France : Deux frères et un ancien militaire (converti islam) devant la justice pour un attentat contre les gilets jaunes

Ils avaient été accusés de vouloir commettre un attentat le 1er jour des Gilets jaunes en 2018. Mais au cours de l’instruction, la dimension terroriste s’était dégonflée au profit d’un projet de braquage mal défini. Avait-il un lien avec la cause djihadiste ? C’est l’enjeu du procès à Paris qui s’ouvre ce vendredi 22 janvier.

Une menace d’attentat, des profils radicalisés, et l’acte I des Gilets jaunes en toile de fond… L’affaire avait fait grand bruit jusqu’au sommet de l’État. Le ministre de l’Intérieur, en personne, Christophe Castaner s’était félicité , devant les caméras, d’avoir évité un bain de sang le premier jour des Gilets jaunes, le 17 novembre 2018.

 

 

 

Qui sont les protagonistes stéphanois ? Deux frères radicalisés, Kamel et Hilial A, et Rémi M. un quinquagénaire converti père de quatre enfants. Me Léa Dordilly, l’avocate du plus jeune de la fratrie, Hilial, 24 ans, dresse son portrait : « Il a rompu avec le reste de sa famille bien insérée. Il se laisse glisser et vivote entre petits délits, magouilles et escroquerie. »

Sous l’influence de son frère aîné qui vient de sortir de prison, le jeune homme glisse en quelques mois vers l’islamisme radical. Placés sur écoute, ils évoquent « l’État islamique », enragent contre les « mécréants » et parlent de « passer à l’action ».

Dans leur sillon, apparaît Rémi M., 54 ans, ancien militaire, rencontré à la sortie de la mosquée : « Il a eu une vie compliquée, a connu une phase d’alcoolisme. Il s’est converti il y a une quinzaine d’années et pratique un islam rigoriste », souligne son avocat Me Michaël Bendavid. C’est lui qui a envoyé le texto « Ça va saigner le 17 [novembre] » qui a accéléré l’opération antiterroriste à Saint-Etienne (lire encadré).

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Le progrès

Via Fdesouche

8 décembre 2018 : «Allez-y franchement, n’hésitez pas à percuter. Ça fera réfléchir les suivants», le jour où la doctrine du maintien de l’ordre français a basculé

Le président Macron appartient à la gauche. Il occupait le poste de ministre de l'Economie dans le gouvernement socialiste de Hollande.

Libération ne cachait d'ailleurs pas sa préférence lors de l'élection présidentielle.

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Après le saccage de l’Arc de triomphe, les autorités modifient leur stratégie face aux « gilets jaunes » : arrestations sur des motifs flous, dispersions violentes et tirs de LBD. Le 8 décembre 2018, 126 personnes sont blessées à Paris, dont quatre éborgnées. « Le Monde » a reconstitué la journée.

[…] Sur son compte Twitter, Emmanuel Macron publie un message de félicitations adressé aux policiers et gendarmes mobilisés : «Merci pour le courage et l’exceptionnel professionnalisme dont vous avez fait preuve.» Le chef de l’Etat respire : la Préfecture de police a remporté la « bataille » de la rue face aux manifestants. Les autorités, qui avaient vécu le saccage de l’Arc de triomphe la semaine précédente comme une humiliation, voulaient reprendre la main. C’est désormais chose faite.

«Si vous vous demandez pourquoi vous êtes entrés dans la police, c’est pour un jour comme celui-ci !», clame un haut gradé. A la salle de commandement de la Préfecture de police, sur l’île de la Cité à Paris, le dernier briefing a des allures de veillée d’armes, vendredi 7 décembre. Le matin même, six personnes liées à l’ultradroite et soupçonnées d’avoir participé à des dégradations sur l’Arc de triomphe ont été perquisitionnées. La pression est forte sur les épaules de Michel Delpuech. Le préfet de police sait que son siège est en jeu après le fiasco du 1er décembre. […]

Le Monde

Via Fdesouche

Gilets jaunes : Sous les ordres de Macron, la police française viole les règles de sécurité

Reportage du journal Le Monde, pourtant un média de gauche, qui démontre l'extrême gravité des actions policières françaises : tirs en pleine tête sur des manifestants ne représentant aucun danger, violences disproportionnées, grenades de désencerclement lancées en violation des règles d'usage, non assistance à personnes blessées, mépris des manifestants...

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Grâce à l’analyse de centaines d’images, la modélisation 3D des lieux et une quinzaine d’interviews, « Le Monde » raconte le drame vécu par Olivier Beziade, le 12 janvier.

 

 

Le 12 janvier 2019, à Bordeaux, après une charge de la police, le manifestant « gilet jaune » Olivier Beziade est gravement blessé à la tête. Plongé dans le coma artificiel par les pompiers, puis immobilisé par 90 jours d’ITT, il souffre toujours d’hémiplégie.

Lemonde.fr

 

Des Gilets jaunes aux gilets rouges : le mouvement anti-taxes est devenu pro-dépenses

Par Jonathan Frickert

Comment le mouvement des Gilets jaunes est-il devenu un énième mouvement de contestation à la gauche de l’échiquier, réclamant toujours davantage d’argent public ?

« Les déficits d’aujourd’hui sont les impôts de demain », nous dit le fameux effet ricardien. L’économiste britannique avait en son temps compris mieux que personne qu’en situation d’endettement public, les acteurs épargnaient davantage par anticipation d’une future hausse des impôts.

C’est sans doute ce qui attendent nos compatriotes alors que le budget 2020 sera annoncé en fin de semaine. Un budget qui semble laisser courir les déficits à hauteur de 2,2 % via des baisses de prélèvements et des suppressions de niches largement salutaires, mais cachant l’incapacité de la machine étatique à s’autoréformer.

Ce budget sous forme de cadeau au contribuable ressemblant fort à une arrière-pensée politique à six mois des élections municipales, mais également avant le premier anniversaire du mouvement des Gilets jaunes, dont la base s’est largement érodée en dix mois.

Ces derniers ont été vu ce samedi participer à la manifestation pour le climat. D’autres en viennent à parler de convergence des luttes en vue des manifestations contre la réforme des retraites.

Comment ce mouvement antifiscal de la France périphérique, que certains voyaient comme une authentique révolution de droite, est-il finalement devenu un énième mouvement de contestation à la gauche de l’échiquier, réclamant toujours davantage d’argent public ?

Un mouvement périphérique et antifiscal

La France reste le pays de la voiture. C’est ce qu’annonçait en juillet dernier une étude de la société de marketing Kantar. Ce n’est donc pas pour rien qu’a émergé il y a maintenant 10 mois le mouvement des Gilets jaunes. Un mouvement initialement catégoriel et concernant une des catégories sociales les plus nombreuses du pays : les automobilistes.

