Cenator : La RTS, pour ses émissions censées nous informer objectivement, a l’art de dégoter la personne qui abondera dans le sens recherché. En voici deux exemples.
D’abord au TJ du vendredi 9 novembre, pour le sujet consacré à la Nuit de cristal :
Résumé de l’émission :
80 ans après cette nuit de violence (la Nuit de cristal), les dirigeants allemands ont mis en garde contre la résurgence de l’antisémitisme [...]
Une correspondante de la RTS s’est rendue à Leipzig pour y rencontrer deux témoins de l’époque.
Shlomo Samson avait 15 ans lors de la nuit de cristal à Leipzig- Rescapé des camps, il vit en Israël mais revient régulièrement en Allemagne pour entretenir la mémoire. Car parmi les survivants, l’inquiétude grandit.
Cenator : NON, c’est parmi TOUS les juifs que l’inquiétude grandit – hormis quelques hurluberlus à la Dominique Vidal, voir ci-après.
Rolf Isacsohn a, lui aussi, vécu ce pogrom à Leipzig. [...] Rolf Isacsohn pensait que l’Allemagne avait définitivement tourné cette page sombre de son histoire. Mais le retour de l’extrême droite a changé la donne : dans cette région de Saxe (1:24), l’AfD a fait 27% aux législatives. « Quand je vois qu’un parti d’extrême-droite comme l’AfD gagne peu à peu le pouvoir – car c’est ce qui est en train de se passer, puisque le parti est représenté dans tous les parlements – je trouve ça terrible » (1:38).
Hier soir, la communauté juive de Leipzig a manifesté pour commémorer les victimes et dénoncer le retour du nationalisme. Parmi eux, Rolf Isacsohn et beaucoup de jeunes. « Cela montre que beaucoup d’Allemands sont prêts à descendre dans la rue et refusent de laisser le terrain à l’extrême droite, aux antisémites et aux racistes. » [...]
Cenator : Enfant, ce juif a subi la Nuit de cristal et maintenant il accuse l’AfD d’être un parti d’extrême droite néonazi. Voilà tout à fait le quidam recherché (pour réaliser, mine de rien, un reportage tendancieux) : le réalisateur va pouvoir faire l’émission à sa guise, tant au niveau du sujet lui-même que du contenu « pris sur le vif ». C’est de la pure manipulation, destinée à un public dont la majeure partie est déjà endoctrinée par les médias et l’enseignement. Cette manipulation est même pire que celle de l’Europe de l’Est à l’époque communiste, car, alors, une grande partie de l’audience savait que ce n’était que de la propagande.
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Sur le sujet de l’antisémitisme, Temps Présent s’est surpassé dans son émission « La grande peur des Juifs d’Europe »du 8 novembre 2018
L’émission est annoncée ainsi :
« L’attentat contre une synagogue américaine, qui a fait onze morts le 27 octobre dernier, démontre la résurgence violente de l’antisémitisme partout dans le monde. A tel point qu’en Europe, les Juifs veulent fuir en Israël. Ils se sentent en danger dans certains quartiers de France où ils n’osent plus porter la kippa; ou en Pologne, où renaissent des relents de l’Histoire pourtant pas si lointaine. Pourquoi cette soudaine flambée de haine ? Reportage chez ces Juifs qui vivent dans la peur et le repli communautaire. »
Cenator : NON : ils vivent dans la peur et le repli SÉCURITAIRE.
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Le présentateur, Jean-Philippe Ceppi, commence par évoquer la tuerie antisémite à la synagogue de Pittsburgh, le 27 octobre, commise par un antisémite américain d’extrême-droite. L’assassin fréquentait des milieux d’extrême-droite.
Puis il rappelle qu’en Europe aussi, l’antisémitisme fait des victimes, rappelant l’attentat contre l’École juive de Toulouse, les deux jeunes ayant sauvagement assassiné Mireille Knoll, la tuerie dans l’Hyper Cacher en 2015...
Cenator : très bien introduite, l’émission poursuit le conditionnement de son public. La tuerie aux Etats-Unis est due à l’extrême-droite antisémite. Mais pour l’assassinat en France, on a affaire à deux Jeunes. Pas question de parler de deux jeunes musulmans originaires du Maghreb : non, juste deux Jeunes, sinon seuls les lieux sont mentionnés (école, supermarché).
La manipulation se poursuit comme un fil rouge tout au long de l’émission.
(12:03) La journaliste demande insidieusement, en parlant de l’assassinat de Mireille Knoll : « Donc il suffirait que la personne assassinée soit juive pour que le crime soit antisémite ? »
Mais qui a prétendu cela ? Ce sont les circonstances du crime et la façon dont il a été commis qui montrent que le mobile était bien l’antisémitisme.
Suite du reportage : Comment savoir ? Normalement c’est l’enquête qui tranche. Le crime antisémite a été reconnu en à peine trois jours. Le CRIF organise aussitôt une marche.
Rappel : Après la défenestration de Sarah Halimi, une juive âgée, les associations juives, et sa famille, ont dû batailler pour que ce soit reconnu comme crime antisémite.
Le représentant du CRIF explique, au sujet de l’antisémitisme : l’extrême droite a des choses à se reprocher mais également l’extrême gauche, qui est antisioniste.
Le CRIF fait preuve de sagesse et de diplomatie : il aurait pu légitimement dire de but en blanc qu’aucun groupe humain n’est à l’abri de cette peste (mais oui, il existe des juifs antisémites).
