RTS – Asile : une élue Verte, ça ose tout, c’est même à ça qu’on la reconnaît

Carla Montet : Depuis quarante ans, nous payons un lourd tribut pour nos traditions humanitaires, mais jamais la situation n'a été aussi grave qu'actuellement.
En pleine crise économique et énergétique, nous avons accueilli 55'000 réfugiés ukrainiens en quatre mois, mais même pas 1% ne s'assument financièrement hors du système de l'asile.

Parallèlement, le nombre des demandeurs d'asile venant d'Afrique, du Moyen-Orient et d'autres pays comme l’Afghanistan, le Bangladesh, l'Inde, la Géorgie, etc. est en augmentation drastique.

Des centaines de millions de personnes dans les pays surpeuplés et sous-développés pourraient être touchées dans quelques mois par une pénurie alimentaire, et la faim pourrait les pousser à prendre la route de l'Europe,  Selon les estimations, leur nombre pourrait être de 20 à 25 millions, et nous n'avons pas suffisamment d'imagination pour réaliser qu'après une telle invasion il ne restera plus pierre sur pierre.

La situation migratoire s'aggrave pour tous les pays européens riverains de la Méditerranée ou limitrophes de l’Ukraine; l'UE est prise d'assaut par la migration de tous côtés.

Actuellement, venant d'Ukraine, il y a une très grande proportion de minorités tziganes, qui n'ont qu'à gagner en quittant ces régions pauvres pour une meilleure vie, et qui amènent avec elles des problèmes qui n'ont pas pu être résolus durant les siècles précédents.

Il y a aussi des Ukrainiens qui choisissent de retourner chez eux, là où les affrontements militaires ont cessé. Mais la majorité de ceux qui arrivent en Roumanie, en Pologne ou en Hongrie repartent après une courte pause vers l'Ouest, y compris ceux qui ne viennent pas de régions en guerre.

Les étudiants africains venant d'Ukraine tentent aussi leur chance dans nos universités; nous savons que leur temps d'étude va au moins doubler à cause de l'apprentissage de la langue et de la différence de niveau. Nous devrons également subvenir à leurs besoins et il est probable que la majorité d'entre eux, avec ou sans diplôme en bout de course, ne repartiront plus, tant qu'économiquement ils y trouvent leur compte.

La situation s'aggrave de jour en jour au Sud de l'Europe à cause de l’invasion extra-européenne, de plus en plus violente. 
Voici un exemple venant de la frontière hongroise (vidéo 0,25) :

(voir aussi : Les migrants qui arrivent à la frontière hongroise sont maintenant armés et agressifs.)

Dans un contexte migratoire aussi tendu, voici la vision de l'élue Verte  Delphine Klopfenstein, qui vit encore dans un monde où la Suisse peut et doit pouvoir accueillir des migrants d'une manière illimitée.
Delphine Klopfenstein affirme que nous avons aussi bien la place que l'argent pour cela, que c'est notre devoir et tradition humanitaire et son avis ne diffère pas des autres sauveurs du climat planétaire.

 

Le résumé qui suit est très représentatif de l'approche hors sol de nos politicards et nos médias sur la situation migratoire.

RTS - Forum - 25.06.2022, journaliste Tania Sazpinar

La migration, thème majeur de campagne pour les élections fédérales?

Débat entre Delphine Klopfenstein Broggini, Conseillère nationale Verte, et Philippe Bauer, conseiller d'Etat PLR Neuchâtel

 

Tania Sazpinar: - Mais concrètement, ça veut dire quoi?
On accepte les réfugiés de guerre, la main-d’œuvre bien formée, mais par contre les migrants qui fuient la pauvreté, la faim, là, on est moins d'accord?

 

Philippe Bauer : Ce ne sont pas des réfugiés au sens des conventions internationales.

Tania Sazpinar: Delphine Klopfenstein, vous en pensez quoi? Pas tous les migrants dans le même panier?

Delphine Klopfenstein se dit perplexe. Aujourd'hui, on est dans une situation où on a besoin plus que jamais d'accueil humanitaire qui soit digne. Bien sûr la crise en Ukraine nous le rappelle, mais aussi les différentes crises humanitaires qui ont lieu un peu partout dans le monde, notamment à cause de la pauvreté, à cause des crises, de la famine, à cause des catastrophes naturelles dues au changement climatique. De manière générale, la situation est de plus en plus instable.  Donc, durcir aujourd'hui l'asile me semble particulièrement malvenu, en particulier par rapport à ces politiques migratoires qu'on voit finalement à plusieurs vitesses. On l'a vu très clairement avec le statut S, qui a permis un accueil massif des Ukrainiens et c'est vraiment bienvenu. Mais on voit finalement une politique migratoire à plusieurs vitesses, parce que d'autres réfugiés qui viennent aussi demander protection n'obtiennent pas les mêmes droits. Et c'est une difficulté et c'est là-dessus précisément qu'on devrait travailler.
Delphine Klopfenstein ajoute que lorsqu'elle entend Philippe Bauer parler de la Convention de Genève sur le statut de réfugié, sur laquelle la Suisse se base pour accorder ou non l'asile, elle aimerait bien savoir ce que le PLR a à dire à l’agence Frontex, par exemple, qui à plusieurs reprises a eu des pratiques illégales : c'est un non-respect de l'égalité par rapport aux Ukrainiens.