Aux origines du mouvement se trouvait en effet le refus de l’augmentation des prix des carburants issue de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. La fameuse TICPE représente entre 40 et 70 centimes d’euros en plus sur un litre de carburant qui inclut, depuis 2014, une composante carbone devant s’élever à une centaine d’euros par tonne d’émission d’ici 2030.

Cette taxe représente entre 300 à 600 euros par an en moyenne et impacte d’autant plus les automobilistes qu’ils sont déjà la cible de politiques particulièrement répressives en matière de sécurité routière. Une situation qui a amené le mouvement à demander l’arrêt du matraquage des automobilistes, également touchés par la hausse du prix du contrôle technique de mai 2018.

Outre ces revendications catégorielles s’ajoutait une demande de démocratie directe et de débat sur l’immigration, plaçant le mouvement à la droite de l’échiquier idéologique.

Sociologiquement, la France des Gilets jaunes est la France périphérique. Celle contrainte d’utiliser la voiture pour aller travailler, par opposition aux citadins bénéficiant de systèmes de transports en commun performants. Guère étonnant donc de trouver ici une surreprésentation des électeurs lepenistes et de personnes déçues par les corps intermédiaires, pourtant régulateurs de la société, mais en perte de légitimité comme en atteste le faible taux de syndicalisation que connaît le pays. L’absence d’organisation structurée derrière la contestation aura fait des Gilets jaunes une forme d’uberisation de la contestation politique. Une situation qui explique l’absence de contagion en Allemagne ou en Suisse, pays où la fracture territoriale et démocratique est moins présente qu’en France.

Tous ces éléments ont rapidement permis de comprendre que les Gilets jaunes incarnaient la fameuse fracture française dont le dernier théoricien notable est sans doute Christophe Guilluy.

Une constitution qui faisait espérer une révolution de droite pour Charles Gave voire un anti-Mai 1968 pour l’avocat et historien Philippe Fabry. Là où il avait atomisé l’échiquier politique en tuant toute opposition horizontale, Emmanuel Macron se trouvait face à une opposition verticale, provinciale, populaire et anti-fiscalité.

Une sensation renforcée par la couleur du mouvement, le jaune. Si ce choix est évidement issu du gilet de signalisation éponyme, l’utilisation du jaune, couleur de nombreux mouvements libéraux et libertariens, synonyme d’activité chez le philosophe allemand Goethe et surtout symbole, dans le milieu syndicaliste, des organisations non marxistes, a achevé de donner de nombreux espoirs.

Pourtant, à l’érosion du mouvement s’est ajoutée une gauchisation dont la dernière manifestation est sans doute l’appel à une convergence et une coagulation des luttes sociales, le tout sur fond d’écologie et de rejet de la réforme des retraites.

Arroser d’argent public pour mieux noyer le poisson politique

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article complet:

Les antifas parisiens ont voulu agresser Rodrigues et Drouet : Castaner complice !

le 2 février 2019 - par

Il est de tradition, dans la culture de gauche, d’expliquer que les hordes fascistes constituent l’armée de réserve du Grand capital, et servent à briser le mouvement ouvrier, quand il devient trop dangereux pour ses intérêts de classe.

Dans ce contexte, il est intéressant de regarder ces images. Que voit-on ? Une milice très agressive, qui hurle « Paris, Paris, antifa » s’attaque au service d’ordre des Gilets jaunes, et menace l’intégrité physique de Jérôme Rodrigues, déjà gravement blessé la semaine dernière, et d’Éric Drouet. Il faut un moment exfiltrer les deux figures du mouvement pour assurer leur sécurité.

http://www.fdesouche.com/1151743-actexii-jerome-rodrigues-et-eric-drouet-exfiltres-de-la-manif-des-giletsjaunes-car-des-antifas-dextreme-gauche-auraient-voulu-les-agresser#

Le mouvement ouvrier, aujourd’hui, ceux qui remettent en cause les intérêts de classe des mondialistes, ce sont les Gilets jaunes. Ceux qui, protégés par Castaner, qui n’a jamais donné une consigne aux policiers pour procéder aux arrestations préventives des Black Blocs et des antifas, agressent ces résistants au Nouvel Ordre Mondial, ce sont les milices d’extrême gauche. Ce sont elles qui se livrent à de véritables ratonnades, dans les cortèges des Gilets jaunes, contre tout ce qui ressemble à un patriote. Ce sont elles qui ont agressé sauvagement un journaliste indépendant, d’origine asiatique, parce qu’il est accusé de ne pas être dans le camp du Bien.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=ogX2YH9p56E

L’ensemble de la gauche, sans la moindre exception, est complice de la violence de ces milices fascistes, parce qu’elles exercent une terreur sur les patriotes, et sur le seul parti qui s’oppose aux tenants de l’invasion migratoire et du mondialisme, le Front national. L’ensemble des partis, syndicats et associations ont toujours fermé les yeux sur les exactions de ces petits nazis en puissance, même quand leur service d’ordre était attaqué. Fait aggravant, l’ensemble de la gauche est complice de la grotesque mise en place de la commission parlementaire « contre les violences de l’extrême droite », alors que toute la classe politique sait que les seules violences dans les manifestations viennent des gauchistes et des racailles.

Ce régime, avec la complicité passive de toute la gauche, cherche depuis le début du mouvement des Gilets jaunes à les assimiler à l’extrême droite, pour le salir et le discréditer. Devant l’échec de la grossière manœuvre, il a lâché ses policiers, leur a donné des consignes de brutalité d’une violence inouïe, comme l’a démontré la manifestation de cet après-midi, à Paris et dans d’autres villes de France.

https://francais.rt.com/france/58730-paroles-gilets-jaunes-acte-12-il-etait-temps-mettre-visages-statistiques

Pour justifier ces agressions, il a laissé faire les gauchistes et les casseurs, depuis le début du mouvement.

Aujourd’hui, une nouvelle étape a été franchie, avec cette agression, de type fasciste, commise contre les Gilets jaunes, leur service d’ordre et leurs leaders. Il est temps que les principaux porte-paroles du mouvement aient un discours très clair. Ils doivent annoncer qu’ils ne veulent plus des casseurs gauchistes, Black Blocs et antifas, et exiger de ce régime qu’il prenne toutes les dispositions pour protéger les manifestations. Et hors de question de faire le coup des extrêmes, et de demander en même temps l’exclusion de ce que les médias appellent les groupes d’extrême droite. Eux ne brûlent aucune voiture, n’agressent aucun policier gratuitement, et ne cassent aucune vitrine.

Ce qui est donc à l’ordre du jour est un mot d’ordre clair des porte-paroles Gilets jaunes, après l’agression des milices gauchistes de ce jour : dehors les antifas, dehors les Black Blocs.

Il est temps d’exiger de Castaner, qui doit être considéré comme complice de cette agression, la dissolution des milices gauchistes !

