Bonjour Monsieur Fillon

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Michel Garroté - "Farid Fillon d’Argenteuil et Ali Juppé de Bordeaux seront au second tour" (des primaires de LR), écrivait récemment - avec humour - Gérard Brazon,  responsable politique du Siel. "François Fillon doit-il appeler M. Trump pour le remercier ?", se demandait, il y a peu - avec humour lui aussi - Patrice Lemaitre, dans Nice-Provence. Dans la foulée, j'apprends que la grand-orientaliste vaudoue Christiane Taubira soutient Ali Juppé, ce qui me pousse - évidemment - à "soutenir" Fillon plutôt que Juppé (dans ce second tour de la primaire de LR ; qui se transforme gentiment en second tour de l'élection présidentielle de mai 2017 lors de laquelle je soutiendrai... allez savoir...).
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De plus, j'estime, à tort ou à raison, que le projet d'Ali Juppé est fondé sur l'idée d'une France islamophiloïde qatarisée ; alors que le projet de François Fillon contient certaines valeurs essentielles.
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Par ailleurs, je reste persuadé que des électeurs de gauche vont voter pour Juppé au second tour de la primaire de LR (car légalement et techniquement ils en ont la possibilité), pour faire de Juppé le vainqueur de ces primaires et pour faire de lui le candidat LR (et peut-être le gagnant) aux présidentielles de 2017 (ce qui serait désastreux pour la France). Bonjour Monsieur Fillon : faites attention, vous n'êtes malheureusement pas sûr de gagner....
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A ce propos, le chroniqueur du 'Figaro' Ivan Rioufol écrit notamment (extraits adaptés ; voir premier lien vers source en bas de page) : Le sort d’Hillary Clinton est promis, comme prévu, à Alain Juppé. Le candidat des médias et des sondeurs vient de trébucher au premier tour de la primaire de la droite et du centre. Sa défaite semble annoncée, dimanche, face à François Fillon qui a récolté hier 44,2% des voix (contre 28,5% à Alain Juppé et 20,6% à Nicolas Sarkozy). Le triomphe de l’ancien premier ministre s’inscrit en effet dans une dynamique révolutionnaire qui devrait se confirmer, à moins que la gauche ne se mobilise massivement pour soutenir Juppé. "J’ai décidé de continuer le combat", a annoncé hier soir l’ex-grand favori qui a, un temps, envisagé de jeter le gant. "C’est un combat, projet contre projet, qui s’engage". En prenant cette décision, Juppé accepte l’éventualité de fracturer définitivement Les Républicains, cette association bancale.
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Car si le libéralisme semble être un dénominateur plus ou moins rassembleur, les valeurs qui fondent la société sont une source de divergences irréconciliables. Les électeurs auront à trancher dimanche entre une conception assimilatrice et identitaire de la nation, défendue par Fillon, et une conception multiculturaliste et éclatée, défendue par Juppé. La Seine-Saint-Denis a d’ailleurs voté majoritairement pour ce dernier. C’est la droite profonde, catholique et provinciale, qui a décidé de s’assumer en soutenant Fillon et de son conservatisme libéral. Elle l’a préféré à Sarkozy, qui paye une lassitude de l’opinion, un comportement trop passionnel et des convictions mal arrimées. De ce point de vue, la déferlante réactive ressemble à celle qui a porté Donald Trump, même si le sarthois, élégant, discret, pudique, est l’antithèse du milliardaire.
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Sa défense de la Famille, sa proximité avec La Manif pour Tous (à travers Sens Commun), ses engagements pour les Chrétiens d’Orient, son combat contre le totalitarisme islamique sont des éléments qui ont donné du souffle à une campagne qui jusqu’alors était restée morne. Face à lui, Juppé est apparu indifférent à ces piliers civilisationnels, vus comme des obstacles à sa loufoque "identité heureuse", c’est-à-dire à une société ouverte à la négociation permanente avec l’islam conquérant et colonisateur. Ces deux mondes, qui cohabitent dans en même famille, vont s’affronter toute cette semaine. Le centrisme capitulard de Juppé et de ses alliés ressemble déjà plus à la gauche endormie qu’à la droite enfin réveillée, prête à résister, ajoute Ivan Rioufol (fin des extraits adaptés ; voir premier lien vers source en bas de page).
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Sur LCI (repris par fdesouche), Ivan Rioufol précise (extraits adaptés ; voir deuxième lien vers source en bas de page) : Alain Juppé, qui se présente comme un rassembleur de la droite et du centre, aurait intérêt à ne pas fracturer cette droite-là. Or, en caricaturant son adversaire, il se place dans le camp que pourrait ne pas renier la gauche qui se retrouve dans tous les éléments de langage que développe Alain Juppé (réactionnaire, homophobe, islamophobe, intégriste). Et je pense que ce sont des blessures qui resteront.
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Ce camp des Républicains, qui était déjà fragile dans cette pseudo-harmonie de façade, risque d’éclater si Juppé persiste dans cette course folle qui ne me paraît pas très argumentée. Ce que ne voit pas Juppé, c’est que Fillon est porté par un courant conservateur, une révolution conservatrice, et qu’il défend des Valeurs, or je n’entends pas le mot de Valeurs chez Juppé qui, lui, se contente de démolir ce que son concurrent est en train de vouloir construire.
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Juppé a attaqué Fillon sur l’avortement par flatterie, pour essayer de récupérer un vote prétendument progressiste qui fait de l’avortement l’étendard de toutes les libertés. Il se range à ce « Camp du Bien » qui se caricature tous les jours, n’apporte plus rien, et sans doute n’ira pas voter, ajoute Ivan Rioufol (fin des extraits adaptés ; voir deuxième lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2016/11/fillon--juppe-deux-conceptions.html
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http://www.fdesouche.com/792459-les-republicains-risquent-declater-si-juppe-persiste-dans-cette-course-folle-ivan-rioufol#
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Les primaires de la droite, une foutaise !

