Crans-Montana : Affaire entre les autorités politiques et le promoteur R. Vitek, Interview de N.Féraut, Président Crans-Montana

Source : https://www.1815.ch/news/newsletter/wb/nicolas-feraud/

Traduction française pour LesObservateurs.ch

-Montana | En tant que président de la municipalité, Nicolas Féraud a toujours refusé de prendre part aux manœuvres de Radovan Vitek, actionnaire majoritaire de la CMA (remontées mécaniques locales). Nous sommes maintenant dans l’intersaison.

Nicolas Féraud, avez-vous des soucis pour Crans-Montana?

« Non, Beaucoup de choses se passent bien ici, d'autres un peu moins - c'est comme ça en politique. Nous gérons une communauté qui devient une ville. Avec quelques 10 000 habitants, il y a plus de 50 000 personnes qui y vivent pendant la haute saison. Bien sûr, la CMA joue un rôle important. »

La confiance entre les remontées mécaniques locales et la communauté a beaucoup souffert récemment.

"Il est beaucoup plus facile de compter sur des partenaires de confiance dans une destination touristique. Et nous travaillons là-dessus. »

Croyez-vous vraiment qu'il sera possible de restaurer cette confiance?

"J'espère que oui. M. Vitek est un bon entrepreneur. Il doit maintenant apprendre à devenir un bon exploitant de remontées mécaniques. Et il réalisera que c'est plus facile de gagner plus d'argent en gardant le calme et en travaillant main dans la main avec les autorités locales. "

Avec une feinte (fraude) financière, Mr Vitek a détourné 2,7 millions de dollars de fonds publics, réduisant ainsi la participation des municipalités à la capitalisation de 25 à 11%. Cela ne vous a-t-il pas contrarié?

«Qu'est-ce qui nous énervait? La valeur des actions que nous avons perdues, ou l'argent que Vitek avait lui-même tiré? Il a dû redonner à notre municipalité (Institutions). Ceci termine ce chapitre pour nous. »

Vous auriez pu le voir.

« Oui. Nous aurions pu aussi le voir s’il n'avait pas rendu l'argent. Une majorité du conseil municipal aurait été favorable si cela s’était fait jusqu'ici. Mais ce n'est pas le cas. De toute façon, l'affaire est maintenant entre les mains du parquet du Valais, qui avait ouvert une enquête préliminaire contre Radovan Vitek.

À peine élu président, vous êtes devenu l'adversaire de Vitek. Comment vivez-vous ce rôle?

"En tant que communauté(élus locaux), nous ne devrions pas être impliqués dans de telles machinations. Par conséquent, j'ai dû porter une attention particulière dans ce dossier au fait que les décisions du conseil local sont également légales. Mon souci a toujours été de protéger les intérêts de nos citoyens et contribuables. C'est pourquoi je ressens une grande confiance dans la population. Néanmoins, vous vous sentez parfois très seul dans ce rôle. Les pression sont déjà importantes. »

Avez-vous été menacé?
« Non »

Outragé?
"Possible, oui. Je n'ai pas vécu cela, de la manière dont on vient de parler. "

Lorsque vous parlez aux gens du Haut Plateau, vous avez l’impression qu’ils en ont assez. Mais aussi de tout le battage médiatique. Quel est le climat entre Vitek et les habitants du village?

"Ce n'est pas très agréable de finir avec des gros titres négatifs aux premières pages des journaux nationaux. Surtout en avril 2018, après que Vitek ait fermé les pistes. Ni les autorités locales ni les gens qui vivent ici ne sont responsables de cela. Mais nous devons vivre avec les gros titres. "

La situation tendue affecte-t-elle également l'attractivité de l'emplacement de Crans-Montana?

« Bien sûr. Toute l'affaire ici est en suspens. Ils auraient à payer un prix très élevé si les remontées mécaniques ne fonctionnaient pas assez longtemps. Ici, tout le monde espère que maintenant tout s'arrête et que la paix revienne.

Après la situation extrêmement tendue et l’escalade du conflit à la fin de 2018, le conseiller d'État Christophe Darbellay et Mr Vitek ont profité d'un déjeuner décontracté sur les pistes. Je suppose que cela a également circulé dans le village.

"Nous vivons dans un pays libre, tout le monde peut manger avec qui il veut. M. Darbellay nous a beaucoup aidés comme intermédiaire au moment où Vitek a fermé les remontées mécaniques. Après ça, bon ... »

Après ça quoi?

"Je ne pouvais pas toujours comprendre quelles positions il représentait."

Reste-t-il médiateur entre la communauté et Vitek?

« Non, Darbellay a fait ce qu'il devait faire. Maintenant, il doit laisser ceux qui sont responsables. Nous, les communes et CMA, devons clarifier notre propre relation. "

Aux États-Unis, il y a un procès contre Vitek. Et c'est beaucoup d'argent. Que se passe-t-il si les autorités judiciaires américaines ouvrent une procédure en saisie ou gèlent les comptes de Vitek?

«Nous suivons les événements à l'étranger. Nous sommes prêts. »

Prêt pour quoi?

"Si les fonds ou les comptes de Vitek étaient effectivement bloqués dans le cadre d'un processus de litige potentiel, nous réagirions immédiatement en conséquence afin que le CMA puisse rester opérationnel et continuer à fonctionner."

Cela signifie que vous comptez également sur les conséquences possibles pour les communes?

«Comme je l'ai déjà dit, CMA est très importante pour Crans-Montana. Si la justice américaine doit prendre pour cible les possessions de Vitek, nous devons rapidement trouver des solutions pour exclure les remontées mécaniques, par exemple une mesure super-provisoire d'un juge suisse. Bien sûr, nous espérons tous fermement que cela ne se réalisera jamais. Mais en tant que Président, je dois m'inquiéter de ce qui arriverait si ... »

Avez-vous été contacté par le US Department of Justice?

"Je ne le sais pas. J'avais raté des appels sur mon téléphone cellulaire avec l'indicatif régional américain. Mais je n'ai pas rappelé. Je n'ai jamais été officiellement sollicité. »

A Montana, il a assez de capital (fortune). Pourquoi les locaux ne veulent-ils pas investir dans les remontées mécaniques?

"Ils l’étaient avant Vitek. Mais les locaux ne voulaient pas investir dans les remontées mécaniques à long terme. Il y avait ensuite les différentes communes à l'époque, toutes impliquées, mais chacune avec une connexion différente aux remontées mécaniques. Cette situation mixte d’intérêts différents n’a pas facilité la tâche. Enfin, une majorité prévaut, selon laquelle le projet de solution avec les investisseurs locaux a de nouveau été rejeté.

Vous êtes le premier président de la communauté fusionnée. Un petit bilan précoce?

"Cela en valait la peine. La commune se porte bien, nous investissons des dizaines de millions chaque année dans notre région. En outre, l'administration fonctionne très bien. Politiquement, il faut encore des ajustements. Actuellement, il y a onze personnes au conseil communal, un demi-parlement (rires). Nous serions plus efficaces avec moins de sièges à l'exécutif, à neuf voire à sept. J'espère que nous pourrons bientôt faire une proposition similaire à la population. »

La présidence sera à nouveau disputée l’année prochaine entre "votre" FDP et le CVP (PLR et PDC). Allez-vous concourir à nouveau?

"Je me sens bien et je veux continuer. Je défends mon parti pour un autre mandat ".

Si vous aviez autant d'argent que Radovan Vitek, dans quel projet investiriez-vous?

"Dans une ligne qui nous relierait vers le côté bernois à Lenk."

 

David Biner, WalliserBote, 24.5.2019

 

 

 

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