Marine Le Pen intervenait en plénière au Parlement européen sur l'immigration clandestine qui déferle vers l'Europe, via la Méditerranée. Elle a rappelé que l'Union européenne, par son laxisme et par la multiplication des entraves à l'expulsion des clandestins, se fait complice des passeurs. Elle a prôné la restauration des frontières nationales, le retour des navires de migrants vers leur point de départ et la fin des pompes aspirantes de l'immigration.
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Le Pen contre Le Pen
« Exclusion », « exclure », tels sont les mots-clés de l’affaire Le Pen, le tragicomique feuilleton gaulois de l’été 2015. Vu de l’étranger, cette histoire politico-familiale fait un peu sourire, tant elle est éloignée des véritables préoccupations des Français en particulier et des Européens en général. Pour ce qui me concerne, je ne pense pas que ce conflit père-fille va pénaliser le Front national aux prochaines élections. La rentrée politique est proche et tout le monde va vite oublier cet épisode, sans doute regrettable, mais peut-être - aussi - salutaire pour le FN, en fin de compte. Ci-dessous, je publie deux articles. D’une part, « L’exclusion de Jean-Marie Le Pen du FN est indigne ! » de Bernard Antony ; et d’autre part, « Marine Le Pen a raison d’exclure son père ! » de Thierry Michaud-Nérard. Chacun jugera.
L’exclusion de Jean-Marie Le Pen du FN est indigne !
Bernard Antony (voir lien vers source en bas de page) : J’ai désapprouvé les regrettables réitérations par Jean-Marie Le Pen d’un « détail » qui n’en fut pas un et je pouvais comprendre l’irritation de celle à qui il a transmis sa succession politique. Par ailleurs, je ne puis guère regarder la manière dont on vient de l’éjecter du Front national sans me souvenir des conditions de ma propre éviction en 2004 par le secrétaire général du parti, Louis Aliot.
Voyant bien que, si j’avais été le premier sur la liste des « indésirables », je n’allais pas être le dernier, je qualifiais alors Louis, auquel je n’avais jusque-là, dans notre région de Toulouse, jamais témoigné que de l’amitié, du sobriquet de « Loulou la purge ». Sans le moindre esprit de vindicte, je ne puis que me rappeler aujourd’hui à des seules fins d’explication analogique, que Jean-Marie Le Pen m’avait alors déçu en faisant semblant de croire au prétexte invoqué par Louis Aliot pour m’exclure du FN, celui d’un retard de cotisation, ce que démentait la date de ma carte d’adhérent.
Jean-Marie Le Pen d’abord, et plus tristement encore son avocat qui avait été aussi le mien, Wallerand de Saint-Just, me refusèrent de pouvoir m’exprimer devant les instances d’arbitrage et de discipline du FN. Wallerand de Saint-Just savait fort bien, il est vrai, que, si je suis toujours prêt à batailler judiciairement contre les ennemis de notre patrie et de nos valeurs sacrées, je n’aurais pas eu le cœur de le faire contre le mouvement auquel je me suis longtemps consacré et encore moins contre son président.
Je regarde aujourd’hui le déroulement de sa propre élimination du parti dont il a été, lui, pendant quarante ans, le créateur et le chef. Cette élimination se fait au mépris de toute piété filiale par sa fille, après qu’il lui en a transmis l’héritage. Je trouve cela indigne. Marine Le Pen aurait pu, en effet, simplement et dignement exprimer sa ferme opposition aux regrettables déclarations renouvelées de son père et marteler qu’elles n’engageaient nullement le Front national.
Cela lui aurait évité de perpétrer un parricide politicien qui demeurera sur elle, quel que soit son avenir, comme une tache indélébile. Et le fait d’avoir fait exécuter son père en se gardant, avec M. Philippot, d’être présente à l’hallali, ajoute à la misère du procédé. Comment Marine, qui fut avocate et qui n’est pas sans intelligence, a-t-elle pu concocter d’envelopper son acte sous les apparences d’un pseudo-procès rendant la pseudo-justice d’un bureau d’exécution servile ?
Et comment l’avocat, qui fut longtemps celui de Jean-Marie Le Pen, a-t-il pu se prêter à cette sorte de jeu de rôle ? Triste spectacle d’une imitation, heureusement non sanglante, des us et coutumes judiciairement expéditives des régimes totalitaires nazis ou communistes ! Aussi, l’élimination sans élégance du père se retourne-t-elle déjà, inéluctablement, contre la fille. Égarée par sa passion, coûte que coûte, du pouvoir, Marine Le Pen n’a pas maîtrisé sa pulsion d’en finir avec celui contre lequel elle est d’autant plus rageuse qu’elle lui doit tout : sa naissance, son nom, son héritage, sa carrière politique, et même un fascinant mimétisme dans ses modes d’expression et sa gestuelle.
