Allemagne : la Covid-19 Déclenche une Nouvelle Vague d’Antisémitisme… chez les naturalisés

 Soeren Kern -4 mars 2021

  • En 2020, la police allemande a fait état de 2275 délits de haine antisémite - six par jour environ - selon les données préliminaires fournies par le gouvernement fédéral. Soit une hausse de plus de 10% par rapport aux chiffres de 2019 ... La police a pu identifier 1367 suspects - mais cinq personnes seulement ont fini par être arrêtées.
  • Pourquoi si peu d'antisémites ont-ils à subir les conséquences judiciaires de leurs délits, surtout quand les responsables gouvernementaux proclament à qui veut l'entendre que la lutte contre l'antisémitisme est une priorité absolue ? L'explication est qu'il pourrait s'avérer politiquement incorrect d'identifier les vrais suspects.
  • Il n'est pas impossible que ce soit sur ordre des autorités politiques que la police allemande attribue systématiquement les délits antisémites non résolus à l'extrême droite.
  • « Pourquoi la majorité des actes antisémites sont-ils systématiquement attribués à des Allemands « de droite » ? Une explication politicienne serait que l'antisémitisme en hausse constante peut être utilisé comme une arme politique "contre la droite" ». Tichys Einblick.
  • « Nombre d'experts ont protesté contre l'attribution systématique de la majorité des actes antisémites à l'extrême droite, estimant que la police ferait bien de se pencher sur les agissements des organisations islamistes et islamiques » - Die Welt .
  • « Aujourd'hui, l'antisémitisme n'est pas un phénomène marginal d'extrême droite. Il touche au cœur de notre société. » - Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Mass.
En Allemagne, des manifestants anti-confinement ont banalisé l'Holocauste en se faisant passer pour des Juifs persécutés par le régime nazi et en se mettant en scène comme des résistants en lutte contre un gouvernement qui selon eux, serait antidémocratique. Pour d'autres manifestants, les quarantaines et confinements imposés par le gouvernement sont équivalents aux camps de concentration nazis. Photo : le 18 novembre 2020, à Berlin, alors que la police disperse une manifestation contre les mesures gouvernementales visant à limiter la propagation du coronavirus, un manifestant brandit une analogie entre la loi sur la protection des citoyens du gouvernement Merkel et le décret de 1933 pour la protection du peuple et de l'État qui attribue les pleins pouvoirs à Adolf Hitler. (Photo par Tobias Schwarz / AFP via Getty Images)

Selon de nouvelles statistiques publiées par le gouvernement allemand, le nombre de délits liée à la haine antisémite a atteint en 2020 son plus haut niveau depuis deux décennies. L'antisémitisme en Allemagne n'a fait que croître ces dernières années, alimenté en partie par l'extrême gauche anti-israélienne et les migrations de masse en provenance du monde musulman. Le problème est exacerbé par les complotistes d'extrême droite qui imputent aux Juifs et à Israël la responsabilité de la pandémie.

En 2020, la police allemande a recensé 2275 délits de haine antisémite - six par jour environ -, un bilan établi à partir des données préliminaires recueillies par le gouvernement fédéral. Le total est supérieur de 10% à celui de 2019 qui était déjà une année record... Les chiffres officiels ne font état que des délits signalés à la police ; il est vraisemblable que le nombre réel d'incidents est beaucoup plus élevé.

Selon le Tagesspiegel qui a publié les nouvelles statistiques le 11 février, la police a identifié 1 367 suspects. Curieusement, cinq d'entre eux seulement ont été arrêtés. Les chiffres montrent aussi que 55 délits antisémites (environ 2,5%) ont été accompagnés de violences. Les autres incidents se résument à des propos haineux sur Internet, des dégâts matériels ou des actes de propagande tels que des graffitis anti-juifs.

Les statistiques 2020 des actes antisémites révèlent une année record depuis 2001 date à laquelle la police criminelle fédérale (Bundeskriminalamt, BKA) a créé la catégorie des Délits à Motivation Politique (Politisch motivierte Kriminalität, PMK).

Identifier les Auteurs

Pourquoi si peu de délinquants antisémites ont-ils à faire face aux conséquences juridiques de leurs actes, alors que les responsables gouvernementaux proclament haut et fort que la lutte contre l'antisémitisme est une priorité absolue ? Il n'est pas exclu que l'identification des vrais suspects soit perçue comme très politiquement incorrecte.

Les statistiques 2020 sur l'antisémitisme ne comportent aucune information sur les antécédents des auteurs. Tagesspiegel, comme les autres médias allemands, rejette la responsabilité de l'antisémitisme sur l'extrême droite :

« Pour la police, la majorité des délits antisémites sont des infractions de droite. Les islamistes, les gauchistes et autres haïsseurs de juifs apparaissent à peine dans les statistiques. »

Ces dernières années, des études indépendantes ont tenté d'inverser la perspective en montrant que seule une fraction des attaques commises contre les Juifs en Allemagne, était imputable à l'extrême droite. Pour le Centre de recherche et d'information sur l'antisémitisme (RIAS, Recherche-und Informationsstelle Antisemitismus), basé à Berlin, moins de 20% des délits antisémites commis à Berlin en 2018, peuvent être attribués à l'extrême droite.

En 2017, un sondage de l'Université de Bielefeld mené auprès de la communauté juive a révélé que 60% des délits antisémites seraient le fait de musulmans, le reste se partageant équitablement entre l'extrême gauche (19%) et l'extrême droite (19%).
Les musulmans sont également accusés d'être responsables de 81% des délits antisémites violents. Selon ce même sondage, 70% des Juifs allemands pensent que l'immigration musulmane de masse a alimenté l'antisémitisme en Allemagne.

Mais imperturbablement, peut-être sur recommandation des autorités politiques, la police allemande attribue systématiquement à l'extrême droite, tous les délits antisémites non résolus.
Il est même arrivé que la police accuse l'extrême droite d'avoir scandé le slogan nazi " Sieg Heil " lors d'une manifestation islamiste Al-Qods à Berlin.

Le directeur du RIAS, Benjamin Steinitz, explique que "Sieg Heil" ou "Juifs Dehors" sont des slogans très populaires dans les cercles islamistes. La plupart des incidents antisémites sont attribués à des citoyens allemands a-t-il ajouté, mais les statistiques ne précisent pas qu'il pourrait s'agir d'immigrants musulmans récemment naturalisés.

