« Google n’est pas ce que vous imaginez » – témoignage du fondateur de WikiLeaks

Jean-Patrick Grumberg le 13 février 2021

WikiLeaks publie un extrait du nouveau livre de Julian Assange « When Google Met WikiLeaks*» , où il décrit la relation spéciale entre Google et le Département d’État américain – et ce que cela signifie pour l’avenir de la liberté et de l’auto-détermination.

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Mi-mai 2011, Julian Assange était assigné à résidence dans la campagne du Norfolk, à environ trois heures de route au nord-est de Londres, lorsque Eric Schmidt, le président exécutif de Google, a pris rendez-vous avec lui pour le rencontrer.

Assange :

 D’une certaine manière, les échelons supérieurs de Google me semblaient plus éloignés et plus obscurs que les couloirs de Washington. …

Les centres de pouvoir qui grandissaient dans la Silicon Valley étaient encore opaques, et j’ai soudainement pris conscience d’une opportunité de comprendre la société la plus influente au monde. Schmidt avait pris la direction de Google en 2001 et l’avait transformé en empire.

Mais ce n’est que bien après le départ de Schmidt et de ses collaborateurs que j’ai compris qui était vraiment venu me rendu visite.

Un livre, un homme de l’ombre

Jared Cohen

La raison invoquée pour la visite était un livre. Schmidt rédigeait un traité avec Jared Cohen, le directeur de Google Ideas, un organisme qui se décrit comme le « think/do tank », le groupe de réflexion/travail interne de Google.

Assange :

 » Je ne savais pas grand-chose sur Cohen à l’époque. En fait, Cohen avait quitté le Département d’État américain pour rejoindre Google en 2010. C’était un incubateur d’idées de la « génération Y » sous deux administrations américaines, un courtisan du monde des think tanks et instituts politiques, embauché au début de sa vingtième année. Il est devenu conseiller principal pour les secrétaires d’État Susan Rice et Hillary Clinton. »

  • Sur sa page personnelle du Council on Foreign Relations (CFR), Cohen décrit son expertise comme suit : « terrorisme ; radicalisation ; impact des technologies de connexion sur l’art de gouverner du 21e siècle ; Iran ».
  • C’est Cohen, alors qu’il était encore au Département d’Etat, qui a envoyé un email au PDG de Twitter, Jack Dorsey, pour lui demander de retarder la fermeture de ses serveurs pour ses opérations de maintenance, lors du soulèvement avorté de 2009 en Iran, affirme le Financial Times (1).

Effrayant : la Silicon Valley au service des Affaires étrangères

L’histoire d’amour entre Cohen et Google a commencé cette année-là, lorsqu’il s’est lié d’amitié avec Eric Schmidt alors qu’ils inspectaient ensemble les ruines de Bagdad après l’occupation.

  • Quelques mois plus tard, Schmidt recréait l’habitat naturel de Cohen au sein de Google en créant le « think/do tank » basé à New York et en nommant Cohen à sa tête. Google Ideas était né.
  • Plus tard la même année, les deux compères co-rédigeaient un article de politique étrangère pour le magazine du CFR, Foreign Affairs, vantant le potentiel de BigTech comme instrument de la politique étrangère américaine. Ils « offraient une nouvelle façon d’exercer le devoir de protection des citoyens dans le monde entier » (2).
  • Peu de temps après, la Tunisie. l’Égypte, et le reste du Moyen-Orient ont éclaté en révolution connue sous le nom de « Printemps arabe ».

Connaissant le « milieu fortement orienté à gauche » de la Silicon Valley, telle que l’a lui-même décrit Mark Zuckerberg lors d’une audition au Congrès (3), l’alliance BigTech/Affaires étrangères donne la chair de poule.

La réunion

Au moment de la rencontre, en juin 2011, WikiLeaks publiait des milliers de câbles diplomatiques américains chaque semaine.

Mais ce n’est pas vraiment Google qui venait rencontrer Assange, contrairement à ce que le fondateur de WikiLeaks pensait. Les trois quarts des personnes présentes faisaient partie de l’establishment de la politique étrangère américaine, le marécage de Washington, « mais je n’en étais pas encore conscient » dit Assange.

Lisa Shieds, Eric Schmidt

Eric Schmidt était accompagné de sa partenaire de l’époque, Lisa Shields. Elle dirige aujourd’hui la stratégie médiatique du CFR et de la revue Foreign Affairs et est la porte-parole officielle (6).

 » Pour un homme d’intelligence méthodique, les idées politiques de Schmidt– telle que j’ai pu les entendre lors de notre discussion– étaient étonnamment conventionnelles, voire banales.

J’ai trouvé en Cohen un bon auditeur, mais un penseur moins intéressant, doté de cette convivialité implacable qui afflige couramment les généralistes de carrière et les spécialistes de Rhodes (4). [Un boursier de Rhodes, l’une des bourses les plus prestigieuses et les plus sélectives du monde, permet d’obtenir un diplôme de troisième cycle à l’université d’Oxford au Royaume-Uni.]

Il était accompagné de Scott Malcomson, qui s’est présenté comme l’éditeur du livre. »

  • Trois mois après la rencontre, Malcomson entrait au département d’État en tant que rédacteur principal de discours et conseiller principal de Susan Rice, alors ambassadrice des États-Unis aux Nations unies.
  • Il avait auparavant été conseiller principal aux Nations unies, et est depuis longtemps membre du CFR.
  • Au moment où Assange rédigeait le présent document, Malcomson était directeur de la communication de l’International Crisis Group (5), une ONG indépendante de haut niveau, à but non lucratif, qui travaille par le biais d’analyses sur le terrain pour prévenir et résoudre les conflits meurtriers.

