Maurice Berger, pédopsychiatre : la France n’a plus d’autre choix que de se retirer de la Convention européenne des Droits de l’Homme pour pouvoir expulser les mineurs non accompagnés criminels

Notre capacité de prise en charge éducative, nos systèmes judiciaires et sanitaires sont débordés. Or une majorité des majeurs et mineurs délinquants et violents que j’ai pu observer dans mon travail sont issus de l’immigration.

Il me semble qu’il n’y a pas d’autre solution que de se retirer temporairement de la Convention européenne des Droits de l’Homme sur un certain nombre de points, afin de mettre fin au regroupement familial. Une telle mesure aurait une dimension injuste pour des familles ayant une réelle volonté d’intégration, mais nous n’avons pas d’autre possibilité. (…)

Une telle mesure permettrait aussi de prononcer une obligation de quitter le territoire français (OQTF) des mineurs non accompagnés (dont beaucoup sont majeurs en réalité) auteurs d’agressions après qu’ils ont purgés leur peine. Les rapports officiels indiquent que certains établissements pénitentiaires pour mineurs reçoivent jusqu’à 58 % de mineurs non accompagnés (640 euros de prix de journée), et ils peuvent aussi constituer 40 % de l’effectif d’une Maison d’arrêt. Nous devons recentrer nos moyens limités sur une prise en charge suffisante de nos citoyens violents. Aucun étranger, majeur ou mineur, ne doit venir dans notre pays pour y commettre un délit ou un crime.

Les éternelles déclarations indignées et les rodomontades des politiciens ne suffisent plus. Nous devons passer maintenant du logos au drasteos, de la parole à l’action efficace. Il s’agit d’un travail gigantesque, d’un déchirement par rapport à notre manière de penser antérieure, mais avons-nous un autre choix ?

Figarovox

via Fdesouche


 

Rappels :

Maurice Berger, pédopsychiatre travaillant avec des jeunes Maghrébins : « Aucun des jeunes que j’ai rencontrés n’a manifesté de sentiment de culpabilité »

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Saint-Brieuc (22) : de peur d’être filmés par les passagers du TGV et accusés de racisme, les policiers retardent d’1h30 l’interpellation de deux Maghrébins

#Belgique : Important dispositif policier à Gand après plusieurs incidents avec des dealers maghrebins.

Agression de Genève : Le Blick donne la description de l’assaillant « C’est un jeune d’origine maghrébine. »

Italie. Turin: Un groupe de voleurs maghrébins suspectés d’être à l’origine de la bousculade qui a fait 1 mort et 1500 blessés.

 

 

Maurice Berger, pédopsychiatre travaillant avec des jeunes Maghrébins : “Aucun des jeunes que j’ai rencontrés n’a manifesté de sentiment de culpabilité”

Maurice Berger est pédopsychiatre, psychanaliste, ex-professeur associé de psychologie de l’enfant. Il travaille en Centre Éducatif Renforcé et enseigne à l’École Nationale de la Magistrature. Il vient de publier, Sur la violence gratuite en France. Adolescents, hyperviolents, témoignages et analyses (L’Artilleur, 2019)

Les violences gratuites sont en augmentation constante en France. Pour le pédopsychiatre Maurice Berger, auteur d’un livre sur son expérience auprès des adolescents hyperviolents, elles sont le fruit de facteurs psychologiques et culturels.

En tant que pédopsychiatre dans un centre éducatif renforcé (CER), vous êtes confronté quotidiennement aux jeunes qui commettent des «violences gratuites». Un terme revient souvent dans le débat public, surtout récemment: jugez-vous que l’on assiste à un «ensauvagement» de la société?

Maurice BERGER.- Toutes les deux minutes, une plainte est déposée à la police pour une violence gratuite et tout citoyen peut être confronté à une telle agression. Pour moi, l’ensauvagement, c’est lorsque la parole ne fait plus tiers, lorsqu’existe un différend même minime entre individus. Il y a quelques années, 85 % des mineurs traduits devant la justice changeaient de comportement après leur rencontre avec l’institution judiciaire, la parole du juge. Ils ne sont plus que 65% actuellement, et c’est d’eux dont je parle ici. L’impulsivité prime, l’autre n’est plus considéré que comme un objet sur lequel décharger la tension qu’on ressent dans l’immédiateté, comme une gêne à éliminer. Ceci soulève la question de savoir quelles sont conditions nécessaires pour qu’un individu se civilise.

En tant que médecin, j’affirme que ces comportements extrêmes sont de plus en plus fréquents et de plus en plus grave.