Dans un rapport rendu en avril 2017, le Groupe d'experts indépendant sur l'antisémitisme (Unabhängigen Expertenkreises Antisemitismus), qui conseille le gouvernement allemand, a conclu :

« Les délits xénophobes et antisémites sont toujours attribués à l'extrême droite alors que rien, ni détail, ni suspect, ne permet d'étayer la chose. Cela peut entraîner une image déformée de la motivation du crime et de ses auteurs. »

En mai 2019, après que le ministère de l'Intérieur a imputé 90% des attaques antisémites à la « droite », l'influent blog allemand Tichys Einblick a écrit :

« Le nombre d'actes antisémites en Allemagne s'accroit de manière inquiétante ... Cela va des graffitis antisémites aux violences physiques en passant par des attaques contre les biens détenus par les Juifs et les menaces. L'antisémitisme est une honte pour tout le pays. Les statistiques indiquent que 90% des délits antisémites sont commis par des extrémistes de droite. Mais ... les auteurs sont anonymes et ne sont jamais arrêtés. Comment être sûr qu'une croix gammée ou une insulte antisémite soit de droite ? Il s'agit en réalité, d'une simple supposition de la police.

« Très récemment, une enquête parlementaire a révélé que la « droite » était pointée du doigt pour une grande partie des délits antisémites - 120 cas sur 253 -, et cela même si les motivations des auteurs sont demeurées inconnues ...

« Michael Wolfssohn, historien bien connu et expert de l'antisémitisme, affirme que la principale menace qui pèse sur les Juifs en Allemagne et en Europe, est l'antisémitisme musulman.

« Pourquoi la majorité des actes antisémites sont-ils attribués à des Allemands « de droite » ? Une opération politique n'est pas à exclure. La montée de l'antisémitisme peut être utilisée comme une arme politique « contre la droite ».

En juillet 2019, peu après que la police a fourni au Sénat allemand des statistiques inexactes sur les auteurs de délits de haine contre les Juifs, Die Welt a écrit :

« Cela fait un certain temps que les experts critiquent l'attribution systématique des délits antisémites à l'extrême droite et regrettent que les cercles islamistes et musulmans, soient passés sous silence ».

En janvier 2021, le ministère israélien des Affaires de la diaspora a écrit sur l'antisémitisme en Allemagne :

« Parfois, la police n'intervient même pas et observe un incident antisémite sans bouger. Cet immobilisme tient au fait que la police ne reconnaît pas un incident antisémite ou ne comprend pas que des propos ouvertement antisémites sont un problème contre lequel il convient d'agir immédiatement. Ce manque de sensibilisation aboutit à ce que la plupart des plaintes ne sont pas prises en considération par la police.

En sus, chaque fois que les suspects sont inconnus et qu'aucun détail n'indique une autre possibilité, la police continue d'attribuer les incidents antisémites à la 'droite'. Les rapports du Bundestag établis sur la base de statistiques policières, attribuent l'écrasante majorité des délits (94%) à des motivations idéologiques de droite. Régulièrement, cette analyse est contestée par des organismes de veille sur l'antisémitisme, des élus, des dirigeants et experts de la communauté juive, ainsi que par le commissaire fédéral à l'antisémitisme. Tous affirment que le système de classement de la police déforme le mobile, réduit inutilement le cercle des auteurs possibles et entrave l'élaboration de politiques efficaces. »

En 2020, le grand rabbin de Munich, Shmuel Aharon Brodman, a été victime d'un incident qui a été particulièrement médiatisé. Le 9 juillet, quatre hommes l'ont agressé verbalement à sa descente du tramway, proférant des insultes et des commentaires désobligeants sur l'État d'Israël. Brodman a expliqué que ses agresseurs parlaient anglais et arabe. La police a déclaré par la suite que les suspects présumés étaient âgés de 20 à 30 ans et qu'ils étaient d'origine arabe.

Certes, l'extrême droite porte une certaine responsabilité dans le développement de l'antisémitisme en Allemagne - mais cette responsabilité n'a rien de fondamental comme on le croit souvent. Monica Schwarz-Friesel, grande spécialiste allemande de l'antisémitisme, explique que ce qui fascine les médias et rend l'extrême droite allemande si effrayante est la haine sans fard qu'elle exprime à l'égard des Juifs et d'Israël. En revanche, les gauchistes dissimulent leur antisémitisme derrière l'antisionisme et l'activisme propalestinien.

Antisémitisme lié au coronavirus

Le coronavirus a été à l'origine d'un sursaut antisémite en Allemagne en 2020. Des groupes marginaux ont utilisé la pandémie pour accuser les Juifs de complot. De vieilles techniques médiévales de construction d'un bouc émissaire juif ont ainsi resurgi, certains accusant les Juifs d'avoir fabriqué le coronavirus pour étendre leur contrôle sur la planète.

Cet antisémitisme lié au coronavirus s'est donné libre cours sur Internet. Dans son Rapport annuel 2020 sur l'antisémitisme, rendu public le 27 janvier 2021, le ministère israélien des Affaires de la diaspora, s'est livré à une évaluation complète de l'antisémitisme lié au coronavirus en Allemagne :

« En 2020, 42 300 posts rédigées par 11 240 utilisateurs ont été classées comme antisémites par l'ACMS [système de cyber-surveillance de l'antisémitisme]. Les posts se sont répartis comme suit : le nouvel antisémitisme [antisionisme et critique du gouvernement israélien] et l'antisémitisme classique [diabolisation des juifs, théories du complot juif et appel à la violence explicite contre les juifs] ont fait jeu égal avec respectivement 39,1% des posts et 40,5% des posts. La négation de l'Holocauste et la distorsion des faits à son propos ont représenté 20,4% ... des expressions de haine contre les Juif

« Les posts qui banalisent l'Holocauste et ceux qui accusent les Juifs d'être à l'origine de la Covid-19 sont en augmentation depuis mars. Les contenus antisémites type illustrent différentes formes de théories du complot et 53,4% d'entre eux reprennent des messages antisémites classiques ...

« De vieux codes antisémites à peine modifiés ont resurgi pour stigmatiser « l'influence » que les Juifs exercent sur la marche du monde et les énormes profits qu'ils empochent grâce aux vaccins. Comme il se doit, ils ont été accusés de prendre le contrôle de l'économie mondiale et d'assoir ensuite leur domination sur la planète ...

« Des personnalités juives bien connues comme la famille Rothschild ou George Soros ont été cités comme soutiens, cerveaux ou profiteurs de la pandémie en raison de leur influence présumée sur l'industrie pharmaceutique.

« Les antivaccins comparent également les centres de vaccination à Auschwitz, et affirment que la police met en place une dictature et que tous ceux qui refusent le vaccin iront en camp de concentration ... »

Les contestations liées au coronavirus

Comme ailleurs en Europe, le gouvernement fédéral et les pouvoirs locaux en Allemagne ont tenté d'enrayer la pandémie à l'aide de confinements, couvre feux et autres restrictions de déplacements pour les personnes. L'imposition de mesures étendues de distanciation sociale ont généré une grande détresse économique et financière, et sont à l'origine d'importantes manifestations antigouvernementales.