 » Durant la rencontre », dit Assange, « j’ai demandé à Eric Schmidt de divulguer les demandes d’informations du gouvernement américain à WikiLeaks, et il a refusé, soudainement nerveux, en invoquant l’illégalité de la divulgation des demandes du Patriot Act.

Et la réunion prit fin, c’est du moins ce que je pensais… »

Google partageait– littéralement– le lit du Département d’Etat

Deux mois plus tard, la publication par WikiLeaks des câbles du Département d’État touchait à sa fin. Sarah Harrison, rédactrice en chef des enquêtes de WikiLeaks, a appelé la réception du Département d’État et a informé l’opérateur que « Julian Assange » voulait avoir une conversation avec Hillary Clinton.

Lorsque le téléphone a sonné une demi-heure plus tard, Joseph Farrell, l’employé de WikiLeaks qui avait organisé la rencontre avec Google, venait de recevoir un email de Lisa Shields qui cherchait à confirmer que c’était bien WikiLeaks qui appelait le Département d’Etat. Pourtant, Shields ne travaillait pas au Département d’Etat. Elle est chef de la communication du Council on Foreign Relations, du CFR.

 » Nous avons donc là un cas où le cadre supérieur de Google couchait– au sens littéral– avec le Département d’État », explique Assange.

https://thesmallestvoice.com/the-cfr-google-and-the-state-department/

Assange :

 » C’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’Eric Schmidt n’était peut-être pas un émissaire de Google à lui seul. Que ce soit officiellement ou non, il avait gardé une certaine compagnie qui le plaçait très près de Washington, DC, y compris une relation bien documentée avec le président Obama.

Non seulement les gens d’Hillary Clinton savaient que la compagne d’Eric Schmidt m’avait rendu visite, mais ils avaient également choisi de l’utiliser comme intermédiaire officieux.

Alors que WikiLeaks avait été très impliqué dans la publication des archives internes du Département d’État américain, le Département d’Etat s’était en fait invité au centre de commandement de WikiLeaks, et m’avait offert un déjeuner gratuit. »

Deux ans plus tard, en 2013 donc, à la suite de ses visites en Chine, en Corée du Nord et en Birmanie, on découvrira (7) que Schmidt menait une « diplomatie secrète » pour Washington. Mais à l’époque, c’était nouveau.

Apparition de Jared Cohen sur les radars

Quand WikiLeaks a commencé à publier les Global Intelligence Files (8) de la société de renseignement privée Stratfor, qui se considère et travaille comme une sorte de CIA privée au service du Département d’Etat, il est apparu qu’ils avaient déjà perçu que Google faisait des percées dans leur « secteur d’activité ».

Cohen intervenait activement dans les Affaires étrangères à un niveau qui est normalement réservé aux États

Google était apparu sur leur radar. Ainsi que Jared Cohen.

Dans les emails publiés par WikiLeaks, Stratfor avait détecté que Cohen passait du travail de relations publiques et de « responsabilité des entreprises » à une intervention active dans les Affaires étrangères à un niveau qui est normalement réservé aux États.

Jared Cohen aurait pu être ironiquement nommé « directeur du changement de régime » de Google.

Selon les emails de Stratfor, Cohen essayait de mettre ses empreintes sur certains des événements historiques majeurs du Moyen-Orient contemporain.

  • On pouvait le placer en Egypte pendant le printemps arabe, rencontrant Wael Ghonim, l’employé de Google dont l’arrestation et l’emprisonnement quelques heures plus tard feraient de lui un symbole de la révolte dans la presse occidentale.
  • Des rencontres avaient été prévues en territoires palestiniens disputés et en Turquie.
  • Quelques mois seulement avant de rencontrer Assange, Cohen avait prévu un voyage en Azerbaïdjan, aux limites de l’Iran, pour « engager les communautés iraniennes plus proches de la frontière », dans le cadre du projet de Google Ideas sur les « sociétés répressives ».
  • Dans des emails internes, le vice-président du service de renseignement de Stratfor, Fred Burton (lui-même ancien responsable de la sécurité au Département d’Etat), a écrit :

 » Google reçoit le soutien de la Maison-Blanche et du Département d’Etat ainsi qu’une protection aérienne.

En réalité, ils font des choses que la CIA ne peut pas faire… [Cohen] va se faire kidnapper ou tuer. Ca pourrait être la meilleure des issues afin de révéler le rôle secret de Google dans la fomentation d’insurrections, pour être tout à fait franc.

Le gouvernement américain pourrait alors nier en bloc [l’implication de Google], et Google se retrouverait les mains dans la merde. »

Dans une autre communication interne, Burton a déclaré que ses sources sur les activités de Cohen étaient le directeur de la Sécurité et de la Sûreté de Google Marty Lev, et Eric Schmidt lui-même.

 » En cherchant quelque chose de plus concret », écrit Assange, « j’ai commencé à chercher dans les archives de WikiLeaks des informations sur Cohen. »