Martin Moisan

source:

voir aussi: https://ripostelaique.com/lagression-du-journaliste-independant-leopold-jimmy-par-la-milice-antifa.html

 

Violences policières, Grand Débat, Traité d’Aix-la-Chapelle, et après ?

Les violences policières n’ont jamais été aussi importantes, et pourtant elles sont niées par le ministre de l’Intérieur, tandis que quelques jours avant le secrétaire national d’un syndicat de police confirmait, en direct sur RT, que les ordres de tirer au niveau du visage venaient dans Haut !

Le zèle à l’obéissance plus le mensonge des autorités conduit inéluctablement à une méfiance, voire à un rejet de la police. C’est choquant, vont s’insurger les tenants du respect strict des lois, des normes et des « institutions ». C’est inadmissible, vont crier les défenseurs des droits de l’homme, ou tout simplement les humanistes, qui ne comprendront jamais, comment, un dépositaire de la force public peut sciemment, tirer sur un manifestant pacifique. Molester une femme, sous le seul prétexte de maintenir un ordre, qui à bien des égards n’est menacé, dans son fondement le plus institutionnel, par rien ! Les récentes révélations d’un policier sur le pourquoi de certains de ces excès est édifiant. Pris dans la tourmente de l’événement, les fonctionnaires, au moins pour certains, n’ont pas le temps d’analyser la situation, et ne font que répondre à un ordre venu de la hiérarchie qui supervise les opérations depuis son QG. Hormis ces cas, vraisemblablement les plus nombreux, les autres sont inadmissibles !

Finalement tout est choquant ! Que l’on puisse obéir aussi absurdement à un ordre au risque de mutiler une personne, comme celui de rejeter l’ensemble d’une profession, qui dans la majorité fait son travail correctement.

Pourtant, face aux violences purement gratuites, il est de plus en plus difficile, même pour les modérés, les partisans convaincus que la police est un bien pour tous, de justifier, ces comportements. De cautionner ces véritables lynchages, de personnes souvent isolées, et ne présentant aucunement le profil de casseur ou de « communard ». Se réfugier derrière le «  une enquête est en cours » ne peut plus être l’argument capable d’apaiser les exaspérations. Le sentiment de révolte que suscitent ces images, pas toutes trafiquées loin de là, qui fleurissent sur la toile, monte ! Les personnes qui ont perdu un œil, à cause d’un tir tendu, donc non réglementaire, ne peuvent pas se contenter de cette réponse ! Quant aux autres, cette seule justification d’enquête ne constitue pas, plus, la garantie de la fin des actes illicites, ni leur propre sécurité. Si l’objectif est de terroriser la population, il est à craindre qu’il n’atteigne que ceux qui ne manifestent pas, car il devient dangereux de se retrouver à proximité d’un rassemblement de GJ. Les plus anciens auront, en guise de boutade, en mémoire ces mots de Coluche : « les gardiens de la paix, au lieu de la garder, ils feraient bien ne nous la foutre ». Si la population ne peut plus avoir confiance en sa police, jugée incapable de discerner, d’identifier, les vraies menaces, les authentiques casseurs ou agresseurs, le malaise devient profond et durable.

Certains continuent de penser que si vous critiquez ou ne soutenez pas la police vous êtes des rebelles, ou contre les institutions, que vous vous en prenez à la République ! Mais la République n’est pas incarnée par une seule profession, qui plus est, qui n’a pour fonction que le maintien de l’ordre ! Un pompier, une infirmière, un enseignant, ces personnes-là incarnent aussi la République. Les forces de l’ordre sont une des composantes, mais pas LA composante. Le penser serait réduire la République à un État policier. La difficulté pour cette profession, est que son principal moteur, c’est l’obéissance ! Oui mais voilà, jusqu’à quel point ?

Je comprends le dilemme des policiers et des gendarmes, pris entre le marteau et l’enclume. Soit ils n’obéissent pas, ou mal, et ils seront sanctionnés, soit ils obéissent, avec trop souvent un zèle débordant, et là c’est la population qui se dresse contre eux !

C’est sans doute à cet effet, et pour apaiser l’opinion que les règles d’utilisation des Flashs ball ont été rappelées par les hautes autorités de la police. Mais au vu des déclarations de ce policier, on peut se demander si ce rappel n’est pas une manœuvre pour dédouaner la hiérarchie et ne laisser en première ligne, face aux juges, que des lampistes !

Le peuple prend toujours fait et cause pour les plus faibles, les plus démunis. Il ne trouve jamais de gloire ou du courage dans des affrontements disproportionnés. Les mêmes qui s’émeuvent que nos forces de l’ordre, sur protégées, se fassent malmenées, n’avaient pas de mots assez forts pour dénoncer les violences commises dans d’autres pays, par des pouvoirs chancelants. Ils se scandalisaient que l’on puisse écraser un peuple avec autant de violence ! Il faut croire qu’il ne soit autorisé de s’offusquer que lorsque ces événements se passent à l’étranger, mais qu’il est interdit d’avoir la même compassion dès que ce sont nos compatriotes qui en sont les victimes.

On ne pourrait donc s’indigner que hors de nos frontières ? Ici devrait régner le silence…

Le pouvoir actuel use et abuse des forces de l’ordre, comptant trop sur leur aveugle soumission à l’autorité. Pour autant, les derniers événements laissent penser que la police perd le crédit qu’elle avait engendré depuis les attentats, et qu’elle se lasse aussi, du moins pour certains, du rôle qu’on lui fait jouer. Ils ont aussi, dans leurs propres familles, dans leurs amis, des GJ. Ils voient aussi que ce pouvoir n’entend apporter aucune vraie solution, qu’il se contente de dire : il y aura des manifestants et en face ma police !

Que diront-ils, si, comme c’est à craindre, ils se rendent compte que les promesses du ministre de l’Intérieur, sur leurs revalorisations (salaire et primes) ne sont pas tenues, ou si peu, qu’elles en deviennent ridicules ?

La situation n’est donc pas viable à long terme, par contre ce qui l’est, c’est la blessure provoquée par ses affrontements, elle pourrait être durable !

Si jamais nous en arrivions à ce rejet, une fois que le divorce sera consommé, la réconciliation s’avérera compliquée, si ce n’est impossible. On aura beau crier que la Police est venue sauver des otages, ça ne suffira plus, car tout autour de nous, il y aura ces images de visages défigurées, de vies anéanties sous le seul motif qu’ils voulaient vivre décemment !

Qu’elle serait la sortie la plus honorable, surtout qui pourrait la déclencher. Face au mutisme suicidaire d’un pouvoir clairement inféodé aux puissances de l’argent et au diktat de Bruxelles, il reste néanmoins plusieurs solutions pacifiques.