Les Allemands opposés aux confinements ont surgi de tous les horizons politiques : ils n'étaient ni de gauche ni de droite, mais représentaient un bon échantillon de toutes les personnes soucieuses de liberté d'expression et de liberté de réunion qui entendent défendre les libertés civiles contre des mesures gouvernementales répressives.

Nombre de manifestations ont été organisées par un petit mouvement dont la popularité va croissant appelé Querdenker (« Pensées hors-pistes » ou « Penseurs hors codes ») qui s'oppose à la « dictature Merkill Corona » de la chancelière Angela Merkel.

Querdenker a été fondé par Michael Ballweg, un fabricant de logiciels de Stuttgart, pour obliger le gouvernement Merkel a lever les restrictions liées au coronavirus sur la base du respect des droits constitutionnels fondamentaux. Son manifeste déclare :

« Nous insistons sur les 20 premiers articles de notre constitution : droits de l'homme ; droits individuels ; liberté de croyance et de conscience ; liberté d'opinion ; liberté de réunion ; liberté de mouvement. Nous sommes non partisans et n'excluons aucune opinion.

Le mouvement compte désormais 70 sections à travers l'Allemagne et a organisé plus de 100 manifestations contre le coronavirus qui auraient attiré au moins 100 000 personnes.

L'une des plus grandes manifestations de Querdenker a eu lieu à Berlin le 29 août 2020. Pas moins de 40 000 personnes - libertaires, constitutionnalistes, verts, ésotériques, naturopathes, militants LGBT, négationnistes de la pandémie, militants antivaccins et anti-masque, familles avec enfants... - se sont rassemblées pour protester contre les politiques gouvernementales liées à la lutte contre le coronavirus. Mais plusieurs manifestations ont fini en émeutes parce qu'elles avaient été infiltrées par plusieurs centaines d'agitateurs d'extrême droite agitant des drapeaux nazis.

Depuis lors, chacun de ces rassemblements a donné lieu à des dizaines d'incidents antisémites. Certains manifestants sont apparus portant des t-shirts ornés d'une étoile jaune de type nazie dans lesquels le mot « juif » a été remplacé par « non vacciné ». D'autres arboraient des panneaux sur lesquels on pouvait lire « La vaccination rend libre », une référence au slogan « Le travail rend libre » qui ornait l'entrée du camp de concentration d'Auschwitz. Certains ont évoqué la « solution finale de la question Corona » ainsi que la « vaccination à Dachau ».

Nombre de manifestants ont banalisé l'Holocauste en se comparant aux Juifs persécutés par les nazis et d'autres se sont présenté comme des résistants opposés à un gouvernement prétendument antidémocratique. D'autres protestataires ont comparé les confinements sanitaires aux camps de prisonniers de l'époque nazie. Il en est même qui ont affirmé qu'ayant expérimenté le confinement, ils savaient désormais ce qu'Anne Frank avait pu ressentir.

« Ils banalisent la Shoah quand ils comparant les mesures prises contre la pandémie à l'Holocauste », a regretté Alexander Rasumny de RIAS. « Ce phénomène est très blessant pour tous les gens qui ont eu à souffrir de la Shoah, en fait pour tous les juifs. »

Voyant les théories du complot resurgir à l'occasion de la pandémie, le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas a admis que « aujourd'hui, l'antisémitisme n'est pas un phénomène marginal confiné à l'extrême droite. Il touche au cœur de notre société. »

Le commissaire à l'antisémitisme du gouvernement allemand, Felix Klein, a lui aussi tiré le signal d'alarme : la pandémie fertilise une agitation anti-juive a-t-il expliqué.

« Malheureusement, les Juifs et Israël sont immédiatement devenus une cible. Le discours de haine antisémite se répand rapidement sur Internet, notamment sur les plateformes de réseaux sociaux.

« On entend parler d'un contrôle juif sur l'économie mondiale, des bénéfices juifs concernant un éventuel vaccin, d'armes biologiques développées par Israël, ou d'une tentative juive de réduire la population mondiale. Les formes d'antisémitisme les plus grossières éclosent au grand jour.

« Le passé a apporté une preuve tragique que les mots peuvent devenir des actes. Chaque individu est ici interpellé en intervenant et en signalant des diffamations antisémites aux opérateurs de la plateforme."

La ministre de la Justice, Christine Lambrecht, a annoncé une action plus intensive contre les déclarations anti-juives sur Internet. « Nous allons pousser les plateformes en ligne à prendre leur part de responsabilité. Elles ne doivent pas permettre qu'on les utilise pour agiter et lancer des théories du complot ».

Pendant ce temps, l'analyste allemand Stefan Frank a mis en lumière le rôle des médias de gauche qui, en Allemagne et ailleurs, ont joué un rôle dans la promotion de thèmes anti-israéliens et antisionistes liés à la pandémie :

« Les activistes anti-israéliens font campagne dans les médias pour propager des fake news selon lesquelles les Palestiniens ne reçoivent pas de vaccins par la faute d'Israël. Ce n'est pas seulement l'Associated Press ou la ZDF (télévision publique allemande) qui sont à blâmer. Nombre d'autres médias sont impliqués....

« Ce phénomène n'indique pas seulement une aversion générale pour Israël, il révèle aussi une stratégie consciente de ne jamais rien rapporter de positif sur Israël. Si les vaccinations ont commencé en Israël, les lecteurs pourraient avoir l'idée que c'est une bonne chose. C'est pourquoi le message doit être transformé en son contraire en omettant les informations pertinentes, en les déformant et en mentant. »

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Rendu public le 27 janvier 2021, le rapport 2020 sur l'antisémitisme du ministère israélien des Affaires de la Diaspora notait :

« En 2021, l'Allemagne célébrera 1700 ans de vie juive sur son territoire [la première preuve documentée d'une présence juive au nord des Alpes date d'un édit pris en 321 par l'empereur Constantin autorisant le magistrat de Cologne à accepter des juifs] mais ce pays est toujours aux prises avec l'antisémitisme ...

« Partout et à chaque minute, des théories du complot accusent les juifs de tirer profit du coronavirus, ou de s'enrichir avec l'industrie pharmaceutique, d'être responsables de la propagation du virus, ou d'utiliser le virus pour instaurer un nouvel ordre mondial et affermir leur emprise sur l'économie mondiale. Les antivaccins portent des étoiles jaunes lors des manifestations et les mettent en ligne sur leurs profils de réseaux sociaux ; ils comparent les restrictions générées par la lutte contre le coronavirus aux restrictions imposées par les nazis aux Juifs pendant l'Holocauste et affirment qu'ils sont conduits au vaccin « comme des moutons à l'abattoir ».