  • Des câbles du Département d’État publiés avec les Cablegate révèlent que Cohen s’est rendu en Afghanistan en 2009, pour tenter de convaincre les quatre grandes compagnies afghanes de téléphonie mobile de déplacer leurs antennes sur des bases militaires américaines.
  • Au Liban, il a discrètement travaillé à l’établissement d’un rival du Hezbollah, la « Ligue chiite supérieure ».
  • A Londres, il a offert aux cadres de Bollywood des fonds pour insérer des contenus anti-extrémistes dans leurs films, et a promis de les connecter à des réseaux connexes à Hollywood.
  • Trois jours après avoir rendu visite à Assange à Ellingham Hall, Jared Cohen s’était envolé pour l’Irlande afin de diriger le « Save Summit », un événement coparrainé par Google Ideas et le CFR rassemblant en un même lieu d’anciens membres de gangs de banlieue, des militants de droite, des nationalistes violents et des « extrémistes religieux » du monde entier, cet événement visait à élaborer des solutions technologiques au problème de l' »extrémisme violent ».
  • Le « Save Summit » de Cohen a ensuite donné naissance à AVE, ou AgainstViolentExtremism.org, un projet à long terme dont le principal bailleur de fonds, outre Google Ideas, est la Gen Next Foundation.
  • Le site web de cette fondation indique qu’il s’agit d’une « organisation exclusive de membres et d’une plateforme pour les personnes qui réussissent » qui vise à apporter un « changement social » grâce à des fonds de capital-risque. Le soutien de la fondation Gen Next « au secteur privé et aux fondations à but non lucratif permet d’éviter certains des conflits d’intérêts potentiels auxquels sont confrontées les initiatives financées par les gouvernements ». Jared Cohen est un des membres exécutifs de Gen Next Foundation.
  • Gen Next soutient également une ONG, lancée par Cohen vers la fin de son mandat au Département d’État, pour avoir fait entrer des « militants pro-démocratie » mondiaux basés sur Internet dans le réseau de patronage des relations extérieures des États-Unis.Le groupe a vu le jour sous le nom d' »Alliance des mouvements de jeunesse » avec un sommet inaugural à New York en 2008, financé par le Département d’État.Le sommet a accueilli des militants des médias sociaux soigneusement sélectionnés dans des « zones à problèmes » comme le Venezuela et Cuba pour assister aux discours de l’équipe des nouveaux médias de la campagne Obama et de James Glassman du Département d’État, et pour établir des contacts avec des consultants en relations publiques, des « philanthropes » et des personnalités des médias américains.
  • En 2011, l’Alliance des mouvements de jeunesse a été rebaptisée « Movements.org ».
  • En 2012, Movements.org est devenu une division de « Advancing Human Rights », une nouvelle ONG créée par Robert L. Bernstein après sa démission de Human Rights Watch.
  • Movements.org continue de recevoir des fonds de Gen Next, ainsi que de Google, MSNBC et du géant des relations publiques Edelman, qui représente entre autres General Electric, Boeing et Shell.

Assange :

 » Le monde de Cohen semble être une succession d’événements comme celui-ci : des soirées sans fin pour le croisement des influences entre les élites et leurs vassaux, sous la dénomination pieuse de « société civile ».

Eric Schmidt, faux-vrai milliardaire de BigTech

Assange :

 » J’ai commencé à considérer Schmidt comme un milliardaire brillant de la haute technologie californienne, mais sans avenir politique, et qui s’était retrouvé exploité par précisément les membres des Affaires étrangères qu’il avait rassemblés autour de lui pour servir d’intermédiaire entre lui et Washington.

Je me trompais.

Eric Schmidt est né à Washington, DC, où son père a travaillé comme professeur et économiste pour le Trésor de l’Administration Nixon. Mais ce n’est que lorsqu’il était dans l’Utah en tant que PDG de Novell que les archives montrent que Schmidt a tissé des liens stratégiques avec la classe politique de Washington.

  • En 1999, Schmidt a rejoint le conseil d’administration d’une ONG basée à Washington, DC : la New America Foundation, une fusion de « forces centristes bien connectées » (langage du marécage).
  • En 2008, Schmidt devient président du conseil d’administration.
  • En 2013, les donateurs donateurs de la New America Foundation sont, entre autres (9) :
    • Eric et Wendy Schmidt,
    • Le Département d’État américain,
    • La fondation Bill & amp ; Melinda Gates,
    • Google,
    • Fondation pour la promotion d’Open Society de George Soros,
    • USAID, Radio Free Asia,
    • L’Agence des Etats-Unis pour le développement international,
    • La fondation Jennifer et Jonathan Allan Soros,
    • Facebook
    • Microsoft Corporation
    • Netflix
    • La fondation de l’institut Open Society de Budapest,
    • La fondation Alexander Soros…

Assange :

 » L’émergence de Schmidt en tant que « ministre des Affaires étrangères » de Google– faisant des visites d’État en grande pompe à travers les lignes de faille géopolitiques– n’est pas venue de nulle part ; elle a été annoncée par des années d’assimilation au sein des réseaux de prestige et d’influence de l’establishment américain ».

La New America Foundation

L’engagement de Schmidt dans la New America Foundation le place en fait dans le cœur du réseau du marécage de Washington.

  • Schmidt est donc le président du conseil d’administration de la New America Foundation.
  • La directrice générale de la fondation, nommée en 2013, est l’ancienne patronne de Jared Cohen au sein de l’équipe de planification politique du Département d’État, Anne-Marie Slaughter. Avec Schmidt, elle participait à la conférence Bilderberg de 2013 (10) et siège au Conseil de la Politique étrangère du Département d’État.
  • Les autres membres du conseil d’administration de la fondation, dont sept se sont également inscrits comme membres du CFR, comprennent :
    • Francis Fukuyama, l’un des pères intellectuels du mouvement néoconservateur ;
    • Rita Hauser, qui a siégé au conseil consultatif du président en matière de renseignements sous Bush et Obama ;
    • Jonathan Soros, le fils de George Soros ;
    • Walter Russell Mead, un stratège en matière de sécurité et rédacteur en chef de American Interest ;
    • Helene Gayle, qui siège aux conseils d’administration de Coca-Cola, de Colgate-Palmolive, de la Fondation Rockefeller, de l’unité de politique étrangère du Département d’État, du CFR, du Center for Strategic and International Studies, du programme des boursiers de la Maison-Blanche ;
    • Daniel Yergin, géostratège pétrolier, ancien président du groupe de travail du Département américain de l’Energie sur la recherche stratégique en matière d’énergie.