Une est concentrée dans les mains des syndicats. Encore faut-il qu’ils veuillent la prendre en compte et faire cesser cette boucherie. En auront-ils la volonté, le courage ? Il en va de leur crédibilité. Ils ne pourront pas éternellement se plaindre d’un désamour des salariés, d’une perte de confiance et rester muet face à la détresse du peuple ! En se tenant à l’écart de ce combat, ils choisissent leur camp, et ce n’est pas celui des salariés ! Même si, sporadiquement, on assiste à des regroupements de cortèges entre GJ et certaines centrales, regroupements qui sont aujourd’hui intelligemment acceptés par les GJ, conscients que l’union fait la force. La majorité syndicale reste silencieuse. En effet Le pouvoir d’achat, la casse des services publics, la précarisation des plus faibles et des classes moyennes…c’est aussi leur fonds de commerce non ? N’ont-ils pas entre leurs mains, les outils pour obliger le gouvernement à prendre en compte la crise sociale et institutionnelle que nous vivons ?  

On va me dire que les syndicats ne font théoriquement pas de politique, sauf que d’une part, ils sont financés par l’État, et d’autre part, tout est politique. Laisser ce pouvoir aux commandes c’est attendre que les mesures les plus iniques touchent encore plus de Français, dans quel but ? Avoir des clients à défendre aux prud’hommes ? Se faire mousser devant une entreprise en liquidation judiciaire ?

S’ils ne prennent pas la mesure de l’enjeu, ils seront eux aussi rejetés, comme les politiques, comme les forces de l’ordre ! Quelle société pourra survivre à autant de fractures morales, sociales. Quel avenir construirons-nous sur de tels débris ?

Une autre solution consisterait à ce que nos élus actuels mettent en œuvre la procédure de destitution, prévue à l’article 68 de notre constitution. Les motifs réels ne manquent plus aujourd’hui. Violation de la constitution, démantèlement de notre État…Pour le moment c’est le mutisme le plus total. Certes, les critiques à l’encontre du Président ne manquent pas, ni chez les insoumis, ni au Rassemblement National, poyr ne citer que les plus présents. Mais aucune initiative pour ouvrir le débat. Tous semblent s’observer, qui osera la lancer ? Il y a comme une frayeur dans les rangs, et pourtant certains doivent en rêver, se trouver contorsionner dans leur for intérieur, mais soumis au regard des leurs, ils hésitent encore. Il n’y a plus à hésiter, le peuple ne pourra vous en être que reconnaissant. Derrière ce premier rempart, il y a ensuite, qui osera la signer ? Il faut du courage, du cran, pour activer une telle procédure. Il faut de l’audace pour la porter et la faire passer, sachant que, si elle va jusqu’au bout, la chute du président entrainera de facto la chute des députés. Combien sont prêts à risquer leur place, leurs actuels privilèges, au profit du seul intérêt général ? Combien ?

Enfin, et sans que cette liste soit exhaustive, il y aurait la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour en arriver à cette extrémité, il faudrait que l’actuel président prenne la pleine mesure de la situation. Nous avons vu qu’il n’en est pas encore capable, puisqu’au contraire, il lance en parallèle, sa campagne électorale à travers son grand débat, qui s’avère n’être qu’une mystification supplémentaire. Décider à l’avance des thèmes autorisés n’est pas faire preuve d’un grand sens de la concertation. De surcroit, annoncer qu’à la fin de ce débat, il n’y aura aucun changement de cap, ne peut pas inciter à la confiance, et vide du peu d’intérêt dont il était porteur, ce grand rendez-vous avec « son peuple » comme il l’a martelé dans SA lettre. Il a tellement d’intérêt pour SON peuple, qu’il prend soin, avant d’arriver dans les communes ou il va se livrer à sa représentation, sans doute la réminiscence de ses années d’apprentissage de comédien, que les rues soient bien vidées de toute présence de ce peuple qu’il dit vouloir rencontrer, mais qu’il tient loin de lui ! Mais supposons qu’il comprenne, que seule, une nouvelle élection pourrait calmer le peuple. Il lui serait nécessaire, pour être totalement crédible, d’instaurer avant la proportionnelle, et d’admettre que nos actuelles institutions sont devenues obsolètes. À ce titre, cette nouvelle assemblée ne pourrait être que constituante. À défaut, l’Assemblée Nationale ressemblerait peu ou prou à celle que nous connaissons, et le peuple serait une fois de plus floué, berné. Le calme serait de courte durée, la pression populaire réapparaîtrait forcément.

Pourtant il y a urgence à changer de cap, à voir les personnes en charge d’une fonction, d’une autorité, actuelle ou passée, décider, qu’on ne peut plus laisser aux seuls GJ le soin de vouloir changer la société, le soin de réclamer ces choses qui paraissent si démesurées, si extravagantes ! Plus de justice sociale, une plus juste répartition des richesses, une vraie démocratie représentative du peuple, et le respect de notre constitution !

Cette urgence, le pouvoir semble l’avoir ressenti avec acuité, mais au lieu d’aller dans le sens d’une plus grande démocratisation de l’exercice du pouvoir, il fonce vers l’inverse ! Dans quelques jours le traité d’Aix-la-Chapelle sera signé pour une intégration Franco/Allemande encore plus forte ! Alliance qui réduira encore plus les marges de manœuvre de notre État. Mais c’est bien là, la volonté du couple infernal Macron Merkel, puisque dans le même temps, la chancelière annonce le désir, le souhait, la volonté de voir les États Nations disparaitre au profit d’un nouvel ordre mondial ! C’est une gifle supplémentaire donnée aux Français, à notre Nation. C’est l’accomplissement fou de l’oligarchie dirigeante, de voir l’ensemble des souverainetés transférées vers une instance non élue, non révocable et non contestable. Devant un tel degré de mépris, il ne peut plus s’agir de simple surdité ! Le plan machiavélique de la mise en place d’une nouvelle dictature voit le jour. Quand le peuple demande de pouvoir intervenir directement dans les décisions, d’avoir la possibilité de choisir l’orientation de son destin, on lui répond, nouvel ordre mondial ! Technocratie, perte de souveraineté, asservissement aux puissances de l’argent, et bien entendu dans le souci de paix ! À ce titre, nous allons voir ressurgir les antiques polichinelles, les arguments éculés : la peur, la guerre, le repli sur soi, la chance de la libre circulation, la nécessaire harmonisation des lois, sociales, politiques ! L’impérieuse nécessité de niveler les idées, les consciences, les modes de vie pour mieux répondre aux besoins des peuples mêlés ! Le monde s’est depuis 60 ans construit sans que nous ne connaissions de conflit majeur, qu’est ce qui pourrait faire qu’aujourd’hui cet équilibre n’est plus possible ? Quelle nouvelle menace inconnue, suffirait à elle seule, à abandonner nos souverainetés, nos identités, pour se réfugier sous l’autorité d’un quarteron de politicards aux services de la Haute finance ? Depuis quand ces satrapes se soucient-ils de nos libertés, de nos conditions de vie ? Depuis quand sont-ils émus par la détresse des peuples, l’indigence des populations ? Il est à craindre, que si cette folie de désintégration de nos cultures, de nos souverainetés, n’est pas arrêtée, nous allons entrer dans une période de turbulence bien plus forte que ce que nous connaissons aujourd’hui, et que le chaos pointé du doigt par les tenants du nouvel ordre mondial, pourrait s’installer pour très longtemps.