Le chef du Conseil central des Juifs en Allemagne, Josef Schuster, a déclaré :

« Compte tenu des nombreux incidents antisémites qui ont eu lieu lors des manifestations anti-corona l'an dernier et des mythes complotistes qui se propagent sur Internet, il faut s'attendre à une hausse du nombre de délits antisémites. Malheureusement, elle est quasi certaine. Les statistiques préliminaires montrent que la radicalisation de la société progresse et que le respect dû aux minorités diminue. »

Le commissaire à l'antisémitisme du gouvernement allemand, Felix Klein, a ajouté :

« La montée de l'antisémitisme doit être considérée comme un avertissement. Au cours des prétendues manifestations contre la Covid 19, les limites de ce qui peut être dit ont été déplacées, la Shoah a été relativisée et les images bien connues de haine antisémite ont à nouveau surgi.

« L'augmentation des infractions pénales montre que la démocratie doit se défendre, notamment à l'occasion d'une crise pandémique comme celle que nous traversons. La cohésion sociale se mesure - surtout en Allemagne -, par la fermeté avec laquelle nous sommes unis contre la haine des Juifs. »

Dans une tribune publiée par Die Welt – « Plus de deux mille délits mais seulement cinq arrestations ? » - Le chroniqueur Henryk Broder a conclu :

« À l'exception de Brême et de Hambourg, chaque État fédéral a un « délégué à l'antisémitisme », et Berlin en compte même quatre. Ils sont tous d'accord : « Il n'y a pas de place pour l'antisémitisme en Allemagne ». Conséquences négatives des Lumières ? Les personnes qui s'accrochent aux théories du complot pourraient être tentées de croire à une corrélation, voire à une causalité : plus l'antisémitisme est combattu, plus il se répand. Les campagnes de sensibilisation peuvent donc avoir des conséquences négatives. Les gens font ce qu'il leur est demandé de ne pas faire. Fumer, boire, avoir des relations sexuelles non protégées, s'adonner à la malbouffe, ne pas respecter les limitations de vitesse sur l'autoroute. C'est pourquoi, par exemple, les suicides sont signalés avec beaucoup de prudence et personne ne doit être encouragé à les imiter.

« Si tel est le cas avec l'antisémitisme, le concept devrait alors être repensé. Les recettes traditionnelles se sont avérées peu utiles : lecture des journaux d'Anne Frank, Elie Wiesel et Imre Kertész, visites de camps de concentration, conversations avec des témoins contemporains. Le film « La liste de Schindler » est arrivé dans les cinémas allemands en 1994 et a attiré plus de six millions (!) de téléspectateurs.
Le film « a changé l'image de la dictature nazie et la conscience historique du meurtre des Juifs Européens (Deutschlandfunk Kultur). Vu de cette façon, l'Allemagne aurait dû depuis longtemps être une zone exempte d'antisémitisme, un modèle pour le monde entier, avec un ministre des Affaires étrangères qui « est entré en politique à cause d'Auschwitz ». Il est vraiment dommage qu'on ne puisse forcer la réalité à se comporter comme elle devrait le faire en théorie.

Soeren Kern est Senior Fellow au Gatestone Institute de New York.

source: https://fr.gatestoneinstitute.org/17144/allemagne-covid-antisemitisme

Le Deux Poids Deux Mesures et l’Hypocrisie des Géants du Net

Plusieurs réseaux sociaux géants ont grandement surpris en bannissant le président américain Donald Trump de leurs plateformes alors que les dirigeants iraniens, un gouvernement que le département d'État américain considère comme le principal sponsor du terrorisme dans le monde, sont libres d'opérer librement sur leurs réseaux sociaux.

Facebook et Instagram ont les premiers bloqué « indéfiniment » les comptes du président Trump. Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a déclaré :

« Permettre au Président de continuer à utiliser notre service pendant cette période nous a paru représenter un risque trop grand. Par conséquent, ses comptes Facebook et Instagram seront bloqués indéfiniment et pour au moins les deux prochaines semaines, jusqu'à ce que la transition politique ait eu lieu pacifiquement ».

Twitter a immédiatement emboîté le pas de Facebook et les comptes du président Trump, de Michael Flynn et de Sidney Powell ont été suspendus. Concernant le président Trump, Twitter a déclaré :

« Après un examen attentif des derniers Tweets du compte @realDonaldTrump et de leur contexte - en particulier la manière dont ses tweets sont reçus et interprétés sur Twitter et hors Twitter - nous avons définitivement suspendu le compte en raison du risque d'incitation à la violence. »

Seuls deux tweets du président ont apparemment posé problème à Twitter : dans l'un Donald Trump a déclaré qu'il n'assisterait pas à l'inauguration du président-élu Joe Biden, le 20 janvier : « À tous ceux qui ont posé la question, je n'irai pas à l'inauguration du 20 janvier ». Dans le second, le président Trump a écrit :

« Les 75 millions de grands patriotes américains qui ont voté pour moi, pour AMERICA FIRST, et pour MAKE AMERICA GREAT AGAIN, auront une INFLLUENCE GÉANTE dans le futur. Nul ne pourra les mépriser, ni les maltraiter de quelque manière que ce soit !!! »

Twitter a expliqué :

« Ces deux Tweets doivent être lus et interprétés dans le contexte large des évènements qui affectent notre pays et qui font que les déclarations du Président peuvent mobiliser différents publics, notamment pour inciter à la violence, ainsi que dans le contexte du modèle de comportement de ce compte au cours des dernières semaines. Ces Tweets ayant été passés au crible de notre politique de lutte contre la « Glorification de la Violence », il nous est apparu clair que ces messages violaient nos règles en la matière et que l'utilisateur @realDonaldTrump méritait d'être immédiatement et de manière définitive, suspendu. »

Une telle interprétation semble pour le moins exagérée - surtout si on la compare à ce qui est autorisé sur Twitter sans même une « petite note explicative » d'aucune sorte.

Ainsi, que penser du statut réservé au Guide Suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui produit des tweets antisémites et incendiaires à jet continu et qui incarne un régime que le Département d'État américain qualifie de « pire sponsor du terrorisme au monde » ? Khamenei n'a aucun problème avec Twitter quand il appelle publiquement à l'anéantissement d'Israël et qu'il nie l'Holocauste.

« Nous soutiendrons et assisterons toute nation et tout groupe partout dans le monde qui s'oppose et combat le régime sioniste », a tweeté Khamenei le 20 mai 2020, « et nous ne craignons pas de le dire. #FlyTheFlag (Brandissons le drapeau) ».

Le 18 mai 2020, Khamenei a tweeté :

« La Cisjordanie doit s'armer, tout comme Gaza. Seul le rapport de force peut atténuer les épreuves des Palestiniens. Aucun compromis ne réduira si peu que ce soit la cruauté de cette entité usurpatrice, diabolique aussi féroce qu'un loup. #FlyTheFlag ».