Les primaires de droite. Une foutaise, une tartuferie, un non-sens gaulliste. Voilà des politiques qui démontrent à la face de leurs militants qu'ils ne sont pas gaullistes tout en se référant au général De Gaulle. Pitoyables pantins condamnés à imiter la gauche jusque dans le ridicule.

Ayant toujours un train de retard, toujours à la ramasse des idées, cette droite a l'eau de rose a trouvé génial de faire comme la gauche. Faisons des primaires dit l'âne Sarthois au fond de la cour. Bonne idée, répond l'oie de Bordeaux, génial surenchérit  le Coq de Meaux. Seul dans son coin, en retrait de la ferme, le Renard de Neuilly rumine son coup. Tous se méfiant de l'autre. Tous se haïssant en commun. Même la poularde NKM s'est prise pour  un Aigle. C'est tout dire de l'état d'esprit de cette équipée qui se sont mis sur une ligne de départ où chacun sait que la course est pipée par des chausses trappes, des livres incendiaires, de l'huile étalée dans les virages et des petites phrases allumettes. Tous se regardent, se jaugent, se sourient et tous ne pensent qu'à une chose, jouir d'un plaisir incommensurable de réaliser un plantage de couteau dans le dos, d'une flèche en plein cœur, d'un croche pied, un coup d'épaule en bord de falaise au mieux.

Les participants de cette course d'obstacle dont les programmes sont quasiment identiques, savent qu'ils doivent se différencier par la sémantique. Difficile lorsqu'il faut porter les couleurs nationales. Un bleu blanc rouge obligatoire. Éviter de parler de l'Europe, de l'immigration, des magouilles de la commission européenne, des scandales de ces commissaires et ancien Président compromis avec des banques et des hommes d'affaires de l'Arabie et du Qatar. Difficile aussi lorsque votre parti votent d'une même voix au parlement européen, les même textes que les socialistes. Copains à Bruxelles, coquins en France.

Mais depuis peu, une proposition surgit à gauche. Les socialistes souhaitent participer aux primaires de droite, afin de choisir leur candidat. C'est l'Oie de Bordeaux. Alain Juppé, plus connu sous le sobriquet d'Ali Jupétain suite à la mosquée de Bordeaux et son amitié avec des salafistes qui serait le favori.

