en 2019 face à Biden pour devenir présidente des Etats-Unis elle avait levé très haut et fort la main pour dire qu’elle soutenait la dépénalisation des entrées illégales à la frontière. Et alors que durant les quatre ans où elle a été en charge du problème de la migration elle n’a jamais mis les pieds à la frontière, elle vient de s’y rendre un mois et demi avant l’élection pour déclarer (on vous demande de ne pas rire ) que « Le peuple américain mérite un président qui s’intéresse plus à la sécurité à la frontière que de jouer à des jeux politiques » ( Kamala Harris ; Douglas, Arizona ; 27.09.2024).
Encore une fois, où est le vrai où est le faux ?
On vous laisse lire ces extraits du dernier rapport républicain du Comité sur la sécurité intérieure de la Chambre des représentants qui vient de paraître. Bien qu’il s’agisse d’un rapport républicain les chiffres et les faits sur lesquels il se fonde sont des chiffres et des faits officiels qui émanent d’un comité officiel et élu.
Ce rapport est intitulé : « CRISE PAR CONCEPTION » Un regard complet sur la crise frontalière sans précédent de l'administration Biden-Harris.
Et les deux faits cités ci-après suffisent à eux seuls à dresser le tableau de la réalité.
– En 2017, l’administration Trump avait émis le décret exécutif 13768, qui interdisait l’octroi de subventions fédérales aux villes et Etats (communément appelées « villes refuges) qui refusaient de coopérer avec l’ICE (agence du contrôle des frontières) en ce qui concerne l’expulsion des criminels étrangers. Au premier jour de leur mandat Biden-Harris ont supprimé ce décret afin de rétablir le principe de la protection des illégaux dans les villes refuges.
– Sur un total de 9.5 millions d’interpellations pour entrées illégales à la frontière sous le mandat Biden-Harris environ 7 millions d’illégaux ont été relâchés ou ont disparus sur le territoire américain. [7]
Un autre témoignage présenté le 25 septembre devant le Comité de surveillance et de responsabilisation de la Chambre des représentants des États-Unis par le Centre d’études sur l’immigration montre que l’immigration illégale fait exploser les loyers et baisser les salaires, il montre que cette immigration illégale de gens peu instruits vient alourdir encore les comptes publics et pire, montre qu’elle pousse à la marge et dans l’inactivité la population la moins bien formée du pays. En 1960 4,2 % des hommes américains n’avaient aucun travail et n’en cherchaient aucun, ils sont passés à 10,6 % en 2000 et 15,2 % en 2024. [8] Et chacun sait que le désœuvrement des hommes les moins éduqués est une des premières causes de la criminalité et de leur ostracisation de la société.
Si Kamala Harris est élue la voie du chaos est assurée. On ne sait pas comment l’on pourrait appeler autrement ce qui va se passer dans un pays qui ne pourra plus faire face à l’augmentation de ses charges sans augmenter drastiquement les impôts de la classe moyenne (cf. ci-dessus) et qui va voir encore augmenter l’immigration illégale et la crise migratoire à ses frontières et, de fait, augmenter encore la marginalisation des hommes les moins bien formés dans sa société. Gérer l’ordre et la sécurité tant économique que physique va tout simplement devenir impossible, mathématiquement impossible. Déjà sous son mandat Trump avait dû puiser dans les fonds pour la sécurité intérieure du territoire (fond FEMA utilisé pour la protection et le secours en cas de catastrophes naturelles) pour financer les besoins de sécurité à la frontière. L’immigration illégale pose de véritables questions existentielles à ce pays.
A NULLE PART LA GAUCHE NE DEFEND PLUS LES INTERETS NATIONAUX
Comment comprendre que l’irrationnel prenne le dessus et que le rationnel soit rejeté du débat ? Excepté comme on l’a vu avec Sarah Wagenknecht en Allemagne tout ce que veulent les politiciens de gauche c’est le pouvoir à n’importe quel prix. En imposant une doctrine économique (pour autant qu’on puisse la nommer ainsi, tant elle est irrationnelle) qui est totalement opposée au simple bon sens et aux intérêts des nations.