Il y a urgence en effet, non pas à établir un nouvel ordre mondial, mais à rétablir les équilibres que l’oligarchie n’a cessé de détruire depuis 40 ans. Le respect des Nations et de leur pleine et entière souveraineté, la mise en place de traités internationaux équitables. Le respect des modes de vie et des coutumes de chacune des Nations. La cohésion sociale, obtenue par une juste répartition des richesses, par une imposition intelligente et mesurée, par une égalité des chances, et le respect des lois nationales. Une véritable démocratie avec une représentation et une participation citoyenne à toutes les grandes décisions, nationales ou internationales qui pourraient engager, transformer, la vie des Nations.

Les GJ sont des « alerteurs », des consciences bien plus éclairées que les actuels représentants, et bien plus démocrates que ceux qui confisquent le pouvoir sous prétexte qu’ils ont été élus démocratiquement, oubliant parcimonieusement, que cela ne leur donne pas le droit de dévoyer la constitution et de privatiser la souveraineté du peuple ! Ils doivent donc à présent être non plus soutenus par certains politiques ou responsables syndicaux ou autres, mais aidé, épaulés. Ils doivent recevoir l’appui logistique de ces institutionnels pour qu’une solution démocratique et pacifique voie le jour. Il est encore temps de sortir de cette crise par le haut.

Gilles La carbona

LES GILETS JAUNES, MICRO TROTTOIR, (25:35)

Les gilets jaunes bâillonnés : Les Reportages de Vincent Lapierre micro trottoir #giletsjaunes #ACAB Les policiers infiltrés, la violence illégitime et gratuite de la part des CRS , Élite lobbyistes, réseaux pedo criminels. les Champs-Elysées et la France est gilet jaune . Macron devrait ouvrir les yeux , nous sommes venu le chercher .

https://www.youtube.com/watch?v=Vqs9KAS9MVw

 

 

Réflexion helvétique sur les Gilets Jaunes

RÉFLEXION HELVÉTIQUE SUR LES GILETS JAUNES

 

 

Le mouvement des Gilets jaunes en France a nourri pas mal de commentaires en Suisse. En effet, comment rester indifférent, d’autant que sous certains aspects ce mouvement renvoie à des problèmes identiques dans notre pays, problèmes qui sont générés par ces mêmes partis politiques qui défendent les principes économiques de l’UE et qui n’ont plus guère d’idées de ce qui se passe dans le peuple. Il faut dire que savoir ce qui se passe (vraiment) dans le porte-monnaie du citoyen à la fin du mois échappe en général à ceux qui se font offrir des voyages autour du monde ou qui ont des comptes retraites opulents comparés au reste de la population.

Pour rappel, le principe fondamental de l’UE c’est ce qu’elle nomme les 4 libertés de circulation des personnes, des services, des capitaux et des marchandises. Il n’y a pas besoin d’avoir étudié l’économie cinquante ans pour comprendre que concrètement ces 4 libertés aboutissent dans un marché unique à une mise en concurrence croissante des individus les uns avec les autres, et aussi des états-membre entre eux. Les 4 libertés (sic) ont donc ainsi permis la pression à la baisse non seulement sur les meilleurs salaires européens mais aussi sur les systèmes sociaux et fiscaux les mieux dotés. Lorsque le président de la Banque centrale allemande, Hans Tietmeyer, Démocrate-chrétien CDU, déclarait en 1999 qu’il fallait mettre en concurrence les systèmes non seulement fiscaux mais sociaux de tous les états-membres ce n’était pas des paroles en l’air, il y a réussi, un des résultats visibles se voit aujourd’hui en France [1].

Sur notre continent parait-il très avancé en matière d’information tout le monde aujourd’hui sait qui est la Commission européenne. Demandez à votre voisin s’il a entendu parler d’ERT et vous obtiendrez un long silence. ERT European Round Table est le principal lobby industriel de l’UE, y figurent en permanence les 35 CEO des 35 plus grandes multinationales européennes du moment. Leurs bureaux se situent à Bruxelles juste de l’autre côté de la rue où se trouve ceux de la Commission [2].

Je me rappelle avoir découvert l’existence d’ERT bien des années après mes études de droit économique européen et à vrai dire un peu par hasard. Je cherchais alors un renseignement sur un projet de modification du fonctionnement institutionnel de la Commission, et ayant accumulé des textes divers dans mes archives, tout à coup je me demandais si je n’avais pas la berlue. J’avais deux textes qui présentaient exactement le même projet de modification, deux copiés-collés, le premier émanait du lobby ERT qui exprimait son point de vue sur la manière de modifier le fonctionnement de la Commission et à côté le texte final de la proposition de la Commission elle-même. Ces deux textes étaient rigoureusement identiques, le texte de la Commission reprenant mot pour mot la proposition d’ERT…

L’Union européenne c’est deux mondes bien distincts qui se côtoient mais ne se mélangent pas. D’un côté un vaste peuple disparate à qui l’on raconte l’amitié et la paix, de l’autre une administration politico-économique pour qui le principe des 4 libertés représente un grand échiquier sur lequel on peut déplacer sans entraves les facteurs de production du travail (les salariés) et du capital (les investissements) pour les mettre en concurrence et faire baisser les coûts et augmenter les marges. La première grande illustration de ce phénomène est apparue en 2004 dans les négociations à la baisse des salaires imposés par Volkswagen à ses employés allemands. Avec la libre-circulation UE qui allait être mise en place dans les ex-pays de l’Est, le marchandage fut réduit à sa plus simple expression par le directoire de VW ; soit vous réduisez vos prétentions salariales soit nos prochains investissements auront lieu à 300 km à vol d’oiseau, en République tchèque, juste de l’autre côté de la frontière. La baisse des salaires fut acceptée par les ouvriers allemands [3]. En Suisse deux des plus ardents défenseurs de l’UE et de ses principes économiques et territoriaux sont le parti socialiste et le parti écologiste, soutenus par Amnesty International. Il faut quand même le savoir.

