Le catastrophisme à la mode

Réflexions à propos de quelques enjeux politiques actuels majeurs et de quelques controverses scientifiques qui y sont liées.

Climat, transition énergétique, agrochimie, finitude des ressources, etc… font l’objet de grands débats et de non moins grandes controverses scientifiques. Un fort courant dominant médiatique et politique répond systématiquement de manière pessimiste à ces controverses, ne cherche pas à les élucider. La mode est de prédire l’apocalypse.

Tableau : résumé du catastrophisme ambiant et des controverses liées

Enjeux et Objets de la controverse

Ce que qu’affirme le courant politique et médiatique dominant

Ce qu’indiquent certaines analyses scientifiques qui se veulent rationnelles et lucides

Le changement climatique

La responsabilité du CO2 et de l’homme sont démontrées. Une réduction massive et rapide de la consommation d’énergies fossiles est indispensable pour éviter les risques énormes que provoquera le réchauffement climatique.

La responsabilité du CO2 et de l’homme n’est pas prouvée. Une réduction massive et rapide des énergies fossiles peut avoir des conséquences sociales et économiques importantes, peut-être plus graves que le réchauffement climatique lui-même.

Le nucléaire

Les risques des accidents de centrales et des déchets radioactifs ne sont pas maîtrisables. Seul remède : une interdiction absolue.

Ces risques sont maîtrisables, et maîtrisés, avec des normes de sécurité bien faites et respectées. L’usage intelligent d’une technologie à risque vaut mieux que son interdiction aveugle.

La transition énergétique

La transition énergétique est nécessaire pour éviter le réchauffement climatique et éliminer le nucléaire et ses risques. Elle est réalisable en remplaçant les énergies fossiles et nucléaires par les énergies renouvelables.

La transition énergétique n’est ni réalisable ni payable dans les délais prévus. En Suisse, la Confédération n’a pas fourni de plans opérationnels. L’expérience en Allemagne tourne à l’échec : électricité (très) chère et hausse des émissions de CO2

Agrochimie et agrobiologie

L’agriculture classique moderne rend notre alimentation toxique, pour l’homme et la nature. OGM, glyphosates, pesticides, … sont à interdire. Seule l’agriculture bio peut sauver la planète.

La toxicité de l’agriculture classique est démentie par les études de risques sérieuses quand les normes sont respectées. Le mauvais rendement de l’agriculture bio l’empêche de pouvoir nourrir toute la planète

La finitude des ressources

L’austérité, voire le rationnement, sont inéluctables. Continuer à améliorer le niveau de vie des hommes, donc leur consommation, est une menace grave pour la planète et son environnement. Non seulement une croissance illimitée est impossible, mais une forte décroissance devient indispensable.

Les ressources de la planète sont finies mais elles ont le potentiel de fournir de la nourriture, des matières premières et de l’énergie pour une population de 12 milliards ayant le niveau de vie moyen des Américains.

Fascination pour la catastrophe.

Sur tous les objets évoqués (colonne de gauche) le discours politique et médiatique est massivement orienté vers une interprétation pessimiste des réalités (colonne du milieu). Si on observe bien, l’enjeu principal est que l’amélioration pour tous de notre niveau de vie est remise en question de manière radicale. Améliorer le niveau de vie de tous était depuis longtemps un objectif politique prioritaire : la gauche et la droite se sont affrontées certes sur la méthode (en gros partager le gâteau des richesses vs agrandir le gâteau), mais pas sur l’objectif d’amélioration, qui a fait longtemps consensus. C’est nouveau aujourd’hui : cet objectif commun n’est plus reconnu. Au contraire, il est vu comme une menace écologique majeure : amener toute la population de la planète a un niveau de vie agréable est considéré comme utopique et, surtout, dangereux pour la survie de la planète.

Tout se passe comme si l’opposition traditionnelle gauche-droite entre socialisme planificateur et libéralisme économique avait été remplacée par une croyance idéologique et écologique selon laquelle tout progrès est une menace pour l’environnement. Même la gauche renie la notion de progrès et la droite se retranche derrière sa foi dans le marché qui serait un remède miracle pour résoudre toutes les situations de pénuries. Argument qui est un peu faible à lui seul pour rassurer.

Des réalités scientifiques controversées en arrière-plan.

Sur tous ces thèmes, climat, transition écologique, etc, … il y a de fait une forte composante scientifique. Ce ne sont donc pas des questions qui seraient de l’ordre des goûts et des couleurs, donc affaires de préférences personnelles. Il y a des réalités scientifiques dont il faut avoir connaissance, il faut donc vérifier. Mais malheureusement tous les scientifiques ne sont pas d’accord entre eux sur les réalités scientifiques. Il y a des controverses scientifiques. Il serait important d’élucider ces controverses. Pourquoi ? Parce qu’il y a un risque que l’humanité soulève des faux problèmes qui vont gaspiller nos efforts. Il y a assez de vrais problèmes, sur lesquels il faut se concentrer. L’importance du contenu scientifique est une chance : parce que la science et sa démarche, dans les domaines qui la concernent, permet de vérifier objectivement le juste et le faux, plus facilement que dans d’autres domaines. Encore faut-il saisir cette chance. Certes de nombreux scientifiques tentent de mettre de la rationalité dans le débat, mais ils ne sont pratiquement pas écoutés, et encore moins entendus par le courant politique et médiatique dominant. Observez, les personnes interviewées dans nos médias, sont en grande majorité des tenants de la catastrophe. Les rares experts qui sont en mesure de critiquer le pessimisme des analyses et de redonner espoir dans un futur meilleur et confiance dans le progrès technique sont soit absents, soit dénoncés pour « négationnisme ».

Exemple : une théorie particulièrement pessimiste est apparue sous le nom de « collapsologie ». Selon cette théorie notre civilisation est en voie d’effondrement (le « grand collapse » a remplacé le « grand soir »). Ce qu’il y a de particulièrement extrême dans cette théorie est que ce collapse serait le seul remède, un passage obligé donc, pour reconstruire mieux qu’avant : ses partisans disent qu’il ne faut surtout pas essayer d’améliorer quoi que ce soit, ce serait « prolonger le mal !». Cette théorie, qui était restée un peu confinée pour initiés sur Internet, est présentée par un reportage récemment un soir au TJ de 19h30 sur RTS UN. C’est assez souvent la règle à la RTS que lorsqu‘une théorie un peu audacieuse est présentée, on sollicite l’avis d’une personne d’avis opposé pour faire contre-poids. Surprise, ce soir là c’est le prof. Dominique Bourg / UNIL qui était invité sur le plateau, un ardent défenseur de la collapsologie. Il a déclaré : « je suis entièrement d’accord ». Ce qui n’empêche pas la RTS dans ses émissions comme « Médialogues » de répéter régulièrement en substance que « nous sommes les champions de la lutte contre les Fake News, notre arme : investigation et vérification… ».

Les controverses scientifiques peuvent être élucidées.

La science permet pratiquement toujours, d’établir l’état des connaissances et de vérifier quelles sont les affirmations conformes à la réalité. En tenant compte que les incertitudes peuvent exister, qu’elles font partie de l’état des connaissances en un moment donné, et qu’elles doivent être reconnues. 

