Italie : Des bombes contre les migrants, nous risquons actuellement la guerre civile

De Turin à Tarante, en passant par les régions « rouges » (ndt les régions politiquement à gauche) et le Latium, de plus en plus de bombes explosent près des centres d’accueil et des hôtels qui logent les migrants

Par Francesco Curridori

Du nord au sud, en passant par les îles, la révolte contre le business de l’accueil des migrants envahit toute la botte. Les bombes ou les cocktails molotov, mais également des armes plus rudimentaires sont les moyens les plus utilisés par les citoyens pour stopper l’arrivée des migrants dans leurs villages.

La Sardaigne, l’île où la crise économique favorise la révolte

Le cas le plus récent et le plus marquant s’est passé jeudi de la semaine passée devant le centre de premier accueil de Dorgali, dans la province de Nuoro. Par chance les 64 occupants ne furent pas blessés même si l'explosion a fait un grand trou à l'extérieur du bâtiment.  Ce n'est pas le premier cas en Sardaigne, en fait cette aversion envers les réfugiés a déjà connu deux précédents. Le 11 octobre passé, l'ex caserne de Monastir, dans la province de Cagliari, a subi un attentat incendiaire suite à la décision du préfet de mettre à disposition ce bâtiment pour en faire un centre d'accueil. La même chose s'est produite à Burcei, également dans la province de Cagliari, aux premiers jours de septembre, quand une maison privée qui devait accueillir 25 migrants a été dévastée. En novembre, à Buddusò, un village de 4.000 habitants, un complexe de tourisme rural qui devait héberger des réfugiés, a été pris pour cible et dévasté par une bombe artisanale.

Les Sardes ont dépassé le seuil de tolérance. Ils considèrent cet afflux de migrants comme une invasion en bonne et due forme, et ceci dans une région qui a un des plus haut taux de chômage d'Italie. Le seuil de tolérance est dépassé et a eu une répercussion telle sur le Partito Democratico (ndt, le PD est le parti gouvernemental), autant au niveau national que régional, que le 4 décembre dernier, la Sardaigne a enregistré le taux le plus élevé de Non au référendum constitutionel.

La majorité du président PD Francesco Pigliaru, toujours plus fragile s'est effondrée le 26 juillet à l'occasion d'un vote sur le tourisme, grâce à un amendement qui avait été proposé par Forza Italia. Cet amendement refusait que des fonds régionaux aillent aux hôtels qui, plutôt que recevoir les touristes, accueillent des migrants.

Devant une telle règle de bon sens, et grâce au vote secret, même des conseillers de la majorité ont pu voter conformément à leur sentiment d'apartenance sarde. Mais cela n'a pas suffit à calmer les esprits.

Le 30 juillet, à Sassari, une villa, qui devait devenir un centre d'accueil pour migrants, a été attaquée par quelques individus qui ont mis le feu aux matelas qu'on avait amené quelques jours plus tôt.

La colère des citoyens du Latium et du Nord de l'Italie

Et pourtant, la Sardaigne n'est pas un cas isolé. Le 25 juillet, à Rocca di Papa, aux porte de Rome, une bombe a été lancée contre le mur d'enceinte d'une structure d'accueil destinée à héberger 500 Nord-Africains. En mai 2015,  toujours dans la province de Rome, des habitants de Marino, avaient fait irruption dans un immeuble qui, sur décision de la préfecture, avait été choisi pour loger 78 réfugiés.

D'autres faits similaires se produisent aussi dans le Nord. En Vénétie, il y a environ une semaine, des jeunes gens ont lancé trois feux de bengale contre le centre d'accueil extraordinaire "La Verdiana di San Vito di Legnago" dans la province de Vérone. Le 17 février de cette année, à Aselogna di Cerea, toujours près de Vérone, une bombe a explosé contre le portail d'une structure qui abrite une vingtaine de requérants d'asile. A la fin octobre 2016, à Prada di San Zeno di Montagnaun, un ancien hôtel a été touché par deux bombes artisanales. En décembre de la même année, au Frioul, une lettre de menace a été envoyée au syndic de Turriaco et une bombe incendiaire a été retrouvée dans les jardins de la rue du 5 Juin, à côté de l'ancienne caserne des carabiniers où devaient être accueillis 12 migrants.