La gauche, nous le savons depuis 2002 et les régionales, n'a aucun état d'âme. La démocratie est un paravent. La liberté d'expression n'est que du papier de toilette. Ce qui compte pour cette gauche, c'est la liberté de voter socialiste, l'égalité par le bas, la fraternité immigré, et les droits de l'homme socialiste.

La charte des primaires de la droite stipule sur l'honneur, que vous devez partager les mêmes valeurs qu'elle. De plus, c'est payant. Qu'importe, l'idée est de pourrir cette primaire de la droite. L'honneur chez les socialistes ? Ils s'en moquent ! La volonté est d'avoir le candidat de droite rêvé car ils savent qu'au deuxième tour, ils n'y seront pas. C'est la politique de la "terre brûlée", on choisit le moins mauvais, contre Marine Le Pen. Car c'est ça la réalité du moment.

Démocratie ? Mais de quoi parlez-vous ? Donner la parole au peuple ? Laisser le peuple choisir ? Lui laisser le libre choix ?  Mais il n'en est pas question ! Le logiciel socialiste n'a pas dans son programme, l'expression de la liberté des peuples de choisir par eux-mêmes. Sauf si cette liberté est cadrée par eux. La démocratie oui, mais "populaire", régulée, guidée, sous contrôle. Les "sans dent "sont trop cons pensent-ils !

Toute l'histoire du socialisme n'est qu'un rejet de la démocratie.

Toutes les expressions libres possibles sont condamnées: plébiscite, référendum, élections –Front Républicain.

Toutes les alliances avec le diable jalonnent l'histoire du socialisme. Depuis Robespierre à  Pol Pot en passant par Lénine, Mussolini, Staline Hitler ! Tous des socialistes !

L'humanisme socialiste n'est que l'expression de la supériorité de l'idéologie socialiste sur toutes choses, y compris sur les peuples décrétés incapables de comprendre, de dire, de faire, de décider pour lui-même et par lui-même.

Qui ne se souvient pas des maux du colonialisme de la gauche, des propos de Jules Ferry sur les races supérieures devant apporter aux races inférieures, les lumières de la civilisation ! Repris par Léon Blum au sujet des peuples africains et autres. On sait ce que cela a donné. Nous savons ce que cela nous apporte aujourd'hui. Ce sont les socialistes qui sont responsables, et non la droite de l'époque qui elle, était tournée sur la revanche, le retour de l'Alsace et la Lorraine, la ligne bleu des Vosges. Rare sont ceux qui comme Clémenceau, radical-socialiste, ont refusé de coloniser l'Afrique. Sans doute se méfiait-ils des "lumières" socialistes.

Les socialistes n'ont aucune morale. Seule compte leur survie. Tous les moyens sont bons  y compris les manipulations de la mémoire, les mensonges historiques dans les écoles de la République, les transferts de responsabilités.

Demain, ils signeront la charte, paieront le droit de voter et iront trahir les électeurs. Leur mentor Mitterrand est pour eux, leur plus bel exemple. Lui qui aura pourtant mangé à tous les râteliers: Action Française avant-guerre, collabo décoré de la Francisque sous Pétain, résistant à 9 mois du débarquement, recalé en Algérie par De Gaulle qui ne voulait pas de ce sulfureux résistant de la dernière heure, Ministre sous la quatrième, intrigant et menteur, suite à son faux attentat de l'Observatoire, viré au Rose socialiste, bouffeur à la gamelle des communistes et 1er Président "socialiste". Un bel exemple en effet.

Je pense à tous ceux qui vont participer à cette fumisterie. À tous ceux qui déclarent la main sur le cœur, tout sauf  Marine Le Pen. Je leur dit simplement, croyez-vous vraiment que vos représentants, que l'histoire du socialisme, des socialistes, les manipulations et les compromis passés avec toutes sortes de dictateurs d'hier et d'aujourd'hui comme Castro à Cuba, vous autorisent à donner des leçons de démocratie et de morale ? N'avez-vous pas honte de participer d'une manière ou d'une autre, à une manipulation de la démocratie et de l'expression du peuple de France dont vous faite partie.

