Zemmour le jacobin et Onfray le girondin pourraient s’entendre

Les deux hommes défendent l'identité et la souveraineté de la France


Éric Zemmour et Michel Onfray, en dépit de leurs différences, défendent tous deux la culture classique française. Ne pourraient-ils pas s’entendre pour créer un mouvement patriotique en vue de la prochaine échéance électorale?


[...] du modèle girondin qu’Onfray appelle de ses vœux depuis si longtemps. Zemmour, colbertiste (ou jacobin) dans l’âme, sourit à ces vœux qu’il qualifie de pieux, citant à l’envi le Président Pompidou: « La France des régions a déjà existé… ça s’appelle le Moyen-Age ». Pourquoi cette querelle qui peut sembler byzantine entre jacobins et girondins (pour reprendre les termes révolutionnaires) aurait-elle un intérêt aujourd’hui, à l’approche d’une nouvelle élection présidentielle dans un contexte mondial aussi troublé? Qui, hormis les potentats locaux, se préoccuperait du fait que l’État central devrait – par exemple gérer lycées ou routes nationales en lieu et place des régions? Du moment que le pays fonctionne correctement, la répartition des rôles a peu d’importance pour le citoyen. Or, c’est là que le bât blesse.

Le délitement de la nation française

La nation française s’est progressivement délitée au cours des dernières décennies, à la fois « par le haut » et « par le bas ». Autrement dit, sous le poids d’une Europe communautaire obsédée par le droit et le marché (mondialisation, en fait la financiarisation de l’économie et la désindustrialisation) et par une immigration massive et incontrôlée. Le tout couronné par un système éducatif en perdition qui fait perdre à nos jeunes compatriotes la compréhension de ce qui fait leur identité. Notre État, théoriquement souverain et puissant, a non seulement cessé de jouer son rôle protecteur vis-à-vis de la nation française, mais il l’a vu se fracturer comme jamais. À la surprise générale, les fameux gilets jaunes ont ainsi émergé à l’occasion d’une taxe sur l’essence et une circulaire sur la limitation de vitesse, alors que nombre de spécialistes (Guilluy en tête) informaient depuis longtemps de la fracture à l’œuvre. Désorganisés, les GJ furent rapidement récupérés par l’extrême-gauche – sociologiquement pourtant, ils ont voté Marine Le Pen en 2017. Dès lors, toute revendication de leur part est devenue inaudible, bien loin de ce que l’on pouvait attendre d’un grand mouvement populaire.

Nous en revenons à la crise sanitaire, laquelle a mis en évidence ce que nos responsables savaient ou auraient dû savoir de longue date: l’état désastreux du système hospitalier français qui verrouille tout choix économico-politique (trois à cinq fois moins de « lits » qu’en Allemagne dans les services de soins intensifs) et son corollaire, l’absence quasi totale de souveraineté industrielle. Lorsque l’Allemagne put mettre en branle ses usines (masques, gels et/ ou tests), la France en fut réduite à faire le tapin sur les tarmacs chinois. Cette impuissance nous conduisit à un premier confinement généralisé de type médiéval avec comme effet, des projections de récession économique cataclysmiques jusqu’à un improbable retour à la case départ en 2022.

Souverainisme de gauche et souverainisme de droite

Quel rapport avec Zemmour et Onfray? Le souverainisme, pardi. De droite ou de gauche, nationaliste ou régionaliste, jacobin ou girondin, aucun des deux n’avait attendu les crises récentes pour réclamer davantage de cette souveraineté sans laquelle la peuple français ne relèvera jamais la tête, au sens propre comme au sens figuré. Si ces patriotes, républicains chacun à leur manière et devenus figures incontournables du débat politique national, ont tous deux voté non au traité de Maastricht et re-non au « projet Giscard » de constitution européenne, s’ils pestent tous deux logiquement contre les oukases de l’UE qui grignotent chaque jour davantage la souveraineté nationale, ils ne semblent pas d’accord sur la façon de retrouver notre indépendance. Arrêt de l’immigration pour l’un, « décolonisation des provinces » pour l’autre. Union des droites avec ouverture à la gauche non libérale pour Zemmour, jonction des souverainismes pour Onfray. Simple querelle sémantique ou véritable divergence?

Zemmour et Onfray, deux patriotes

À les lire et les écouter tous deux depuis des années, je ne vois pas grand-chose qui les sépare. Onfray a de longue date cessé de pointer la politique étrangère de la France et a accepté de dénoncer l’imposture que constitue l’islamophobie. [...]