Et, beaucoup plus récemment, des actes similaires se sont produits en Lombardie. Une attaque à coup de cocktails Molotov contre l'hôtel Eureka à Vobarno, (province de Brescia). Ces évènements ont eu lieu début juillet et ont provoqué un incendie qui a détruit le rez-de-chaussée de cet hôtel qui devait recevoir des requérants d'asile. La même méthode a été utilisée fin mars pour endommager une petite villa à Cumignano sul Naviglio (province de Cremona).

Même au Piémont il y a eu des conflits entre Italiens et migrants. En novembre 2016 des Turinois, exaspérés par une situation qui se dégrade de plus en plus, on lancé deux engins explosifs contre les bâtiment ex Moi, occupé depuis des années par des centaines de nord-africains lesquels sont tout de suite descendus dans la rue où il y a eu de très violents affrontements. En septembre, une enveloppe contenant un engin explosif a été envoyé à l'agence de Voyage 747 qui s'occupe d'organiser le rapatriements de migrants.

Dans les régions gouvernées par la gauche, la colère contre les migrants monte au son d'engins explosifs

La "rouge Emilie" elle aussi a prouvé qu'elle n'en peut plus de cette arivée continue de migrants. Le 19 juillet, à Forli, deux bouteilles incendiaires ont été lancées sur le Cas (centre d'accueil extraordinaire), géré par la Croix Rouge qui hébergeait un seul migrant. En février, au centre d'accueil de Spadarolo, à Rimini, on a lancé des bouteilles : une vitre a été cassée et les ordures ont été éparpillées ce qui a sali les murs du bâtiment et le jardin. En mai 2016, à Parme, le siège d'un centre d'accueil pour réfugiés où vivaient une vingtaine de personnes, avait aussi été pris pour cible.

Dans les Marches, la plupart des agressions ont eu lieu en 2016, l'année où, à Fermo, Emmanuel Chidi a été tué suite à une dispute. Avant cet épisode, déjà une certaine intolérance montait face à l'arrivée continuelle de migrants. Cela s'est vérifié dans les premiers jours de mai avec un incendie volontaire contre l'hôtel Mark à Frontignano, qui était fermé depuis 10 ans et devait accueillir des réfugiés.

A Montottone, un petit village de la province de Fermo, une bombe a explosé devant l'église Santa Maria à l'endroit où sont accueilli les réfugiés. L'auteur de ce geste avait déjà sévi en avril à San Marco alle Paludi di Fermo.

Au Sud de l'Italie

Si on descend dans le sud de l'Italie, la situation n'est pas différente. En Calabre, à San Fernadino, un incendie probablement volontaire s'est déclaré début juillet dans un village de tentes. Toujours à San Fernandino, entre le 10 décembre et le 3 janvier 2016, 6 nord africains ont été agressés aux alentours de la date anniversaire de la révolte de Rosarno.

Dans les Pouilles, le dernier épisode de violence a eu lieu début juin quand une bombe a explosé près d'un centre d'accueil extraordinaire à Ginosa (province de Tarente).

 

Source : ilgiornale.it 

Traduction D. Borer pour les observateurs.ch

 

Argovie: Grosse baston dans un centre de requérants

Une dispute a éclaté entre 40 et 50 requérants d'asile, dans la nuit de mercredi au jeudi à Aarau. Rapidement sur place, la police est parvenue à calmer la situation. Personne n'a été blessé.

Pas moins de dix patrouilles de la police argovienne sont intervenues, dans la nuit de mercredi à jeudi pour une baston qui a éclaté dans un centre de requérants à Aarau. Selon les forces de l'ordre, entre 40 et 50 personnes - de nationalités différentes - étaient impliquées dans la dispute.

