Les chiens sont lâchés

Les chiens sont lâchés de nouveau sur Bachar Al Assad. Nous retrouvons les mêmes discours sur nos radios télévisions que ceux qui nous ont accompagnés chaque sur Alep. Avec heureusement, le succès que l’on sait. Les gentils rebelles sont les victimes du grand méchant Bachar.

Rien ne fut dit sur Raqqa et sur Mossoul où les bombes tombaient en évitant femmes, enfants et vieillards puisqu’aucun n’est véritablement mort, du moins si l’on en croit les médias français, voire européens. Les bombes américaines, Anglaises, Françaises savent choisir leurs cibles ! Ce fut, nous dirons les bonnes âmes, des bombardements sélectifs…

Moi je n’y crois pas, et toute personne ayant un peu d’intelligence sait qu’une bombe tue sans distinction. Il y a des morts utiles, et d’autres non ! Il y a ceux d’Alep et ceux de Raqqa et de Mossoul. A Alep, ils étaient de facto civils innocents, et à Raqqa et Mossoul, c’étaient tous de vilains djihadistes. Ainsi, la parole d’une association droits de l’homme syrienne dit, et les médias répètent ! De Sarkozy, à Macron en passant par Hollande, nous assistons à un mensonge d’état.

Nous trouvons quasiment aucune protestation sur l'invasion turc : L’enclave d’Afrin. Le dictateur Erdogan nous fait son Hitler. Il exige son espace vitale, regrette l’empire Ottoman. Menace les USA ! Interdit à tous pays de le contester. Qui conteste d’ailleurs, qui s’insurge sur des frontières violées impunément ?

L’exemple de Daladier et Chamberlain n’a donc servi à rien. Les Kurdes laïcs, de philosophie marxiste, sont détestés par le pouvoir turc. Les Turcs considèrent que leur émanation politique, le Parti de l'union démocratique (PYD), est une branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les Daladier/Chamberlain nouveaux ne bougent pas ! Les USA ont estimé que les préoccupations sécuritaires turques étaient "légitimes". Quant à la France, elle a évoqué la situation syrienne dans son ensemble et s’est dite préoccupée par les "développements en cours à Afrin, à Idleb et dans la Ghouta orientale, près de Damas". Autrement dit, les Kurdes ne peuvent compter que sur eux-mêmes officiellement.

Sur France 24, on donne la parole vraie : "Depuis plus d'un mois, le régime concentre ses troupes pour attaquer la Ghouta", a assuré à l’AFP Mohamed Allouche, un responsable de la milice salafiste Jaich al-Islam. Un islamiste sert de source à la télévision Française !

C’est un islamiste qui alerte nos médias sur les méchants militaires de Bachar Al Assad. C’est un peu comme si un WaffenSS alertait l’opinion américaine, anglaise, française sur le bombardement de Dresde. C’est un peu ridicule, même si la mort des civils allemands (40 000 morts à Dresde) vaut bien la mort des civils Syriens.

A décharge, France 24 nous dit : Début janvier 2018, la base de Harasta, contrôlée par le régime à la périphérie de la Ghouta, a été encerclée par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (anciennement Front al-Nosra) et des groupes rebelles, prenant au piège plus de 250 militaires de l’armée syrienne. Le régime a lancé une offensive, le 4 janvier, pour briser ce siège. Le « régime » n’aurait-il pas dû venir au secours de ces 250 militaires promis à une mort certaine aux mains de ces barbares que soutient la France. Une France qui trouve qu’Al Nosra fait du bon boulot dixit Laurent Fabius.

J’ai souvent tellement honte de mon pays, que je ne sais plus quoi dire. Terre des Droits de l’homme qui agresse la liberté d’expression. Terre des « Lumières » qui libèrent les criminels, se couche devant la banlieue, devant les zadistes et autres antifas, mais condamne les donneurs d’alertes.

Les politiciens éteignent ses Lumières, et les flammes de l’espérance ! Ô France qui déterre ses racines, et abat ces chênes historiques, je souffre de te voir ainsi maltraitée !

Tous les conflits ne sont pas traités de la même manière ! Il y a celui du Donbass.

