On nous raconte que les frères El-Bakraoui, les deux kamikazes des attentats de Bruxelles, "n'étaient pas connus pour terrorisme, mais étaient fichés pour grand banditisme". Ils ont fourni "une aide logistique aux commandos de Paris" (mais ils "n'étaient pas connus pour terrorisme"...). En clair, les frères El-Bakraoui, étaient des logisticiens le 13 novembre à Paris et de la chair à canon le 22 mars, comme on peut lire dans la presse. L'aîné a été l'auteur du carnage de l'aéroport, et le cadet a perpétré l'attentat dans le métro.
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Leur nom est apparu sur les radars médiatiques il y a une dizaine de jours, dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris. Donc, ils étaient fichés pour grand banditisme, mais en même temps ils sont apparus sur les radars médiatiques il y a une dizaine de jours, dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris (mais ils "n'étaient pas connus pour terrorisme"...). Bien.
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Ibrahim et Khalid El-Bakraoui sont morts en kamikazes lors des attaques de Bruxelles, qui ont fait au moins 31 morts et 270 blessés mardi à Bruxelles, nous dit-on. Bien. Ibrahim El-Bakraoui, 29 ans, de nationalité belge, est l'un des deux kamikazes de l'aéroport de Zaventem. Son frère cadet, Khalid El-Bakraoui, 27 ans, lui aussi de nationalité belge, est le kamikaze de la station de métro Maelbeek, dans la capitale belge, nous dit-on. Bien.
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Un ancien agent des services belges de renseignement résume très bien la situation et celle-ci vaut d'ailleurs pour tous les pays européens, notamment la France : J’accuse les responsables politiques de n’avoir jamais voulu comprendre la montée de l’Islam radical et de l’avoir délibérément ignorée pour cause d’électoralisme et de 'politiquement correct'. Je les accuse d’avoir laissé plusieurs communes belges développer un radicalisme djihadiste depuis des années, au point qu’un responsable socialiste m’avait un jour dit 'nous connaissons le problème de Molenbeek mais que voulez-vous, c’est un électorat qu’on ne peut négliger'.
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L'Observatoire de l'islamisation, quant à lui, fait le point sur les auteurs des attentats : "ce sont tous des multirécidivistes radicaux et fichés, déjà condamnés, mais qui frappent après de trop courts passages en prison, bénéficiant souvent des remises de peine".
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De son côté, l'avocat Thibault de Montbrial déclare au Figarovox : "Nous sortons d'une période de soixante-dix ans de paix. Ce temps est aujourd'hui révolu, nous sommes attaqués sur notre territoire et il faut totalement réorganiser sa défense à l'aune de cette nouvelle donne. Cela implique en amont de rompre avec l'angélisme récurrent de nombreuses élites, notamment politiques et médiatiques, encore réticentes à nommer l'ennemi. Il faut aussi revoir l'organisation de la sécurité à l'échelle européenne. L'espace Schengen a en effet été pensé comme un espace économique, de libre-échange et de libre circulation de temps de paix".
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Thibault de Montbrial : "Les questions de sécurité n'y ont quasiment pas été prises en compte. Ce n'est pas le terrorisme qui nous fait la guerre. Ce sont les islamistes radicaux, qui utilisent le moyen du terrorisme pour faire triompher l'islamisme politique. C'est une guerre de conquête. La situation n'a plus rien à voir avec les vagues d'attentats qui nous ont frappés dans les années 1980 ou 1990. Aujourd'hui, les attaques sont perpétrées par des ressortissants européens, nés et élevés ici, et qui nous haïssent".
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Thibault de Montbrial : "Ils ne sont plus quelques dizaines, mais des milliers. Ils bénéficient d'un soutien significatif d'une partie de la population, notamment sur le plan logistique. En France, on trouve des dizaines de Molenbeek, comme le rappelait dimanche dernier Patrice Ribeiro, le Secrétaire Général de Synergie-officiers. Ce n'est qu'en ayant une lucidité totale sur ce phénomène que nous pourrons mener les politiques de sécurité et de reconquête de nos valeurs qui s'imposent", conclut Thibault de Montbrial.
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Sur l'islam proprement dit, c'est le chroniqueur catholique conservateur Bernard Antony qui ose aller au fond du problème : "Le secret de ce que certains appellent la radicalisation n’est pourtant pas bien difficile à trouver : il suffit de parcourir le Coran et aussi les hadîths (faits et gestes du prophète) en vente dans toutes les librairies musulmanes et dans bien d’autres. Ce sont les livres sacrés de l’islam".
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Bernard Antony : "C’est dans ces textes qu’est enseigné le modèle du prophète Mahomet que jusqu’ici l’islam a présenté comme devant être imité en toutes choses : dans la paix, dans la guerre, dans l’amour et ce jusqu’aux détails de mœurs les plus intimes. On y lit les récits, avec les chaînes de témoignages (isnad) concordants, des égorgements, lapidations, crucifixions, amputations, tortures, distributions des femmes et des enfants des ennemis massacrés comme butin de guerre", conclut Bernard Antony, qui prône une réforme de l'islam.
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En résumé et en conclusion, on nous raconte que les frères El-Bakraoui étaient fichés pour grand banditisme, qu'ils étaient de nationalité belge et qu'ils étaient à la fois logisticiens le 13 novembre à Paris et chair à canon le 22 mars à Bruxelles. On nous dit tout sauf qu'ils étaient musulmans. Pas d'amalgame... Au fait, le Belgistan est-il ou n'est-il pas musulman ? Pas d'amalgame, vous dis-je !
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Michel Garroté, 24 mars 2016
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