Aucun de ces participants aux primaires de droite n'a mon satisfecit. Je les connais trop pour les avoir fréquenté, pour savoir que ce sont des intrigants, des menteurs et sûrement pas des poussins de la dernière couvée. D'ailleurs, je le rappelle à ces tordus, les primaires ne sont pas dans l'esprit de la 5 iém République. Mais contrairement à vous, socialo-communistes de la honte, j'ai la plus haute estime du peuple de France. Même si souvent, il m'agace par sa lenteur à se réveiller, sa frilosité. Mais ce peuple de France n'est pas ce que vous aimeriez qu'il soit ! Ce n'est pas un peuple de moutons à la recherche du berger socialiste. Il vaut bien mieux que vous.

Gérard Brazon, 29 .9.2016

Magouilles entre le PS et les Républicains: “Il y aura des compensations pour ceux qui ne se sont pas présentés au second tour au nom de l’esprit républicain”

ND Christian Hofer: En clair, même si le PS s'est désisté pour laisser passer les Républicains contre le FN, le PS pourra bénéficier de l'argent des contribuables. "L'esprit républicain" étant invoqué pour barrer la route au FN: tous les partis contre le FN, magnifique esprit républicain en effet. 

Le vainqueur LR des régionales rencontre cet après-midi Michel Vauzelle, président sortant PS, pour préparer les contours de cette nouvelle instance.

Au lendemain de son élection en PACA face à Marion Maréchal-Le Pen, Christian Estrosi prépare déjà sa future mandature et notamment la création du Conseil territorial qu’il a promis à la gauche. [...]

Une manière de permettre « à ceux qui ont fait le sacrifice de ne pas être candidats au second tour par esprit républicain, de pouvoir s’exprimer et se prononcer sur la vie de la collectivité », assurait le candidat LR-UDI-MoDem dans les colonnes de La Provence le 8 décembre.

[...] « C’est une foutaise absolue » confie à LCP le conseiller régional FN nouvellement élu, Franck Allisio. Pour l’ancien LR qui fut le porte-parole de campagne de Marion Maréchal Le Pen, cette instance constitue « un nouveau machin qui ne sert à rien et qui va coûter des millions ». « Seul le conseil régional sera légitime, » poursuit l’élu marseillais, « le reste n’a aucune valeur légale, c’est un énième comité Théodule, juste une pompe à fric ». [...]

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France: Le PS se retire de certaines régions pour faire gagner la fripouille Sarkozy contre le FN

Dans deux régions, le parti socialiste, arrivé troisième au premier tour, a décidé de ne pas se présenter au second pour éviter la victoire des candidates du Front national, qui sont toutes deux arrivées à la première place avec plus de 40% des voix dimanche.

Selon ce sondage, 77% des personnes ayant voté à gauche au premier tour ont l'intention de reporter leurs voix sur l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy dans le Nord, tandis que 9% envisagent de porter leurs suffrages sur Mme Le Pen et 14% de s'abstenir ou voter blanc. Parmi les électeurs de la présidente du Front national dimanche, 5% disent avoir l'intention de reporter leur vote sur le candidat des Républicains au second tour.

sarko_hollandeEn PACA également, 77% des personnes ayant porté leur choix sur une liste de gauche au premier tour envisagent de voter pour M. Bertrand au deuxième, 9% pour Marion Maréchal-Le Pen et 14% de s'abstenir ou de voter blanc. Une différence cependant avec la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie: 3% des électeurs du candidat des Républicains prévoient de voter pour la petite-fille de Jean-Marie Le Pen dimanche, et 3% de ses électeurs à elle au premier tour ont l'intention de se reporter sur M. Bertrand.

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Courtisaneries russes pour les dirigeants des Républicains

Pour les candidats Les Républicains, le chemin de la primaire passe par Moscou

Pendant son voyage à Moscou, Nicolas Sarkozy a joué au président bis en prenant des positions différentes de celles de la diplomatie française. Il n'en fallait pas plus pour que les deux autres prétendants à la primaire de 2016 exposent sur leurs blogs respectifs leur avis sur la question russe.