Google

Google est « différent », Google est « visionnaire », Google est « le futur », Google est « plus qu’une simple entreprise », Google « redonne à la communauté », Google est « une force pour le bien », disent ses communications.

Selon toute apparence, écrit Assange, les patrons de Google croient sincèrement au pouvoir civilisateur des multinationales éclairées, et ils considèrent que cette mission est en continuité avec le façonnement du monde selon le meilleur jugement de la « superpuissance bienveillante ».

Ils croient qu’ils font le bien. Et c’est un problème.

Assange poursuit :

 » Personne ne veut reconnaître que Google est devenu énorme et dangereux. Mais c’est le cas. Sous la direction de M. Schmidt, Google s’est intégré à la structure de pouvoir américain la plus louche, en se développant pour devenir une méga-entreprise géographiquement envahissante. »

  • Bien avant que les fondateurs de l’entreprise, Larry Page et Sergey Brin, n’engagent Schmidt en 2001, les recherches initiales sur lesquelles reposait Google avaient été en partie financées par la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA), et établissaient une relation étroite avec la communauté du renseignement.
  • En 2003, Google– dont la mission déclarée est de collecter et « d’organiser les informations du monde entier et de les rendre universellement accessibles et utiles », recevait une somme de 2 millions de dollars de la NSA afin de fournir à l’agence des outils de recherche pour la masse de connaissances qu’il accumulait.
  • En 2004, après avoir repris Keyhole, une start-up spécialisée dans la cartographie cofinancée par la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA) et la CIA, Google a développé la technologie pour en faire Google Maps, une version entreprise qu’elle a depuis vendue au Pentagone et aux agences fédérales et étatiques associées dans le cadre de contrats de plusieurs millions de dollars.
  • En 2010, la NGA a attribué à Google un contrat de 27 millions de dollars pour des « services de visualisation géospatiale ».
  • En 2010, après que le gouvernement chinois ait été accusé de pirater Google, la société a établi une relation de « partage d’informations formel » avec la NSA, qui devait permettre aux analystes de la NSA d' »évaluer les vulnérabilités » du matériel et des logiciels de GoogleBien que les contours exacts de l’accord n’aient jamais été révélés, la NSA a fait appel à d’autres agences gouvernementales pour l’aider, notamment le FBI et le Département de la sécurité intérieure.
  • A peu près au même moment, Google s’est impliqué dans un programme connu sous le nom de « Enduring Security Framework « (ESF), qui impliquait le partage d’informations entre les entreprises technologiques de la Silicon Valley et les agences affiliées au Pentagone « à la vitesse du réseau ».
  • Les emails obtenus en 2014 dans le cadre du droit à la liberté de l’information montrent que Schmidt et Sergey Brin correspondent par prénom avec le chef de la NSA, le général Keith Alexander, à propos de l’ESF. « Vos idées en tant que membre clé de la base industrielle de défense », écrit Alexander à Brin, « sont précieuses pour garantir que les efforts de l’ESF ont un impact mesurable ».
  • En 2012, Google est arrivé sur la liste des principaux lobbyistes de Washington, DC.

Le mot de la fin, par Julian Assange

Google est perçu comme une entreprise essentiellement philanthropique– un moteur de recherche magique présidé par des visionnaires d’un autre monde– pour créer un avenir utopique.

Si Blackwater/Xe Services/Academi gérait un programme comme Google Ideas, il ferait l’objet d’un examen critique intense.

Son influence sur les choix et le comportement de la totalité des êtres humains se traduit par un réel pouvoir d’influencer le cours de l’histoire.

Si l’avenir de l’internet doit être Google, cela devrait préoccuper sérieusement les gens du monde entier– en Amérique latine, en Asie de l’Est et du Sud-Est, sur le sous-continent indien, au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne, dans l’ancienne Union soviétique et même en Europe– pour qui l’internet incarne la promesse d’une alternative à l’hégémonie culturelle, économique et stratégique des États-Unis.

Un empire au slogan « Don’t be evil » reste un empire.

https://wikileaks.org/google-is-not-what-it-seems/

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

source: https://www.dreuz.info/2021/02/08/toute-la-verite-sur-le-vaccin-contre-le-coronavirus-par-les-specialistes-de-luniversite-de-tel-aviv/

 

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  1. https://archive.vn/ndbmj#selection-2019.6-2019.11
  2. https://archive.vn/0dmMq
  3. https://www.washingtontimes.com/news/2018/apr/10/zuckerberg-admits-silicon-valley-extremely-left-le/
  4. https://www.shemmassianconsulting.com/blog/rhodes-scholar#part-1-what-is-a-rhodes-scholar
  5. https://archive.vn/b8G3o
  6. https://www.cfr.org/bio/lisa-shields
  7. https://archive.vn/bXrQ2
  8. https://wikileaks.org/gifiles/docs/13/1328496_stratfor-.html
  9. https://archive.vn/3FnFm#selection-639.1-639.9
  10. https://genius.com/The-bilderberg-group-list-of-attendees-for-2013-bilderberg-group-meeting-annotated
********

voir aussi:

Le gouvernement Biden fait appel pour extrader et juger Julian Assange

 

Le gouvernement Biden fait appel pour extrader et juger Julian Assange

YouTube suspend la chaîne de Donald Trump et supprime une vidéo pour “risque de violence”

La mise au ban numérique de Donald Trump continue. La plateforme YouTube, propriété de Google, a suspendu mardi 12 janvier pour "au moins sept jours" la chaîne du président américain et en a supprimé une vidéo pour motif de violation de sa politique luttant contre l'incitation à la violence.