Les vérifications ne sont pas recherchées.

Autant des vérifications seraient utiles, puisqu’il y a un contexte scientifique qui les rend possibles, autant elles sont trop peu pratiquées. On peut y voir deux causes qui s’additionnent :

1ère cause : vérifier dans le domaine scientifique est lourd et complexe. Cela décourage probablement tant les politique et les médias. À la décharge de ces derniers, il faut reconnaître d’ailleurs qu’on ne leur donne ni le temps ni les moyens nécessaires. Pour les politiques comme pour les médias des déclarations percutantes sont souvent payantes en matière d’audimat.

2e cause : une certaine défaillance, ou du moins une absence dans le débat, des experts scientifiques concernés et de leurs associations, que ce soit des milieux professionnels ou académiques. En matière de climat, la communauté scientifique n’a pas fait l’effort d’élaborer une plateforme qui précise quel est l’état des connaissances acquises et des incertitudes qui subsistent. Sur la transition énergétique, la tentative des Académies des sciences suisses de formuler une recommandation a débouché sur un constat d’échec : les Académies n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur une position commune (https://www.satw.ch/fileadmin/user_upload/documents/04_Footer/03_Medien/02_Stellungnahmen/Akademien_Stellungnahme_Energiestrategie_130129.pdf. )

Cas du nucléaire : un historique des vérifications révélateur.

Trois tentatives de vérification ont eu lieu en Suisse. 

1ère tentative : les rapports de la SHSN sur l’énergie nucléaire

Elle a eu lieu au début des années 80 sous l’égide de la Société Helvétique des Sciences Naturelles (SHSN) qui tenait lieu à cette époque d’Académie des sciences, celle-ci n’étant alors pas encore créée. À l’origine l’initiative remarquable par la méthode d’un membre de son Comité, le prof. Gérard de Haller. Il a estimé que la controverse nucléaire qui émergeait alors correspondait à un débat d’opinions. Selon lui il fallait distinguer les faits des opinions, et surtout vérifier les faits. La SHSN a alors fait a) une liste des questions controversées sur le nucléaire (accidents, déchets, effets des radiations, etc., …) et b) mandaté des groupes de travail ad hoc pour chaque question avec pour mission : faire l’inventaire des faits sur lesquels vous êtres d’accord. Les groupes de travail ont été constitués en appliquant deux règles : chaque membre devait être un expert compétent dans le domaine traité et dans chaque groupe il devait y avoir des experts déclarés favorables et des experts déclarés défavorables au nucléaire.

Résultat remarquable : la méthode a prouvé son efficacité. Un inventaire des faits sur lesquels tous les experts étaient d’accord a pu être documenté – et publié – sans désaccord. Il faut dire que la méthode était exemplairement honnête et rigoureuse :

 « Les rapports ne présentent que des données établies scientifiquement. Lorsque les documents consultés donnent des informations divergentes, les causes du désaccord sont élucidées et seules les données dûment justifiées sont pris en considération. Enfin, si un problème ne peut encore être résolu de façon certaine avec les moyens actuels, l’information est fournie en faisant état de son incertitude ou des lacunes qu’elle contient, et, parfois, accompagnée de recommandation au sujet des recherches qui sont encore nécessaires. » (Extrait des consignes de travail)

Mais, impact sur le débat politique et médiatique proche de zéro. Lors de la sortie de ces rapports : seuls de rares initiés ont vu ce qui se passait. Puis en 1984, Energie Ouest-Suisse (EOS) a fait campagne contre la 2e initiative populaire pour un abandon du nucléaire en utilisant les Rapports de la SHSN : sur le thème « soyez pour, soyez contre, mais soyez informés » elle a publiés des annonces publicitaires proposant la collection des Rapports de la SHSN au public comme base de faits, au-dessus de tout soupçon puisque établie avec l’accord d’adversaires. La presse de l’époque a ignoré la démarche. Il n’y a eu aucune interview des rédacteurs de ces rapports.

 

2e tentative : le projet « Technology Assessment » du Conseil Suisse de la Science (https://www.ta-swiss.ch/TA29_1998f.pdf )

À l’origine une réflexion et un constat très pertinents de ce Conseil : on ne sait pas comment élaborer la documentation destinée aux Parlementaires sur les objets nécessitant de l’information scientifique. Les thèmes visés par cette démarche étaient le nucléaire et le génie génétique (OGM),  reconnus comme les grands thèmes sur lesquels la science et la société avaient de la peine à se comprendre. Si on demande aux promoteurs des projets concernés, ils seront juge et partie. Si on demande aux opposants, peu de chance aussi, par symétrie, d’avoir une information objective. Et si on demande aux experts de l’administration fédérale, ils sont censés être à la fois neutres politiquement et rigoureux sur le plan scientifique. Les pères de ce projet ont alors poussé la lucidité jusqu’à reconnaître que certains services de l’Administration pouvaient manifester des attitudes partisanes et militantes.

Malheureusement ce projet a par la suite dévié de son objectif pourtant bien pensé. Comment ? En passant à un exercice particulier : la Conférence de citoyens. C’est l’équivalent des jury populaires des tribunaux dans le domaine politique. Problème : un jury populaire s’attaque à la question de « comment décider à partir d’une base de faits donnée », mais pas à la question de départ, c.à.d. « comment établir la base de faits », question qui n’a donc finalement pas été traitée.

Rem. : l’OFEN avait remis une documentation à ce jury populaire. Pièce maîtresse : un tableau comparatif des kWh d’origine différentes (renouvelables, nucléaire, fossiles) pour les principaux critères (coût, ressource, impacts, risques, etc, …). Ce tableau était blanc (cases vides). Le responsable de l’OFEN explique : si nous avions donné l’information, cela aurait influencé l’opinion des participants. Nous n’en n’avons pas le droit…(voir commentaire au point suivant).

 

3e tentative : Une étude de littérature sous mandat de l’OFEN

(Literaturstudie zu den kritischen Fragen und Antworten der Kernenergienutzung. Im Auftrag des Bundesamtes für Energie, 2009, BSS Volkswirtschshaftliche Beratung, Basel)

https://www.bss-basel.ch/images/stories/bss-basel/pdf/Profil_Umwelt.pdf

Cette étude de littérature sur l’énergie nucléaire suit avec rigueur une bonne démarche. L’étude dresse d’abord la liste des questions controversées, puis sur deux colonnes les réponses des uns (pro) et des autres (anti) aux questions controversées. Ensuite l’étude rassemble et analyse toutes les références de la littérature scientifique sur ces questions et leurs réponses. 1er constat des auteurs : toutes les réponses, même contraires, ont une référence dans la littérature scientifique. 2e constat, cette situation étonnante s’explique par des différences de qualité et de profondeur des analyses de la littérature. Le lecteur espère alors enfin savoir quelles sont les réponses valables. Déception : l’étude annonce qu’elle ne peut donner cette information, au motif que « cela influencerait les opinions, ce que la Confédération n’a pas le droit de faire ». Et l’étude s’arrête là.