Trump, à sa manière si lapidaire de dire les choses (mais alors tout le monde peut le comprendre) explique ainsi la doctrine économique qui l’oppose aux démocrates et dans laquelle il dit en substance ceci : les démocrates cherchent à baisser le plus possible tous les tarifs d’entrée sur les produits étrangers importés aux États-Unis mais en même temps ils augmentent les impôts des habitants, nous voulons faire exactement le contraire, baisser les impôts des habitants et hausser les tarifs d’entrée, parce que c’est cela le bon sens du point de vue de l’intérêt national.
A l’appui de sa position, Trump critique les producteurs américains qui délocalisent dans des lieux de productions moins chers pour ensuite importer leur produits aux États-Unis et en payant donc moins de taxes que les producteurs qui restent aux USA et ne peuvent plus les concurrencer, ce qui amène comme chacun le sait à la désindustrialisation et à la perte de secteurs entiers de production dans le pays.
Il rajoute qu’on peut appeler sa position comme l’on veut, du « nationalisme économique » si l’on veut, il s’en moque, et dit qu’il défend d’abord les Américains et leurs postes de travail. Et alors on peut se demander qui peut lui donner tort ? D’autant lorsqu’il rajoute que les Chinois sont en train de construire des fabriques automobiles au Mexique dans l’intention de pouvoir écouler leur production à coût réduit aux USA, ce qui, chacun le comprend, mettra à terme l’industrie automobile américaine à terre.
En réalité c’est la puissance économique des USA du point de vue de l’intérêt national que Trump défend, contrairement à Kamala Harris. Et l’on demande, à ceux qui le contesterait, que l’on nous prouve qu’un pays peut s’enrichir en laissant les producteurs étrangers écouler librement et massivement leurs marchandises à moindre coût chez lui tout en augmentant les taxes et les impôts sur ses propres habitants. Ici, c’est tout simplement l’enrichissement de la nation qui devient mathématiquement impossible.
Le risque et l’incompréhension du problème fondamental que font courir Kamala Harris et les démocrates à l’économie américaine est parfaitement évident. À moins qu’en réalité ils ne s’en désintéressent tout simplement et que leurs objectifs soient ailleurs, un monde parfaitement utopique qui n’aurait plus de frontières mais en passant plus aucune réserve monétaire non plus. On vous laisse le soin d’en imaginer les conséquences. Ce qui est en jeu ici c’est la défense de l’intérêt national qui s’oppose aux intérêts particuliers.
COMPARAISON AVEC LA SUISSE
Si la situation de la Suisse n’est pas exactement comparable avec celle des Etats-Unis (nous ne disposons ni de leurs ressources ni de leurs possibilités) on ne peut s’empêcher toutefois de tirer des parallèles.
Lorsque Trump parle on ne peut s’empêcher de se rappeler le discours de cet entrepreneur vaudois (Bernard Rüeger) ancien vice-président d’Economiesuisse, actuel président de l’assurance maladie CSS, proche du PLR, qui durant des années nous a bassiné en expliquant que sans la libre-circulation des personnes avec l’UE et l’accès à égalité au marché européen (qu’il avait) les PME en Suisse allaient disparaitre, mais qui a ensuite lui-même revendu sa propre PME à une société américaine qui a fini par la délocaliser en Allemagne en raison finalement de coûts de production trop élevés en Suisse.
Mr Rüeger, et pour cause, ne s’est jamais exprimé sur les travailleurs licenciés en Suisse (qu’il avait fait venir de l’UE ?) et qui ont ensuite été laissés à la charge de la collectivité helvétique. [9]
Pour rappel, des fleurons de l’industrie suisse ont subis et sont en train de subir le même sort, pour ne prendre que des exemples actuels, le verrier Vetropack, ou les chocolatiers Lindt ou Toblerone rachetés par des entreprises étrangères qui profitent de la réputation des produits helvétiques mais délocalisent ensuite la production dans des pays de l’Est parce que les coûts de production y sont moins élevés et qui bien évidemment laissent à leur sort le personnel en Suisse, qui par ailleurs provient souvent de l’immigration.