 

[...]

Francetvinfo.fr

États-Unis : Google va permettre d’identifier les magasins tenus par des Noirs

Comme une réponse au mouvement Black Lives Matter. Qui ne manquera pas de faire réagir. Aux Etats-Unis, le moteur de recherche propose désormais aux Noirs, propriétaires d'un magasin, de préciser cette spécificité sur la fiche Google Maps de l'établissement. Concrètement, il s'agit d'un badge représentant un coeur noir, avec la pastille "Black-owned" ("détenu par un Noir").

[...]

Par ailleurs, Google doit verser 275 millions à différentes causes pour lutter contre la discrimination raciale, dont 100 millions par YouTube pour aider les artistes noirs. Le géant californien veut aussi promouvoir des Afro-Américains dans l'encadrement de l'entreprise et s'est donné comme objectif d'améliorer de 30% la représentation des groupes en minorité d'ici 2025.

Lexpress.fr

Le rêve orwellien de Google dévoilé dans un document interne

La liberté d'expression, un «principe utopique» ? C'est ce qu'avance Google dans un mémo interne, où l'idée de censurer ouvertement des contenus pour créer des «espaces bien ordonnés» où règne «la sécurité et la civilité» prend vie.

L'intitulé du document laisse peu d'interrogations quant à son contenu et pourrait attiser les craintes des détracteurs de Google. «Le bon censeur» est un mémo de 85 pages détaillant les réflexions du moteur de recherche sur la place qu'il doit laisser à la liberté d'expression sur internet. C'est le média américain pro-Trump Breitbart qui a révélé le document, dont l'authenticité a ensuite été confirmée par l'entreprise, selon le site d'actualité technologique The Verge.

Les différents experts du secteur qui se sont consacrés à l'écriture du mémo dressent en premier lieu un constat : Google, Facebook, YouTube ou encore Twitter s'éloignent aujourd'hui de la «tradition américaine», selon laquelle la liberté d'expression est sacro-sainte, au profit de la tradition européenne qui privilégie «la dignité et la civilité au détriment de la liberté». En d'autres termes, ils reconnaissent s'être «progressivement détournés de la liberté d'expression sans intermédiaire pour se tourner vers la censure et la modération».

Selon les auteurs du document, la mission de Google comme celle des autres plateformes, devrait donc désormais être de «créer des espaces bien ordonnés» où règnent «la sécurité et la civilité». Un changement de perspective profond puisque ces entreprises, qui se définissaient à leur création comme des distributeurs de contenus, assumeraient ainsi un rôle d'éditeur.

Ce changement impliquerait surtout des conséquences légales monumentales pour ces dernières, étant donné qu'elles sont à l'heure actuelle protégées par l'article 230 de la loi sur la décence des communications aux Etats-Unis qui les exempte de toute responsabilité juridique pour le contenu qu'elles distribuent. Or ce privilège, attribué en leur qualité de distributeur, n'aurait plus lieu d'être si elles venaient à ouvertement censurer des contenus et donc à se comporter en tant qu'éditeur. Un point sur lequel les sénateurs américains avaient particulièrement insisté lors de l'audition de Mark Zuckerberg devant le Congrès, en avril dernier.

«Apaiser» certains utilisateurs mécontents

Plusieurs raisons sont mises en avant par les auteurs du document pour justifier cette volonté de basculement. Economiques tout d'abord, les auteurs y voyant un moyen d'optimiser la monétisation des contenus et d'éviter de perdre des annonceurs en raison d'éventuelles controverses. Mais aussi pour accéder à de nouveaux marchés comme la Chine où il est indispensable de se plier aux demandes réglementaires sur le contrôle des contenus. Enfin, selon les auteurs du document, cette censure de certains points de vues serait également nécessaire pour «apaiser» les utilisateurs mécontents.

Jason Pontin, un journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies qui a participé à l'écriture du rapport, juge à ce propos que les utilisateurs, au même titre que les gouvernements ou les entreprises du secteur, sont à blâmer pour la mise à mal du «principe utopiste» de la liberté d'expression sur lequel s'est fondé internet. Aussi, le journaliste ne fait pas mystère du parti pris des plateformes dans la manière dont elles gèrent le contenu politique : «Je connais beaucoup d'utilisateurs féministes assez abusives ou d'utilisateurs de gauche à qui il est permis de faire certains types de discours pour lesquels les utilisateurs de droite sont punis.» Une attitude des plateformes qui avait d'ailleurs été publiquement critiquée par le président américain Donald Trump.

Cité par Breitbart et The Verge, Google explique que le document doit être considéré comme une piste de réflexions internes et pas une position officielle de l'entreprise. 

RT

Décret migratoire de Trump : les employés de Google auraient voulu manipuler les internautes

Des mails de salariés de Google, opposés au décret migratoire de Donald Trump en janvier 2017, ont révélé qu'ils souhaitaient manipuler les recherches afin d'orienter les internautes sur des sites d'aide aux migrants.

Des employés de Google ont discuté de stratégies pour contrer le décret migratoire de Donald Trump empêchant l'entrée aux Etats-Unis de ressortissants de pays à majorité musulmane, en favorisant des contenus proposant de l'aide à ces personnes, a révélé le 21 septembre le Wall Street Journal.