En clair : l’administration fédérale prétend donc que la meilleure information spécialisée qu’elle ait le droit de donner est…l’ignorance ! Une bonne information qui trierait le vrai du faux lui est interdite, au motif déjà évoqué plus haut que cela influencerait l’opinion. En disant cela, les experts de la l’administration trahissent la mission pour laquelle ils existent. De plus cette déclaration est un monument d’hypocrisie, si on connaît les multiples interventions à caractère partisan dont l’administration est capable. On peut même se demander, dans le cas où les «bonnes » sources de la littérature avaient confirmé les positions des antinucléaire, si la Confédération aurait eu des scrupules à le dire et à influencer l’opinion.

 

Conclusions.

Climat, nucléaire, transition énergétique, agro-chimie et- biologie, finitude des ressources sont des questions qui ont des conséquences pratiques directes, et peut-être douloureuses, sur les plans sociaux et économique, en clair sur notre bien-être et notre niveau de vie. Ces questions sont liées à des réalités scientifiques complexes, controversées, corrélées en bonne partie et généralement mal comprises. Le courant politique et médiatique dominant prend position massivement dans un sens pessimiste et catastrophiste : le progrès technique serait une illusion et le progrès socio-économique, pour améliorer le niveau de vie, serait dangereux pour l’environnement.

Pourtant si on analyse de plus près, si on gratte derrière les idées reçues, en particulier en s’aidant des connaissances scientifiques disponibles, on constate que les raisons d’espérer dans un avenir meilleur existent et que le grand pessimisme ambiant n’est pas justifié par une saine et lucide approche scientifique. Mais ces analyses scientifiques sont le fait de petites associations sans pouvoir politique et largement ignorées des médias. Comme expliqué plus haut :

  • d’une part les grandes associations professionnelles se sont retirées du débat. Exemple frappant : la débâcle de l’hydraulique menace un patrimoine à la fois précieux et publique, sans que la branche électrique ne s’explique de manière forte et crédible devant les citoyens-propriétaires. La branche ne s’explique ni sur les causes, ni sur les remèdes.

  • D’autre part les institutions scientifiques comme les universités, les Hautes écoles et les Académies des sciences, se sont démobilisées et depuis l’exercice de la SHSN n’essaient plus de clarifier les controverses scientifiques. Au contraire elles semblent soutenir une forme d’obscurantisme qui favorise le courant politique et médiatique dominant. En se contentant des récompenses reçues en termes d’approbations des sujets d’enseignements et de recherche proposés (et des budgets qui vont avec).

  • Un exemple anecdotique : lors d’un séminaire à la faculté des géosciences de l’UNIL consacré à la finitude des ressources, un slide révélateur résume l’état d’esprit : « n’oubliez pas que cette question n’est pas technique, mais morale». Or il faut bien commencer par la question technique, à savoir l’inventaire des ressources et leur adéquation avec l’évolution de la population et de sa consommation. Ensuite bien sûr, il s‘agit d’évaluer les faisabilités et les contraintes. Des questions politiques, et morales pourront alors émerger. Mais ce slide ne dit pas cela : en clair il dit que les scientifiques des géosciences ne feront pas les calculs préalables, donc pas de science sur ces questions, ils feront de la morale. Une morale qui fait peur.

  • Enfin, l’exemple des tentatives non abouties de l’Etat et des administration en matière de vérification des connaissances sur le nucléaire tendent à montrer une grave incapacité tant opérationnelle qu’intellectuelle à maîtriser un bon usage des connaissances scientifiques existantes, et bien réelles.

Suite à toutes ces controverses de nombreux scientifiques tentent de développer des analyses rationnelles rigoureuses de la réalité, pour s’assurer de l’état véritable des connaissances. Et aussi pour éviter de se perdre dans les faux problèmes et se concentrer sur les vrais. Mais leurs analyses restent écartées, noyées dans le flou des controverses.

Le bref historique des vérifications tentées dans le domaine du nucléaire montre deux choses. L’une, positive, qu’avec méthode et rigueur on peut élucider une controverse scientifique et établir un inventaire des connaissances reconnues par tous. L’autre, négative, que les plus hautes instances responsables, l’État et les Académies des sciences, n’ont pas la volonté de pousser les analyses jusqu’à élucider les controverses. L’État lui-même en fait l’aveu avec cette déclaration qui tient de la tautologie : « nous ne pouvons pas vous donner la bonne information, parce qu’elle modifierait les opinions, nous n’en n’avons pas le droit ». Quant aux Académie des sciences, et hautes écoles, la raison semble être la politisation du milieu académique. Beaucoup de représentant du monde académique préfèrent dire le Bien et le Mal, ou leurs préférences, plutôt que la connaissance qui indiquerait le juste et le faux.

Alors d’où attendre le secours ?

Est-ce que des sages, en dehors des grandes institutions qui se révèlent défaillantes, pourraient réveiller les consciences et relancer une approche rationnelle et scientifique des controverses. Les vrais problèmes vont à eux seuls nous demander beaucoup d’énergie et de moyen. Il vaudrait vraiment la peine d’écarter les faux problèmes.

Quels sages ? Sont-ils prêt s à se mobiliser ?

En prime : cette déclaration de Jeanne Hersch, qui avait déjà en 1986 tout vu venir :

« J‘estime que propager la conviction que nous sommes proches de la fin du monde, ou que les pires catastrophes nous menacent, est plus dangereux que l‘énergie nucléaire.

Car notre jeunesse en souffre déjà.  Combien de jeunes ont le sentiment de ne pas avoir de futur, que rien ne les attend plus, qu‘ils se trouvent devant une fin de l‘histoire ?

Lorsque quelqu‘un prétend que l‘on pourrait améliorer ceci ou cela, pour empêcher cette évolution négative, cela rend les gens furieux: ils ont besoin de la catastrophe, ils veulent la catastrophe ! »

Source : J. Hersch, « L’énergie au service de l’humanité » https://www.e-periodica.ch/digbib/view?pid=bts-003:1987:113::210#1311

 

En savoir plus

Sites Internet

Associations de scientifiques qui essaient de promouvoir l’analyse rationnelle :

Quelques références en relation avec le tableau des controverses.

Le tableau en début d’article affirme, mais ne démontre pas beaucoup. Il faudrait plusieurs articles, voire des bibliothèques pour analyser chaque case du tableau. Ci-dessous quelques références, non exhaustives, pour donner un aperçu des idées en présence.