L’air du temps, pour l’opposition, consiste à flatter la Russie tout en gardant ses distances : une véritable gymnastique de la neutralité

Le premier à dégainer fut François Fillon, ami de Vladimir Poutine notamment quand il était Premier ministre, mais qui depuis avait durci sa position en qualifiant ce dernier de "dictateur". Il décida de se positionner sur le dossier syrien : "Nous n'en serions pas là si nous avions une politique étrangère digne de notre tradition diplomatique et plus conforme à nos intérêts. Ce n'est pas en donnant des leçons de morale qu'on arrête une guerre civile. C'est en convainquant nos amis et les adversaires de nos amis de s'asseoir autour d'une même table". Pour François Fillon, "Russes et Iraniens jouent désormais les premiers rôles dans un conflit qui nous concerne pourtant directement en raison de nos liens avec le Liban, de notre responsabilité historique envers les chrétiens d'Orient, des réfugiés qui affluent en Europe et des menaces terroristes qui n'ont jamais été aussi élevées".

Sans le dire clairement, l'ancien Premier ministre rejoint le discours de Nicolas Sarkozy ce jeudi à Moscou où il prône la réouverture du dialogue avec la Russie

Seul candidat à la primaire de 2017 à ne pas s’être exprimé, Alain Juppé ne pouvait plus se taire. Sa position, naguère très antirusse, se moule aujourd’hui sur celle de ses concurrents. Il exhorte sur son blog à parler "franchement" à "ce partenaire incontournable" qu'est la Russie. Il explique, dans un billet intitulé "Voir Poutine et après ?", qu'il faut "parler avec Poutine". "Mais pour lui dire quoi ? Allez y, continuez, nous vous suivons ou bien attention ! Nous avons nos propres lignes". Bien sûr, Juppé favorise la deuxième option.

Rien de nouveau, en réalité, dans le discours des concurrents à la primaire. Il s’agit simplement de se montrer, sans prendre position

La vacuité de ce débat a culminé avec une ultime fausse différenciation entre Fillon et Juppé. Dans son billet, François Fillon tacle ainsi son concurrent : "Récemment, Juppé recommandait de ne pas choisir la Russie contre l'Amérique. Il s'agirait surtout aujourd'hui de parler avec Moscou et Washington pour défendre les intérêts vitaux des Français". Juppé répondit : "La seule certitude, c'est que la France ne se serait mise ni dans la roue des Américains ni dans celle des Russes. Elle aurait eu sa ligne".

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La République ? C’est ce qu’il reste quand on a plus d’idées

En France, il faut toujours rester très attentif aux manipulations entreprises sous le sceaux des «valeurs de la République». Or, ces dernières semaines, nous avons assisté à une propagande  immense et grotesque autour de la République, de ses valeurs et de la question ontologique de qui « est ou n’est pas » républicain.  Grotesque ? Évidemment ! Le « Je suis Républicain » a remplacé le « Je suis Charlie », en couvrant le même vide d’un manteau grossier.

La res publica est l’administration des affaires communes, le souci de ce que l’on a en partage, le fait que le collectif a en charge le commun. Le commun détermine ce qui ressortit à la communauté et, de manière implicite, ce qui en est exclu et n’a pas vocation à en faire partie. Comme le montre l’excellent travail de Jean de Viguerie sur L’histoire du citoyen (Via Romana), c’est là tout le drame de l’exclusion républicaine : qui n’est pas républicain ne fait pas partie de la communauté, ne peut gérer les affaires communes, n’est pas rentré dans la matrice, n’a pas été re-formé, régénéré, dirait Vincent Peillon, et ne peut donc pas devenir citoyen.

C’est pourquoi on assiste en France à une course grotesque à qui va être « le plus républicain », sport dans lequel la gauche excelle, mais que pratique dorénavant, et allègrement, les formations politiques de droite.

Ainsi l’UMP qui s'est renommé Les Républicains – en bafouant, au passage, l’histoire de la droite française, qui se définit justement « de droite » par sa position à l’assemblée lors du débat sur le droit de veto du roi. Ou encore le député RBM Gibert Collard a déposé le nom« Front National Républicain », et le tient à disposition de Marine le Pen.

Ce qu’il faut saisir, c’est qu’au fond, la devise « Nous sommes tous républicains » repose surle même mécanisme de manipulation psychologique que la devise « Je suis Charlie ». Il faut « traquer ceux qui ne sont pas Républicains », comme « il faut traquer ceux qui ne sont pas Charlie » (Nathalie Saint-Cricq).

Restituons le mécanisme républicain  de l’ « après Charlie » :

– Le 18 janvier 2015, Claude Bartolone réactive la religion de la République : « Intraitable sur les valeurs de la république. Intraitable. Le jour où l’on affaiblit ce socle, nous sommes renvoyés les uns et les autres à notre communauté ou à notre religion et c’est le vivre ensemble qui est menacé. (…) Regardez le temps qu’il a fallu pour faire accepter à la religion catholique le fait qu’il y a une religion suprême pour chacun d’entre nous : c’est la religion de la république. ». On est pas loin de ce qu’écrit Vincent Peillon, quand il affirme que « la République se construit dans la mort de Dieu » ; ou encore de Nicolas Weill, journaliste dans un grand quotidien, qui écrivait en 2004 : « L’édification de la République se confond avec une lutte à mort contre des adversaires implacables, comme furent en France la contre-révolution catholique ou le nationalisme ethnique » (Le Monde, 12 mars 2004).

– le 22 janvier 2015, sort un document intitulé « grande mobilisation pour les valeurs de la République ». On y découvre notamment que les « rites républicains doivent être revalorisés », que « le rétablissement de l’autorité des maîtres passe par la compréhension et la célébration des rites républicains. », que les « candidats au concours de professeur des écoles seront évalués sur leur capacité à faire partager les valeurs de la République » et que les « comportements mettant en cause les valeurs de la République seront traités ». Dans le document, je n’ai vu nulle part un embryon de définition des « valeurs de la République ». Il a du être avorté : tout embryon, même d’idée, n’a pas d’existence réelle pour eux.

– En mars 2015, le projet de loi sur le renseignement, qui permet de mettre sur écoute les personnes qui mettraient en doute « la forme républicaine des institutions ».

– En avril, on a le droit au plan antiracisme : « la République mobilisée contre le racisme et l’antisémitisme », qui débloque 100 millions d’euros parce que « Le racisme, l’antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, et l’homophobie augmentent de manière insupportable dans notre pays », nous dit Manuel Valls.

– Le 15 avril, Claude Bartolone rend au Président de République le document « libérer l’engagement des français et refonder le lien civique :  la république par tous et pour tous », produit avec la fondation Jean-Jaures et la fondation pour l’innovation politique (Fondapol). On y lit notamment que « nous devons prendre toutes les mesures qui permettront que chacun ait le sentiment que la République est présente partout », et qu’il faut mettre en place « des temps républicains, de rites et de rituels ». La « sacralisation laïque » des cérémonies au Panthéon en sont un exemple probant !

Il ne s’agit pas là d’en appeler à la royauté, ou de critiquer grassement la République, en faire le bouc-émissaire des maux de ce monde – ce serait rentrer dans leur dialectique perverse. Il s’agit de simplement de critiquer ce qu’ils en font. Et il s’agit également de rappeler :

– Que le souci de la chose commune n’est pas forcément opposée à la monarchie – Jean Bodin (Les VI livres de la République, 1576) a démontré que la République est l’affaire de tous sous un Roi.

– Que l’idéologie égalitariste n’est pas forcément une valeur fondamentale de la République – l’aristocrate romain Cicéron promeut une République de l’excellence.

– Et que la République ne se réduit même pas à la souveraineté nationale, comme on l’a entendu plusieurs amis ces derniers jours, parce que l’idée d’une république des lettres ou d’une république chrétienne (Respublica christiana), alliance des pays de chrétienté en Europe, est elle aussi une idée « républicaine ».

On ne lie pas un peuple sur du vide. Le fait que la République française a prié devant deux cercueils vides, il y a quelques jours, au Panthéon, n’est pas anodin. Le tour de vis totalitaire auquel on assiste en ce moment, sous l’égide des valeurs de la république, est du même acabit : on nous impose des valeurs mortes, dans un cercueil vide. Ne nous laissons pas enterrer !