Vive le grand méchant capitalisme !

LE CERCLE/POINT DE VUE - A la radio, Bruno Le Maire a récemment signé l'arrêt de mort du «capitalisme des inégalités». Un mauvais procès fait à ce système économique qui, d'après Guillaume Moukala Same, contribue largement à l'éradication en cours de l'extrême pauvreté.

Article publié le 30 janvier 2019

«Le capitalisme des inégalités est mort» a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire  au micro de France Inter, dénonçant un système «injuste moralement» et «inefficace économiquement». Une énième condamnation à la suite d’un énième procès. C’est le capitalisme qui est victime d’injustice en étant ainsi sacrifié sur l’autel de l’égalitarisme.

L’attachement à la réduction des inégalités vire peu à peu à l’obsession, au point qu’on en oublie le but ultime : la réduction de la pauvreté n’est pas un indicateur de niveau de vie. Ainsi faut-il rappeler que la France et la Mongolie ont des coefficients de Gini proches, de même que le Pakistan et les Pays-Bas ou la Jamaïque et les Etat-Unis.

Si la société élevait l’égalité au niveau de valeur suprême, alors nous serions indifférents à ce que cette égalité se trouve dans la richesse ou la pauvreté. L’absurdité de cet égalitarisme radical est frappante, de même que l’obsession qui consiste à juger le système économique actuel à travers le prisme unique des inégalités.

Baisse de la pauvreté

Cette passion aveuglante pour les inégalités pollue le débat et empêche d’apprécier les vrais progrès humains qui ont été permis par l’adoption progressive de l’économie de marché par de plus en plus de pays dans le monde.

Partout où l’économie s’est libérée un minimum de l’emprise étatique, la situation des plus pauvres s’est améliorée. En Chine, le taux de pauvreté a chuté de 775 en 1980 à 43 millions de personnes en 2016.  Dans le monde,  les données de la Banque mondiale sur la période 1981-2015 font état d'une baisse très nette de l'extrême pauvreté. Et cette tendance se poursuit. 

Le capitalisme ne se limite pas à réduire l’extrême pauvreté, il promet à l’humanité une vie encore plus digne en démocratisant le confort de la société de consommation qui était réservé jusqu’alors aux Occidentaux. Comment peut-on dire que «le capitalisme est dans la mauvaise direction» ? Pourquoi ce discours consternant sur l’état du monde ?

Un jeu à somme positive

Marx est toujours vivant dans les esprits. Le gain de l’un est perçu comme la perte de l’autre. Ainsi, la formation d’importantes richesses personnelles est censée révéler l’existence d’une masse exploitée par quelques-uns. Or, par essence, l’échange volontaire est un jeu à somme positive, ce qui signifie que lorsqu’elle est acquise par le consentement d’autrui, la richesse est toujours justifiée et correspond à une amélioration du bien-être de la société.

Comme l’explique Carl Menger dans ses «Principes d’économie politique» (1871), «le principe qui conduit les Hommes à l'échange est le même principe qui les guide dans l'ensemble de leur activité économique ; c'est l'effort pour assurer la satisfaction la plus complète possible de leurs besoins». Une richesse immense témoigne donc d’une contribution de la même taille au patrimoine de l’humanité.

Bien sûr, le rôle de l’impôt demeure fondamental pour assurer aux plus démunis le plus de chance de réussite possible. Mais l’impôt ne doit pas être punitif car la redistribution n’est qu’un moyen au service d’une fin.

Lutter contre les imperfections

Bruno Le Maire se trompe de combat. Le capitalisme actuel n’est pas uniquement celui des inégalités, c’est aussi celui de l’éradication de la pauvreté. L'un ne va pas sans l'autre comme le fait remarquer Churchill avec une sagesse éclairante : «le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère».

Certes, la pauvreté subsiste même dans les pays développés, mais elle est devenue l’exception. Il appartient à l’Etat de lutter contre ces imperfections mais n’oublions jamais que c’est bien la création de richesse permise par l’économie de marché qui donne à l’Etat les moyens de lutter.

Guillaume Moukala Same
coordinateur local du mouvement Students For Liberty France.

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