Toujours est-il que, finalement, c’est Jean-Marie Le Pen qui est victimisé et Marine Le Pen qui est flétrie. Notre conviction, c’est que, dans l’électorat du FN et, bien au-delà, dans le peuple français, ils sont encore nombreux ceux qui pensent ou sentent qu’il y a des choses qui ne se font pas, conclut Bernard Antony (voir lien vers source en bas de page).
Marine Le Pen a raison d’exclure son père !
Thierry Michaud-Nérard (voir lien vers source en bas de page) : Les propos de Jean-Marie Le Pen sont devenus presque inutiles. En effet, les jeux sont faits et la ligne politique de Marine l’a emporté sur les archaïsmes du vieux briscard. Jean-Marie personnifie les violents combats du passé. Il a été le baroudeur et le député en rupture toujours conflictuelle avec la politique de décolonisation et de modernisation des mœurs politiques du général de Gaulle.
Quoi qu’il en soit, les décisions à l’encontre de Jean-Marie ne font que confirmer que la tâche sera très rude pour Marine. La question de la confiance n’est pas acquise, aujourd’hui, dans l’accumulation des propos discourtois de Jean-Marie, si prisés des médias. Il croit dans les bienfaits de la provocation médiatique, en se démarquant de la démarche démocratique suivie au sein des instances du parti. Il veut infléchir négativement les esprits des adhérents et des sympathisants, pour marquer son passage à l’opposition contre la ligne politique de Marine.
En provoquant de nouveaux désordres internes, il ne témoigne pas de la vision politique la plus large. Les résultats des votes contestés sur internet ont été écrasants. Jean-Marie représente moins de 5 % des sympathisants du FN. Sa décision de faire obstruction à la politique de Marine ne repose que sur ses propres illusions. La nouvelle tactique de Jean-Marie est celle du terrorisme intellectuel proche des activistes de la droite extrême.
Pour lui, désormais, il s’agit d’accumuler les ruines du parti, afin de tout détruire en ce qui concerne l’organisation. Marine et ses conseillers sont considérés comme des usurpateurs. C’est pour cela qu’il se livre à une sorte de jeu de massacre totalement inutile, à l’occasion d’une foire aux perdants. Faute d’avoir accepté la modernisation du parti, Jean-Marie veut en saboter les bases et pratiquer la politique de la terre brûlée. Il n’entend rien laisser derrière lui qui puisse servir au fonctionnement du parti.
Contrairement à ce qu’il avait laissé paraître un temps, parfois malgré lui, il ne supporte pas la nouvelle ligne politique de Marine. Quand il ouvre son cœur à des médias toujours avides de polémiques antinationales, il refuse de s’incliner devant la réalité, avec le plus élémentaire bon sens. Jean-Marie le baroudeur est incapable de comprendre le sens de l’État, ni même de faire preuve du plus élémentaire sens du service public. C’est pourquoi il est inapte à diriger et à gouverner.
La seule politique de Jean-Marie est la politique de la terre brûlée. La seule fidélité dont il témoigne est vis-à-vis d’un passé révolu et d’un orgueil blessé ou d’une supériorité passée en forme de susceptibilité maladive. La politique de la terre brûlée est très dommageable dans la stratégie de conquête du pouvoir. Jean-Marie, le baroudeur du passé, est incapable de passer à une autre phase de la lutte politique. C’est pourquoi les sympathisants et les adhérents expriment de plus en plus de lassitude, devant ses techniques d’opposition.
Pourtant, même s’il ne se fait pas faute de critiquer vigoureusement tous les aspects de la politique de Marine, son pouvoir de nuisance est limité. Pour Marine, il est temps de tourner la page. L’écrasante majorité des adhérents et des sympathisants lui confirmeront massivement leur confiance, malgré la répétition inévitable des turpitudes médiatiques de l’ancien chef du parti, conclut Thierry Michaud-Nérard (voir lien vers source en bas de page).
Michel Garroté, 26 août 2015
http://www.les4verites.com/politique/lexclusion-de-jean-marie-le-pen-du-fn-est-indigne
http://www.les4verites.com/politique/marine-le-pen-a-raison-dexclure-son-pere