 

Collapsologie :

  • Pablo Servigne & Raphaël Stevens « Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes »:

COMMENT TOUT PEUT S’EFFONDRER 2015

https://pabloservigne.com/comment-tout-peut-seffondrer/ 

Critique de la collapsologie :

  • Jean-Paul Oury « Six bonnes raisons de donner raison à la Raison » dans Enlightenment now, de Steven Pinker, première partie :

https://www.europeanscientist.com/fr/editors-corner-fr/six-bonnes-raisons-de-donner-raison-a-la-raison-dans-enlightenment-now-de-steven-pinker-premiere-partie/

2e partie :

https://www.europeanscientist.com/fr/editors-corner-fr/resister-a-la-collapsologie-avec-enlightenment-now-de-steven-pinker-deuxieme-partie/

Changement climatique :

  • Richard Lindzen «Science du Climat : est-elle, de nos jours, apte à répondre aux questions ? »

http://www.pensee-unique.fr/LindzenVF1.pdf

 

Changement climatique et catastrophisme :

  • Suzette Sandoz « Le courage de l’avenir »

https://blogs.letemps.ch/suzette-sandoz/2019/03/16/le-courage-de-lavenir/

 

Finitude des ressources :

  • Max Falque « Climat : une seule planète suffira »

https://www.climato-realistes.fr/climat-deuxieme-planete-pas-necessaire/

 

Controverses scientifiques :

  • Géral Bronner, interview sur « la crise de l’expertise »

https://www.rts.ch/play/radio/tout-un-monde/audio/crise-mondiale-de-lexpertise-interview-du-sociologue-gerald-bronner?id=10083668 

Dans le contexte de l’agrochimie, la judiciarisation de la science :

  • Philippe Catier « Et maintenant, les tribunaux jugent la science ! »

https://www.contrepoints.org/2019/03/18/339558-et-maintenant-les-tribunaux-jugent-la-science

Post Scriptum

Pas de malentendu. L’idée que je défends ici est que la démarche scientifique est utile pour élucider les controverses, et qu’elle peut le faire, avec un effort de rigueur, pour trier les vrais des faux problèmes. Ce n’est pas une forme de scientisme. Le scientisme est une posture arrogante qui prétend que la science peut tout résoudre, et seule. Il ne s’agit de cela ici. Il s’agit au contraire de cultiver l’humilité indispensable au scientifique toujours soucieux de cette question qui revient sans cesse : ce que je sais correspond-il vraiment à la réalité ou n’est-il que le reflet de mes préférences ? Cette question oblige à pousser sans cesse la connaissance scientifique dans ses derniers retranchements, et à suivre ceux qui sont à la pointe de cette recherche.

Publié sur le Web : https://clubenergie2051.ch/2019/03/10/le-catastrophisme-a-la-mode/

Lausanne : record de participants à la manifestation “3” pour le climat

Cenator: L’hystérie climatique a battu le record national, et probablement même mondial, en proportion des habitants, vendredi à Lausanne. Plus de 15'000 selon les participants, environ 10'000 selon la police.

La Palme d’or du mérite revient à l’oligarchie des socialistes (souvent en couple) qui règnent sans partage sur la ville depuis 25 ans... et aussi à l’extrême gauche Cesla Amarelle, qui dirige le département de l’instruction et de la jeunesse... et aussi au fait que chaque poste clef de l’enseignement (mais pas seulement) est attribué aux gauchistes, que ce soit des écoles d’infirmiers, ou l’enseignement, de la maternelle à l’université, absolument à tous les niveaux.

(Les manifestants étaient 2000 à Fribourg, 5000 à Genève, 12'000 à Zurich, 1200 à Sion, 4500 à Bellinzone)

Nous ignorons qui tire les ficelles de ce mouvement qui se base sur des affirmations mensongères, mais nous savons que ce sont des ennemis de notre civilisation, ennemis des jeunes, ennemis de tous ceux qui aiment la liberté de penser, la vérité et détestent être instrumentalisés, manipulés.

Dans quel intérêt fait-on croire à notre jeunesse que leur avenir serait bouché à cause de la variation climatique ?

Qui détourne l’attention des jeunes du réel danger qui les guette vraiment dans leur avenir, à savoir, l’islamisation, le terrorisme, et le multiculturalisme, avec des masses inadaptables que ces jeunes inconscients seront censés entretenir à vie ?

Qui récolte les fruits de cette désinformation massive, qui s’en remplit les poches ?
Une figure emblématique nous vient en tête, Al Gore, qui n’était pas du tout un homme fortuné après la perte de sa campagne électorale mais qui est devenu milliardaire après ses tournées mondiales pour sauver le climat.

Pour le journaliste Antoine Hürlimann, dans son article consacré à cette manifestation dans 24 heures du 16-17 mars 2019, c’est le thème incontournable pour les prochaines élections fédérales.

L’article relève quelques fausses notes (ndlr : de la partition bien orchestrée par la gauche). Le Crédit Suisse du Lion-d’Or est maculé de peinture rouge et 30-50 activistes se sont introduits dans les locaux des Retraites Populaires de la rue Caroline (ndlr : des boutonneux qui réclamaient leurs retraites ??).

Plus de 100 pays dans le monde ont défilé pour sauver la planète. (Ndlr : la Hongrie, bénie des dieux, avait sa journée de fête nationale de la liberté.)

Le journaliste reprend dans son article quelques slogans : « Si on ne fait rien aujourd’hui, on n’a plus avenir », « Un avenir juste, juste un avenir », « Le climat est plus important que le travail », « La prochaine fois, c’est toute la ville qui doit faire grève ! », « Changeons le système, pas le climat ».

Nous y voilà ! Les slogans marxistes étaient omniprésents sur les banderoles, et les inscriptions à des partis ou organisations « de gauche » qui suivent chaque manifestation ne font que confirmer à qui profite cette mascarade collective. Vous trouverez ci-dessous les photos de stands d’associations et de partis « de gauche »  qui se tenaient à la place de Riponne, comme le Sud, Solidarités, les Verts, Une Suisse sans armée... ainsi que quelques affichages mensongers sur les preuves scientifiques du réchauffement climatique.

Que souhaiter de mieux que cette foule bien chauffée, bien conditionnée, lorsque l’on récolte des signatures, distribue de la propagande de gauche et présente à ces moutons mis en transe des formulaires d’affiliation à... des partis et des organisations de gauche.

 

 

Extinction Rebellion, ou XR, est un mouvement « écologiste » qui se répand dans le monde occidental avec une grande rapidité.

C’est simplement une nouvelle manière de revendiquer l’internationalisme gauchiste / la mondialisation, en utilisant le changement climatique, présenté bien entendu comme un dérèglement dû à l’homme, avec tout le catéchisme climatique et sa liturgie de l’homme blanc exploiteur, coupable et irresponsable.

 

 

Climat : marre des stupides ados boutonneux !

Au lendemain des nombreuses manifestations de collégiens et lycéens "pour sauver la planète", Pierre Cassen pousse un gros coup de gueule contre cette énorme manipulation. Il explique que les vrais problèmes sont la surpopulation et l'invasion migratoire. Il prend la défense de la société occidentale, seul objet de la vindicte de ces stupides ados "écologistes", manipulés par les médias et par leurs professeurs gauchistes. Il appelle ces "boutonneux" à cesser de se laisser laver le cerveau, à refuser la dictature du politiquement correct et à devenir des êtres libres.

Climat : annoncer l’Apocalypse, une nouvelle politique

La cause climatique franchit des sommets que rarement une idéologie aura atteinte dans l’Histoire.

Le bombardement est constant, il faut sauver la Terre de son climat ou l’inverse, personne n’en sait trop rien. En tous les cas, des chancelleries aux cours d’écoles, la causa climatica franchit des sommets que rarement une idéologie aura atteinte dans l’Histoire, tous totalitarismes ou religions confondus.