Quel rapport avec les Gilets jaunes ? Vous avez déjà quasiment compris la substance de ce que l’on cherche à dire. Le rapport avec la Suisse est quant à lui parfaitement illustré par l’étonnement dont a fait part l’économiste en chef de la Tribune de Genève, affidé du PLR, anti-populiste notoire, pro UE, voyant une inanité dans la révolte française des Gilets jaunes du fait qu’à peine 14 % des Français vivent sous le seuil de pauvreté, à vrai dire l’illustration même de l’abîme qui existe entre le théorique et la vie concrète et réelle des gens [4].

Il est vrai que « seulement » 14 % des Français vivent sous le seuil de pauvreté et que c’est un des meilleurs scores de l’UE et que le revenu médian du Français est d’environ 20'750 euros par an (spa). Mais comme répété moult et moult fois ce qui compte ce n’est pas tant le montant du salaire mais c’est le revenu disponible (réel) d’une personne, c’est-à-dire le montant qu’il lui  reste une fois qu’il a fait face à toutes ses dépenses obligatoires et d’entretien. Le Français dont on parle, touche donc en moyenne 1’730 euros par mois, ce qui veut déjà dire que plus de la moitié des travailleurs français ont moins. Si vous y rajoutez que ce Français médian est en moyenne selon les statistiques endetté, et doit consacrer chaque mois environ 10 % de son salaire pour rémunérer et rembourser sa dette, son revenu disponible passe alors à 1’557 euros. Auxquels vous pouvez soustraire le montant du loyer moyen de 630 euros par ménage, soit reste 927 euros. Auxquels, comme ce jeune gilet jaune l’expliquait, il faut soustraire les 130 euros qu’il doit dépenser chaque mois en carburant pour se rendre à son travail, soit de reste, pour le Français médian, 797 euros (26 euros par jour) pour manger, s’habiller, payer ses assurances, ses frais de télécommunication, ses amendes, ses frais divers, et tout le reste. La moitié de la France vit avec moins que ça.

Et l’économiste en chef de la Tribune de Genève, anti populiste, pro-UE, de s’offusquer et ne pas comprendre cette révolte selon lui injustifiée… Une image condensée de la manière dont pense l’UE et ses défenseurs.

Tout ce qui vient d’être dit est un tout et montre le hiatus, le trou infranchissable, entre les réalités vécues par le peuple et les statistiques écrans de fumée des théories et des politiciens en Suisse, y compris du PS et des Verts. Le problème se trouve dans cette réalité du revenu disponible réel qu’ils ne mesurent pas et qui en Suisse, pour en donner un exemple, peut s’illustrer par le coût des loyers et les biais statistiques qui les masquent.  Que veut dire le coût moyen du loyer lorsqu’on mélange celui d’un un locataire âgé qui vit depuis 50 ans dans son logement et celui d’un jeune qui doit en trouver un nouveau au prix du marché ? Quels effets en termes de revenu disponible pour le premier et le second ? Ce n’est absolument pas comparable. On mesure le revenu disponible par rapport à l’évolution du coût de la vie, mais que prend-t-on en compte dans l’évolution des prix ? Dit-on que le prix de l’alimentation a baissé ? Oui si l’on y inclut les saloperies bon marché de viandes industrielles recomposées, tous les  aliments épaissis avec des matières improbables qui détruisent la flore intestinale et font gonfler les ventres. Et il y a tout ce qui n’est pas mesuré, les appartements qui n’ont plus ni caves ni parking,  les amendes et les émoluments administratifs qui ne cessent de croitre, les produits bons marchés qui lâchent après quatre utilisations et qu’il faut racheter une seconde fois, le fait que tout se paie désormais au prix fort, l’utilisateur captif qui doit désormais payer  pack Office plein pot, la taxe Billag, les taxes poubelles, les taxes sur les chiens, etc. etc. Les statistiques deviennent des écrans de fumée dont l’honnêteté abuse désormais sans complexe.

 

Les Gilets jaunes montrent qu’une brèche est potentiellement en train de s’ouvrir.  Les souverainistes suisses devraient s’en saisir et montrer que non il n’y a pas que deux seuls modèle de réponses économiques, celui des socialistes ou celui des libéraux-radicaux, mais qu’il existe des pistes sérieuses pour améliorer le revenu disponible des citoyens en dehors des préceptes socialistes ou PLR qui nous sont imposés aujourd’hui. En premier lieu l’arrêt de cette ultra-concurrence effrénée et dérégulée de tous contre tous qui est en train de tout détruire, notre revenu disponible et notre qualité de vie, et qui ne pourra être arrêtée qu’en sortant de la libre-circulation des personnes.

À côté de la question de la libre-circulation, les souverainistes suisses doivent maintenant innover et proposer des solutions nouvelles pour améliorer le revenu disponible des Suisses (ces solutions existent et peuvent même se faire en améliorant l’équilibre fiscal). C’est là tout simplement une question existentielle qu’ils doivent porter de toute urgence en avant parce c’est cela qu’attend l’électorat, c’est aussi ce que dit la révolte des Gilets jaunes.

L’augmentation du revenu disponible (ou du pouvoir d’achat) du citoyen a toujours été la clé pour le parti qui veut accéder au pouvoir. Et c’est exactement ce que vient de faire l’Italie même si sa solution semble discutable. Offrir aux Italiens un revenu citoyen et avancer l’âge de la retraite tout en baissant les impôts, donc  au prix d’un accroissement potentiellement très rapide d’une dette publique déjà colossale, et en tablant sur une relance keynésienne de la demande intérieure, ne sera pas tenable longtemps si celle-ci ne produit pas rapidement les effets escomptés, et même si pour l’Italie le revenu citoyen n’est en fait qu’un minimum vital de 780 euros assuré en tant que filet social qui devenait nécessaire face à la paupérisation.

Le modèle français de Macron compte tout autant d’incertitudes avec son plan initial de réduction drastique des impôts, couplé à une réduction simultanée et toute aussi drastique des dépenses publiques, dans le but ici aussi de stimuler parait-il la croissance, et qui on le voit n’a abouti qu’à une crise sociale majeure. Ce qui en passant n’a pas empêché le FMI de saluer le premier plan Macron et la France comme le chef de file des réformes en Europe. On appréciera. Une croissance en berne et un revenu disponible réel en baisse, notamment du fait du relèvement de la CSG et du coût des carburants, et devant lequel Macron a dû précipitamment lâcher du lest et décréter un  «état d’urgence économique et sociale» en offrant une augmentation du SMIC de 100 euros par mois, l’annulation de son augmentation de la CSG et la défiscalisation des heures supplémentaires, toutes mesures qui vont se traduire pour l’Etat français par une augmentation de 8 à 15 milliards d’euros de charges annuelles supplémentaires… et dont personne ne semble savoir pour l’instant comment elles seront financées…

La révolte des Gilets jaunes en France, mais aussi la révolte électorale qui a surgi en Italie, donnent des indications précieuses à la Suisse. Ces révoltes montrent qu’après dix-sept ans d’Union monétaire avec un euro qui devait leur apporter monts et merveilles et améliorer les conditions de vie de tous, il y a loin, très loin de la coupe aux lèvres, et c’est le moins qu’on puisse dire, rien ne montre une stabilité et un équilibre assuré pour ces deux pays fondateurs de l’UE.

