Selon divers comptes rendus de la presse, le président turc Recep Tayyip Erdogan a prononcé lors d'une manifestation à Genève un discours contre l'intégration des Turcs vivant en Suisse. En outre, des prêcheurs dépêchés par la Turquie auraient dispensé un enseignement coranique dans un camp de vacances pour enfants turcs. L'UDC estime que des agissements de ce genre ne sont pas tolérables, d'autant moins qu'ils encouragent la radicalisation islamiste. Les représentants de l'UDC à la Commission de politique extérieure du Conseil des Etats, qui se réunit aujourd'hui, exigent donc une prise de position du Conseil fédéral.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a séjourné les 16 et 17 décembre 2019 à Genève pour participer au forum de l'ONU sur les réfugiés. Selon des informations parues dans les médias, il aurait prononcé le 16 décembre à l'hôtel Four Seasons devant 200 sympathisants un discours de propagande contre l'intégration. Erdogan aurait invité les personnes présentes à rester fidèles à la Turquie. Il n'existe pour la diaspora turque qu'un seul Etat auquel ils doivent être fidèles, aurait-il déclaré, ajoutant, pour faire bonne mesure, que le devoir des émigrants turcs est d'étendre leur influence à la politique, aux sciences et à l'économie – en clair, d'infiltrer la société suisse.
Toujours selon les médias, un camp de vacances pour enfants turcs aurait été organisé durant les vacances de Noël à Melchtal (OW) par ladite Fondation islamo-turque pour la Suisse qui dépend directement du ministère de la religion (Diyanet) d'Ankara. Ce camp était dirigé par un prêcheur dépêché par les autorités turques. La majorité des enfants envoyés dans ce "camp de vacances" ne parlaient pas une langue nationale suisse et étaient mal intégrés, indiquent les médias. Les enfants étaient strictement séparés selon le sexe et ont dû suivre un enseignement coranique intense et des leçons de culture turque. Même les petites filles étaient contraintes de porter un foulard sur la tête
Interventions et provocations inacceptables
Pour l'UDC, cette intervention du président turc et l'organisation de camps de vacances de cette nature sont inacceptables. Il est proprement intolérable que les musulmans de Suisse puissent être radicalisés et incités à la haine contre leur pays hôte sans que l'autorité suisse ne réagisse. L'UDC exige donc une prise de position claire du Conseil fédéral. Lors de la séance de la Commission de politique extérieure de la Petite Chambre, le conseiller aux Etats Marco Chiesa déposera une intervention et demandera des réponses aux questions suivantes:
Comment le Conseil fédéral juge-t-il l'intervention du président Erdogan qui encourage ses compatriotes à ne pas s'intégrer?
Le Conseil fédéral a-t-il protesté par la voie diplomatique contre cette intervention?
Comment empêcher la radicalisation en Suisse si des acteurs étatiques étrangers peuvent opérer en Suisse sans aucun contrôle?
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