Oui, c’est une proposition criminelle que de chercher à imposer par tous les moyens de la propagande que nos sociétés entrent dans une nouvelle ère, celle du rationnement et de la contrainte, alors que rien ne devrait l’exiger. En exagérant de manière systématique la sensibilité du climat aux émissions de gaz à effet de serre et en composant celle-ci dans des scénarios irréalistes mais bien catastrophistes, l’apocalypse est pour dans moins de douze ans.

On nous a fichu la trouille, grave !

S’il faut bien qu’un jour l’humanité soit sevrée de carburants fossiles, rien ne dit qu’il soit nécessaire d’affamer le bébé afin qu’il perde immédiatement sa dépendance. Or, Green Deal ou autres oukases d’écoliers, c’est bien d’une rupture dont il est question à laquelle les sujets, vous et moi, doivent impérativement se soumettre. Plus de délai, la terreur doit régner, que s’aiguisent les longs couteaux et que se mettent en scène des procès de type moscovites. À défaut de solution à un problème mal posé voilà qu’il n’y a pas d’autre voie possible, même les gamins n’ayant pas encore de notions de physique nous le disent, il faut leur obéir tant qu’ils savent encore tout.

À qui profite ce crime ?

En tous cas pas aux amis de la nature car ceux-ci savent qu’elle n’a cure de nos actions, gloires ou turpitudes, et qu’elle ne se laisse pas dominer par des idéologies. Pas non plus aux pays en développement ou en émergence quoiqu’un recul du monde développé ne serait pas pour leur déplaire bien qu’ils risquent de se faire entraîner par ces élans suicidaires.

C’est dans la nature humaine qu’il faut chercher, celle qui est à la conquête permanente du pouvoir. Or ce pouvoir est contesté, le mode même de son exercice est mis en question dans les sociétés ouvertes qui sont issues de la civilisation européenne, de plus en plus fragmentées, et polarisées, à nouveau tentées par des idéologies explicitement radicales.

Certains remettent sur scène le nationalisme étriqué par l’illusion protectionniste. Cela peut durer un temps, mais pas tout le temps car, autre limite à la durabilité, les promesses démagogiques et populistes ne peuvent que s’étioler. D’autres ont des tentations de pure idéologie, marxistes ou d’ordre religieux. Les enseignements de l’Histoire les contredisent ? Peu importe, on l’efface et, si nécessaire, on la réécrit.

Bienvenue, l’Apocalypse !

La causa climatica apparaît alors comme le Graal de l’action politique qui permet de prendre ou de cimenter le pouvoir :

  • Une peur viscérale est exploitable, celle de l’apocalypse ;

  • Un coupable est tout désigné, nous, collectivement, ce qui nous contraint moralement sans offenser aucune minorité ;

  • Seuls des contestataires insensés, des incompétents, des négationnistes, des vendus au capitalisme, des complotistes, ou des dérangés peuvent être en désaccord avec le bien qui est proposé. L’ennemi est le résistant, on l’appellera donc vite criminel et terroriste.

  • Le monde désenchanté, pollué, abimé par l’action humaine sera sauvé.
    Le truc de la « Vision » ou d’un « avenir à venir » marche à plein.

  • Pour les pénitents professionnels depuis la sortie du Jardin d’Eden, l’action climatique est une rédemption indispensable. Des indulgences sous formes de certificats carbone avec des images de footprint sont maintenant vendues.

  • La cause est simplissime : il n’y a qu’à tourner un seul bouton, celui du carbone. Le reste suivra.

  • Tout et son contraire peut être attribué au changement climatique anthropogénique. Comme rien n’est vérifiable, la preuve est donc superflue ; c’est ainsi que s’établissent les dogmes.

  • La science climatique est tellement compliquée qu’elle est maintenant décrétée comme scellée ; un coryphée appelé GIEC en chante les mérites et exclut les bourdons qui sonnent faux.

  • Des flux financiers gigantesques peuvent être orientés à ces activités inutiles qui créent des pseudo-valeurs comme des certificats de bonne conduite climatique et autres produits dérivés :

    • la taxation et le subventionnement étatiques peuvent atteindre des niveaux considérables, de l’ordre de plusieurs pourcents de PIB. C’est une aubaine de pork & barrel pour tout pouvoir n’ayant plus de marge de manœuvre financière.

    • ces flux sont exploités par des milieux financiers dont les gains se font à la marge de chaque transaction, sans aucun intérêt pour le fond de la chose. Les caisses de pension se laissent complaisamment leurrer dans ces abîmes.

  • Justification est donnée à la propagande officielle, habilement déployée par les mercenaires du story-telling.

  • Les principes de l’État de droit et de l’exercice de la démocratie peuvent doivent être battus en brèche grâce à une cause devenue supérieure à toutes les autres, globale par-dessus le marché. Les caciques n’ont plus à respecter le souverain mais à lui imposer leur vérité. On ne consultera le peuple qu’après qu’il aura été dûment éduqué, ce qui permettra des taux d’adhésion approchant ou dépassant même les 100 %.

  • Aucune responsabilité n’est à porter. L’action climatique restant sans effets ou ses effets devant se produire à si long terme, le risque politique de s’être trompé ou d’avoir failli restera sans conséquence.

N’oublions pas non plus que cela profite à un segment du marché de la recherche scientifique qui tire de la causa climatica une notoriété triomphante et des revenus plus que confortables. Ce n’est pas pour rien que certains –trop– d’entre eux se corrompent à dire le faux, à occulter le vrai ou à minimiser les incertitudes pour prêcher une cause qui est devenue ascientifique.

N’oublions pas non plus que les médias s’en régalent en y jouant le rôle de maître à penser ou de compagnon de route, ou simplement en se laissant rouler comme des idiots utiles. Adieu le sens critique, il ne paye que lorsqu’il est conformiste.

Sans opposition

Comment donc un personnage ou un parti politique pourrait-il se mettre en faux avec une telle mouvance ? On les voit donc s’y aligner les uns après les autres, surtout en période pré-électorale.

Qui aura le courage de dire que le roi est nu ?

Que les politiques de mitigation climatiques sont inutiles, au mieux totalement inefficaces et au pire suicidaires ?

Que l’urgence climatique est une hystérie de plus, proche de tous les fascismes ou dépassant même ?

Réponse : personne sauf –comme moi– de vieux croûtons n’ayant rien à gagner ni à perdre face à cette neurasthénie qui menace pourtant aussi leur esprit raisonnable.

Michel de Rougemont

Ingénieur chimiste, diplômé de l'École polytechnique fédérale de Lausanne, Michel de Rougemont est Conseil d’entreprise, en particulier dans le secteur de la chimie et de l’agribusiness, fondateur de MR-int.

Source

Une nouvelle maladie pour les psy : l’anxiété climatique

Psychiatrie culturelle : Consultations pour anxiété climatique

Dr Janet Lewis

Les psychiatres et autres cliniciens en santé mentale sont de plus en plus appelés à répondre aux inquiétudes des patients face à la déstabilisation de nombreux aspects de notre monde. […] La majorité des Américains se disent maintenant « préoccupés » par les changements climatiques et un pourcentage record de 21 %, soit un Américain sur cinq, en est « très préoccupé » . Les récents ouragans, inondations et feux de forêt ont été des rappels des changements climatiques. Bien qu’aucun événement ne puisse être attribué à lui seul au changement climatique, la tendance à des tempêtes plus violentes, à plus de chaleur et à une déstabilisation générale du climat est claire.