La République populaire de Donetsk est un État sécessionniste de l'Ukraine autoproclamé dans l'oblast de Donetsk le 7 avril 2014 et contrôlant une partie de celui-ci. Les habitants n’ont pas accepté de passer sous la coupe des Ukrainiens, et de groupes et milices ouvertement néonazis !

Ils refusent de perdre leur langue de naissance le Russe, et leurs origines. C’est l’Alsace et la Lorraine qui voulaient rester Française, c’est la Sarre qui voulait être Allemande. Ces trois régions ont obtenu ce qu’elles voulaient. Les deux premières par la force d’une guerre, la troisième par un référendum.

Le Donbass n’a pas eu le choix des urnes ! Ils veulent l’indépendance puisque Kiev, l’Union Européenne, les USA, l’OTAN, refusent qu’ils aient une large autonomie. Il y a le projet d’une République confédérale qui devait réunir les deux États sécessionnistes de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk et couvrir de ce fait le territoire du Donbass à l’extrême est de l'Ukraine.

Depuis, c’est la guerre civile pour les uns, une guerre d’indépendance pour les autres. Bien entendu, la France ne soutient pas l’indépendance ! Nous avons oublié Louis XVI, et l’aide apportée à l’indépendance américaine !

La France dans le sillage de Merkel, tel un caniche, obéit à son maître allemand et derrière, aux USA. En face, il y a la détermination des indépendantistes, peut-être de la Russie de Poutine ! Mais qu’aurions nous fait si, dans les années 20, l’Alsace et la Lorraine avaient menées des actions de guerre contre « l’occupant » allemand ? La Droite et sans doute la Gauche de l’époque, se seraient enflammées…

Mais pour l’heure, c’est un grand silence qui couvre les manœuvres de l’OTAN et des USA, ce qui revient aux même, puisque l’OTAN est au service des USA. La Russie est encerclée par les bases américaines, au nom du principe de précaution ! Les russes sont devenus encore les méchants, et la grande Amérique vient au secours de la faible Europe ! Vous y croyez ! Il suffit de regarder une carte de l’emplacement des bases militaires pour réaliser que ce sont les USA qui encerclent et agressent partout dans le monde, y compris la Chine. Pas la Russie qui conteste pourtant aux USA, sa présence en Syrie, sans y être invitée, au même titre que sa présence à ses frontières.

Où est la presse nationale, elle ne s’intéresse pas aux 10 000 morts du Dombass !

"Souvenez-vous de Kira et de Kristina, abattus par le régime de putsch de Kiev, le bombardement fou de Gorlovka.

Des hommes, des femmes, des vieillards, des enfants trop blonds trop blancs ? Selon le dernier rapport de la mission de surveillance des droits de l’homme des Nations unies, le nombre des 10 000 victimes a été dépassé au printemps 2017 pour atteindre les 10 090 tués parmi lesquelles, 2 777 civils. (Source). « Les bombardements et les mines causent l’essentiel des dommages auprès de la population », note la responsable de l’ONU Fiona Frazer. Mais la presse française n’aiment que les morts Syriens et d’autant plus, lorsqu'ils sont « rebelles », c’est-à-dire islamistes !

Des négociations eurent lieu entre les présidents russe, Vladimir Poutine, l’ukrainien, Petro Porochenko sous le patronage du président français François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel. Les fameux accords de Minsk.

Kiev se voyait accorder la reprise, cruciale, du contrôle de sa frontière avec la Russie mais concédait en revanche des changements constitutionnels garantissant aux régions séparatistes un « statut spécial » et l’instauration d’un « gouvernement provisoire » dans l’Est. Mais depuis, la mort accumule les enfants blonds et blancs dans un grand silence ! Il n’y a point de petit Aylan pour réveiller tous ses braves gens dans les rédactions. Ces enfants blonds et blancs sont zappés ! Une deuxième mort pour eux ! Et puis, c’est si loin le Dombass !