Les discussions, qui n'ont jamais abouti, suggéraient par exemple de rediriger les recherches Google des internautes vers des groupes de défense des migrants. Les employés ont également réfléchi à la manière d'ajuster les fonctions de recherche pour détourner les internautes de contenus islamophobes ou anti-hispaniques. Selon le Wall Street journal, ils ont imaginé contrecarrer «les résultats islamophobes, biaisés par l'algorithme, issus de la recherche des termes "islam", "musulman", "Iran" ou encore "Mexique", "hispanique" et "latino"», rapporte le quotidien. L'e-mail d'un salarié de la division marketing fait référence à un «grand brainstorming» au sein de ce département du groupe sur la façon de réagir au décret.

Les discussions ont débuté par e-mail en janvier 2017, deux jours après que le président américain a signé la première version de son décret très controversé visant initialement sept pays. Cette mesure devait temporairement interdire aux réfugiés venant d’Irak, d’Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan et du Yémen d'entrer sur le territoire des Etats-Unis. Ce projet de décret a été attaqué sur de multiples fronts judiciaires avant d'être finalement validé en juin 2018, dans une version amendée, par la Cour suprême.

Cette révélation ne manquera pas d'apporter de l'eau au moulin du président américain et des parlementaires républicains, qui accusent Google, Facebook et Twitter de museler les voix conservatrices sur leur réseau et de favoriser les opinions progressistes. Le locataire de la Maison Blanche avait déjà accusé Google de truquer ses résultats de recherche. Mais concernant la rébellion interne contre le décret controversé, le géant américain a déclaré qu'aucune des idées discutées n'avait été mise en oeuvre. «Google n'a jamais manipulé les résultats de ses recherches ou modifié aucun de ses produits pour promouvoir une idéologie politique en particulier – ni durant la période de campagne politique actuelle, ni durant les élections de 2016, ni après le décret présidentiel de Donald Trump sur l'immigration», a assuré le groupe.

Source et auteur

 

Une vidéo volée montre le co-fondateur de Google, Sergey Brin, comparant les électeurs de Trump à des «fascistes» et promettre de contrecarrer la montée du populisme

Une vidéo volée montre le cofondateur de Google, Sergey Brin, comparant les électeurs de Trump aux  » fascistes  » alors qu’il s’engage à contrecarrer la montée du populisme au lendemain de l’élection présidentielle de 2016.

Les images obtenues par Breitbart montrent le leadership de Google discutant du résultat
Ils ont été filmés lors de leur première conférence de 2016 après les élections.
Sergey Brin, cofondateur de Google, se sent  » profondément offensé  » par ce résultat.
Brin dit plus tard que les données montrent une corrélation entre  » l’ennui  » et le vote pour Trump
Il poursuit en affirmant qu’il existe un lien entre  » ennui  » et  » fascisme « .
Sundar Pichai, PDG de Google, dit aussi qu’il y a beaucoup de « peur » après les résultats.
La directrice financière Ruth Porat semble s’effondrer en larmes lorsqu’elle discute de l’élection.
Porat demande aussi au public de se serrer dans ses bras en disant  » nous avons tous besoin d’un câlin « .
Kent Walker, vice-président principal aux affaires mondiales, affirme que l’entreprise mettra fin au populisme.
Walker dit que’le populisme pourrait mener à une guerre mondiale ou quelque chose de catastrophique’.
Au lieu de cela, Walker dit que Google doit s’assurer que le populisme n’est qu’un  » blip ou un hoquet « .
La vidéo a été divulguée alors que Google fait face à des questions du Président sur la partialité
Trump a tweeté la semaine dernière que Google enterrait les résultats de recherche des conservateurs


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Google va rétrograder les articles de RT pour les rendre plus difficiles à trouver sur sa plateforme

Le géant américain d'internet développe actuellement des algorithmes spécifiques visant à rendre les publications des médias RT et Sputnik moins visibles sur son moteur de recherches. Il s'agira notamment de dégrader leur référencement.

Eric Schmidt, président exécutif de la société Alphabet, la holding qui contrôle désormais les activités de Google, a déclaré le 18 novembre que le géant américain d'internet développerait des algorithmes spécifiques pour contrer RT et Sputnik sur sa plateforme. L'objectif est de rendre leurs articles plus difficilement accessibles dans les résultats affichés par son moteur de recherches.

«Nous travaillons à détecter et rétrograder ce genre de sites, c'est-à-dire en gros RT et Spoutnik», a déclaré Eric Schmidt durant une session de questions réponses lors du Forum international sur la sécurité à Halifax, au Canada. Il répondait à la question d'une personne lui demandant si Google facilitait la diffusion de la «propagande russe».

«Nous sommes bien conscient de cela et nous essayons de développer les systèmes pour empêcher [le contenu d'être diffusé à de larges audiences]. Mais nous ne voulons pas interdire ces sites ; ce n'est pas comme cela que nous fonctionnons», a encore déclaré le président exécutif d'Alphabet.

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Source et article complet

La propagande pro migrants sur Youtube provient de la société zurichoise FCB: “Google nous a aidés”

Christian Hofer: Nous parlions de cette affaire déjà ici.

On s'aperçoit à présent que cette idée digne d'une dictature provient d'une société zurichoise, fière de sa trouvaille. L'Europe se fait envahir, piller, et certains Européens sont très contents d'y participer activement...

Mais si ce sont réellement de simples publicités mises automatiquement avant les vidéos, je vous conseille d'installer un adblock qui devrait faire taire leur propagande.

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FCB Zurich a voulu combattre les préjugés dont sont victimes les migrants, aux côtés de l’association Refugees Welcome, dans une campagne intitulée « Search racism. Find Truth » (« Cherchez le racisme. Trouvez la vérité »). Ainsi, dès qu’une recherche sur YouTube est associée au racisme ou à la xénophobie, des pre-rolls mettant en scène des réfugiés apparaissent à l’écran. Leur particularité : impossible de les zapper.

