Albert Coroz : Ce qui ne sera jamais évoqué par la RTS, ce sont les conditions scandaleuses dans lesquelles ce procès s’est déroulé.
Le Palais de Justice était barricadé par des blocs de béton et des barbelés, la Garde nationale avait dû être déployée, et malgré cela, il y a eu de la casse et des émeutes organisées par la gaucho-racaille.
Des menaces de mort et d’autres menaces ont été proférées contre les juges, les jurés, les témoins. Il y a eu des pressions politiques de parlementaires, et même de Biden, qui avait annoncé avant le verdict qu’il souhaitait que la culpabilité de Chauvin soit reconnue.
En un mot, l’agent Chauvin était condamné avant le verdict !
Dans un pays démocratique, aucun procès ne devrait se dérouler dans de telles conditions. Sans une justice équitable, c’est la fin de l’État de droit et même la fin d’une nation. Une telle déchéance d’un pays qui était un phare de la civilisation de la liberté est un désastre incommensurable. Et c’est cela que la RTS célèbre et salue jour après jour !
Cela fait république bananière quand le président d’un État annonce durant un procès le verdict qu’il souhaite. Mais qu’attendre de mieux d’un gouvernement qui a gagné les élections par fraude ?
L’invitée de la RTS, Anne Deysine, professeure émérite de Paris, qui accuse Trump pour le racisme aux États-Unis (« la faute à Trump », cela va durer combien d’années encore ?), se réjouit du triple verdict de culpabilité, sans lequel « le pays serait à feu et à sang ».
Ndlr: Les BLM sont insatisfaits du verdict, les manifestations continuent à Minneapolis, ils exigent une révolution communiste (ici et ici).
La conclusion d’Anne Deysine en dit long sur son sens de la démocratie et la justice – mais aussi sur celui de la RTS :
« La photo du policier Blanc qui tend les mains, qui quitte la salle d’audience avec les menottes, je crois que ça fait plaisir à toute une partie de la population américaine. Et symboliquement, c’est très fort. »
Si le procès Dreyfus se déroulait de nos jours, la RTS se ruerait-elle avec son conformisme biaisé et son aveuglement idéologique constant pour salir Dreyfus ? Serait-elle du côté des pires, tout comme elle et ses invités, professeurs émérites triés sur le volet, l'ont fait avec Trump ?
L’ère de la post-vérité a engendré celle de la post-justice idéologique, où les juges ont la liberté d’interpréter la loi, de fabriquer des jurisprudences qui sont souvent des dérives que le peuple n’aurait jamais votées, et ceci leur donne un pouvoir qui peut détruire la justice même.
L'ère de la post-justice idéologique, c’est d’organiser une fraude électorale systématique pour éjecter un président des USA élu démocratiquement que les médias super-puissants et leurs arrière garde n’aiment pas;
c’est de dissoudre Génération Identitaire en se servant d’arguments fantaisistes;
c’est le procès de Dominique Girond en cours (ici, ici et ici) c’est à dire détruire la vie d’une personne.
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Forum, 21.04.2021 - Comment lutter contre l'impunité des violences policières aux Etats-Unis?
Interview d'Anne Deysine, professeure émérite à l'université de Paris Nanterre, spécialiste de la justice américaine.
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Anne Deysine : Le verdict du procès Floyd, c’est un tournant aux États-Unis.
Raphaël Grand, journaliste RTS : En quoi ce verdict peut vraiment provoquer un changement ?
Anne Deysine : Déjà la bonne nouvelle qu’il y a eu ce verdict.
Parce que s’il y avait eu un verdict non coupable, d’abord, le pays serait à feu et à sang, et là, c’était le signe qu’aucune réforme n’était possible.
(Ce qui revient à dire que la justice doit s'arranger pour calmer la violence; ici faire abstraction que Floyd était un récidiviste visiblement drogué, qu'il fallait se mettre à trois pour le maîtriser et se concentrer sur la couleur de peau pour le verdict.)
La réforme en cours, ce n’est qu’une petite loi, qui porte d’ailleurs le nom de George Floyd. La Chambre l’a déjà adoptée, il faut encore le vote du Sénat – mais, déplore la professeure émérite, le Sénat est en majorité Républicain et il n’est donc pas certain que la loi passe.
Il y aura une enquête sur le fonctionnement de la police à Minneapolis (ville Démocrate). Anne Deysine dit que cela va impliquer un très fort changement des mentalités dans la police.
Le procureur a souligné que ce n’était pas un procès contre la police, mais contre un policier, qui n’a pas appliqué la règle de la « force raisonnable ».
Il y a un racisme ambiant dans la police. Systémique ? Peut-être pas. Mais beaucoup de policiers ont peur dans certains quartiers. Chaque fois que l’avocat de Chauvin le pouvait, il parlait de quartiers « sensibles », c’est-à-dire les quartiers Noirs. Il avait aussi pour argument que George Floyd était très costaud, ce qui explique que Chauvin l’ait maintenu sous son genou pendant 9 min 29 sec.
Donc dans tout cela, il y a le racisme ambiant. Avant Donald Trump il était assez caché. Mais à cause de Donald Trump, le racisme se révèle davantage. Il ne faut pas me faire dire que je ne dis pas. Mais on peut attribuer à Donald Trump le regard du racisme et le regard sur ces incidents des policiers qui tuent des Noirs. [...]
Avec les bodycams et les smartphones, cela va changer, et à défaut de changer de plein gré, cela va changer à cause de ces moyens techniques. Les tribunaux vont davantage condamner les policiers, fini la connivence entre le procureur et la police et la solidarité entre les policiers.
Ici, avec Chauvin, les témoignages des policiers et de leurs formateurs allaient dans le sens du verdict, le oui pour les trois chefs d’accusations.
Raphaël Grand : Alors, quand on parle de l’impunité des policiers aux États-Unis, ce n’est pas complètement faux ?
Anne Deysine : Il est très difficile de mettre en doute la parole du policier car il peut invoquer le fait que sa vie était en danger. Ici, il n’y avait pas de danger, donc le critère d’usage raisonnable de la force est applicable.
Si le policier a peur pour sa vie « et ses petits camarades » (textuel), il peut tirer. Ici, la charge est très lourde. Il faut que le procureur puisse convaincre les 12 jurés qu’il n’y a aucun doute raisonnable sur le fait que l’accusé est bien coupable.
Là, ce qui a aidé, c’est l’enregistrement, les 9 minutes. Et les experts, les témoignages...
Les trois verdicts de culpabilité veulent dire que les jurés ne se sont pas simplement dit : Oh là, là, si on dit non coupable, il va y avoir des émeutes dans le pays.
Car dans ce cas-là, ils auraient pu simplement dire coupable sur les chefs d’accusations N° 2 et N° 3. Mais comme les trois chefs d’accusations ont débouché sur un verdict de culpabilité, cela signifie qu’il y a une conviction des jurés et jurées, Noirs et Blancs, etc., sur le fait que ce comportement était inacceptable et qu’il fallait envoyer un message fort.
La photo du policier Blanc qui tend les mains, qui quitte la salle d’audience avec les menottes, je crois que ça fait plaisir à toute une partie de la population américaine. Et symboliquement, c’est très fort.
A la fin de l’interview, Raphaël Grand fait la promotion du livre qu’Anne Deysine a écrit sur le racisme aux USA.