Le bilan est lourd ! Le conflit a plongé l'Ukraine dans une profonde crise économique. Déjà mal en point avant le soulèvement du Maïdan, l'économie ukrainienne est portée à bout de bras par le Fonds monétaire international (FMI) qui lui a accordé en 2015 un plan d'aide de 17,5 milliards de dollars. Il serait peut-être temps de lâcher du lest et chercher à véritablement négocier. Mais avec qui ? Avec l’Union Européenne incapable de prendre son indépendance et de parler d’une seule voix ! Avec les USA que cette guerre arrange finalement. Quoi qu’il en soit, les blocus des uns et des autres, font plus de mal que de bien. Très égoïstement, je pense aux agriculteurs français qui sont les otages d’une réponse du berger à la bergère, d’un blocus de la Russie en réponse à un blocus de l’Union Européenne. Il faut sortir de cette spirale infernale.

En conclusion, il y a des guerres en Europe qui n’intéressent pas grand monde dans les médias, et des guerres aux Moyen-Orient dont on ferait bien de regarder avec plus de discernement.

Gérard Brazon



 
 

Bachar el-Assad s’est rendu en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine

Le Président russe Vladimir Poutine a rencontré à Sotchi son homologue syrien Bachar el-Assad, dans le cadre d'une visite de travail.

Le 20 novembre, le Président Vladimir Poutine s'est entretenu à Sotchi avec le Président syrien Bachar el-Assad, a rapporté mardi le service de presse du Kremlin.

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Suite de l'article

 

Pour Bachar el-Assad, Trump sera un allié naturel

Bashar Assad

   
Michel Garroté - Le chef de l'Etat syrien s'est dit prêt à coopérer avec le futur président américain dans la lutte contre le terrorisme. C'est la première réaction de Bachar el-Assad après l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Le chef de l'Etat syrien a affirmé que le républicain serait un allié naturel s'il luttait contre le terrorisme.
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"Nous ne pouvons rien dire sur ce qu'il va faire, mais disons que s'il va lutter contre le terrorisme, bien sûr nous allons être alliés, des alliés naturels de la même manière que nous le sommes avec les Russes et beaucoup d'autres pays qui veulent défaire le terrorisme". En juillet dernier, Donald Trump avait affirmé : "L'EI est une bien plus grande menace contre nous qu'Assad".
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Interview de Bachar el-Assad : “Certaines personnes qui avaient décapité des gens sont parties pour l’Europe en tant que paisibles citoyens”

Lors d'une interview diffusée mardi par la télévision tchèque, le président syrien a affirmé que la paix reviendrait dans son pays quand l'Occident et l'Arabie saoudite auront cessé de «soutenir les terroristes». Bachar el-Assad s'est aussi félicité de l'intervention armée de la Russie.

Pour ramener la paix, a-t-il affirmé, il faut que plusieurs pays, «la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l'Arabie saoudite, le Qatar et quelques autres arrêtent de soutenir les terroristes. Le lendemain, la situation sera déjà meilleure et en quelques mois nous aurons la paix complète en Syrie.»

Bachar el-Assad se dit sceptique sur la possibilité de mettre en place une large coalition contre le terrorisme. «Pourquoi n'ont-ils rien appris de Charlie-Hebdo ? (...) Vous ne pouvez pas combattre le terrorisme alors que vous soutenez directement les terroristes avec des armes et avez une alliance avec ce plus grand soutien du terrorisme dans le monde qu'est la monarchie saoudite», assène-t-il.

A propos de la destruction d'un avion russe par l'aviation turque, le président syrien a estimé que (le président turc Recep Tayyip) Erdogan «avait perdu son sang-froid parce que l'intervention russe avait changé le rapport des forces sur le terrain».

«L'échec d'Erdogan en Syrie, l'échec de son groupe terroriste, marque sa fin politique», a-t-il ajouté.

L'extrémisme réimporté au Proche-Orient

Interrogé sur la possibilité de voir des terroristes entrer en Europe cachés parmi les réfugiés syriens, Bachar el-Assad a dit que leur infiltration «avait lieu, bien entendu», mais qu'il était difficile d'estimer leur nombre. «Mais c'est la réalité. Et je crois qu'on peut trouver sur des photos ou des vidéos sur internet des preuves que certains, qui avaient tué et parfois décapité des gens ici, sont partis pour l'Europe en tant que paisibles citoyens».

L'Europe, a-t-il estimé, a échoué à intégrer des immigrants venant d'horizons culturels différents, tandis que des «institutions wahhabites» ont financé des activités pour «fausser l'interprétation de l'islam».