Et si les changements structurels de l’économie suisse peuvent expliquer en partie ces délocalisations ils n’expliquent cependant pas l’entier du problème. On commence en effet à voir aussi des licenciements même dans des sociétés à la pointe de l’innovation, voir par exemple les récents licenciements de l’entreprise de biotechnologie Biogen à Zoug. [10] Un exemple qui montre que la rationalisation s’impose partout, innovation et conditions-cadres ou non. Quand le coût des loyers et des salaires devient exorbitant il y a un moment où la question du lieu de production ou d’implantation se pose, quand c’est trop cher c’est trop cher, c’est le rapport qualité-prix qui emporte la décision. Et ça c’est la question existentielle que la Suisse va devoir affronter ces prochaines décennies.
Pour revenir à la question de fond de l’intérêt national des États-Unis, elle pourrait paraître différente de celle de la Suisse, en réalité elle ne l’est pas. Si l’architecture à priori des problèmes semble différente ses données fondamentales et les conflits des intérêts en jeu sont exactement les mêmes, elle oppose des intérêts particuliers immédiats à des intérêts nationaux à long terme.
Trump défend les intérêts à long terme du pays, on a vu que les budgets à venir du plan démocrate sont financièrement insoutenables à dix ans, que la faiblesse des tarifs à l’importation des démocrates va mettre à terre notamment l’industrie automobile américaine, d’autant si l’on y rajoute les défis que posent les exigences climatiques de la transition vers l’électrique.
Pour la Suisse, l’exemple Rüeger, montre exactement cette opposition entre des intérêts particuliers immédiats et les intérêts nationaux à long terme. Cet entrepreneur voulait un accès à égalité pour les entreprises suisses au marché de l’UE afin de protéger leurs marges (intérêt particulier immédiat), mais sans se soucier des effets que la contrepartie demandée par l’UE d’adopter la libre circulation des personnes allait engendrer sur les coûts de production helvétique par l’augmentation insensée des prix du sol et de l’immobilier (intérêt national à long terme non respecté).
Personne en effet ne nous fera jamais croire que l’augmentation insensée des coûts de l’immobilier en Suisse dans les zones de production est un bénéfice ou un avantage comparatif pour l’économie suisse à long terme, et encore moins pour sa population.
Les conditions des entreprises vont encore varier au cours du temps mais la hausse des prix de l’immobilier, elle, ne pourra jamais revenir en arrière, elle est quasiment impossible à reprendre sans mettre face à des difficultés insurmontables tout le secteur immobilier, hypothécaire et bancaire. C’est l’héritage économique que nous laissent tous les partis non-souverainistes de ce pays (PLR, Centre, PS et Verts).
Encore une fois, rappelons-le, le peuple suisse en février 2014, conscient des pressions insupportables exercées sur notre économie, avait voté pour un retour à l’équilibre économique global du pays en reprenant en main la progression démographique insensée qu’il subit, une manière de retourner à l’équilibre par un atterrissage en douceur.
Les milieux économiques qui se désintéressent des intérêts nationaux du pays à long terme, alliés à la gauche et à l’ultra gauche, bloquent depuis maintenant plus de dix ans l’application du vote du peuple et le retour à l’équilibre qui est demandé. En ce sens, le scénario est absolument identique à celui qui a cours aux États-Unis. Des intérêts particuliers et des idéologues sont alliés dans un partenariat délétère et ils détruisent ensemble l’intérêt national à long terme du pays. Une alliance que Trump en 2016 déjà dénonçait sous le nom de crony capitalism ou capitalisme de copinage qui détruit à long terme les intérêts économiques des nations.
Pour un exemple prégnant de capitalisme de copinage dans le cas de Kamala Harris il suffit de voir qui a été son plus grand soutien financier durant toute son ascension au travers des institutions et de ses diverses élections de procureure de San-Francisco puis sur la scène politique nationale. Un de ses principaux soutien financier est un démocrate qui n’est rien d’autre qu’un magnat de l’immobilier et un des acteurs principaux des partenariats publics-privés de la construction immobilière à San-Francisco (Cf. Mark Buell et la Democracy Alliance dont fait par ailleurs partie le spéculateur Soros). Et alors demandez-vous pourquoi des magnats de l’immobilier et de l’industrie, des spéculateurs, tous ultra-riches, soutiennent une candidate d’ultra-gauche dont la politique va encore accroitre le nombre d’immigrants illégaux dans les villes où ils construisent et prospèrent et qui vont augmenter à terme le montant des impôts de toute la classe moyenne ? Poser la question c’est peut-être y répondre. Parce que c’est dans leur intérêt. Si vous n’êtes pas encore convaincu lisez comment l’immigration illégale fait exploser le montant des loyers, la demande de logements et la rente immobilière aux Etats-Unis. [8] Si vous n’êtes pas encore convaincu demandez-vous encore comment on explique que la banque réputée la plus prédatrice au monde, la ci-nommée Goldman-Sachs soutienne aujourd’hui Kamala Harris et l’immigration illégale ? [11]
Ce qui se joue aux Etats-Unis sous nos yeux c’est la question de la défense des intérêts nationaux à long terme contre les intérêts particuliers à court terme.