Zemmour discute de plus en plus volontiers avec certaines personnalités de gauche, rappelant à l’occasion l’histoire glorieuse de la IIIe République. Zemmour et Onfray confrontent régulièrement en public leur vision de la France et se comprennent de toute évidence très bien, je dirais même au-delà des mots, dans leur fibre patriotique. L’un est un Français de branche, l’autre de souche. L’un a les deux pieds dans la terre grasse de la Normandie lorsque l’autre a grandi dans les banlieues populaires de la ceinture rouge parisienne après que ses parents ont dû quitter quitter l’Algérie nouvellement indépendante (avant que ladite ceinture se transforme en croissant islamique).

Les deux intellectuels connaissent leur histoire de France mieux que nombre de nos « professeurs d’histoire » et tous deux sont des pessimistes selon la définition gramscienne, c’est-à-dire à la fois lucides et volontaires. Les deux sont joyeux car comme le disait un jour Onfray, ce n’est pas parce que le Titanic coule qu’il ne faut pas finir son verre de Champagne. Ils ont à cœur de sauver ce qui peut encore l’être des paysages français (éoliennes), du mode de vie français (foulard islamique), de la transmission des textes français (école).

[...] Je me demande donc pourquoi ils ne sont pas encore parvenus à un accord pour créer un mouvement patriotique en vue de la prochaine échéance électorale. [...

article complet: https://www.causeur.fr/zemmour-onfray-alliance-souverainete-nation-186171

Michel Onfray : “L’Etat français sait qu’il y aura une guerre civile si il met son nez dans certains quartiers”

On rappelle que c'est ce même gouvernement socialiste français qui imposé à l'Europe entière la loi sur les armes à la suite des attentats islamistes tout en sachant que la racaille ne serait pas touchée par une telle loi.

Les Suisse ont encore une fois été pris pour des imbéciles, pour le plus grand plaisir du Parti socialiste suisse.

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"Si le ministre de l'Intérieur, qui voit arriver tous les matins sur son bureau toutes les informations qui lui permettent de dire cette chose-là, c'est en permanence et c'est partout, simplement c'est caché. Ce n'est pas montré sauf de temps en temps lorsque c'est vraiment trop gros. Si vraiment le ministre le dit, c'est qu'il a quelque chose.

Je rappelle que François Hollande dans un livre qui était paru "Un président ne devrait pas dire ça", le disait lui aussi très précisément. Donc on sait très bien, vous avez raison de dire qu'il y a des caches d'armes. L'Etat français sait très bien que s'il va mettre son nez là-bas, il va y avoir une espèce de guerre civile."

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=6iArySPLmpA&feature=youtu.be

Michel Onfray, philosophe: «Marine Le Pen élue, ce sera l’insurrection dans la minute»

Le philosophe Michel Onfray voit en France des gens énervés, fatigués, obnubilés par l’idéologie. Il constate l'impasse qui, si elle prenait la forme d’une présidence FN, motiverait des émeutes… Interview.

Vous avez écrit la préface pour «No Vote», le livre manifeste pour l’abstentionnisme. Vous êtes aussi un intellectuel français engagé. Alors pourquoi ne pas voter?

Michel Onfray: En 2005, un coup d’Etat a eu lieu en France. Les Français ont en effet voté contre le Traité européen, libéral à souhait. Mais le Parti socialiste et l’UMP de l’époque en ont appelé à l’Assemblée nationale et au Sénat pour passer outre cette expression populaire. Remanié sur le seul terrain cosmétique, ce texte est devenu le Traité de Lisbonne. En 2008, la Chambre a alors imposé au peuple ce qu’il avait refusé par référendum trois ans plus tôt. Ce fut clairement une rupture du contrat social. La classe politique s’est moquée du vote des électeurs. Aujourd’hui, la démocratie est formelle. Quoi qu’il en soit de tout cela, le futur président de la République défendra l’euro, l’Europe, le libéralisme et le système qui en garantit le fonctionnement…

Vous en tirez quelle conclusion?

Qu’on ne changera pas de politique! On changera le porteur du projet, mais pas le projet lui-même qui sévit depuis 1983, date à laquelle les socialistes ont cessé d’être de gauche en se convertissant au libéralisme qui s’avère une politique qui nous conduit dans le mur. La preuve: en 1981, le Front national était à moins de 1%. Un quart de siècle plus tard, avec cette politique exercée sans discontinuité par la droite et la gauche libérale, le Front national se retrouve à 25% d’intention de vote! Cette politique est néfaste parce qu’elle nourrit le Front national et que rien n’est fait contre. A cause du verrouillage de la machine électorale, la prochaine élection désignera un président qui continuera cette politique dont les gens ne veulent pourtant plus.

