Pologne : le putsch raté de la Commission européenne

post_thumb_default

 

par Olivier Bault.

C’est une première. Le premier vice-président de la Commission européenne chargé de l’État de droit, le socialiste hollandais Frans Timmermans, a annoncé mercredi que la Commission avait décidé de demander au Conseil européen de constater l’existence d’un « risque clair de violation grave par un État membre des valeurs visées à l’article 2 » (art. 7 du traité sur l’UE). Cet article 2 du traité stipule que « l’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. ». Mais en quoi consiste au juste ce « risque clair de violation grave » selon la Commission qui a approuvé à l’unanimité le lancement de cette procédure de sanction visant à priver un pays de ses droits d’État membre ?

Tout d’abord la Commission européenne, qui est en conflit depuis le début (notamment sur la question des « migrants ») avec le gouvernement et la majorité parlementaire du PiS arrivé au pouvoir après les élections présidentielles et législatives de 2015, s’arroge le droit de remplacer le Tribunal constitutionnel polonais en se prononçant sur la constitutionnalité des lois polonaises réformant la justice. Et puisqu’elle a décidé que ces lois votées au début du mois par le parlement polonais étaient non conformes à la constitution polonaise (notons au passage que Timmermans ne parle même pas le polonais), elle décrète que la Pologne viole l’État de droit mentionné à l’article 2 du traité sur l’UE.

La Commission se rend bien compte que la procédure de sanction contre la Pologne n’a aucune chance d’aboutir puisqu’il faudra dans la phase finale un vote à l’unanimité de tous les autres États membres. Or plusieurs pays, au premier rang desquels la Hongrie, ont déjà exprimé leur opposition. Mais en annonçant mercredi qu’elle enclenchait la première étape de la procédure prévue à l’article 7 – que les médias appellent « l’option nucléaire » –, elle voulait faire pression sur le président polonais Andrzej Duda afin qu’il ne signe pas la loi de réforme de la Cour suprême et la loi de réforme du Conseil national de la magistrature.

Pari raté pour la Commission : la réaction du président Andrzej Duda à la conférence de presse du Hollandais Timmermans, dont le parti travailliste a fait moins de 6 % aux dernières élections dans son pays, a été d’annoncer quelques heures plus tard qu’il signait ces deux projets de loi. La Pologne est donc aujourd’hui le fer de lance du combat pour le respect de la démocratie et de l’État de droit par les institutions européennes. En effet, si on laisse la Commission soutenue par les grands pays européens, dont la France (par la voix d’Emmanuel Macron et de Nathalie Loiseau, la ministre chargée des Affaires européennes), décider des lois de certains pays membres dans les domaines de compétence réservés aux nations en vertu des traités européens, cela voudrait dire que l’Union européenne n’est plus régie par ses textes de loi mais par le droit du plus fort. C’est la raison pour laquelle le Conseil européen aura sans doute du mal à rassembler les votes des 22 pays membres sur 28 nécessaires pour se saisir de cette procédure voulue par la Commission.

Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.

EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !

Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !

EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.

Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.

Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.

EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.

Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

Quatre solutions pour nous soutenir :

1 : Faire un don par virement bancaire

Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP

2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)

Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
 

3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés

à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France

4 : Faire un don par carte bancaire

Pour cela, téléphonez à Marie-France Marceau au 06 77 60 24  99

Cet article Pologne : le putsch raté de la Commission européenne est apparu en premier sur Eurolibertés.

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

2 commentaires

  1. Posté par Claire le

    La dictature de l’UE a un sacré caillou dans sa chaussure avec le groupe de Visegrad, Pologne et Hongrie en tête! Bravo à ces pays, qui ont subi d’autres dictatures et qui ont toujours fini par s’en sortir, de continuer à résister. Ils sont un bel exemple pour nos pays d’Europe de l’ouest, avachis et soumis aux diktats de Bruxelles et de Merkel.

  2. Posté par JeanDa le

    Pas de quoi s’étonner, l’ue est une dictature, et comme toutes les dictature, ne s’embarasse pas des lois, réglements, traités et conventions, elle écrase tout ce qui ne lui plaît pas.
    Heureusement de plus en plus de gens dans plus en plus de pays commencent à s’en rendre compte.
    En agissant ainsi, l’ue accélère son effondrement prochain, et c’est très bien. Elle pourra ensuite être reconstruite en se basant exclusivement sur les règles de la démocratie.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.