Nos patients sont exposés par les nouvelles, et parfois par leur expérience personnelle, à un rythme croissant de catastrophes climatiques et d’extinctions d’espèces et à des informations sur une réaction inadéquate des dirigeants. Les patients bien informés savent aussi que […] nous ne sommes pas simplement confrontés à une « nouvelle norme » de chaleur accrue, d’incendies, d’inondations et de tempêtes, mais que notre situation est encore plus grave et urgente […]. Nous participons tous aux systèmes sociaux, culturels et économiques à base de combustibles fossiles qui ont engendré et qui aggravent cette catastrophe qui se propage lentement.

Comprendre l’anxiété résultant de cette réalité

L’inquiétude au sujet du changement climatique peut être considérée comme justifiée et n’est généralement pas inadaptée. […]

Cependant, une détresse importante au sujet du changement climatique a été décrite. Certaines de ces descriptions concernent des populations particulièrement touchées. Par exemple, les peuples autochtones ont des liens étroits avec la terre et certains perdent leurs terres - des aspects chers de leur identité culturelle - à cause des changements climatiques, ce qui produit une détresse considérable.

Dans une étude menée auprès de patients atteints de TOC en Australie, 28 % des participants à l’étude avaient des descriptions spontanées de TOC liés aux changements climatiques, comme de toujours vérifierque les robinets étaient complètement fermés ou les lumières étaeintes. Une étude sur des Australiens, dont la moitié vivaient en milieu urbain, a documenté une détresse importante face aux changements climatiques, en particulier chez les femmes et chez les personnes âgées de moins de 35 ans.

La détresse face au changement climatique est décrite dans un ensemble de termes connexes tels que « anxiété climatique », « éco-anxiété », « éco-paralysie » et « deuil climatique », qui pourraient tous être considérés comme des syndromes « psychoterratiques ». Ce terme inventé par le philosophe Glenn Albrecht désigne les troubles mentaux découlant de notre relation avec le monde naturel. Un syndrome dit psychoterratique est la « solastalgie », un autre terme inventé par Albrecht [à partir des mots anglais solace (consolation) et nostalgia], désignant la détresse que l’on ressent lorsqu’un environnement bien connu a changé et n’offre plus le même réconfort. […]

Une étude quantitative des visites à l’urgence dans le Kentucky a révélé un risque accru de dépression et de troubles liés à la consommation d’alcool et d’autres drogues dans les régions où il y avait des activités d’extraction minière au sommet des montagnes, un processus qui modifie radicalement le paysage. […]

Un autre syndrome psychoterratique proposé est le « trouble du manque de nature », terme créé par le journaliste Richard Louv, mieux connu pour son livre Last Child in the Woods. Il définit ce trouble comme le coût humain de l’aliénation de la nature, affirmant qu’il y a « une diminution de l’utilisation des sens, des difficultés d’attention et des taux plus élevés de maladie émotionnelle et physique » en raison de notre aliénation de la nature. […]

Une littérature psychanalytique croissante explore également notre relation avec le changement climatique. Comme d’autres psychanalystes, Sally Weintrobe, psychanalyste britannique, éditrice du livre Engaging with Climate Change,a reconnu que le changement climatique peut être considéré comme un problème de développement [de la personne]. Weintrobe écrit que, tout comme dans le développement du jeune enfant, nous cherchons collectivement à passer d’une relation avec la nature en tant que « mère qui allaite et qui toilette » à une relation plus mature où nous reconnaissons que la Terre Mère a des limites.

Des psychanalystes documentent la détresse climatique. Rosemary Randall décrit la détresse causée par la conscience de la dette écologique. Une fois qu’une personne est profondément consciente du fait que, dans sa vie occidentale ordinaire, elle est engagée dans des activités qui affectent négativement l’environnement, nuisant à la fois aux gens d’aujourd’hui et aux générations futures, cela peut être une crise pour cette personne. Prendre conscience de cette dette peut parfois mener à la dépression, au masochisme ou à l’amertume. Elle recommande un « sentiment de proportionnalité » […] et un engagement dans la réparation en réponse au sentiment de dette écologique […].

La psychanalyste Susan Bodnar décrit des cas de détresse climatique chez de jeunes adultes qui se lancent dans des modes de vie autodestructeurs parce qu’ils se sentent désespérés quant à leur vie future sur une planète qu’ils considèrent comme endommagée. Elle recommande la « métaphore environnementale » comme intervention thérapeutique utile. Il s’agit de lier l’auto-négligence et l’autodestruction du patient au comportement de l’humanité envers la Terre et de souligner l’importance de ne pas perpétuer ce modèle […].

L’anxiété face au changement climatique est un peu différente des autres anxiétés que nous traitons souvent, car notre but ne devrait pas être d’éliminer ce qui, dans ce cas, est généralement une anxiété justifiée. […]

De nombreux patients éprouvent une profonde détresse lorsqu’ils observent les souffrances causées par les changements climatiques et qu’ils pensent à ce qui attend leurs enfants et petits-enfants. […]

Ce que nous pouvons faire pour lutter contre le changement climatique et nous y préparer :

- Réduire l’utilisation des combustibles fossiles

- Réduire la consommation de viande

- S’engager dans des activités politiques pour faire sortir les dirigeants d’entreprises et les dirigeants politiques de leur déni ou de leur complaisance.

[…]

- Aider les autres à renouer avec la nature pour faire l’expérience de notre bonne mère la Terre.

- Aider à sensibiliser le public […] au changement climatique

[…]

Le Dr Lewis est professeur adjoint de clinique au Département de psychiatrie de l’Université de Rochester, NY, et elle exerce en pratique privée à Penn Yan et Ithaca, NY.

Source : In the Room With Climate Anxiety – Psychiatric Times n° 35/11, 27 nov. 2018

Traduction Cenator pour LesObservateurs.ch

Grand Conseil : Fribourg a voté à une large majorité pour le climat

Cenator : Tout ce mélodrame hystérique et puéril – incarné magnifiquement par la jeune Suédoise Greta Thunberg qui est, ou bien gravement perturbée mentalement, ou bien très habile pour faire le buzz en jouant de ses atouts hors de propos… ou bien les deux à la fois – relève de gesticulations théâtrales et puériles et rien de plus.
En effet, tous ces slogans sont des enfantillages sans aucune consistance sérieuse… et certains politiciens fribourgeois se ruent dans cette tempête dans un verre d’eau polluée par tous ces slogans insensés, scientifiquement parlant, et irresponsables. Ces politiciens ont bien saisi qu’il y avait là des voix à obtenir pour leur prochaine élection ou réélection.
Quant au climat, c’est un tout autre sujet, qu’il faut essayer de traiter sérieusement, en reconnaissant la petitesse de l’humain face à ce géant si puissant qu’est la nature, dont l’homme est bien loin de connaître tous les aspects et les fonctionnements.
Toutes ces gesticulations susmentionnées vont probablement donner lieu à de nouvelles subventions et interventions, dont les conséquences seront très probablement insignifiantes quant au le climat. Climat qui, de son côté, continuera de changer comme il l’a fait depuis toujours.