Les agents sont parvenus a rapidement maîtriser la situation. Une patrouille a dû faire usage de spray au poivre à l'entrée du bâtiment. Par chance, personne n'a été blessé.

Un Afghan de 18 ans et un Marocain de 29 ans ont été interpellés.

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Le foyer pour jeunes de Prêles (BE) deviendra un centre pour requérants

Le foyer d'éducation de Prêles dans le Jura bernois va fermer ses portes, ont annoncé les autorités jeudi. Le foyer sera transformé en centre pour requérants d'asile et personnes en détention provisoire.

Le foyer fermera ses portes d'ici la fin de l'année. La décision a été prise en raison de la nette sous-occupation de l'établissement de 70 places, explique la Direction de la police dans un communiqué.

Les jeunes se trouvant actuellement à Prêles seront transférés dans d'autres institutions. La fermeture touche 90 collaborateurs pour lesquels le canton "entend trouver des solutions socialement acceptables".

"Besoin urgent" en places de détention

En créant un centre de détention administrative, les autorités comptent répondre au besoin urgent en places de détention et décharger les prisons régionales des quelque 90 requérants d'asile déboutés du canton.

Le foyer d'éducation de Prêles accueille des jeunes d'au moins 15 ans présentant des problèmes de comportement. Plusieurs évasions d'adolescents et agressions d'employés ont eu lieu ces dernières années. L'institut avait été élargi dans les années 2010 à 2012 pour 37 millions de francs.

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Un journaliste incognito dans le centre d’enregistrement de Kreuzlingen

 Ndlr : à lire jusqu'au bout !

Un journaliste allemand a séjourné incognito dans le centre d'enregistrement de Kreuzlingen (TG). Shams ul-Haq s'y est présenté comme un requérant d'asile.

Shams ul-Haq, journaliste expert en terrorisme, avait entendu dire que le centre thurgovien avait des problèmes, mais impossible d'en savoir plus, puisque l'accès aux médias y est interdit, a-t-il expliqué à la RTS. Il s'y est infiltré 5 jours, expérience relatée dimanche dans la Sonntagszeitung.

"A Kreuzlingen, il y a deux camps. Le premier est très bien, moderne, il faut aussi le reconnaître, c’est là que vivent les familles. Et puis il y a une pièce dans laquelle sont enfermés les hommes ne respectant pas les règles. Ils se font frapper, cela m'a été confirmé par plusieurs personnes", a-t-il déclaré dans un entretien à la RTS.

Le journaliste a logé dans le deuxième camp, situé à une centaine de mètres. "C'est le bunker dans lequel vivent une centaine d'hommes. Et là, j'ai vu deux fois des réfugiés se faire frapper par le personnel de sécurité. Les autres requérants ne peuvent pas réagir, parce qu'il n’y a personne d'autre, il n'y a pas d'assistant social sur place. Je ne sais pas si ça a lieu tous les jours, moi je l'ai vu deux fois en cinq jours, mais des requérants m'ont dit que cela arrivait plusieurs fois par semaine."

Sympathisants de l'EI

Lors de son reportage, Shams ul-Haq a côtoyé des combattants du groupe Etat islamique. Il détaille comment il a pu les identifier. "On le remarque aux discours, aux comportements de la personne, mais il faut tout d'abord gagner la confiance des gens. Aller manger avec, passer du temps ensemble, écouter les problèmes, proposer un peu d’argent."

Puis une fois que le journaliste repère un sympathisant de l'EI, il s'en approche et entame la discussion.  "Le truc c’est d’abonder, pour le convaincre. "Tu as complètement raison. Les Suisses ici sont sans foi, il faudrait tous les tuer..." C’est comme ça qu’on repère un extrémiste, mais de là à savoir à 100% que c’est un combattant de Daech, c’est difficile à estimer."

