Deuil National… en mémoire des 10 millions d’enfants avortés : à quand une politique de la vie ?

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Nicolas Tardy-Joubert, nouveau Président de la Marche pour la Vie, publie une tribune dans Valeurs Actuelles, à l’occasion de la journée de deuil concernant l’ancien président (le jour même de la sacro-sainte laïcité…) :

Une journée de deuil national a été décrétée ce 9 décembre 2020 pour commémorer le décès de Valéry Giscard d’Estaing. Il s’était présenté à la Présidentielle en 1974 face à Mitterrand. Candidat dynamique, X, ENA, ancien ministre de l’Economie, il avait un parcours exceptionnel. Il mettait en avant sa sympathique famille sur les affiches de campagne. Il promettait une France moderne, une Europe réconciliée, des jours meilleurs après le choc pétrolier de 1973. La France est vite tombée sous le charme. Face à une gauche politiquement menaçante, la droite, toute la droite, comme un seul homme l’a élu au deuxième tour. Giscard à la barre. Il nous faisait sourire avec son accordéon, ses petits déjeuners avec les éboueurs de l’Elysée, ses visites quand il débarquait à l’heure du dîner chez les gens les plus simples pour écouter la France d’en bas. A 94 ans, VGE est mort et nous nous associons à la peine de sa famille.

Comme président de la République, il voulait imposer une certaine modernité, et dans son programme sociétal, il y avait la majorité à 18 ans, le divorce par consentement mutuel, et la légalisation de l’avortement.

La loi portée par VGE pour l’IVG dès la fin de 1974 se voulait compassionnelle, pour éviter les avortements clandestins, leurs complications, et une issue parfois fatale pour les femmes qui y recouraient. Sollicité pour présenter ce projet de loi, son Garde des Sceaux, Jean Lecanuet, centriste et démocrate-chrétien, avait refusé pour des motifs éthiques de le présenter à l’Assemblée Nationale. VGE a donc demandé à Simone Veil, ministre de la Santé, de le défendre. Il y eut des débats houleux à l’Assemblée. L’avortement devait rester l’exception. « Aucune femme n’y a recours de gaieté de cœur », disait Simone Veil. Cette loi qui voulait « sauver des vies » a ouvert une boite de Pandore. Ceci nous a collectivement entrainés dans une course folle, puisque dix millions d’avortements ont été enregistrés dans notre pays depuis 1975.

Le professeur de médecine Jérôme Lejeune, découvreur de la trisomie 21, s’était aussi courageusement opposé à cette loi. Comme chrétien, la défense de la vie dès la conception était pour lui un absolu. Comme scientifique il expliquait que, dès la rencontre des gamètes mâle et femelle, rien ne peut plus arrêter la vie, sauf un accident. Il a porté ce combat pour la défense du plus faible, pour celui qui est dans le sein de sa mère, qui vit et grandit, mais que l’on n’entend pas. Pour lui soigner, ce n’était pas éliminer le malade. Or la loi Veil porte en elle une disposition qui permet de faire un avortement jusqu’à la veille de la naissance dans le cadre d’une « interruption médicale de grossesse » pour un enfant handicapé. Aujourd’hui, alors qu’ils sont parfaitement viables, 96% des enfants trisomiques sont éliminés.

VGE et Simone Veil n’avaient probablement pas anticipé l’ampleur du désastre. Aujourd’hui, nous le constatons et que faisons-nous ? La réponse politique qui nous est imposée est qu’il faut toujours plus de droit à avorter, toute opposition devant être muselée. Les femmes ne sont pas suffisamment accompagnées pour l’accueil de la vie, mais trop souvent conditionnées. Le slogan « mon corps, mon choix » fait florès. Le délai de réflexion a été supprimé par l’Assemblée Nationale. Il n’existe pas, hélas, de politique de dissuasion de l’avortement. Il y a eu 232 000 avortements en France en 2019; un enfant sur quatre est porté disparu, des femmes sont meurtries.

Quand les femmes découvrent qu’elles attendent un enfant, c’est heureusement et le plus souvent la joie. Cela reste toujours une surprise ; c’est parfois un défi et peut créer de l’angoisse. Que faisons-nous alors pour aider économiquement les parents et toutes celles qui sont confrontées à ces difficultés ? La politique familiale est rabotée systématiquement, les aides financières bien trop basses, notamment pour les familles modestes.

Nous savons que des politiques bien orientées permettraient de réduire la peine. L’Allemagne, pays plus peuplé que la France, enregistre 100 000 avortements par an. Nos politiques toujours à la recherche de performance devraient s’intéresser aux méthodes qui fonctionnent ailleurs, et qui permettent d’accueillir dignement la vie. Notre objectif à court terme devrait être de réduire le nombre de morts de moitié. Au pays des droits de l’Homme, nous avons un devoir d’humanité et nous ne pouvons rester inactifs.

En cette journée de commémoration, nous voulons remettre au premier plan tous les membres de l’espèce humaine qui disparaissent dans un cri silencieux, et l’impérieux besoin d’avoir une grande politique nationale d’accueil de la vie.

La Marche pour la vie aura lieu le dimanche 17 janvier 2021. Toutes les informations sur https://enmarchepourlavie.fr/

Un commentaire

  1. Posté par miranda le

    Ayant vécu dans des pays “exotiques” ou le groupe familial existe encore et porte la mère, l’avortement existe, très, très, très peu. L’acte de procréation est respecté jusqu’au bout.

    Quand on aide une mère, quand elle ne se sent pas isolée, reléguée, elle ne ressent pas le besoin d’avorter.. Elle se sent dans la capacité d’accueillir..

    L’Avortement, c’est d’abord une impossibilité d’accueillir, psychologiquement et matériellement un petit être.
    Tout, tout, tout est à revoir en occident en ce qui concerne l’accompagnement de la femme dans son rôle de mère. Mais peut-être est-il assez tard ou trop tard?

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