Chaque spot redirige vers un site dédié, regroupant toutes les vidéos des personnes ayant participé à l’opération.

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fcb

"Nous n'avons pas de clients d'extrême droite"

Dennis Lück et FCB désiraient faire quelque chose contre les incitations de la droite et ont eu une idée très simple mais ingénieuse qui est devenue virale. Dans une interview avec persoenlich.com Lück parle de la façon dont il est intervenu en tant qu'agence de publicité dans les discussions socio-politiques.

Comment Google et Youtube ont - ils réagi?

Google nous a aidés, par exemple, à titre consultatif, quand on en est venu au ciblage. Nous avons non seulement ciblé des chaînes Youtube mais aussi des vidéos individuelles. Le fait quue nous ayons atteint cet objectif est un miracle sur le plan médiatique. Pendant des semaines, deux employés étaient occupés 24H sur 24 à trouver de nouvelles vidéos provocatrices.

Avez - vous déjà pensé à la suite?
La campagne est d'abord conçue pour une période de deux mois. Nous allons voir ce qui se passe dans les prochains jours et en fonction de la réponse, nous allons étendre l'action.

Texte complet en allemand Traduction Christian Hofer pour Les Observateurs.ch

Google lance une plateforme en ligne venant en aide aux réfugiés…[vidéo]

Le géant du web a développé une plateforme à laquelle peuvent accéder en ligne les réfugiés équipés d'un téléphone portable. Des informations et des conseils géolocalisés sont notamment disponibles pour les personnes en transit en Grèce. La plateforme est pour l'instant disponible en anglais et en arabe, et la géolocalisation pourrait être étendue à plusieurs pays d'Europe de l'Est pour faciliter le déplacement des réfugiés.

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Google lance une plateforme en ligne venant en... par ITELE

L’UE veut s’attaquer aux discours de haine sur internet

Les ministres de la justice de l'Union européenne, réunis vendredi à Luxembourg, se sont inquiétés de la propagation des discours d'incitation à la haine et à la xénophobie sur les réseaux sociaux, en pleine crise migratoire.

«Facebook, Google, YouTube et Twitter ont la responsabilité de s'assurer que de telles déclarations soient supprimées. Ce n'est pour l'instant pas encore assez souvent le cas», a regretté le ministre.

«Maintenant il faut effectivement que nous vérifiions qu'au niveau européen, l'harmonisation de nos législations permette les poursuites partout sur le territoire avec le même niveau d'efficacité et de sévérité contre les auteurs, et le même niveau de protection pour les victimes», a ajouté la ministre.

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Afro-américains confondus avec gorilles


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La nouvelle application de photos Google a identifié le portrait de deux jeunes Afro-américains sous la légende « gorilles ». L'entreprise s'est rapidement excusée pour cette erreur. C’est vrai que ce genre de singeries, ça la fout mal au Obamiland (au Taubirastan aussi d’ailleurs).

Alors que le géant du Net américain lançait sa nouvelle application photos en mai - une technologie permettant de suggérer à ses utilisateurs des noms ou des qualificatifs en fonction de ce qui apparaît sur le cliché - un selfie apparaît où posaient deux jeunes Afro-américains qui ont eu la surprise de voir leur photo taguée sous le mot « gorillas ».

Relayé sur les réseaux dits sociaux, ce tag devenu tweet a amené la firme américaine à présenter ses excuses et à retirer en le tag « gorille » de son application pour éviter tout nouveau dérapage. Google, avec « G » comme Gorille. Et ne dites pas non plus, même gentiment, Gobama. Cela vous coûterait trop cher.

Michel Garroté

http://www.europe1.fr/technologies/google-photos-confond-deux-afro-americains-avec-des-gorilles-1363518

   

La police française dira à Google les sites qu’il doit censurer

Alerte rouge. Dans le cadre du projet de loi de lutte contre le terrorisme, le Gouvernement a fait adopter jeudi un amendement qui confie aux services de police de l’Etat le pouvoir d’ordonner à Google et autres moteurs de recherche ou annuaires de déréférencer des sites dits de « propagande terroriste ». Une notion qu’il faut pourtant manipuler avec une extrême prudence, tant elle est porteuse de possibles manipulations politiques et anti-démocratiques.

C’est l’invité surprise de l’examen au Sénat du projet de loi de lutte contre le terrorisme, adopté ce jeudi par les parlementaires. Pour compléter le dispositif de blocage des sites terroristes, le Gouvernement a déposé un amendement de dernière minute qui n’a fait l’objet d’aucune controverse en séance, alors qu’il donne des pouvoirs de censure exorbitants à l’Etat.

En effet, le sous-amendement n°94 présenté avec succès par Bernard Cazeneuve donne à l’autorité administrative (la police, via l’OCLCTIC) le pouvoir de « notifier aux moteurs de recherche ou aux annuaires«  les URL des sites qui abritent des contenus de propagande terroriste, ou des contenus pédopornographiques. Il ajoute que ces moteurs de recherche et annuaires, c’est-à-dire en pratique essentiellement Google, « prennent toute mesure utile destinée à faire cesser le référencement du service de communication au public en ligne« .

Avec une certaine mauvaise foi voire une malhonnêteté certaine, le ministre de l’intérieur a expliqué qu’un tel dispositif était déjà prévu par la loi ARJEL sur les jeux d’argent et de hasard en ligne, se référant à l’article 61 de la loi du 12 mai 2010. Mais c’est feindre d’oublier que l’ARJEL n’a absolument pas le pouvoir d’ordonner à Google et consorts de déréférencer des sites. Elle doit saisir le président du TGI de Paris pour que le magistrat vérifie l’illégalité du site en cause, et ordonne lui-même la mesure de déréférencement.

