TF1 – Débat présidentiel – Presque rien sur la défense et le terrorisme

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Michel Garroté  --  Selon un sondage OpinionWay pour Le Point, à la question « Qui vous a le plus convaincu ? » posée aux téléspectateurs du débat lundi soir sur TF1, 24% d'entre eux répondent Emmanuel Macron. Suivent François Fillon et Marine Le Pen, ex aequo à 19% ; Jean-Luc Mélenchon peut être satisfait : il est le plus convaincant pour 15% des téléspectateurs. Benoît Hamon par contre, peut faire grise mine. Seulement 10% l'ont jugé le plus convaincant. C'est moins que ceux qui répondent : aucun. -- Quant à l'audience : 9,8 millions téléspectateurs. -- Principale déception de ce débat ennuyeux : presque rien sur la défense et le terrorisme.
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Le général Vincent Deportes (voir source en bas de page) déplore que le sujet de la défense et de la sécurité n'ait été traité qu'à la fin du débat de la présidentielle lundi 20 mars 2017 à 21h00 sur TF1. Et augmenter le budget de la Défense est pour lui une nécessité.
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En effet, au lendemain du débat entre les cinq principaux candidats à l'élection présidentielle, le général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Sciences po, a regretté, mardi 21 mars 2017, sur franceinfo, que le sujet de la défense et de la sécurité ait été traité à la fin. Il a invité les candidats à exiger que ces thèmes soient abordés plus longuement.
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C'est l'un des très grands enjeux de la prochaine présidentielle, a-t-il ajouté. Le général Vincent Desportes a aussi appelé à faire passer le budget de la défense à 2% d'ici 2022. Il faut prioriser et réinvestir immédiatement dans la défense, a-t-il défendu.
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L'interview (voir source en bas de page) :
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franceinfo : On attendait les candidats sur la place de la France dans le monde, sur sa défense. Le sujet a été abordé, sans mauvais jeu de mots, au pas de charge. Est-ce votre avis ?
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Le général Vincent Desportes : Hélas, vous avez parfaitement raison. Je déplore totalement que ce sujet ait été traité à la fin, à un moment où on était sûr qu'il ne resterait pas de temps. Aujourd'hui, on voit bien que les politiques de sécurité et de défense sont la condition de toutes les autres sécurités. Je crois que les organisateurs du débat se sont trompés. Il s'agit d'un sujet qui intéresse. L'attaque à l'aéroport d'Orly a eu lieu samedi dernier. Je crois que les candidats devraient faire porter leur voix davantage. Ils devraient exiger que l'on parle de défense et de sécurité : c'est l'un des très grands enjeux de la prochaine présidentielle.
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franceinfo : Marine Le Pen veut faire passer le budget dès 2018 à 2% du PIB, soit 41 milliards d'euros, François Fillon lui répond que c'est impossible : a-t-on les moyens de passer à 2% ?
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Le général Vincent Desportes : La question n'est pas celle des moyens. Madame Le Pen a raison quand elle dit que, aujourd'hui, l'armée est à l'os. Je rappelle qu'aucun gouvernement, sous la Vème République, n'aura laissé les armées dans un tel état de délabrement que ce gouvernement. Il y a un besoin urgent de réinvestissement dans la défense. Maintenant, il y a une affaire de volume et une affaire de délai. Un budget à 2% est le minimum pour arriver à faire voler nos avions, naviguer nos bateaux et rouler nos chars. Alors, quand ? Les études techniques sont claires : il faut que ça se fasse pour 2022. Si ça se fait après, il faudra faire des choix entre les différentes composantes des armées, à un moment où les menaces explosent dans le monde.
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franceinfo : Sentez-vous une sorte de frilosité, une envie de désengagement des candidats de l'armée ?
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Le général Vincent Desportes : François Fillon a eu raison de dire qu'il faut prioriser sur les différentes interventions de la France. On a vu une France intervenir partout avec des moyens qu'elle n'avait pas. Si vous avez un comportement de guerre, vous devez vous donner les moyens de la guerre, ce qui n'a pas été fait. Il faut réinvestir immédiatement dans la défense. C'est une priorité. J'espère que, dans le prochain débat, cela ne sera pas traité à la va-vite en dernier sujet, conclut le général Vincent Desportes.
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Michel Garroté pour Les Observateurs
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http://www.francetvinfo.fr/monde/terrorisme-djihadistes/debat-de-la-presidentielle-les-candidats-devraient-exiger-que-l-on-parle-de-defense-et-de-securite_2107574.html#xtor=AL-79-[article]-[connexe]
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Guy Parmelin va à la Défense alors qu’Ueli Maurer passe aux Finances

Guy Parmelin sera ministre de la Défense dès le 1er janvier. Son collègue de parti Ueli Maurer lui a cédé ce portefeuille vendredi pour reprendre les Finances. Tous les autres ministres conservent leur dicastère.