CE QUI S’ANNONCE AUX ETATS-UNIS C’EST-CE QUI VA ARRIVER EN SUISSE
C’est ce qui est déjà en train d’arriver.
Si personne ne conteste que la bonne marche économique des entreprises fait évidemment partie de l’intérêt national d’un pays cette bonne marche ne peut pas reposer sur la dégradation des autres conditions d’équilibre de la société, parce qu’alors nous entrons dans un phénomène de destruction.
L’immigration illégale et l’immigration de masse ne servent jamais les intérêts nationaux. Elles ne servent que des intérêts particuliers. Et si, comme on l’a vu, cette immigration pose des défis existentiels aux Etats-Unis elle n’en pose pas moins dans notre pays.
En Suisse, des indicateurs nous montrent que la marginalisation du monde du travail de certains groupes de population a déjà commencé. A Genève par exemple, le nombre de jeunes de 18 à 25 ans qui ne travaillent ni ne suivent aucune formation et sont à l’assistance sociale a augmenté de 44 % sur les dix dernières années, des données nous montrent que ces jeunes sont eux-mêmes issus pour moitié de familles qui sont déjà à l’assistance sociale. [12]
Dans des économies – comme la Suisse – dont on sait qu’elles ne pourront s’en sortir que par un degré de spécialisation de plus en plus poussé et par une formation de plus en plus élevée de sa population, il existe une aberration certaine à laisser immigrer de plus en plus de personnes qui par leur niveau d’éducation ne trouveront pas leur place sur le marché du travail, et dont l’immigration est en train de s’accélérer.
La stratégie migratoire qui est imposée à la Suisse, qui se constitue d’une part en villes refuges pour l’immigration illégale et en immigration de masse pour l’immigration légale montre que ceux qui l’imposent (PLR, Centre, PS, Verts) illégalement rappelons-le, n’ont aucune vision à long terme de ses conséquences et qu’ils ne défendent pas l’intérêt national.
La thèse de ces partis est de dire que l’économie se porte bien. En réalité pas si bien, une petite partie des Suisses s’enrichit pendant que la classe moyenne s’appauvrit. Pas si bien, si l’on considère qu’après vingt ans de soi-disant prospérité inégalable et autoproclamée due à la libre-circulation avec l’UE la Confédération en est maintenant à gratter les fonds de tiroir quitte à vouloir augmenter les impôts – c’est quand même invraisemblable – sur les parts épargnées par les citoyens pour leur vieillesse.
L’immigration de masse et l’immigration illégale sont devenues des intouchables notamment par le matraquage qu’en ont fait – et continuent d’en faire – les journalistes de ce pays. L’immigration de masse et l’immigration illégale sont des intouchables parce qu’elles nous sont imposées par l’Union européenne dont les principes sont eux-mêmes intouchables puisque selon « l’argument magique » elle est notre principal partenaire commercial pour nos exportations.
Et c’est là que l’on vous montre qu’il n’y a en Suisse plus aucune défense de l’intérêt national à long terme.
Si l’on considère, même à moyen terme, le rapport de dépendance des états-membres de l’UE, c’est-à-dire quel sera le nombre de travailleurs actifs par rapport aux nombre de retraités, il y a de très fortes chances que leurs économies s’effondrent en partie dans les vingt-cinq à quarante ans à venir, et que leur demande de biens et de services envers notre pays se réduise aussi fortement. Que fera-t-on alors de tous les immigrés que l’on aura fait venir ?
Le taux de dépendance des nations européennes qui nous entourent – donc de notre sacro-saint débouché commercial – est catastrophique à l’aune des vingt-cinq ans à venir. A l’aune de ces vingt-cinq ans qui viennent le taux d’actifs par retraités va devenir fiscalement insoutenable pour la presque totalité des pays de l’UE.
Que va faire en 2050 l’Allemagne avec 6 retraités pour 4 personnes qui travaillent ? Et pour autant qu’ils travaillent tous. Et l’Espagne et l’Italie avec plus de 7 retraités pour 3 actifs ? Cela va devenir ici aussi insoutenable et mathématiquement impossible dans les conditions actuelles. Si la Suisse est prospère et en plein emploi, que lui achèteront ces pays avec 7 retraités pour 3 actifs ? Que deviendra notre principal et si cher débouché commercial européen ? La crise est pour ainsi dire déjà programmée. [13]
La Suisse aurait pu s’adapter par une immigration extrêmement sélective de personnes très qualifiées, par une défense exponentielle de la famille et de la natalité chez ses habitants, et surtout par une ouverture plus grande non pas sur l’UE mais sur le monde.
À teneur de cette même proportion du nombre d’actifs par rapport aux retraités ce sont dans les pays du BRICS que demain va se faire l’essentiel de la croissance mondiale et que vont se trouver les principaux débouchés commerciaux. Pour comparaison, alors que l’UE va friser avec des taux de 3 actifs pour 7 retraités, les USA et la Russie eux en seront encore à 6 actifs pour 4 retraités, les principaux pays du BRICS à 8 actifs pour 2 retraités. Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour savoir où vont se trouver la croissance et la demande.
En 2050, c’est vraisemblablement dans les pays du BRICS+ (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Iran, Égypte, Émirats arabes unis et Éthiopie) et leur constellation politique qui devient de plus en plus grande que va se faire l’essentiel de la croissance mondiale.
Et au lieu de nous ouvrir ce monde et de nous garantir leurs marchés pour demain, nos dirigeants actuels, le PLR Ignazio Cassis et la Centriste Viola Amherd et leurs états-majors respectifs, nous les ont aliénés en nous faisant passer pour « hostiles » en nous arrimant et nous alignant derrière l’UE, en violation de notre neutralité, pour servir la guerre d’Ukraine et essayer d’en tirer profit.
Y-a-t-il beaucoup de différences entre la Suisse et les Etats-Unis de Kamala Harris ?
Du point de vue politique pas beaucoup, les scénarios sont les mêmes. Nous sommes confrontés au même type de problème et aux mêmes types de politiciens, dans lesquels une partie défend de manière irrationnelle l’immigration tandis que l’autre défend des intérêts particuliers à court terme au détriment de l’intérêt national du pays.
Avec en Suisse, tout comme aux Etats-Unis, une presse dominante et sans scrupule qui entretient une vision unilatérale et non démocratique qui ne défend que les intérêts privés ou partisans.
Bien sûr, pour revenir aux taux de dépendances, l’on pourrait voir une contradiction entre le fait de reconnaitre que le taux d’actifs ne sera pas suffisant et le fait de s’opposer à l’immigration qui précisément pourrait combler ce déficit.
Mais c’est là une vision erronée de la situation. La Suisse subit en effet un phénomène de croissance démographique surdimensionné qui n’améliore en rien le déficit de sa natalité et va au contraire encore augmenter le déséquilibre et le nombre futur de ses retraités. Le taux de fécondité de la Suisse est retombé sous 1.4 en 2022 soit le plus bas niveau depuis 2001 alors que ce taux devrait être au minimum de 2.1 pour assurer l’équilibre et le renouvellement de la société.
Ce qui est reproché aux états-majors politiques de la Suisse, hormis l’UDC, c’est de n’avoir aucune conscience ni aucune prudence, c’est d’avoir cherché une croissance immédiate à n’importe quel prix, de continuer de le faire, plutôt que de chercher l’équilibre à long terme et la sécurité du pays. A vrai dire, un reproche de comportement parfaitement hasardeux et cupide strictement pareil à celui que les parlementaires de ces mêmes partis ont adressé aux dirigeants de Crédit suisse et vu comme la cause de sa faillite.
Une politique raisonnable et prudente de la Suisse aurait été d’accepter une immigration modérée et qualitative (ce que son peuple a fait et demandé le 9 février 2014) et de favoriser véritablement la famille et la naissance d’enfants dans le pays. Mais ici aussi, c’est l’intérêt national d’une économie équilibrée à long terme qui a été écrasé.
Lorsque les intérêts particuliers dépassent les intérêts nationaux, il n’y a plus de de démocratie. Les Suisses devraient pourtant le savoir, ces 73 % des Suisses qui votent en faveur de Kamala Harris. Ne savent-ils donc pas que leur droit à contrôler l’immigration leur a été enlevé, que la majeure partie du Conseil fédéral est en train de leur enlever leur droit à la neutralité, avec un résultat économique général qui ne va aller qu’en s’aggravant avec le temps.
Les Suisses comme aux Etats-Unis sont devenus des pions et une marchandise politique au service d’intérêts particuliers, comme le sont devenues les classes peu instruites et les classes moyennes américaines qui sont, comme on l’a vu, en train de se faire manipuler par ceux qui veulent devenir les maîtres du pouvoir central pour mettre le peuple sous leur domination, de la même manière que l’a décrit Robert F. Kennedy Jr. dans son discours au Madison Square Garden. [14]
C’est cela qui se joue sous nos yeux à l’élection présidentielle 2024 des États-Unis.
La lutte et la défense de l’intérêt général et national contre les intérêts particuliers.
Kamala Harris aux Etats-Unis c’est la voie du chaos. Comme l’alliance entre la gauche et les milieux économiques immigrationnistes l’est en Suisse. Le combat que nous avons à mener pour défendre l’intérêt national à long terme contre le chaos est strictement le même que celui qui se déroule sous nos yeux aux États-Unis.
Michel Piccand
Novembre 2024
NOTES
[1]
[2]
La limite de la taxation des riches.
https://manhattan.institute/article/the-limits-of-taxing-the-rich
[3]
Dépenses fédérales en bleu contre Revenus de l’impôt en rouge.
Voici les principales conséquences d’une augmentation de la dette telles qu’énoncées par le CBO, un organisme gouvernemental et non partisan rappelons-le :
- Les coûts d’emprunt dans l’ensemble de l’économie vont augmenter, réduisant l’investissement privé et ralentissant la croissance de la production économique.
- La hausse des coûts d’intérêt associés à cette dette va entraîner une hausse des paiements d’intérêts aux détenteurs étrangers de dettes américaines, diminuant ainsi le revenu international net du pays et sa richesse.
- Il va y avoir un risque élevé de crise budgétaire, c’est-à-dire une situation dans laquelle les investisseurs risquent de perdre confiance dans la capacité du gouvernement américain à assurer le service et le remboursement de sa dette, ce qui pourrait provoquer une hausse brutale des taux d’intérêt, une montée en flèche de l’inflation ou d’autres perturbations et une érosion de la confiance dans le dollar américain en tant que monnaie de réserve internationale dominante.
N.B. On comprend ainsi mieux (hors de la boutade) pour quelles raisons Vladimir Poutine a déclaré qu’il soutenait Kamala Harris. Si le dollar s’effondre en tant que monnaie de réserve internationale c’est la position hégémonique des États-Unis qui va s’effondrer.
https://www.cbo.gov/publication/59014
[4]
Donald Trump speaks, holds Q&A at The Economic Club of New York (Sept. 4, 2024)
https://www.youtube.com/watch?v=hXk2P89BVXs
[5]
De plus en plus d'Américains veulent freiner l'immigration aux États-Unis.
En jaune la proportion d’Américains qui demandent une réduction de l’immigration.
https://news.gallup.com/poll/647123/sharply-americans-curb-immigration.aspx?utm_source=alert&utm_medium=email&utm_content=morelink&utm_campaign=syndication
[6]
Les entrées illégales à la frontière mexicaine ont explosé sous Biden-Harris.
Ce graphique n’est que la pointe de l’iceberg et ne recense que les contacts (encounter/ interpellation, refoulement) des services frontières avec des immigrants illégaux, il ne voit pas ceux qui sont passés sous le radar. Entre 2020 sous l’administration Trump et décembre 2023 sous l’administration Biden/Harris ce nombre a été multiplié par 6. L’appel d’air provoqué par la politique démocrate est évident.