Vu de Suisse, en somme, tout autant des raisons majeures de ne pas s’allier de manière plus intime à ces modèles européens qui sont en train de montrer actuellement leurs limites. Et ici deux exemples majeurs pour les Suisses de prendre dès aujourd’hui des mesures pour protéger le revenu disponible de leurs citoyens, dont la première et la plus fondamentale mesure est l’arrêt de la libre-circulation des personnes, seule à même de stopper la concurrence croissante et destructrice que les Européens génèrent aussi en Suisse.

Même les gens de gauche et les entrepreneurs libéraux devraient pouvoir comprendre qu’au-dessous des équilibres macroéconomiques, l’économie du point de vue politique n’est jamais qu’un système de vases communicants, que lorsque l’argent vient à manquer c’est ailleurs que le politique  finit  toujours par aller le chercher… en diminuant les prestations ou en augmentant les impôts, et que dans tous les cas aucun parti n’a jamais intérêt à ce que le revenu disponible du citoyen ne régresse ou diminue. En rappelant en passant que les actifs accumulés par la Suisse et sur lesquels elle vit encore aujourd’hui ont été engrangés sous un régime protectionniste de contingentement de l’immigration UE dans notre pays.

Les partis souverainistes de Suisse devraient bien écouter ce que racontent les révoltes en France et en Italie, ils pourraient jouer un rôle novateur et créateur en proposant de nouvelles solutions directement inspirées de principes économiques à nouveau véritablement nationaux, subtils, mais sans fausses pudeurs dans une politique économique nationale plus affirmée que les atermoiements actuels qui sont en train de nous aspirer vers une régression certaine.

Les élections c’est l’année prochaine et pas dans six ans. La question du revenu disponible en Suisse, son amélioration, c’est aujourd’hui et pas demain. D’autant que les partis pro-UE en Suisse ne devraient pas être si difficiles à contrer tant ils sont en train de s’empêtrer dans des contradictions insurmontables comme cette alliance PS-PDC qui prétend défendre le revenu disponible des Suisses en voulant s’opposer à l’augmentation des primes d’assurance maladie, mais qui viennent de rouler dans la farine tous les jeunes et les démunis avec la pseudo baisse de la redevance radio-tv, qui n’a été qu’un aplatissement et une redistribution plus large de sa charge selon un principe de flat tax.

Le jeune qui n’a qu’un laptop et ne regarde jamais la RTS qui en 2018 ne payait que la centaine de francs de la seule  redevance radio pour sa connexion internet, se verra en 2019 soumis à la redevance « abaissée » mais entière de 365.- peu importe qu’il ait ou non une télévision, une hausse donc de 200.- pour lui de taxe et une baisse équivalente de son revenu disponible…  Ceux qui pensent avoir été roulés peuvent s’adresser directement au PDC et à sa conseillère fédérale Doris Leuthard ainsi qu’aux spécialistes politiques des milieux du cinéma et du théâtre, à la gauche en général et aux partis pro-UE. Une politique donc qui consiste à déshabiller Paul pour habiller Jean et ici qui a déshabillé les moins bien lotis.

Il faudra rappeler que ce PS et ces syndicats qui tout à coup (un an avant les élections fédérales) s’autodésignent désormais comme opposés à l’UE à cause des questions de mesures d’accompagnement de l’accord institutionnel, font précisément partie de ceux qui font baisser le revenu disponible et le pouvoir d’achat des Suisses. N’est-ce pas eux,  qui ont totalement soutenu dès le départ la libre-circulation des personnes dont le premier but était d’accroitre de manière forcenée la productivité et le rendement des travailleurs en Suisse ? N’est-ce pas eux,  qui racontaient aux Suisses des trucs de perlimpinpin pendant qu’un des hommes les plus puissants de l’UE, l’ancien président de la Banque centrale allemande, déclarait publiquement les intentions de l’UE de niveler tous les systèmes fiscaux et sociaux par le bas (voir plus haut). Cela se passe de plus amples commentaires… [5].

Le mot à ne pas oublier en 2019 ce sera « revenu disponible », et la désignation de ceux qui l’on fait et le font baisser en Suisse, on les connait ce sont les pro-UE. Ce sera des propositions souverainistes pour faire augmenter ce revenu et le protéger en dehors des canons désormais obsolètes des principes socialistes ou PLR de politique économique pro-UE. Comme on l’a dit des solutions existent, les souverainistes doivent maintenant aller plus loin dans leurs propositions économiques de défense de l’intérêt national. C’est désormais le bon argument au bon moment au bon endroit.

Les souverainistes doivent aller plus loin dans leurs propositions législatives, ils doivent proposer des réformes. Un autre grand problème qui concerne le revenu disponible des Suisses c’est celui de la gestion des dépenses de la Confédération et des cantons. Lorsque des Suisses ne mangent pas correctement jusqu’à la fin du mois, et que dans le même temps vous trouvez par exemple dans les comptes d’Etat des prêts de faveur pour 4 millions de francs au leader du marché national de l’exportation de fruits surgelés au Costa Rica (Delifrost) financé par de l’argent du peuple suisse, alors c’est que quelque chose ne va pas [6]. C’est qu’un principe d’ordre de priorités des dépenses est absent des règles qui gouvernement nos finances.

Les dépenses fédérales sont réglées par deux grands principes, celui de l’équivalence des dépenses et des recettes et celui du bon usage des fonds. Il n’existe cependant aucun véritable ordre des priorités au-delà des dépenses obligatoires. Si vous y ajoutez que le parlement est le seul maître  de ces dépenses, que s’il est empêché de dépenser plus qu’il ne reçoit rien ne l’empêche de tout dépenser, vous avez alors une idée du tableau. Il n’est plus acceptable que le parlement soit le seul maître des dépenses de la Confédération, le peuple doit désormais avoir les moyens de le contrôler. Il faut réintroduire des mécanismes permettant au peuple de contrôler ce que fait le parlement avec l’argent du peuple, par le biais d’un droit d’initiative ou de référendum financier, à tout le moins l’inscription désormais d’un ordre clair des priorités dans toutes les dépenses pour empêcher le parlement de jouer les grands seigneurs tant qu’un revenu disponible décent n’est pas assuré à tous les Suisses. Un principe de priorité de garantie du revenu disponible doit être inscrit dans les règles qui déterminent la répartition de nos dépenses. Plus de prêts au Costa Rica, plus de dons au fond de cohésion de l’UE, plus de participations et de subventions à la liste sans fin des programmes non nécessaires tant que tous les Suisses n’ont pas suffisamment d’argent pour finir le mois. Voilà un autre objectif parfaitement réalisable qui peut être porté par les souverainistes.