Source

Claude Smadja : Créer une véritable coalition contre le groupe Etat islamique est-il possible?

RTS le 25 novembre 2015 / Le journal du matin

Créer une véritable coalition contre le groupe Etat islamique est-il possible? François Hollande est à mi-chemin dans son marathon diplomatique pour tenter de la concrétiser. Après David Cameron, Barak Obama et Angela Merkel, c'est à Moscou qu'il se rendra jeudi. La Russie qui s'est singulièrement crispée mardi, après que la Turquie a abattu un avion militaire russe qui aurait violé son espace aérien. Plutôt que de songer à une coalition, ne faudrait-t-il pas au mieux se contenter d'une coopération opérationnelle dans la lutte internationale contre le groupe Etat islamique? Expert en relations internationales, Claude Smada est président du cabinet Smadja et Smadja.

Merci à Cenator

De la Syrie à la France, chronique de Richard Millet

Chronique n°43

Je viens de rentrer de Syrie où il m’a été donné de rencontrer Bachar el-Assad à qui, avec un groupe de parlementaires et d’intellectuels français, j’ai apporté mon soutien dans la lutte qu’il mène contre le terrorisme islamiste, lui souhaitant la victoire et celle de ses alliés russes, et lui signalant mon désaccord profond, sur ce sujet comme sur tant d’autres, avec un gouvernement français aux ordres du wahabisme qataro-saoudien également soutenu par les Américains, lesquels sont, on ne le rappellera jamais assez, responsables du chaos proche-oriental et, par voie de conséquence, des attentats qui ont lieu dans cette région, ainsi qu’en Occident.

Suite sur le site de Richard Millet

Merci à Pierre H.

Assad prêt à organiser une élection… lorsque la Syrie sera libérée de l’EI

 

Le président syrien Bachar al-Assad s'est dit prêt à organiser une élection présidentielle en Syrie, mais seulement une fois que le pays aura été "libéré" des combattants du groupe Etat islamique (EI), a déclaré à l'AFP un député russe se trouvant à Damas.

 

Extrait de: Source et auteur

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Pourquoi Bachar el-Assad semble-t-il aujourd’hui incontournable ?

Entretien
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Richard Labévière, expert en questions stratégiques et rédacteur en chef de prochetmoyen-orient.ch, analyse le revirement des diplomaties occidentales quant à la place du président syrien dans une solution à la crise syrienne.
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Dès les premiers mois du conflit syrien, en 2011, la focalisation se porte sur le président Bachar el-Assad dont le départ est présenté par les Occidentaux comme un préalable fondamental à toute discussion en vue d'une solution politique négociée. Or ces analyses d'un régime personnifié, structuré autour du président et de ses réseaux, occultaient les réalités de terrain et les évolutions des rapports de force à l'échelle locale et régionale. Non seulement les projections sur la décomposition du régime ne se sont pas réalisées, mais une convergence ponctuelle russo-américaine sur le dossier syrien est apparue. Richard Labévière, expert en questions stratégiques, revient sur l'évolution du conflit et la nouvelle donne introduite par la montée en puissance de la Russie.

