Dans une rue de Palmyre, après la libération de la ville par les forces Syriennes, un premier charnier.
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Dans la guerre face à Daech et à l’Etat islamique, trois symboles resteront à jamais gravés dans les livres d’histoire : la chute de Palmyre et les charniers de civils que l’armée syrienne annonc ce samedi 2 avril avoir mis au jour ; les massacres au cœur de Paris et les sacrifices d’une jeune cheffe de guerre Reem Hassan, abandonnée sur le terrain avec sa colonne de combattantes alors que la France et les USA lui avaient promis un soutien aérien, comme dans l’épisode du Commandant Massoud en Afghanistan ou des harkis en Algérie.
Durant la journée du 2 avril, ce fut d’abord la découverte d’un charnier contenant les corps de 42 personnes exécutées par l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (les Ex Al Nostra armés par la France de Hollande). « L’armée a découvert un charnier comprenant les restes humains de 24 civils, dont trois enfants, et de 18 militaires », a précisé une source gouvernementale Syrienne. Leurs dépouilles « ont été transportées à l’hôpital militaire de Homs et certaines ont été identifiées ».
Une information confirmée par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui n’a aucune sympathie pour le régime de Bassar El Assad et qui estime qu’il s’agit de dépouilles d’officiers et de membres de leurs familles exécutés par l’EI, entré dans la ville en mai 2015. Le 4 juillet 2015, l’Etat islamique avait par ailleurs filmé et diffusé une vidéo montrant 25 soldats du régime syrien mis à mort par des adolescents dans l’amphithéâtre de la cité antique ; une exécution qui se serait déroulée peu après la prise de la ville, le 21 mai 2015.
« L’EI a exécuté en totalité au moins 280 personnes durant son occupation de Palmyre », estime l’OSDH. Si près de 150 victimes étaient des membres de l’armée, des miliciens et des agents du régime syrien, abattus durant la progression de l’EI vers la ville ou dans les heures et les jours suivant la déroute finale, à l’époque des forces loyalistes, les autres victimes seraient des civils, notamment Khaled al-Asaad, expert de renommée mondiale du monde antique. Khaled Assaad, âgé de 82 ans, l’ex-directeur du site archéologique, décapité le 18 août, et dont le corps avait été exposé en pleine rue. A l’époque, rares sont les médias qui ont dénoncé le génocide (Lire aussi : Dans Palmyre contrôlée par l’EI, « l’épuration a commencé » ).
Près d’une semaine après la reconquête de la ville symbole, la population de Palmyre, qui a fui les combats des dernières semaines, n’est toujours pas revenue par crainte des mines disséminées par l’EI, ou du fait des importantes destructions causées par les combats et les bombardements. Estimée à 70 000 personnes avant la guerre, la population de Palmyre était tombée à 15 000 habitants durant l’occupation de la ville par l’EI.
La cité antique, Patrimoine mondial de l’humanité, a par ailleurs subi de sérieuses dégradations, certaines parties ayant été dynamitées par les djihadistes. Le 21 juin 2015, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) annonce que les djihadistes de l’État Islamique ont miné le site. Fin juin 2015, les djihadistes détruisent la statue du Lion d’Athéna pièce unique de trois mètres de haut qui avait été découverte en 1977 par une mission archéologique polonaise. Le 18 août 2015, l’ancien directeur des Antiquités de Palmyre, Khaled al-Asaad, expert de renommée mondiale du monde antique, est décapité par les hommes de Daech. La destruction de vestiges imposants démarre fin aout 2015 avec le temple de Baalshamin, celui de Baal, puis sept tours funéraires, dont trois qui étaient particulièrement bien conservées. L’Arc triomphal et des colonnes, vestiges pourtant non reliés au culte, sont détruits en octobre 2015.
Les dirigeants Français ne sont pas sortis de leur mutisme pour condamner « ces charniers de masse ». Probablement parce que les victimes appartiennent au camp de Bassar El Assad. probablement aussi parce que Hollande se sent toujours humilié. Après la « baffe » de mai 2012, infligée à Hollande et à Fabius par l’ambassadrice de Syrie à Paris, François Hollande veut toujours la peau de Bachar El Assad, dernier rempart contre DAECH. Incroyable, mais vrai !
Francis GRUZELLE
Carte de Presse 55411