Nourriture meilleure en Suisse

Shams ul-Haq s'est également infiltré dans des centres d’accueil en Allemagne, où il a pu faire des observations similaires. "Daech a des membres qui font de la propagande en Allemagne. Là-bas, le grand problème des centres de requérants, c’est la nourriture. D’ailleurs, je dois dire qu’en Suisse, la nourriture était très bonne. En Allemagne, les repas sont vraiment mauvais et la viande n’est pas abattue comme le veut l’islam, elle n’est pas halal. Et là les islamistes en profitent pour dire: "voyez comme ils veulent vous convertir au christianisme."

Le journaliste pose un regard sans appel sur la situation. "Ces gens-là n’ont rien à faire ici, ils doivent quitter immédiatement, la Suisse, l’Allemagne, l’Europe. Sinon, je suis convaincu que l’année prochaine il y aura en Suisse, ou en Allemagne une guerre civile."

Deborah Sohlbank/lgr

Source RTS

Allemagne: Témoignage d’une salariée d’un centre de migrants « Je n’en peux plus. Ils exigent des appartements et des belles voitures. Ils se comportent de façon inadmissible envers nous, les femmes.»

« Je n’en peux plus » Une habitante de Hambourg travaille dans un centre d’accueil des migrants nouvellement arrivés. Cette trentenaire raconte à quoi ressemble son quotidien et pourquoi elle envisage maintenant la démission. La crise des réfugiés ne cesse de s’aggraver. Dans les centres d’hébergement de Hambourg, la situation est aussi extrêmement difficile ; dans le « Welt am Sonntag » une employée anonyme raconte son quotidien.

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Merci à Anne

La Confédération veut un grand centre pour requérants à Perreux (NE)

Perreux (NE) accueillera certainement l'un des centres d’enregistrement et de procédure voulu par Simonetta Sommaruga pour les requérants. Des discussions avancées ont lieu entre les divers partenaires, a appris la RTS dimanche.

En vue d'accélérer les procédures d'asile, la Confédération entend ouvrir plusieurs centres fédéraux, dont six centres de procédure, un par région. Les cantons ont jusqu'à la fin de l'année pour définir leurs emplacements.

Pour la Suisse romande, Perreux (NE) a été choisi par la Confédération et celle-ci mène actuellement des discussions avec la commune de Boudry, où se trouve Perreux, et le canton. "Une déclaration d'intention pourrait être signée en septembre, en vue d'augmenter la capacité à 450 places", a indiqué Daniel Schürch, conseiller communal à Boudry, à la RTS, confirmant une information du Matin Dimanche.

Perreux est déjà un centre d'enregistrement dépendant de Vallorbe et un centre d'hébergement de 180 places dans un bâtiment qui appartenait à l'hôpital psychiatrique. Celui-ci recentre ses activités sur le site de Préfargier et d'autres bâtiments pourraient être libérés, selon Daniel Schürch. Des emplois pourraient être créés et des retombées économiques sont à attendre, ajoute-t-il.

Lyss et Liestal aussi

Selon Le Matin Dimanche, outre Perreux (NE), Lyss (BE) et Liestal (BL) devraient aussi accueillir des sites d'enregistrement et de procédure.

Dans ces grands centres, 60% des demandes d'asile seront traitées dans le cadre des procédures accélérées d'au maximum 140 jours. Actuellement, Perreux abrite un centre d'hébergement de 180 places au maximum.

Interrogé par la RTS, le secrétariat d'Etat aux migrations ne confirme pour l'heure pas ces informations.

5000 places en Suisse

La Confédération, les cantons et les communes se sont accordés en mars 2014 sur la création de 5000 places dans des centres fédéraux pour requérants d'asile dans six régions du pays. Leur nombre est réparti en fonction du nombre d'habitants de ces régions. La Confédération ne dispose actuellement que de 1400 places.

Outre les centres de départ à Chevrilles (FR) et Vallorbe (VD), il manque encore deux sites fédéraux en Suisse romande, qui doit disposer de 1280 places.

Interview de Raymond Clottu conseiller national neuchâtelois UDC et de Daniel Schürch, conseiller communal à Boudry: