La vulgarité comme élément de langage

Le monde change, les moeurs démocratiques médiatisées et leur implacable conformité remontent le pouvoir par capillarité, souvent pour le pire, rarement pour le meilleur. Un bel article de Nicolas Georges.

"A droite comme à gauche, la vulgarité devient un élément de communication à part entière, une façon de faire parler de soi. A défaut d’apporter du contenu, elle est l’expression du vide, de la violence à l’état pur. Violenter l’autre étant l’effet recherché. Construire non, détruire oui.

La vulgarité violente apparaît donc plus accessible, plus compréhensible, plus intelligible pour l’autre, « l’autre » étant l’auditeur, le spectateur, l’électeur… à court terme en tout cas. La vulgarité serait donc, pour le politique, le chemin le plus court pour être compris. Une sorte de communication identitaire « Regarde moi, je parle comme toi, je suis toi ». La vulgarité serait cet artifice au service d’une communication de proximité. Se faire comprendre de son interlocuteur nécessite de se mettre à son niveau. Mais de quel niveau parle-t-on ? Être vulgaire pour être sur d’être compris par la base que je cherche à séduire… Triste constat. Triste aussi la considération condescendante de certaines élites envers les gens à qui le message est destiné. « Je parle pour ce qui est en bas, je parle avec les mots que le « bas » peut comprendre ».

La vulgarité comme élément de langage des forts à destination des faibles. La vulgarité comme porte d’entrée dans le jardin des gens. Si la vulgarité est l’expression d’une domination de la passion sur l’esprit, l’on peut se demander qui, du politique ou de son lectorat, maintient l’autre dans la zone la plus primitive du cerveau.

A force de vouloir déconsidérer l’autre, l’autre celui qui est inférieur, en le cantonnant dans une communication vulgaire pour rendre le message politique « intellectuellement accessible », le risque étant de ne plus produire des phrases, mais des sons"

La suite

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