*****

Grand Conseil : Fribourg a voté à une large majorité pour le climat

La manifestation des jeunes pour l'environnement a été entendue par les députés fribourgeois qui ont voté majoritairement ce mercredi à une résolution sur le climat

[...]  Les deux motionnaires sont tous deux membres du groupe Vert Centre Gauche. Leur document était signé par 17 députés lors du dépôt.

[...]

«La résolution ne se veut pas contraignante, mais elle revêt une valeur morale»,

[...]

Le texte dit que le Grand Conseil apporte son «plein soutien aux jeunes Fribourgeois qui se mobilisent pour le climat et qui réclament un changement profond dans les politiques climatiques, pour l'avenir de notre planète et des générations futures». «Leur message nous est directement adressé à nous, autorités politiques cantonales.»

[...]

La résolution invite le Conseil d'Etat à auditionner une délégation de jeunes à brève échéance. L'idée consiste à prendre en compte leurs revendications dans le plan climat cantonal en cours d'élaboration, ainsi que dans toutes les autres politiques publiques qui y sont liées.

Le document invite encore le gouvernement fribourgeois à mettre à disposition les moyens financiers nécessaires à la réduction des émissions carbone. C'est pourquoi l'exécutif «présentera un plan climat ambitieux, assorti d'objectifs précis et d'un financement cohérent».

La grève pour le climat a réuni plus de 1500 jeunes dans les rues de Fribourg le vendredi 18 janvier, les participants séchant les cours de l'après-midi pour défendre leur cause. Samedi dernier, les écoliers, apprentis, collégiens et étudiants étaient cette fois 2500, avec la participation de familles et de personnes plus âgées.

Le visage de la jeune Suédoise Greta Thunberg est devenu en outre le symbole d'une jeunesse qui veut alerter les décideurs à propos de l'urgence climatique, lit-on dans la résolution. [...]

(ats/nxp), 06.02.2019

source:

Suisse. Climat: Des experts de l’ONU et des ONG demandent de taxer la viande de 20% à 100%!

Christian Hofer: En substance, les classes pauvres et moyennes ne pourraient plus s'octroyer cette nourriture que rarement: un retour aux conditions de vie du Moyen-Âge où la bonne nourriture était réservée aux riches. Nous sommes devenus des esclaves juste bons à travailler au service de la Confédération et du patronat.

Cela est d'autant plus scandaleux que les travailleurs obligés de faire des efforts physiques importants, comme dans la construction, ne possèdent pas les plus hauts salaires.

On ne sera pas surpris de voir que cela provient "d'experts de l'ONU" et autres ONG de gauche qui n'ont certainement jamais travaillé durement dans leur vie.

******

Des experts de l'ONU et des ONG environnementales en Suisse préconisent d'augmenter de 20 à 100 % le prix de la viande.

Les Suisses sont de gros mangeurs de viande, avec plus de 50 kilos consommés par habitant chaque année. Mais la viande pourrait devenir bien plus chère, selon les recommandations de l'ONU, rapporte 20 Minuten mardi. Des experts aimeraient en effet que les gouvernements introduisent une taxe environnementale.

 

Source et suite de l'article

La faillite du climatisme

Dans « La faillite du climatisme » (Les Belles-Lettres), un collectif de scientifiques et d’intellectuels, présidé par le docteur István Markó, rappelle que la question du réchauffement climatique a quitté depuis plusieurs années les sphères scientifiques pour se transformer en une idéologie au service d’une forme de gouvernance globale qu’ils nomment par le néologisme « climatisme ».

Cet essai entend démontrer la triple faillite de cette nouvelle idéologie. Faillite scientifique quand le dogme politique prend le pas sur les résultats expérimentaux; faillite morale quand la censure remplace le débat universitaire; et faillite économique quand l’Europe s’impose seule le coût faramineux et inutile des énergies renouvelables.


Le rêve et l’utopie sont différents de l’espérance parce qu’ils se fondent sur beaucoup moins de rationalité. Dans le domaine de l’énergie et de l’environnement nous sommes entrés depuis 1997 dans cette période du rêve et de l’utopie. Qui ne voudrait pas limiter les émissions de CO2, avoir de la croissance verte pour créer des emplois d’avenir, jouir d’un niveau de qualité de vie élevé, réduire drastiquement notre dépendance à l’utilisation des énergies fossiles et vivre dans un monde sans aucune pollution? Surtout si tout cela est réalisé grâce aux énergies renouvelables. Ce serait merveilleux.


Mais c’est utopique. C’est tout simplement impossible… en tout cas dans les décennies à venir et avant très longtemps. À force d’être répétée, cette utopie peut sembler crédible.

Ce ne serait guère préoccupant si ce miroir aux alouettes n’avait quitté le registre des bonnes intentions. Le drame est que certains ont pris ce mirage pour une réalité. Ils y ont cru dur comme fer. M. Borloo à la sortie du Grenelle de l’environnement déclarait «ça va être du bonheur». Le ministre du Développement durable de Sarkozy s’est lourdement trompé. Lui, un homme du centre qui travaillait pour un homme de droite, s’est révélé l’écologiste le plus pointu / le plus crédule / le plus opportuniste (biffer les mentions inutiles). Tous ont été convaincus que cette fois, c’était la bonne. On allait enfin entrer dans un nouveau paradigme énergétique… Plutôt que d’écouter des experts, ils ont cru les gourous à la Rifkin qui leur ont annoncé les chiffres les plus farfelus. Le tournant vers une économie «verte» fut pris à grande vitesse !


Ce sont les Allemands qui ont ouvert la farandole des énergies renouvelables. À la faveur d’un gouvernement socialiste-écolo conduit par M. Gerhard Schröder, dans la foulée de l’adoption du protocole de Kyoto et afin de limiter les émissions de CO2, le gouvernement allemand va contraindre par la législation et à coup de subsides la production d’énergies renouvelables. Pourtant, depuis les chocs pétroliers des années 1970 ces énergies étaient déjà stimulées par des aides diverses sans que jamais leur efficacité économique ne soit atteinte. Qu’à cela ne tienne, on va obliger le marché à en produire à coups de financements publics, c’est-à-dire en augmentant le prix de l’électricité du consommateur. Après M. Schröder, Mme Merkel continue dans cette voie. Elle tente d’infléchir la position anti-nucléaire qu’avait prise l’Allemagne sous la houlette du parti écologiste. Hélas, après Fukushima – et malgré le fait qu’elle ait gagné deux élections consécutives en défendant la seule source d’énergie qui peut être produite en abondance et sans émissions de CO2 – elle doit se résoudre à abandonner le nucléaire. Voilà donc l’Allemagne engagée à fond dans l’Energiewende, que l’on peut traduire par le tournant ou le revirement énergétique, et que nous appelons «transition énergétique». Notons au passage que «transition» est un terme moins violent que «revirement», voire «tournant», car au moins on laisse entendre qu’il y a un facteur temps qui doit être pris en compte.