Et Delphine Klopfenstein se dit favorable à remplacer ces pratiques illégales par l'accueil de ces réfugiés-là au lieu de durcir l'asile.

Tania Sazpinar à Philippe Bauer : La famine, le réchauffement climatique ne sont pas des dangers suffisants, pour vous, pour accepter des migrants, comme le dit Delphine Klopfenstein juste avant?

Tania Sazpinar demande à Delphine Klopfenstein si la capacité d'accueil est sans limite en Suisse.

Delphine Klopfenstein: La pression n'est pas que sur la Suisse. On doit tous faire preuve de solidarité. La Suisse a les capacités. Et je dirais en premier lieu les cantons et les villes - on l'a entendu après l'incendie des camps en Grèce : les cantons et les villes ont été prêts à libérer des espaces pour accueillir ces personnes en détresse. Donc, nous avons une capacité, et avons aussi les moyens et les ressources financières, pour accueillir dignement ces personnes.

Et les personnes déboutées dont le pays d'origine est en conflit, en guerre, on ne peut pas les renvoyer. C'est de plus en plus fréquent aujourd'hui, ces situations provisoires avec le permis F.

Tania Sazpinar à Delphine Klopfenstein: Est-ce qu'on n'a pas avantage à aider sur place?

Delphine Klopfenstein: L'un n’empêche pas l'autre. Mais lorsqu'une personne arrive jusqu'en Suisse et qu'elle est renvoyée à cause des accords de Dublin dans des pays déjà surchargés, plus que la Suisse : Italie, Grèce, on doit avoir une politique qui soit à la fois équilibrée au niveau européen et travailler en parallèle à un retour volontaire, accompagné, et une aide sur place, évidemment.

Tania Sazpinar à Philippe Bauer : Et les enjeux environnementaux au PLR? Vous changez de président et vous parlez davantage de migration, de défense? C'est un changement de stratégie en vue des élections de 2023? Vous chassez plutôt du côté de l'UDC plutôt que de la Gauche et des enjeux environnementaux?

Philippe Bauer : Le PLR est un parti à spectre large qui s'intéresse au social, migration, climat, sécurité...

 

7 commentaires

  1. Posté par mady le

    Qu’elle arrête enfin de nous pomper l’air Klopfenstein.
    Elle devient insupportable !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  2. Posté par Georges Wehry le

    Il y a tant de facteurs qui poussent les gens à migrer que l’Ouest est obligé de renégocier tous les accords d’asile et d’immigration MAINTENANT avant que l’Europe soit submergée. Sinon un chaos ingérable mènera à un bain de sang inéluctable.

  3. Posté par Ral Bol le

    Selon le télétext de ce jour 1,7 milliards pour les réfugiés Ukrainiens que penser !!!
    Pour moi cette somme serait bien pour l`AVS,et pour diminuer les primes des caisses maladies non ?

  4. Posté par hsup le

    Klopfenstein… Klopfenstein… Pas étonnant pour ceux qui ont compris…

  5. Posté par Ral Bol le

    Mais bien entendu la porte est largement ouverte et nous avons les moyens financiers de payer pour tout le monde ,mais moi je ne veux pas vivre à Bamako mais dans mon pays en Suisse enfin ce qu`il en reste car je le répète dans un litre impossible de mettre deux litres ,la Suisse est surpeuplé .

  6. Posté par Pépé Le Moko le

    Selon ces vertes, le peuple suisse de souche est donc amené a disparaitre pour satisfaire les fantasmes humanitaires et sexuels de ces dames !
    je dis que la politique n’est pas une affaire de femmes !

  7. Posté par antoine le

     »Delphine Klopfenstein: Mais lorsqu’une personne arrive jusqu’en Suisse et qu’elle est renvoyée à cause des accords de Dublin dans des pays déjà surchargés, plus que la Suisse : Italie, Grèce, on doit avoir une politique qui soit à la fois équilibrée au niveau européen et travailler en parallèle à un retour volontaire, accompagné, et une aide sur place, évidemment. »
    La Suisse a accueilli à ce jour 55’000 réfugiés de guerre (Ukraine) et la France qui compte environ 8 fois plus de population aurait du en accueillir 440’000 !! Ils en ont accueilli  »que » 85’000 … Il est où l’effort ?
    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-quelque-85-000-ukrainiens-refugies-en-france-depuis-le-debut-du-conflit_5156350.html

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