Structurellement parlant, dès sa constitution, le Gouvernement de F. Hollande était un pari sur l’échec, une sorte de rendez-vous pris avec le fiasco. Pire même, et on en a maintenant la preuve, c’était comme une puissante assurance contre l’efficacité. Il faut dire qu’avec cet art magistral de la synthèse, le Président socialiste, véritable prodige de la fusion des contraires, n’aura finalement obtenu que ce qu’il méritait.
Une série d’échecs et de revers douloureux. Sur tous les plans.
Un ensemble aussi hétéroclite qu’improbable
Qu’elle idée aussi de réunir dans un même Gouvernement des forces opposées et irréconciliables ? Comment pourrait-il en être autrement avec cette série de personnalités improbables et parfaitement incompatibles qui pourtant, telles des coqs arrogants, sont forcées de cohabiter dans un même cloaque :
- une Ministre de la Justice qui, inlassablement, travaille à éviter de stigmatiser les coupables, à vider les prisons, à saper le travail des juges, à défendre les violences des cités, et à protéger les populations musulmanes contre leur « fragilité » intrinsèque. Pour qui roule t-elle finalement ? Quel est son objectif personnel intime ? Le Président le sait il lui-même ? C.Taubira ne serait-elle nommée que pour apporter une caution ethnique, quelque soit le prix à payer pour le pays ? Ca commence à coûter cher…
- un Premier Ministre M. Valls et un Ministre de l’économie E. Macron réformateurs libéraux, tout au moins dans le Verbe, qui sont encerclés et pris en otage par une majorité altermondialiste et un Président caméléon. Depuis leur nomination, qu’ont-ils produit concrètement ? En dehors de déclamations aussi tonitruantes qu’inutiles, qu’ont-ils pu apporter de positif à notre pays ? Comment le pourraient-ils au beau milieu d’un Gouvernement de majorité crypto-socialiste ?
- des ministres frondeurs qui exhibent sur la place publique la beauté transie de leur âmes oblatives, alors que ce ne sont que des postures pavloviennes anti-libérales et biens-sûr réactionnaires. Ne le sachant même pas, et se prenant pour le nombril d’une planète qui, contrairement à ce qu’ils croient, s’adonne à l’économie de marché, ils arborent des postures d’un autre âge et en tirent une gloriole qui déclenche le rire à l’étranger, mais pas chez nous. Hélas, ces reliques de l’histoire du capitalisme ne font pas qu’assurer le spectacle : elles bloquent totalement un exécutif qui n’avait déjà pas beaucoup de convictions.
- une Ministre de l’Education Nationale qui, derrière son immuable sourire de Joconde infatuée, ratatine méthodiquement ce qui restait du culte de l’excellence et de l’effort dans notre système scolaire et universitaire… Un système fortement marxisé dont les sociologues disent pourtant qu’il accroît les inégalités sociales, ce qui est le comble donc, avouons-le. Pour réduire ces inégalités, cette Ministre inspirée par les beaux sentiments de la gauche française n’a-t-elle rien trouvé de mieux que de niveler tout le monde par le bas ? Exit les « pseudo-intellectuels » que sont les M. Gaucher ou A. Finkielkraut qui ne pensent pas comme il faut. Place à des modèles culturels autrement moins faisandés : le mime J. Debbouze, cité en exemple par le Premier Ministre et repris par elle. Objectif nul. Zéro pointé, mais avec le sourire renaissance.
- une Ministre du Travail qui plusieurs semaines après sa nomination, ne connaît toujours pas le fonctionnement des fameux CDD, et qui, telle une débutante totalement inexpérimentée, la bouche en coeur, se fait ridiculiser lors d’une interview à la télévision. Et qui, comble de la malhonnêteté, justifie ensuite les attaques qui la visent un peu partout dans les média et les réseaux sociaux par le fait qu’elle est « une femme, et d’origine maghrébine » ! Toute la morgue idéologique de la gauche française se retrouve d’ailleurs contenue dans cet argument aussi pervers qu’insultant, argument qui signifie exactement ceci : le peuple est idiot, il suffit de lui dire ce qu’il doit penser pour régler le problème.
- un Ministre de l’Agriculture qui, face au mécontentement des paysans, mettra un temps fou à réagir. Que faisait-il dans son bureau ? A quoi pensait-il ? Puis qui sans surprise, se rabattra sur les mesures classiques, celles que la gauche affectionne tout particulièrement : l’allocation de subventions supplémentaires. Histoire d’éviter de réformer en profondeur, c’est tellement dangereux, et d’acheter du temps. Et accessoirement, d’accroître la dette.
- une Ministre de la Santé qui petit à petit se met à dos l’ensemble du secteur médical par ses décisions bizarres quand elles ne sont pas dangereuses.
- un Président qui justement ne semble toujours pas avoir compris la dimension de sa fonction. N’avait-il pas répondu à des journalistes qui lui faisaient remarquer le coût d’une mesure décidée par son Gouvernement : « cela ne coûte rien, c’est l’Etat qui paie » ? C’est dire le niveau moral et intellectuel de cet homme qui se trouve par on ne sait quel miracle au sommet non pas d’une république bananière, mais d’un Etat européen ! A croire qu’il n’a aucune idée de ce que sa fonction implique d’abnégation, de courage et de conviction. Tout dans son comportement laisse en effet penser qu’il en est encore resté au prestige d’antan de la position : le statut social d’un monarque, le trône suprême du haut duquel il surplombe un peuple dévoué à son culte, un peuple dont il honore la représentation de sa distinction royale. On comprend finalement que la gestion quotidienne ne soit pas la tasse de thé de ce François III, sauf bien sûr lorsqu’il s’agit d’empêcher son Premier Ministre de briller et de se constituer en rival. Il est en effet si doux de se trouver au plus haut niveau d’une monarchie que tous les moyens se justifient pour y rester cinq ans de plus. C’est une question d’essence.
Des résultats à la hauteur
Il est clair que toute cette ménagerie ne fait pas bon ménage. Elle parle beaucoup, elle aboie, elle dilapide les deniers de l’Etat. Mais elle ne cesse d’accumuler les échecs. Le plus terrible sera finalement ce M.Valls dont tout le monde espérait une prise de risque et une véritable autorité malgré les atermoiements stratégiques du Président-Monarque. Pris au piège, annihilé par un F.Hollande particulièrement manœuvrier, le Premier Ministre tente de compenser son inaction par le Verbe et l’Intonation. Ses propos sont d’autant plus violents que lui-même est devenu inopérent. Son visage se déforme à force de frustrations. Dire que cet homme qui incarnait l’autorité de l’Etat sera finalement le Premier Ministre d’un Gouvernement ayant eu certainement (et de très loin) le plus grand nombre de victimes du terrorisme sur le sol français ! Dire que cet homme aux trémolos libéraux (dixit « j’aime l’entreprise ») sera le Premier Ministre d’un accroissement simultané et significatif de la dette, du chômage et des impôts tandis que tous ces indicateurs s’améliorent chez nos voisins depuis environ deux ans !
Tel est le triste bilan de cette clique de beaux parleurs qui nous dirige depuis 2012 sous la baguette d’un Monarque dont la seule passion semble être celle de se maintenir sur sa position ô combien prestigieuse, quel qu’en soit le prix.
Claude ROBERT
http://www.eradiquons.fr/2015/11/16/gouvernement-socialiste-une-clique-de-beaux-parleurs-inoperants/