 

Michel Piccand

 

 

 

[1] Hans Tietmeyer, président de la Banque centrale allemande, juin 1999 : « Il doit y avoir une concurrence entre les systèmes fiscaux mais aussi sociaux, parmi les nations […] Les systèmes sociaux doivent être compétitifs […] Ils sont de plus en plus mis en concurrence. C’est définitif. Il n’y a pas de marche arrière possible. »

Hans Tietmeyer fut le dernier président de la Banque centrale allemande avant le transfert des pouvoirs monétaires à la Banque centrale européenne. Il est considéré comme l'un des pères fondateurs de l'euro et de l’Union monétaire de l’UE. Démocrate-chrétien, membre de la CDU d’Angela Merkel.

 

N.B. Les propos de Tietmeyer relèvent ici du capitalisme sauvage. On est très loin de la théorie libérale de la concurrence d’un Friedrich Hayek dans lequel l’Etat a le devoir de protéger la juste concurrence (Cf.  La route de la Servitude. Chap. 3. 1943).

Il ne s’agit pas dans le cas la Suisse de remettre en cause le principe de concurrence en tant qu’expression de  la liberté économique individuelle. Mais bien de remettre en cause le Level playing field, le niveau des règles du jeu imposé par l’UE avec la libre circulation. Level playing field faussé et corrompu  parce qu’il ne place pas tous les concurrents dans les mêmes conditions. Dans la libre circulation UE ce n’est plus de la libre concurrence c’est un marché orienté et biaisé, c’est une dérégulation outrancière.  Lorsqu’un travailleur UE ou frontalier accepte en Suisse un travail pour un prix qui ne permet pas à un Suisse de vivre décemment, et qu’il l’accepte parce que la contrepartie qu’il reçoit sera au moins le double de ce qu’il peut espérer dans le pays où il vit ou dans son pays d’origine, alors c’est un marché où le niveau des règles du jeu est faussé. De même les règles du jeu sont faussées lorsque par exemple un métallurgiste provenant d’un grand pays européen a acquis, notamment grâce à des commandes d’Etat, une dimension qu’il serait impossible d’atteindre en Suisse, et qu’il vient ensuite concurrencer les métallurgistes suisses sur leur propre marché. Ici les concurrences sont d’emblée faussées et détruisent les situations de ceux qui sont désavantagés par des conditions dont ils ne sont pas responsables. Ici ce n’est plus une concurrence créatrice mais une concurrence destructrice dans laquelle le cadre juridique  (la libre circulation) ne protège pas la concurrence mais offre tout simplement des primes aux acteurs provenant de pays moins-disants, ce qui est à peu près le cas de tous les acteurs de l’UE face à la Suisse. Ce n’est plus un système de libre concurrence, c’est un système de destruction pour tous ceux qui n’ont pas les moyens ou la masse critique pour rivaliser avec les acteurs UE.

 

[2] ERT. Table ronde des industriels européens.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Table_ronde_des_industriels_europ%C3%A9ens

 

[3] « En 2004 plusieurs négociations entre le puissant syndicat de la métallurgie IGmetall et les grands constructeurs automobiles accordèrent des baisses salariales en échange de garantie d’emplois et de promesses d’investissements. La même année le groupe Volkswagen obtint une réduction des salaires de 30% à l’horizon 2011 « date de libéralisation complète du marché du travail de l’UE élargie » contre « La promesse de préservation des sites ouest-allemands et de non-recours aux licenciements économiques avant 2011 ». (Note 79 in document cité ci-dessous).

Ceux qui voudraient comprendre comment l’Allemagne a mis en concurrence tous les systèmes sociaux de l’UE et comment cela constitue aujourd’hui  une impasse presque insoluble pour la France, ils liront avec avantage L’EXEMPLE ALLEMAND p. 138. Ici :

https://mouvement-9fevrier.org/la-croissance-economique-de-la-suisse-un-drame-politique-cache/

 

[4]

Le blog de Marian Stepczynski. Tribune de Genève. Emmanuel Macron, Gorbatchev français ? 05/12/2018.

« Une France au bord de l’insurrection est un vrai mystère. Par quelque bout que l’on considère le problème, il n’y a aucune raison, statistiquement documentée, de voir dans l’explosion de colère des gilets jaunes le résultat d’inégalités ou d’atteintes au niveau de vie particulièrement criantes. »

 

[5]

Sur les questions de productivité des travailleurs en Suisse :

« L’analyse officielle  avait établi que la croissance du PIB ne pouvait être augmentée que par deux moyens, soit l’augmentation du nombre d’heures travaillées (augmentation de l’offre de travail « Pour augmenter le nombre d’heures de travail fournies, on peut soit faire travailler davantage de personnes, soit faire travailler les personnes plus longtemps» (Op.cit. p.15) soit  l’augmentation de la productivité du travail, par laquelle on entend l’augmentation de la production par heure de travail. » (Note 9).

Sur les questions de mesures d’accompagnement en Suisse :

« Ceci expliquant cela, l’on comprendra d’autant l’évaluation catastrophique de ces mesures d’accompagnements que le Contrôle parlementaire de l’Administration fit en 2011.  (Rapport du Contrôle parlementaire de l’administration à l’attention de la Commission de gestion du Conseil national du 16 juin 2011. FF 2012 1039). Evaluation qui aurait dû soulever un véritable tollé au sein de la population mais qui fut quasiment passée sous silence par les médias. L’exercice ressemble à un véritable épisode de manipulation de la conscience collective. »

Autour de la note 4 du document cité ici.

https://mouvement-9fevrier.org/la-croissance-economique-de-la-suisse-un-drame-politique-cache/

 

[6] La SIFEM SA fond suisse d’investissement pour les marchés émergents financé par l’argent public de la Suisse, a en cours des prêts de faveur comme celui accordé à Delifrost pour un montant de près d’un milliard de francs. Les exemples de ce type sont nombreux, que l’on pense aux  milliards de cohésion aux ex-pays de l’Est qui deviennent ensuite nos concurrents, que l’on finance alors que les acteurs dans ces pays paient moins d’impôts que nous, et qui deviennent ensuite des pays dans lesquels des entreprises suisses délocalisent en partie ou entièrement leurs activités (cf. par exemple la question actuelle de la délocalisation d’ABB en Pologne).

 

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Pour une explication du lien entre baisse du revenu disponible et libre circulation des personnes lire l’essai “La croissance économique de la Suisse, un drame politique caché” et notamment le chapitre : La chute drastique du revenu disponible des plus pauvres, p. 135, ici :

https://mouvement-9fevrier.org/la-croissance-economique-de-la-suisse-un-drame-politique-cache/