Graphique de campagne de Donald Trump.
Trump dans ses meetings dit souvent que ce graphique lui a sauvé la vie. Il dit que c’est en tournant la tête pour le montrer lors du meeting que sa tête a échappé à l’angle de tir du tireur qui l’a visé, que sans cela il aurait pris la balle non sur l’oreille mais en pleine tête.
[7]
“Crisis by Design”: Homeland Majority Releases Report Documenting the Biden-Harris Administration’s Responsibility for Historic Border Crisis. September 18, 2024.
https://homeland.house.gov/2024/09/18/crisis-by-design-homeland-majority-releases-report-documenting-the-biden-harris-administrations-responsibility-for-historic-border-crisis/
[8]
USA. Elections. La crise frontalière. Le coût du chaos. Les Observateurs. 2.11.2024.
[9]
Ici, parce que c’est important, il faut souligner le fait que Mr Bernard Rüeger, proche du PLR, qui a beaucoup fait pour influencer l’opinion publique en Suisse romande et l’amener à accepter la libre-circulation avec l’UE, s’est présenté avec le think tank Economiesuisse comme un leader d’opinion et un expert. En 2019, lorsque Mr Rüeger a vendu à des Américains l’entreprise qu’il avait héritée il avait assuré que cette vente « pourrait amener plus d’activités en Suisse » et que la production allait se poursuivre dans le canton de Vaud à Crissier.
4 ans plus tard la totalité de l’entreprise était délocalisée en Allemagne, dans cette Union européenne si chère à certains acteurs politiques de notre pays, et avec à la clé 52 personnes sur le carreau dans le canton de Vaud.
Et alors, on ne résiste à l’envie de demander à ces experts si c’est pour de tels résultats que le peuple suisse doit abandonner l’Etat de droit et sa souveraineté politique face à l’Union européenne ?
Plus sérieusement. L’on comprend qu’hormis l’UDC la dimension nationale de l’économie n’est en Suisse plus prise en considération dans toutes ses dimensions stratégiques par les principaux partis au pouvoir, qu’il y manque des pans entiers de la réflexion politique et économique que cela devrait engendrer.
(Bernard Rüeger: «Nous laissons une entreprise saine et prometteuse» Le Temps. 28.04.2019 abonnement https://www.letemps.ch/economie/bernard-rueger-laissons-une-entreprise-saine-prometteuse?srsltid=AfmBOorPVC7TOc9RNtFYugfMwZIULleXbKF1ALQB8fa7aSZHYL67SeMv )
[10] Entreprise pharmaceutique Biogen : encore plus d'emplois supprimés à Baar ZG
[11]
Le soutien de Goldman Sachs à Kamala Harris
https://washingtonreporter.news/editorial/kamala-harriss-goldman-sachs-support/
[12]
https://rapportsannuels.hospicegeneral.ch/2023/jeunesse/insertion-socioprofessionnelle-jeunes/
[13]
Extrait d’une étude en préparation sur les réformes nécessaires de notre Constitution.
X. LE TAUX DE DEPENDANCE
La seconde question économique fondamentale qui détermine la politique d’un pays c’est le taux de dépendance. Un pays comme la Suisse doit pouvoir acheter au monde ce qu’il n’a pas, mais pour cela il lui faut d’abord pouvoir produire des biens et des services à des coûts compétitifs (dimension qualité-prix compétitive) qu’il pourra revendre à d’autres pays, comme on l’a vu. Mais du point de vue de la survie interne de ses équilibres fiscaux cela suppose que le taux de dépendance (nombre de retraités par rapport au nombre d’actifs) ne soit pas trop élevé. Chacun comprend qu’une société avec 10 actifs au travail et 90 retraités ne peut pas survivre économiquement, à moins - hypothèse peu probable - que ces 10 actifs créent une telle valeur ajoutée à leur production qu’ils puissent financer les 90 retraités inactifs.