(...)

Vous ne croyez pas du tout à cette idée d’une dynamique qui offre une majorité au président élu?

S’il s’agissait de Marine Le Pen, ce serait l’insurrection dans la minute. Dès l’annonce de sa victoire, certains descendraient dans la rue avec colère…

Pourquoi une réaction si forte alors que son discours est partagé par de nombreux autres candidats?

Depuis des années, elle est présentée par mes médias dominants comme fasciste, nazie, pétainiste, vichyste, antidémocrate. Si elle n’est pas républicaine, alors qu’on le prouve, puis qu’on l’interdise elle et son parti. Ou elle est le diable et on l’enferme; ou on ne l’enferme pas, c’est qu’elle n’est donc pas le diable, mais qu’elle est très utile pour les libéraux qui peuvent ainsi se partager le pouvoir, une fois à droite, une fois à «gauche», en agitant le chiffon rouge du fascisme devant le nez des électeurs.

Vous parlez d’un coup d’Etat en 2005, d’un système de la droite. Emmanuel Macron, selon votre raisonnement, incarne parfaitement ce système. Cela devrait plaider pour une victoire de Marine Le Pen.

Regardez avec Donald Trump: ses reniements successifs (jusqu’au dernier qui a consisté à bombarder la Syrie…) démontrent que le capitalisme règne toujours et que les présidences sont fantoches. Marine Le Pen n’aurait pas les moyens de sa politique. Une fois élue, elle devrait faire face à une coalition libérale des technocrates de Bruxelles qui méprisent les peuples et ne célèbrent que la liberté des marchés. C’est très exactement ce qui s’est passé avec la Grèce. Tsipras a gagné en promettant monts et merveilles: contre l’Europe, contre l’euro, contre la tyrannie des marchés, contre l’Allemagne de Merkel, etc. Voyez: aujourd’hui Tsipras est rentré dans le rang et mène la politique libérale voulue par l’Europe de Bruxelles. Il arriverait la même chose à Marine Le Pen.

(...)

En combien de temps cela pourrait se faire cette parenthèse? Ce scénario de politique-fiction d'un François Hollande disant: la démocratie est suspendue.

Nous sommes dans une configuration républicaine. Cet article permet au chef de l’état d’intervenir de cette manière contre le cour des choses – c’est légal… A l’époque, Manuel Valls avait laissé entendre qu’avec le Président ils travaillaient sur un certain nombre d’hypothèses, dont celles d’interdire le Front national… Il existe dans la classe politique nombre de gens qui n’acceptent pas le jeu démocratique.

(...)

Source et article complet

Michel Onfray : «Les médias de masse ont intérêt à cultiver l’imbécillité»

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Alors qu'il lance sa propre Web TV en lien avec l'Université populaire de Caen, le philosophe Michel Onfray dresse un réquisitoire sans concession contre des médias devenus symboles de la défaite de la pensée.

Michel ONFRAY. - Pour disposer de temps afin de développer des argumentations et des démonstrations, ce qui est impossible dans un média dans lequel le temps c'est de l'argent. Et souvent: beaucoup d'argent… Dès lors, dans un média classique, ce qui est visé est moins l'information, vraie ou fausse d'ailleurs, que le spectacle susceptible de créer le buzz. Autrement dit, il faut obtenir le maximum de consommateurs devant leur écran à l'heure où le clystère publicitaire se trouve infligé. Or on n'obtient pas un public massif avec de l'argumentation ou de la démonstration, mais avec de la grossièreté ou du dérapage, de l'insulte ou de la haine, du mépris ou de la boxe. Quand jadis Paul Amar apportait sur un plateau une paire de gants de boxe, il montrait ce qu'étaient vraiment les choses. On l'a d'ailleurs congédié pour avoir dénudé le roi. Il faut désormais cogner, en dessous de la ceinture si l'on veut, pour obtenir le vacillement ou le k.-o. de l'adversaire. Ce média que j'initie avec mes amis s'adresse à tous ceux qui veulent prendre le temps d'entendre des arguments sur les questions d'actualité afin de se faire un avis par eux-mêmes, mais aussi sur mille autres sujets qui constituent les séminaires de l'UP.

 

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