Pourtant, les activistes climatiques ne parlent que d’«urgence». Afin de maintenir la courbure du tournant, le montant de la facture d’électricité des consommateurs domestiques allemands va augmenter considérablement. De 20,25 euros/kWh en 2007, le prix de l’électricité domestique va passer à 26,76 euros en 2012, soit une augmentation de 5,4 % par an. Pendant ce temps, la moyenne dans l’UE, ainsi qu’en France, augmentait respectivement de 4,3 % et de 3,1 %. En Pologne, qui se refuse obstinément au grand tournant énergétique, le prix de l’électricité n’a augmenté que de 1,8 %. La championne des énergies renouvelables solaires – l’Espagne – a quant à elle vu le prix de son électricité exploser de 10,2 % par an. Le gouvernement Zapatero, qui entendait remplacer les centrales nucléaires par de l’énergie verte, accordait aux entreprises du renouvelable des subsides extrêmement généreux. De sorte que ce n’était plus une opération industrielle, mais une opération financière qui garantissait aux investisseurs un revenu de l’ordre de 15 % sans aucun risque. Furent attirées les institutions financières, les fonds de pensions américains, les hedges-funds étrangers mais également une multitude de particuliers espagnols, qui tous se félicitaient de leur «démarche citoyenne». La dette de quelques 30 milliards d’euros (!) que les contribuables espagnols ont dû contracter pour permettre à des fourbes de s’enrichir va devoir être remboursée pendant toute une génération.


C’était paradoxal car pendant ce temps, le prix de gros de l’électricité diminuait, d’une part parce que le marché de l’électricité devenait concurrentiel grâce à l’ouverture à la concurrence, mais aussi – ô paradoxe! – parce que le vent et le soleil ne coûtent soi-disant «rien», et donc, plus on produit de l’électricité avec cette énergie «gratuite», plus le coût de production diminue. Le coût de production! Pas le coût de distribution. Et c’est là qu’est le piège des énergies renouvelables… en trois étapes.

Premièrement, l’électricité est évanescente. Elle doit être consommée au moment où elle est produite et, inversement, elle doit être produite au moment où on la consomme. Dès que vous branchez votre Smartphone sur le réseau électrique, un signal est envoyé à une centrale électrique, lui indiquant qu’il faut immédiatement produire de l’électricité. Le réseau d’électricité est donc la colonne vertébrale du système électrique. Sans réseau, pas d’électricité, sauf si on peut la produire soi-même.

Deuxièmement, si nous parlons de «centrale électrique», c’est parce que les ingénieurs qui ont développé pendant plus de 150 ans le réseau électrique ont compris qu’il était intéressant de produire l’électricité de manière… centralisée. Ce n’était pas un caprice mais la rationalité à la fois technique et économique qui a conduit à construire des centrales et à les appeler ainsi. À partir du moment où, par idéologie, on décrète que faire le contraire d’une centrale est mieux, il n’est pas surprenant que la décentralisation soit irrationnelle et conduise à un surcoût. En effet, puisque par nature le vent et le soleil – mais également la moins populaire biomasse – sont des énergies locales et dispersées, il va falloir décentraliser la production et donc augmenter les coûts de distribution.
Une multitude de petits points de production vont devoir être reliés, ce qui multiplie le maillage du réseau avec en corollaire une explosion des coûts. Au contraire du slogan stupide «small is beautiful», qui est ânonné depuis que le monde existe, dans la plupart des cas, «small is expensive». La révolution automobile a eu lieu parce que Henri Ford n’a pas cru au «small is beautiful». De plus, puisque le vent souffle surtout dans le nord de l’Allemagne (e. g. en mer Baltique) et que les besoins de l’Allemagne se trouvent au sud (où sont situées principalement les centrales nucléaires qui doivent être fermées), elle devra investir, dans les dix prochaines années, entre 47,5 et 72,5 milliards d’euros afin de construire les lignes de transport de cette électricité alternative, au grand dam du contribuable allemand.


Mais il y a pire. Ces énergies renouvelables idolâtrées sont aléatoires. Elles ne produisent de l’électricité que lorsque Dame Nature le veut. Imaginez que vous ne puissiez prendre une douche que lorsqu’il pleut? En moyenne, une éolienne tourne 2500 heures par an et un panneau photovoltaïque produit pendant 1500 heures par an. Or, il y a 8600 heures dans une année. Que faut-il donc faire? Prévoir des installations qui fonctionnent lorsqu’il y a une demande des consommateurs et que la nature ne peut pas la satisfaire. Il faut donc revenir aux centrales. La plupart du temps, ces centrales existent déjà et il n’est pas nécessaire d’en construire de nouvelles. Toutefois, il faut les maintenir en état de marche afin qu’elles puissent redémarrer à tout moment. Elles sont en stand-by… ce qui signifie que cela coûte de l’argent, pour rien! C’est comme les taxis: lorsque vous payez une course, vous ne payez pas uniquement le prix de la course. Vous payez également le temps d’attente du chauffeur lorsqu’il ne circule pas. C’est pour cela qu’Uber est un sérieux concurrent car cette application mobile réduit fortement les temps morts. L’utilisation de centrales en stand-by est d’autant plus onéreuse que de nombreuses centrales fonctionnant au gaz naturel ont été construites il y a quelques années à peine. Leur rentabilité économique a chuté à tel point qu’économiquement il devient plus intéressant de les démanteler et de les reconstruire aux USA (gaz de schiste).


Ce n’est pas tout. Afin de ne pas les fermer les centrales devenues non rentables économiquement, les gouvernements leur accordent des subsides pour maintenir un outil qui n’a plus de rentabilité (on appelle cela le marché de capacité). C’est choquant, n’est-ce pas? Attendez! Le summum de l’absurde est à venir. À présent, même les nouvelles centrales nucléaires doivent avoir une garantie de production et de prix de vente parce que autrement aucune entreprise ne va se risquer à investir des milliards si la centrale ne peut pas fonctionner en raison de la priorité au renouvelable. C’est exactement ce qui a été décidé par le gouvernement britannique avec l’accord de la Commission européenne.


The Oyster Club est un collectif de scientifiques et d’intellectuels européens qui analysent les dévoiements politiques des sciences physiques. Il est présidé par le docteur István Markó. Ce dernier est un scientifique belge, professeur et chercheur de chimie organique à l’Université catholique de Louvain. István Markó affiche ouvertement une opinion sceptique sur la question du réchauffement climatique. Au rebours de plusieurs climatologues, il affirme que «la hausse de température précède l’augmentation du taux de CO2» et que, d’une manière générale, le climat évolue indépendamment de la teneur en CO2 dans l’atmosphère. En mai 2013, paraît sous sa direction le livre «Climat: 15 vérités qui dérangent».

Bruno Bertez, 3 novembre 2015

Eclairage UW – Dangereuse aggravation du climat politique général en Suisse et ailleurs – 07.07.15

 

Sujets abordés par Uli Windisch:

  • la soumission relative de la Suisse par rapport au sursaut grec,
  • les clandestins qui arrivent en masse en Europe,
  • la nécessité de remèdes expéditifs en lieu et place des craintes et autres peurs

 

propos recueillis le 7 juillet 2015