Le taux de dépendance est une donnée fondamentale de toute économie nationale. Plus le nombre de retraités par rapport aux nombres d’actifs est élevé plus le pays aura des problème pour financer le coût des retraites et les soins de ses personnes âgées. Et du point de vue de ce taux, au moment d’écrire ces lignes en 2023, les pays n’étaient pas tous égaux face à ce problème.
S’arrimer à l’Union européenne et la tenir pour principal partenaire commercial était (et est) sous cet angle et à long terme une erreur menant droit à la catastrophe, puisque à teneur des chiffres 2022 de l’OCDE, la progression des taux de dépendances dans les états-membres de l’UE se situent dans des proportions qui vont les mener droit à un effondrement partiel de leurs économies.
On ne voit en effet pas comment des pays qui vers les années 2050 vont arriver à des taux de dépendance de 60 à 70 % de retraités vont pouvoir garder les structures fiscales et économiques qui sont les leurs aujourd’hui et qui ont fait leur prospérité, on ne voit pas comment des pays qui vont atteindre 70 % de retraités pour 30 % d’actifs vont pouvoir échapper à l’appauvrissement et à des coûts croissants de fonctionnement. D’autant pour des pays de l’UE dont un de leurs principaux clients est la Chine qui elle-même a un taux de dépendance qui va doubler et se dégrader pour atteindre 48% de retraités en 2050.
En 2023 les chiffres donnaient pour 2050 un taux de dépendance de près de 60 % pour l’Allemagne et l’Autriche (4 actifs pour 6 retraités), 50 % pour la France, et jusqu’à 72 % pour l’Italie et le Portugal voir 77 % pour l’Espagne ! A titre de comparaison les taux de dépendance des USA et de la Russie se trouveront en 2050 à 40 % ce qui est le taux actuel de la France (cf. le tableau et le lien ci-dessous).
De ce point de vue le modèle économique et politique de l’UE semble voué à l’échec à l’aune des vingt-cinq ans à venir tant il accumule les facteurs d’appauvrissements, taux de retraités qui explosent, délocalisations industrielles massives, qui plus est lorsque les politiques publiques péjorent drastiquement les coûts de productions en Europe par l’accroissement constant de coûteuses contraintes réglementaires dans le domaine social et écologique, et alors qu’elle-même n’est pas autonome du point de vue énergétique, et qu’en plus elle est entrée dans une guerre qu’elle va vraisemblablement perdre et dont elle devra assumer pendant longtemps les coûts.
La Suisse ne peut et ne doit pas suivre un tel modèle.
Du point de vue des problèmes que pose l’accroissement du taux de dépendance il n’existe pas trente-six solutions. La première c’est de rééquilibrer ce taux en relevant le taux de natalité ou le taux de jeunes dans la société, la seconde c’est d’avoir une maîtrise stricte des coûts qui favorisent la naissance d’enfants et une maîtrise stricte des coûts de la vieillesse.
La Suisse par l’introduction de la libre-circulation des personnes a fait exactement l’inverse. En effet, la libre-circulation a fait exploser les coûts de l’immobilier (par lequel on entend aussi le coût du sol) qui a non seulement péjoré tous les coûts de production de l’ensemble de la société mais également les coûts de la natalité et les coûts de la vieillesse. En 2024 le coût d’entrée d’un logement dans les grandes villes représente presque 50 % du montant de survie qui est versé à un retraité, c’est totalement irresponsable au vu du taux de dépendance qui va encore continuer de s’accroitre. On va arriver à un phénomène de siphonage des caisses publiques par le montant du loyer versés aux retraités pour survivre et qui va aller finir directement dans les caisses de la rente immobilière. Chacun comprend qu’on arrive là au bout de ce qu’une corde et une économie peuvent supporter.
Michel Piccand, 04.11.2024
**
Le ratio de dépendance démographique est défini comme le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus pour 100 personnes d’âge actif, à savoir les personnes âgées de 20 à 64 ans.
https://www.oecd-ilibrary.org/docserver/pension_glance-2018-22-fr.pdf?expires=1730580543&id=id&accname=guest&checksum=C4BDC0E0F145D9039A45040F414F31AE
[14] Elections USA. Discours de Kennedy au Madison Square Garden
https://lesobservateurs.ch/2024/10/29/elections-usa-discours-de-kennedy-au-madison-square-garden/