Cette évolution n’est pas soudaine, j’en écrivais la certitude en 1992. L’attitude des gouvernements successifs a été de penser implicitement «après moi, le déluge», déluge qui est là maintenant ; et aussi de se plier à une idéologie qui définit comme «sécuritaire» et animée d’intentions électorales toute personne qui alarme sur ce sujet. En tant que médecin qui, depuis 40 ans, a le plus travaillé en France sur la prise en charge des enfants et adolescents violents, j’affirme que ces comportements extrêmes sont de plus en plus fréquents et de plus en plus graves. Un facteur parmi d’autres est l’impunité importante concernant la première atteinte aux personnes, que j’appelle le droit de tabassage. En réadaptation fonctionnelle où je travaille aussi, je reçois des adultes qui gardent à vie des séquelles physiques ou cérébrales définitives après une agression pour un supposé mauvais regard, et dont l’agresseur mineur n’est puni que d’un sursis car il n’était pas récidiviste. La vie ou la qualité de la vie restante de la victime est ainsi démonétisée. Or c’est simple, quand on n’est pas puni, on recommence.

À partir de votre expérience, vous choisissez d’écrire ce livre pour dénoncer certaines idées reçues sur la violence: selon vous, l’explication par la «ghettoïsation» et la «stigmatisation» n’est pas la bonne, pourquoi?

Car lorsqu’il existe de graves dysfonctionnements familiaux, donner 3 000 euros à une famille tous les mois n’arrêtera pas, par exemple, un homme de frapper sa femme devant leurs enfants petits, maltraitance qui est souvent liée dans mes recherches à une culture intégrant l’inégalité homme-femme. 69 % des adolescents très violents ont été exposés à des scènes de violences conjugales pendant les deux premières années de leur vie. Ils ont en eux l’image violente de leur père qui resurgit lorsqu’ils subissent une bousculade ou un mauvais regard.

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Faute d’attention et d’échanges avec leurs parents, certains jeunes que vous accompagnez ne sont même pas capables de reconnaître les émotions d’autrui…

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Aucun des jeunes que j’ai rencontrés n’a manifesté de réel sentiment de culpabilité pour ses violences.

Le plus grave est l’absence d’empathie, de capacité de comprendre ce que l’autre peut ressentir. Ainsi je demande à un jeune qui a mis un adulte dans le coma pour un supposé mauvais regard, pourquoi il n’a pas tué sa victime. Réponse: «parce qu’un copain m’a tiré en arrière par mon sweat». Je l’interroge sur ce que cela aurait fait à la mère de sa victime si son fils était mort. «Elle aurait été triste un moment, puis il faut passer à autre chose, ne pas s’apitoyer toute sa vie, c’est ballot. Il aurait dû mourir un jour de toute manière». Aucun des jeunes que j’ai rencontrés n’a manifesté de réel sentiment de culpabilité pour ses violences, ce qui est très déstabilisant pour les professionnels, il faut passer par d’autres voies.

En quoi les structures familiales sont-elles en partie responsables de l’apparition de comportements violents?

Je demande à chaque jeune que je rencontre de me raconter son histoire, et il apparaît que dans la région où je travaille, la grande majorité de ces mineurs sont issus de l’immigration originaire du Maghreb. Ce qui m’a amené à travailler à partir des écrits de psychologues maghrébins, et les membres de l’équipe de Centres Éducatifs Renforcés, en majorité originaires eux aussi d’Afrique du Nord, m’ont aidé à comprendre.

Les codes du groupe priment sur la loi extérieure.

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En quoi la réponse judiciaire est-elle insuffisante? Comment «mettre une butée», pour reprendre votre expression?

Le plus souvent, il n’y a pas eu d’interdit cohérent dans ces familles, mais des moments de collage alternant avec des moments de rejet.

Ces jeunes ont besoin d’un interdit d’agir réel, d’une butée matérialisée, pour comprendre que la loi a une existence.

Les pères sont souvent partis car pas intéressés par l’enfant. Dans ces conditions, aucune loi ne peut être intégrée, sauf celle du plus fort. [...]

Jugez-vous qu’en règle générale, y compris en l’absence de drames familiaux comme ceux évoqués précédemment, cette autorité tend à diminuer?

Oui, l’autorité diminue. Elle vise à réguler les désirs de chacun, à passer du «je» veux ça au «nous». Qu’est-ce que cela donnerait si tout le monde faisait comme moi et ne respectait pas les lois? [...] Difficile aussi à notre époque où beaucoup de médias tournent systématiquement en dérision toute tentative de rétablissement des interdits nécessaires.

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Lefigaro.fr

Nos remerciements à Pierre Sautarel