Spécialiste au Parlement des assurances sociales, l'UDC Guy Parmelin aurait bien aimé reprendre le Département de l'intérieur des mains du socialiste Alain Berset, peu enclin à le lâcher en pleine réforme de la prévoyance vieillesse.

Le viticulteur vaudois s'était dit ouvert à tous les départements. A ceux qui pointaient du doigt son manque d'expérience de direction, l'UDC a maintes fois répété qu'il avait été caporal. Il s'agira désormais pour Guy Parmelin, en tant que chef du Département de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), de porter la réforme de l'armée à son terme.

Gestion des services secrets

Le Vaudois sera vraisemblablement appelé à défendre devant le peuple la nouvelle loi sur le renseignement. Un référendum de gauche a été lancé contre ce projet qui vise à attribuer davantage de moyens aux agents de la Confédération en matière de surveillance.

Il devra aussi gérer ce service, maintes fois décrié ces dernières années et dont le rôle pourrait prendre de l'importance avec la menace terroriste.

Premier ministre UDC des Finances

Ueli Maurer sera le premier conseiller fédéral UDC en charge des Finances. Contrairement à Eveline Widmer-Schlumpf, le Zurichois n'est pas un spécialiste de la finance internationale même s'il est comptable.

Secret bancaire, programme d'économies, imposition des entreprises: la Grisonne laisse de lourds dossiers à son successeur. Le nouveau ministre des Finances devra se jeter à l'eau rapidement car le peuple se prononce le 28 février sur l'imposition des couples.

ats/gax/tmun

La Défense, chasse gardée de l'UDC

La Défense est une vieille chasse gardée de l'UDC. Le premier conseiller fédéral de ce parti, Rudolf Minger, a dirigé ce département de 1930 à 1940. Ce fut le cas également de Rudolf Gnägi de 1968 à 1979. Adolf Ogi a repris le flambeau en 1995. Depuis, aucun autre parti n'a dirigé le DDPS. Si ce n'est le PBD pendant un an, Samuel Schmid n'ayant pas terminé sa carrière comme démocrate du centre.Au Département des finances (DFF), c'est aussi une page de l'histoire qui se tourne. Depuis 1960, le DFF a été dirigé pendant 26 ans et demi par le PLR, 16 ans par le PS, 8 ans et demi par le PDC et 5 ans par le PBD.

Une répartition sans conflit

La répartition des Départements fédéraux s'est faite sans conflit et dans la collégialité. Il s'agit d'un bon départ pour le Conseil fédéral dans sa nouvelle composition et cela devrait continuer ainsi, a commenté vendredi la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga."J'ai discuté avec tous les conseillers fédéraux et me suis fait une image claire", a expliqué la socialiste devant la presse. Cinq ministres voulaient conserver leur département. Seul Ueli Maurer a souhaité changer et passer aux Finances.

Pologne : football et défense de la chrétienté…

Banderole déployée dans un stade de football polonais de Varsovie le 31 octobre dernier, lors de la rencontre entre les clubs KKS Lech de Poznan et WKS Śląsk de Varsovie. On peut lire sur la banderole (le texte commence en haut et finit en bas) : « Quand la peste islamiste inonde l’Europe, levons-nous pour défendre la chrétienté ». Bigre, ils n’ont pas froid aux yeux les Polonais… À noter que l’écu porté sur le bras gauche du “chevalier” est l’écusson du club de Varsovie…

Autres photos à la source

Général Desportes : « La France doit le savoir : elle n’est plus défendue »

Un brûlot, doublé d’un cri d’alarme. Vincent Desportes (photo), général de division de l’armée de terre et indéfectible libre-penseur de la chose militaire, publie ce jeudi 29 octobre un livre au titre éloquent : La dernière bataille de France (éd. Gallimard). Tout part d’un constat : jamais l’armée française n’a été mobilisée sur autant de fronts, y compris sur le territoire national avec l’opération Sentinelle ; pourtant,  les moyens qui lui sont alloués sont en constante diminution depuis 25 ans : 3% du PIB en 1982, 1,7% en 2011, 1,44% en 2015. « Réveillons-nous, écrit Vincent Desportes. Ce n’est pas parce que l’Europe est en paix depuis 70 ans que cela durera ».

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