Le reportage continue : Antisionisme, antisémitisme : pour y voir clair, nous avons rencontré Dominique Vidal « l’un des journalistes les plus avertis sur cette question. Il est lui-même juif. » (13:40)
L’émission prétend interviewer un spécialiste, comme on interrogerait un scientifique sur un sujet faisant l’objet d’un consensus reconnu, telle la théorie de la gravitation. En réalité, elle donne la parole à un gauchiste invétéré, ennemi d’Israël et de surcroît juif. (Même méthode que pour le TJ du 9 novembre dont nous avons parlé plus haut.)
Dominique Vidal, journaliste militant de gauche, prétend que l’antisionisme a le statut d’une opinion parmi d’autres, comme l’anticommunisme ou l’antigaullisme –alors que c’est le nouveau visage de l’antisémitisme. : c’est dénier aux juifs le droit d’avoir un Etat. Pourquoi les juifs n’auraient-ils pas le droit d’avoir un Etat ? Poser la question, c’est y répondre !
Il explique que le sionisme est la vision de Theodor Herzl, c’est-à-dire que les juifs seraient inassimilables et donc qu’il leur faudrait un Etat.
En réalité, Herzl n’a jamais prétendu que les juifs seraient inassimilables. Il a retracé l’histoire des juifs au fil des siècles : des persécutions sans fin… et a conclu que pour arrêter cela, il fallait créer un Etat juif reconnu.
Question adressée au président du CRIF:« Alors quand est-ce qu’on peut critiquer Israël, sans que ce soit considéré comme potentiellement antisémite ? ».
Cette question est absurde. En effet, toute critique d’Israël est POTENTIELLEMENT antisémite tout comme toute critique d’un Noir est potentiellement raciste. Ce n’est qu’au sujet d’Israël ou des Juifs qu’elle est posée, pourquoi ?
Mais peut-être faut-il comprendre en réalité : « Est-ce qu’on peut critiquer Israël sans que ce soit considéré comme antisémite ? »
Vidal soutient n’avoir jamais entendu de sa vie le slogan « Mort aux juifs », bien qu’il ait été présent dans des manifs en tant que militant ou journaliste (sous-entendu : ce n’est pas sérieux, les juifs inventent, il n’y a rien de si grave). Plus loin (21:35), le reportage rappelle les attaques contre des commerces juifs à Sarcelle durant une manifestation pro-palestinienne, avec commerces pillés, saccagés, incendiés... Voilà la quiétude des juifs en France selon Vidal : des commerces pillés, incendiés mais pas de slogans « Mort aux juifs »… donc pas de quoi s’inquiéter !
Suite de « Temps présent » : La journaliste se rend à Sarcelles et interroge la communauté juive. Jadis, 99 % des commerces étaient juifs, maintenant il ne reste plus qu’un seul commerce juif. La majorité de la communauté juive s’est repliée dans un autre quartier, tous ses commerces se concentrent sur 1 km2 autour de la synagogue. Les juifs interviewés ont peur, surtout pour leurs enfants, et n’osent plus sortir de ce qui est devenu un nouveau ghetto (17:55-19:11). Le reportage ne précise pas « peur de qui ou de quoi ?»... mais la journaliste se rend dans le quartier musulman et interroge des gens dans la rue, qui répondent : « Ce n’est pas dangereux du tout », « C’est des menteurs, ils se font passer pour des victimes alors qu’il n’y a rien » (19:15-19:50).
Conclusion de la journaliste, décidément très perspicace :« Pas facile de savoir qui dit vrai, on entend tout et son contraire ! »
(30:50) Reportage au marché de Sarcelles. Une commerçante juive dit qu’elle a peur pour ses petits-enfants et veut partir en Israël (31:50).
Journaliste : « Partir. Ils en parlent tous. Ils se sentent menacés. Et surtout, directement visés par l’antisionisme que, eux, considèrent comme de l’antisémitisme. »
Sammy Ghozlan, du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (47:55), insiste pour que l’on dissocie l’antisémitisme du racisme. Les motifs, les auteurs, les intentions sont différents, les conséquences aussi. Si on luttait seulement contre l’antisémitisme, on pourrait aboutir à une solution bien meilleure. (49:00).
L’analyse est juste, mais quant à sa conclusion, rien n’est moins sûr : pourra-t-on aboutir à quelque solution que ce soit avec l’antisémitisme des musulmans ?
Dominique Vidal, le « spécialiste », donne son avis là-dessus. Il trouve dangereux de dissocier racisme et antisémitisme. D’après lui, Sammy Ghozlan est dangereux pour les juifs. Chaque victime du racisme, de l’antisémitisme se retrouvera isolée, repliée sur elle-même.
C’est ça, mettons ensemble des Noirs musulmans victimes de racisme et des Juifs victimes d’antisémitisme, afin d’éviter que tout ce beau monde ne se retrouve isolé et replié sur lui-même!
Vidal appuie ses dires par un sondage IPSOS, dans lequel on a demandé aux Français : Est-ce que les juifs sont des Français comme des autres ? (52:20) 92% disent oui. Vidal : « J’aimerais bien qu’on puisse avoir les mêmes résultats pour les Arabes, pour les musulmans, pour les Noirs, pour les Roms. Et là, il y a encore beaucoup de travail, beaucoup de pain sur la planche. »
Ce chiffre de 92% n’est absolument pas crédible. Les sondés ont certainement évité de dire ce qu’ils pensaient vraiment, par crainte de passer pour des antisémites ou des racistes.
Cenator : Ce désaccord fondamental entre Ghozlan et Vidal illustre parfaitement le fossé qu’il y a entre juifs de droite et juifs de gauche.
Le juif de droite ne cherche pas à sauver l’humanité mais veut vivre en paix.
Le juif de droite ne cherche pas à diffuser une idéologie multiculturalistes, anti-identitaire, car il est identitaire et il reconnaît que les identitaires tolérants et pacifiques ne le menacent pas.
Excellent !
Merci Cenator !