Le 21 mai 2020, il a tweeté :

« Le peuple de Palestine devrait organiser un référendum. Le système politique pour lequel il voterait devrait s'imposer à toute la Palestine. Le seul remède à la suppression du régime sioniste est une résistance armée sans concession. »

La politique de Twitter concernant les « organisations violentes » affirme que :

« il n'y a pas de place sur Twitter pour les organisations violentes, à commencer par les organisations terroristes et les groupes extrémistes violents, ni pour les individus affiliés à ces groupes et qui font la promotion de leurs activités illicites... Nos évaluations en vertu de cette politique s'appuient sur les listes nationales et internationales officielles d'organisations terroristes... »

Ces tweets du Guide Suprême iranien ne violent-ils pas les règles de Twitter ?

Plus choquant, le 9 novembre 2014, Khamenei a twitté qu'il était nécessaire d'anéantir Israël : « Pourquoi et comment #Israël peut-il être éliminé ? La réponse de l'ayatollah Khamenei à 9 questions clés. #HandsOffAlAqsa » (Bas les Pattes d'Al Aqsa) ». Khamenei a ainsi posté sur Twitter une capture d'écran détaillant exactement le processus de destruction d'Israël. Ces tweets sont toujours en ligne.

Interrogée en vidéoconférence sur les tweets antisémites de l'ayatollah, Ylwa Pettersson, responsable régionale de Twitter pour les pays nordiques et Israël, a déclaré aux membres de la Commission de l'immigration, de l'insertion et de la diaspora de la Knesset israélienne, que :

« Concernant les dirigeants, notre approche prévoit que les interactions directes qu'ils peuvent avoir avec d'autres personnalités publiques, leurs commentaires sur les questions politiques du jour où les rodomontades sur les questions militaro-économiques en matière de politique étrangère ne violent pas nos règles. »

La réponse a suscité une louable indignation. Et bien des élus ont estimé qu'ils se retrouvaient face à une politique du deux poids-deux mesures. La députée israélienne Michal Cotler-Wunsh, qui dirigeait la discussion, a écrit :

« Wow. Twitter vient d'admettre que les tweets des dirigeants iraniens appelant au génocide des juifs NE VIOLENT PAS sa règlementation ! CECI est un deux poids-deux mesures. C'est de l'antisémitisme. »

L'avocat des droits de l'homme Arsen Ostrovsky a tweeté :

« Je ne plaisante pas ! Lors d'une audition à la Knesset sur l'antisémitisme, le représentant de @Twitter a annoncé qu'ils lancent un avertissement au compte @realDonaldTrump parce que cela est « utile au débat public », mais l'appel au GENOCIDE de l'Iran @khamenei_ ir passe pour un « commentaire acceptable sur les questions politiques du jour » cc. @CotlerWunsh ».

Les géants des médias sociaux autorisent les dirigeants iraniens à tweeter des menaces de mort aux Américains, à tenir des propos antisémites et à appeler à la destruction d'Israël. Quelqu'un va-t-il se lever pour les arrêter ?

source: https://fr.gatestoneinstitute.org/16992/hypocrisie-reseaux-sociaux

Le Dr Majid Rafizadeh, stratège et consultant en affaires, est diplômé de Harvard, politologue, membre du conseil d'administration de la Harvard International Review et président du Conseil international américain sur le Moyen-Orient. Il est l'auteur de plusieurs livres sur l'islam et la politique étrangère américaine. On peut le contacter a [email protected]

(Photo de Justin Sullivan / Getty Images)

Endiguer la Chine

Les Femmes Iraniennes Défient les Mollahs ; les Féministes Occidentales Regardent Ailleurs

Esclavage Larvé en Afrique et au Moyen-Orient ; l’Occident à Tort de s’Incriminer

Giulio Meotti  •  14 juillet 2020

  • Pour les intersectionnels, les États-Unis sont le pays le plus despotique du monde - Pas la Chine, pas la Corée du Nord, pas l'Arabie saoudite ou l'Iran.
  • « Les médias ne vous disent pas que l'Amérique est le meilleur endroit de la planète pour être noir, femme, gay, trans ou quoi que ce soit d'autre. Nous avons nos problèmes et nous devons les résoudre. Mais notre société et nos systèmes sont loin d'être racistes ». - Ayaan Hirsi Ali, Twitter, 9 juin 2020.
  • « Le nouvel antiracisme est un racisme déguisé en humanisme (...) Sous-entendre que tout Blanc est mauvais ... et que tout noir est une victime ». - Abnousse Shalmani, née à Téhéran, résidant actuellement à Paris, Le Figaro, le 12 juin 2020.
  • « L'Amérique apparait différente à une personne qui, comme moi, a grandi en Afrique et au Moyen-Orient ». - Ayaan Hirsi Ali, The Wall Street Journal, 26 juin 2020.
  • Il serait temps que les États-Unis cessent de financer les Nations Unies ... Les Nations Unies ne servent qu'à perpétuer l'injustice, pas à y mettre un terme.
  • Il est probable qu'aujourd'hui, les vrais marchands d'esclaves et les racistes - ceux qui croient que les sociétés et les valeurs occidentales ne devraient pas exister - se penchent avec une indicible délectation sur l'auto-flagellation occidentale.
  • Les États-Unis ont aboli l'esclavage il y a 150 ans et ont mis en place une politique de promotion sociale des minorités. A deux reprises, ce pays a élu un président noir, Barack Obama - ! Pourtant, une déferlante anti-statues déboulonne un monument historique après l'autre, comme si les États-Unis asservissaient encore les Afro-Américains. Des militants de Washington DC ont même pris pour cible le Mémorial de l'Emancipation qui honore le président Abraham Lincoln, lequel a payé de sa vie la libération des esclaves.Aujourd'hui, l'opinion publique occidentale s'auto-flagelle de manière obsessionnelle sur son passé esclavagiste oubliant qu'un esclavage bien réel sévit et se poursuit, quasi ignoré de tous, dans de nombreuses régions d'Afrique et du Moyen-Orient. Ces esclaves là, ne bénéficient d'aucune manifestations de rues ; aucune pression n'est exercée en leur faveur au plan international ; et aucun média n'évoque leur sort.
  • [...]

article complet: https://fr.gatestoneinstitute.org/16238/esclavage-afrique-moyen-orient

Brève Histoire des Antifas : Partie II – Le mouvement Antifa aux États-Unis

Brève histoire des Antifas : Partie I

  • Des preuves empiriques et quelques évidences montrent que les Antifas sont constitués en réseau, que ce réseau est mondial et qu'il est très bien financé. Leur organisation très horizontale comporte des dizaines et peut-être des centaines de groupes locaux.
  • L'objectif à long terme déclaré des Antifas, tant en Amérique qu'à l'étranger, est d'établir un ordre communiste mondial. Aux États-Unis, leur objectif immédiat est de faire chuter l'administration Trump.
  • La tactique préférée des Antifas aux États-Unis comme en Europe est d'obliger la police à réprimer leurs actes de violence extrême contre des biens publics et privés ; cette violence de la police serait la « preuve » que le gouvernement est « fasciste ».
  • Les Antifas ne sont pas seulement officiellement tolérés par le gouvernement allemand, ils sont également payés pour lutter contre l'extrême droite. - Bettina Röhl, journaliste allemande, Neue Zürcher Zeitung, 2 juin 2020.
  • « Par lâcheté, les Antifas masquent leur visage et gardent leurs noms secrets. Ils menacent constamment de passer à l'acte contre des élus et des policiers. Leur politique de destruction massive coûte des sommes importantes à la collectivité. » - Bettina Röhl, Neue Zürcher Zeitung, 2 juin 2020.