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Il y a donc une première différence fondamentale avec l’ARJEL, puisque le déréférencement des sites illégaux de jeux en ligne se fait après une procédure judiciaire qui offre des garanties minimums de protection des droits, alors que le déréférencement des sites terroristes se ferait sur simple injonction policière, sans aucun contrôle.

Censure légitime, ou contre-propagande ?

Mais il y a une autre différence, peut-être plus importante encore. La mesure prévue en 2010 s’appuie sur un constat objectif. Il s’agit de déréférencer des sites n’ayant pas obtenu une homologation pour leur activité bien précise, ce qui est un critère matériel difficilement contestable. Alors qu’au contraire avec le projet de loi de lutte contre le terrorisme, le Gouvernement veut censurer des sites dont la liste est établie par l’Etat selon des critères extrêmement subjectifs et politiques.

Comme nous le constations au début des débats parlementaires, le mot d’ordre est que la France est en guerre, ce qui justifie de faire appel à la propagande de guerre pour défendre le point de vue français, et d’utiliser les moyens de contre-propagande pour attaquer celle de l’adversaire. La censure fait partie des armes à disposition du Gouvernement, qui les utilisera à tort ou à raison pour combattre les discours, aujourd’hui de l’Etat Islamique, demain d’autres groupes considérés comme terroristes.

« Terrorisme », qu’est-ce que c’est ?

Or la notion de « terrorisme » s’apprécie mal en droit. L’article 412-1 du code pénal liste une série de crimes et de délits qui sont considérés comme des actes de terrorisme (meurtres, enlèvements, détournements d’avions, dégradations, vente d’armes, blanchiment d’argent). Mais il précise que pour être qualifiés de « terroristes », ces actes doivent avoir été commis « intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur« . Nous sommes très loin de l’objectivité de la détention ou non d’une homologation délivrée par une administration.

Avec cette loi, des sites internet de groupes indépendantistes basques, corses ou bretons pourraient être désignés par l’Etat comme faisant « l’apologie » de poseurs de bombes, même si la réalité est plus complexe, et pourraient être déréférencés du jour au lendemain sur instruction de l’Etat.

Plus près de nous, Dieudonné a été accusé d’apologie du terrorisme — ce qui n’a pas encore été jugé —, avec le soutien du Gouvernement. Celui-ci aurait donc pu demander le déréférencement de son site internet, ou de sa page Facebook, sans même avoir à attendre le jugement confirmant ou non l’accusation.

De même pour le groupe de Tarnac, dont le leader présumé Julien Coupat est mis en examen depuis 2008 pour « dégradations en relation avec une entreprise terroriste« , alors que les doutes s’accumulent sur le sérieux de l’enquête et des accusations appuyées par le gouvernement de l’époque. Remis en liberté après sept mois de détention provisoire, il avait inspiré ces mots à Arnaud Montebourg : « Julien Coupat, le romantique de Tarnac, coupable de ce qu’il pensait et de ce qu’il avait dans la tête, plutôt que de ce qu’il a fait, symbolise désormais la victime des abus judiciaires du régime« .

Et si De Gaulle avait été censuré ?

Or il ne s’agit même plus aujourd’hui d’un « abus judiciaire », mais de se passer totalement du judiciaire pour, peut-être, réduire à l’invisibilité ceux qui promettent l’Insurrection qui vient.

Si l’histoire doit servir à quelque chose, c’est bien à prévenir les dangers pour l’avenir. L’erreur serait de croire que nous ne serons à jamais gouvernés que par des gens bien intentionnés.

Sous le régime de Vichy, dont les responsabilités font encore débat soixante-ans après, la presse et le régime vichyste relayaient le discours nazi qui parlait des résistants en les désignant comme « terroristes ». Le 18 juin 1943, le jour du troisième anniversaire de l’appel du Général de Gaulle, la préfecture de Vienne placardait aux murs des affiches dénonçant les « terroristes, d’odieux criminels unanimement condamnés par une foule émue« .

C’est grâce au développement d’une presse clandestine que les discours « terroristes », en réalité résistants, ont pu se faire entendre pour gagner des partisans. Or ce que fait le projet de loi antiterroriste de 2014, c’est donner à l’Etat la possibilité de supprimer le contenu des tracts, et de faire que la population n’ait même plus connaissance du fait que ces tracts ont existé. C’est une arme redoutablement efficace pour contrôler la population.

Est-ce vraiment à un gouvernement qui se dit démocratique d’offrir une telle arme au gouvernement plus autoritaire qui pourrait un jour lui succéder ?

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Google scanne tout le contenu des messageries Gmail

La nouvelle a de quoi étonner : un pédophile a été arrêté grâce à Google. A priori, on ne peut qu’applaudir à la mise sous les verrous du consommateur d’images pédopornographiques. Mais après quelques minutes de réflexions, il y a lieu de se demander quel a été le rôle de Google. Et là, c’est tout de suite plus inquiétant. En fait, Google scanne tous les e-mails des messageries Gmail. C’est ainsi que Google a pu identifier le contenu pédopornographique d’images trouvées dans la messagerie Gmail du détraqué sexuel.

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Cela devrait sembler évident mais rien n’est vraiment gratuit. Les utilisateurs de Google et Gmail acceptent distraitement des conditions générales qui précisent que Google se réserve le droit de prendre connaissance et d’utiliser les données des utilisateurs de ses services.

L’objectif est d’établir un profilage pour adapter et personnaliser les annonces publicitaires qui vont accompagner l’internaute. Mais combien d’internautes se rendent compte qu’ils ont accepté ainsi d’abandonner toute vie privée, livrant toutes leurs données aux méga-robots de Google…

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