Aux États-Unis comme en Europe, la tactique préférée des Antifas est d'inciter la police à réprimer leurs actes de violence extrême contre des biens publics et privés ; la "preuve" serait ainsi apportée que le gouvernement est "fasciste".

Photo : une personne âgée fuit après avoir été brutalement battue par des Antifas de Rose City le 29 juin 2019 à Portland, en Oregon. (Photo de Moriah Ratner / Getty Images)

 

Le procureur général des Etats Unis, William Barr, a accusé les Antifas – un mouvement "antifasciste" – d'être à l'origine de la violence qui a marqué l'ensemble des manifestations consécutives à la mort de George Floyd aux États-Unis. « Les violences organisées et perpétrées par les Antifas et d'autres groupes similaires sont du terrorisme intérieur et seront traitées en conséquence », a-t-il déclaré.

Barr a précisé que le gouvernement fédéral disposait de la preuve que les Antifas avaient « détourné » des manifestations légitimes pour les transformer en « actes d'anarchie, en émeutes violentes, incendies criminels, pillages d'entreprises, destruction de biens publics, attaques contre des représentants des forces de l'ordre et des passants innocents, et même le meurtre d'un agent fédéral ». Peu auparavant, le président Donald J. Trump a demandé au ministère de la Justice des Etats Unis d'inclure les Antifas sur la liste des organisations terroristes.

À en croire un certain nombre d'universitaires et de médias sympathisants des Antifas, classer un mouvement contestataire aussi flou et aussi faiblement structuré dans la catégorie des organisations terroristes relève de l'impossible. Mark Bray, apologiste américain des Antifas et auteur de « Antifa: The Anti-Fascist Handbook » (Antifas : manuel de l'antifascisme), affirme que les Antifas « ne sont pas une organisation cohérente avec une chaîne de commandement unique ».

Des preuves empiriques et quelques évidences montrent que les Antifas fonctionnent en réseau, que ce réseau est mondial et qu'il est très bien financé. Leur structure organisationnelle, très horizontalisée, comporte des dizaines et peut-être des centaines de groupes locaux. Le ministère américain de la Justice enquête actuellement sur un certain nombre d'individus liés aux Antifas pour faire apparaître les structures de l'organisation.

Aux États-Unis, l'idéologie des Antifas, leurs tactiques et leurs objectifs, n'ont rien de nouveau ; ils sont la copie des Antifas d'Europe, soit des groupes dits antifascistes qui sous une forme ou une autre, ont été actifs, presque sans interruption depuis quasiment un siècle.

Qu'est-ce que les Antifas ?

Le mouvement Antifa est un mouvement insurrectionnel transnational qui, au moyen d'actions d'une extrême violence, s'efforce de renverser la démocratie libérale. L'objectif avoué à long terme des Antifas, tant en Amérique qu'à l'étranger, est de remplacer le capitalisme mondial par un système communiste mondial. Dans l'immédiat, les Antifas américains se sont donné pour but de renverser l'administration Trump.

Les Antifas considèrent l'application de la loi comme un pilier de l'ordre établi. Aux États-Unis comme en Europe, la tactique préférée des Antifas est d'obliger la police à réprimer leurs saccages de biens publics et privés apportant ainsi la "preuve" que le gouvernement est "fasciste".

Les Antifas affirment s'opposer au « fascisme », un terme péjoratif qu'ils utilisent pour discréditer ceux qui ne partagent pas leurs croyances politiques. Le dictionnaire Webster définit le « fascisme » comme « un système totalitaire incarné par un dictateur qui met en œuvre un nationalisme agressif, une politique militariste et souvent aussi raciste ».

Les Antifas eux, s'en tiennent à la définition marxiste-léniniste qui assimile le fascisme au capitalisme. « La lutte contre le fascisme est gagnée quand le système capitaliste a été brisé et qu'une société sans classe a été instaurée », indique le groupe allemand Antifa, Antifaschistischer Aufbau München.

L'agence allemande de renseignement intérieur BfV, dans un rapport spécial sur l'extrémisme de gauche, note que :

« La lutte des Antifas contre les extrémistes de droite est un écran de fumée. Leur véritable cible est « l'État démocratique bourgeois » qui, dans leur vision du monde gauchiste, accepte et promeut le « fascisme » comme une forme possible de gouvernement. A en croire les Antifas, le « fascisme » demeurerait enraciné dans les structures sociales et politiques du « capitalisme », ce qui les amène tout naturellement à lutter pour l'élimination du « système capitaliste ».

Matthew Knouff, auteur de An Outsider's Guide to Antifa : Volume II (Les Antifas vus de l'extérieur, le Guide : Volume II), explique l'idéologie Antifa ainsi :

« Les Antifas définissent le monde comme une bataille entre le fascisme, le racisme et le capitalisme – trois forces fondamentales toutes connectées entre elles. Pour les Antifas, le fascisme est l'expression finale, voire une étape du capitalisme lequel est défini comme un système d'oppression ; le racisme est un mécanisme oppressif lié au fascisme. »

Dans un essai intitulé "What Antifa and the Original Fascists Have In Common »,Ce que les Antifas et les fascistes authentiques ont en commun »), Antony Mueller, un Allemand professeur d'économie dans une université du Brésil, a décrit l'anticapitalisme militant des Antifas comme un antifascisme qui peine à dissimuler son propre fascisme :

« La gauche s'est approprié le concept de libéralisme pour lui donner un sens qui est aujourd'hui à l'opposé de sa signification d'origine et les Antifas utilisent une fausse terminologie pour dissimuler leur véritable agenda. Ils se disent « antifascistes » et désignent le fascisme comme leur ennemi, mais les Antifas sont d'abord et avant tout un mouvement fasciste.

« Les miliciens Antifas ne luttent pas contre le fascisme, ils sont les authentiques représentants du fascisme. Le communisme, le socialisme et le fascisme sont unis au sein d'un registre anticapitaliste et anti-libéral.

« Le mouvement Antifa est un mouvement fasciste. L'ennemi de ce mouvement n'est pas le fascisme mais la liberté, la paix et la prospérité. »

Aux origines idéologiques du mouvement Antifa

Les origines idéologiques du mouvement Antifa remontent à l'Union soviétique d'il y a un siècle. En 1921 et 1922, l'Internationale communiste (Komintern) a développé la tactique dite du Front Uni pour « unifier les masses populaires par l'agitation et l'organisation » ... « au niveau international et dans chaque pays » contre le « capitalisme » et le « fascisme » - deux termes présentés comme interchangeables.

Le premier groupe antifasciste au monde, Arditi del Popolo (Les Audacieux du Peuple), est italien ; il a été fondé en juin 1921 pour résister à la montée en puissance du Parti fasciste national de Benito Mussolini, lui-même institué pour empêcher une éventuelle révolution bolchevique en Italie. Une bonne partie des 20 000 communistes et anarchistes d'Arditi del Popolo a rejoint plus tard les Brigades internationales pendant la Guerre civile espagnole (1936-1939).

En Allemagne, le Parti communiste allemand a créé le groupe paramilitaire Roter Frontkämpferbund (Ligue des combattants du front rouge) en juillet 1924. Le groupe a été interdit en raison de son extrême violence. Une grande partie des 130 000 miliciens a poursuivi ses activités dans la clandestinité ou dans des organisations locales de remplacement comme le Kampfbund gegen den Faschismus (Alliance de lutte contre le fascisme).

En Slovénie, le mouvement antifasciste TIGR a été créé en 1927, à la chute de l'Empire austro-hongrois, pour résister à l'italianisation des régions à dominante slovène. Dissous en 1941, TIGR était spécialisé dans l'assassinat de policiers et de militaires italiens.

En Espagne, les Milicias Antifascistas Obreras y Campesinas (Milices antifascistes ouvrières et paysannes) créées par le Parti communiste, ont été actives dans les années 1930.

Les Antifas modernes tirent leur nom d'un groupe appelé Antifaschistische Aktion (Action antifasciste), fondé en mai 1932 par les staliniens du Parti communiste d'Allemagne. Le terme « fasciste » qui signalait l'ennemi à combattre désignait en réalité tous les autres partis politiques pro-capitalistes d'Allemagne. Antifaschistische Aktion avait pour unique objectif d'abolir le capitalisme. Les 1500 miliciens du mouvement sont entrés dans la clandestinité en 1933, année de l'arrivée au pouvoir des nazis.

Une brochure en langue allemande – « 80 Jahre Antifaschistische Aktion » ("80 ans d'action antifasciste") - décrit dans les moindres détails l'histoire du mouvement Antifa depuis ses origines idéologiques dans les années 1920 jusqu'à nos jours. Ainsi, le document affirme que :

« L'antifascisme a toujours été fondamentalement anticapitaliste. C'est pourquoi le symbole de l'Antifaschistische Aktion n'a jamais perdu son pouvoir d'attraction ... L'antifascisme est plus une stratégie qu'une idéologie. »

Après-guerre, le mouvement Antifa allemand a réapparu sous diverses identités ; il s'est incarné ainsi dans les différents mouvements estudiantins radicaux des années 1960 puis, dans divers groupes insurrectionnels de gauche actifs tout au long des années 1970, 1980 et 1990.

La Fraction Armée Rouge (RAF), plus connue sous le nom de Bande à Baader, était un groupe marxiste de guérilla urbaine qui a perpétré des assassinats, des attentats à la bombe et des enlèvements afin d'inciter à la révolution. Les membres du groupe Baader considéraient l'Allemagne de l'Ouest comme un reliquat fasciste de l'ère nazie. En trente ans, la RAF a tué plus de 30 personnes et en a blessé plus de 200.

Après l'effondrement du gouvernement communiste en Allemagne de l'Est en 1989-1990, il est apparu que la RAF avait été équipée, abritée et entrainée par la Stasi, la police secrète de l'ancien régime communiste.

John Philip Jenkins, professeur émérite d'Histoire à l'Université Baylor, affirme que les tactiques de la RAF ne diffèrent en rien des tactiques utilisées par les Antifas aujourd'hui :

« Leur campagne terroriste avait pour but de déclencher une réponse agressive de la part du gouvernement ; les membres du groupe étaient persuadés que cette réponse déclencherait un mouvement révolutionnaire plus large. »

Ulrike Meinhof, a clairement expliqué la relation que les gauchistes de la RAF entretenaient avec la police : « Le type en uniforme est un porc, pas un être humain. Nous n'avons pas à lui parler et nous aurions tort de lui parler. En revanche, il est permis de tirer. »

Bettina Röhl, journaliste allemande et fille d'Ulrike Meinhof, affirme que les Antifas d'aujourd'hui sont un prolongement de la Fraction Armée Rouge. La seule différence tiendrait au fait que, contrairement à la RAF, les Antifas ont peur de révéler leur identité. Dans un essai de juin 2020 publié par le journal suisse Neue Zürcher Zeitung, Röhl a également attiré l'attention sur le fait que non seulement le mouvement Antifa est officiellement toléré par le gouvernement allemand, mais qu'il est aussi payé par lui pour lutter contre l'extrême droite :

« La RAF a idolâtré les dictatures communistes de Chine, de Corée du Nord, du Nord-Vietnam, de Cuba ; aux yeux de la Nouvelle Gauche ces régimes étaient des modèles sur la voie du communisme ...

« Le radicalisme de gauche qui fleurit en Occident et qui frappe brutalement aux portes de la Banque centrale européenne à Francfort à chaque sommet du G20 ou à chaque 1er mai à Berlin, a atteint le plus haut niveau d'intégration dans l'Etat, notamment grâce au soutien de quelques députés, journalistes et experts.

« Contrairement à la RAF, les Antifas n'ont pas de leaders connus. Par lâcheté, ses militants masquent leur visage et gardent leurs noms secrets. Les Antifas menacent constamment de passer à l'acte contre les élus et les policiers. Leurs dégâts matériels atteignent des montants insensés. Mais la députée Renate Künast (Verts) a critiqué devant les élus du Bundestag le maigre financement des groupes Antifa par l'État au cours des dernières décennies. Elle affirmait être préoccupée que « les ONG et les Antifas soient obligés de se battre pour obtenir de l'argent et que leurs contrats de travail soient des contrats à court terme qui courent d'une année sur l'autre ». Ces propos ont été applaudis par Alliance 90/Les Verts, la gauche et certains députés du SPD.

« On peut se demander si le mouvement Antifa n'est pas une sorte de RAF officielle, un groupe terroriste payé par l'Etat sous prétexte de « lutter contre la droite ».

Le BfV, les services de renseignement allemands, explique la glorification de la violence par les Antifas ainsi :

« Pour les extrémistes de gauche, le « capitalisme » est perçu comme un fauteur de guerres, de racisme, de catastrophes écologiques, un générateur d'inégalités sociales et un facteur d'embourgeoisement. Le « capitalisme » n'est pas pour les gauchistes un simple mode d'organisation économique ; le capitalisme détermine le social et le politique et porte en germe des réorganisations sociales et politiques radicales. Anarchistes ou communistes, tous font le même constat : la démocratie parlementaire, forme bourgeoise de gouvernement, doit absolument être "surmontée".

« Pour cette raison, les gauchistes ignorent ou légitiment les violations des droits de l'homme dans les dictatures socialistes ou communistes ou dans les États qu'ils estiment être menacés par l'Occident. Encore aujourd'hui, les communistes orthodoxes et les militants autonomes justifient, louent et célèbrent l'action terroriste de la Fraction Armée Rouge ou les terroristes étrangers de gauche qui se présentent comme les représentants de « mouvements de libération » ou même des « résistants ».

En Grande-Bretagne, Anti-Fascist Action (AFA), créé en 1985, a essaimé aux Etats-Unis. En Allemagne, l' Antifaschistische Aktion-Bundesweite Organisation(AABO) a été fondée en 1992 pour coordonner les efforts de petits groupes Antifa dispersés dans le pays.

En Suède, Antifascistisk Aktion (AFA), fondé en 1993, mène depuis trente ans des actions d'une violence extrême contre ses adversaires. En France, le groupe Action antifasciste, est connu pour sa farouche opposition à l'État d'Israël.

Après la chute du mur de Berlin en 1989 et l'effondrement du communisme en 1990, le mouvement Antifa a ouvert un nouveau front contre la mondialisation néolibérale.

Attac, créé en France en 1989 pour promouvoir une taxe mondiale sur les transactions financières, dirige désormais ledit mouvement altermondialiste qui, comme le Global Justice Movement, s'oppose au capitalisme. En 1999, Attac était présent à Seattle lors des violentes manifestations qui ont conduit à l'échec des négociations de l'OMC. Attac a également participé à des manifestations anticapitalistes contre le G7, le G20, l'OMC et la guerre en Irak. Aujourd'hui, l'association est active dans 40 pays, avec plus d'un millier de groupes locaux et des centaines d'organisations soutenant le réseau. La structure organisationnelle décentralisée et non hiérarchique d'Attac semble être le modèle utilisé par Antifa.

En février 2016, le Comité international de la Quatrième Internationale a jeté les bases politiques du mouvement mondial anti-guerre qui, comme les Antifas, accuse le capitalisme et le mondialisme néolibéral d'être la cause de chaque conflit militaire :

« Le nouveau mouvement anti-guerre doit être anticapitaliste et socialiste. Lutter sérieusement contre la guerre oblige à lutter pour mettre fin à la dictature du capital financier et du système économique qui est la cause fondamentale du militarisme et de la guerre. »

En juillet 2017, plus de 100 000 manifestants anti-mondialisation et Antifas ont convergé sur Hambourg pour protester contre la tenue du G20. Des émeutiers de gauche ont ravagé le centre-ville. Un groupe Antifa appelé « G20 Bienvenue en enfer » s'est vanté des méthodes utilisées pour mobiliser des groupes Antifa du monde entier :

« Les mobilisations au sommet ont été des précieux moments de rencontre et de coopération entre les groupes et réseaux anticapitalistes de gauche de toute l'Europe et du monde entier. Nous avons partagé des expériences et des combats, nous avons participé à des réunions internationales, nous avons été attaqués par des flics qui étaient soutenus par l'armée, nous avons réorganisé nos forces et riposté. Le mouvement antimondialisation a changé, mais nos réseaux perdurent. Nous sommes actifs localement dans nos régions, villes, villages et forêts. Mais nous luttons également au niveau transnational. »

Selon le rapport annuel des service de sécurité intérieure allemands :

« Les organisations gauchistes ont fait en sorte de sortir vainqueurs du débat public né des violentes manifestations qui ont eu lieu à l'occasion du sommet du G20. Avec des photos et des articles sur des violences policières présentées comme disproportionnées, ils ont promu l'image d'un État qui a déployé une sur-violence policière pour mettre en déroute des manifestations légitimes. Contre un tel État, ont-ils dit, la "résistance militante" n'est pas seulement légitime, elle est aussi nécessaire. »

La partie II de cette série examinera les activités antifas en Allemagne et aux États-Unis.

Soeren Kern, 12 juin 2020

Soeren Kern est Senior Fellow du Gatestone Institute de New York.

Source: Gatestone Institute

La Grèce et les Migrants : « Un Baril de Poudre Prêt à Exploser »

Le nouveau rapport de l’UE sur l’intégration des réfugiés passe à côté de l’essentiel

L’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne a récemment publié un rapport intitulé Intégration des jeunes réfugiés dans l’UE : bonnes pratiques et défis, dans lequel elle met en garde l’Europe contre la création d’une «génération perdue» de migrants âgés de 16 à 24 ans, arrivés en Europe entre 2015 et 2018. Le rapport se concentre particulièrement sur le vécu des jeunes arrivés en 2015-2o16 dans les cinq États membres qui comptent le plus grand nombre de demandeurs d’asile : l’Autriche, la France, l’Allemagne, l’Italie et la Suède. Le rapport inclut également la Grèce, qui est un État de première arrivée dans l’UE.

[…]

Il est notable que la Commission européenne place la responsabilité de l’intégration des migrants sur les épaules des pays d’accueil.

L’aspect le plus marquant du rapport est son insistance sur le fait que l’intégration des migrants, venus surtout du Moyen-Orient et d’Afrique, consiste seulement à respecter les droits qui leur reviennent en vertu des lois européennes et nationales et chacun vivra heureux. Il faut beaucoup de déni des faits pour arriver à une telle conclusion…

Le rapport semble partir du principe que les pays de l’UE disposent de ressources illimitées pour s’occuper des ressortissants de pays tiers. Il ignore complètement, par exemple, que des pays comme la Suède, en raison du nombre élevé de migrants qu’ils ont déjà accueillis, connaissent aujourd’hui des difficultés financières qui rendent problématique la prise en charge, même minimale, de leurs propres ressortissants.

De plus, le rapport ne tient absolument pas compte de l’échec, jusqu’à présent, du projet de multiculturalisme en Europe, notamment dans l’intégration des personnes originaires du Moyen-Orient et d’Afrique.

Une autre étude, l’enquête comparative sur l’intégration des immigrés dans six pays, se base sur 9000 entretiens téléphoniques en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, en Autriche, en Belgique et en Suède. Les personnes interrogées étaient des immigrants turcs et marocains. Deux tiers des musulmans interrogés ont déclaré que les règles religieuses étaient plus importantes pour eux que les lois du pays dans lequel ils vivaient.

L’Agence des droits fondamentaux de l’UE a choisi d’ignorer la réalité. Pourquoi ?

[…]

Article entier en anglais : Gatestone Institute