Comment interprétez-vous l'officialisation de l'engagement russe en Syrie ?
Le président russe Vladimir Poutine a consolidé un engagement militaire en Syrie qui n'est pas nouveau. Il doit s'exprimer à l'Assemblée générale des Nations unies pour la première fois le 30 septembre, où il arrive avec des propositions concrètes sur la Syrie avalisées par la Chine et l'Iran, et favorisé par l'évolution du contexte militaire et diplomatique sur le conflit syrien. On sait qu'il y a maintenant un état-major commun de coordination des forces et de planification a minima entre la Russie et les États-Unis dans l'espace aérien.
Pour comprendre cette situation, il faut surtout corriger l'idée avancée par les commentateurs politiques dans la presse française, selon laquelle les Russes interviennent pour sécuriser le réduit alaouite de Lattaquié. Rappelons d'abord qu'aujourd'hui, démographiquement, avec l'afflux de réfugiés, Lattaquié est plus sunnite qu'alaouite. Mais c'est surtout une erreur d'analyse. Aujourd'hui, si l'armée russe intervient, c'est pour appuyer l'armée syrienne dans son effort de stabilisation du « pays utile ». Il s'agit de stabiliser Damas, Homs, Hama, Alep, et à terme l'ensemble du pays aux marges de Deraa, Jisr el-Choughour, Deir ez-Zor.
L'intervention militaire russe correspond donc à une politique régionale structurée de Moscou. Sur le plan international, depuis le début de la crise, Poutine est conscient qu'il y a des liens organiques entre la gestion de la crise syrienne et la question ukrainienne, et il consolide ses positionnements militaires et stratégique dans trois directions : l'Arctique (grand Nord), la mer Noire (Ukraine) et la Méditerranée (Syrie), et le Kamtchatka dans l'extrême Asie à un moment où l'on apprend que le président américain Barak Obama est en train d'installer 10 ogives nucléaires supplémentaire en Allemagne avec l'accord de la chancelière allemande Angela Merkel. Nous sommes globalement dans un nouveau contexte de guerre froide, avec des évaluations de forces au coup par coup et certaines ententes. Sur le dossier syrien, il y a une convergence parce que l'administration américaine ne peut pas s'opposer à un engagement accru des Russes pour lutter contre Daech.

Comment expliquez-vous ce revirement des pays européens concernant Bachar el-Assad ?
L'Europe découvre aujourd'hui qu'il y a des réfugiés en Jordanie, au Liban, et cet afflux de réfugiés s'explique par plusieurs raisons. Les réfugiés qui étaient accueillis à bras ouverts en Turquie le sont moins. Le président turc Recep Tayyip Erdogan est dans une position politique très difficile, il a perdu sa majorité absolue et disposait de 40 jours pour constituer un gouvernement d'union nationale, mais cela a été un échec. Il doit retourner aux urnes qui vont limiter sa marge de manœuvre politique aujourd'hui atténuée. En conséquence, il réagit de deux manières : d'un côté, il ouvre ses bases à la coalition en laissant croire que cette fois-ci la Turquie lutte véritablement contre Daech, alors que dès le début les services turcs ont aidé l'EI et sa progression ; et il profite de cet effet d'annonce pour taper sur les Kurdes, le PKK en Turquie et en Irak. D'un autre côté, pour se venger des Européens qui n'ont toujours pas fait avancer les discussions sur l'adhésion de la Turquie à l'UE, il favorise le départ des réfugiés vers l'Europe. Face à cela, les opinions publiques en Europe sont globalement contre ces migrations non contrôlées qui ne donnent lieu à aucune politique coordonnée puisque l'UE est incapable de se concerter avec l'Union africaine et la Ligue arabe. Les opinions publiques en Europe considèrent que cet afflux de réfugiés est lié au fait que Daech a pris de l'expansion et qu'au bout d'un an de prétendue grande coalition qui réunit les armées les plus puissantes du monde, le résultat est nul. On demande aux gouvernants d'être plus efficaces pour atténuer les migrations. De fait, cette approche oblige à corriger les relations que tous ces pays entretiennent avec Bachar el-Assad.

Est-ce que cela signifie que, pour les Occidentaux, une solution négociée passerait nécessairement par Bachar el-Assad ?
Dès le départ, il y a eu une erreur d'appréciation, liée au mal nommées « révolutions arabes », sur la qualification de ces crises. Les diplomaties occidentales se sont trompées en plaquant la réalité tunisienne et égyptienne sur la situation syrienne personnalisée à travers Bachar. En juillet 2012, Barack Obama, David Cameron et Nicolas Sarkozy ont demandé le départ du président syrien parce qu'on a réduit la crise syrienne à sa personne. Or aujourd'hui, même Laurent Fabius considère que le départ de Bachar n'est plus un préalable. Les diplomaties polonaise, espagnole, tchèque, de petits pays européens, considèrent que Bachar el-Assad incarne la légitimité politique et militaire de son pays et que l'on ne peut que dialoguer avec lui si l'on veut efficacement lutter contre Daech. Or à ce stade, si un processus sort de la réunion de l'Assemblée générale onusienne (qui s'ouvre officiellement aujourd'hui à New York, NDLR), ce processus se fera avec Assad. Ceux qui pensent le contraire sont les représentants de l'opposition cinq étoiles de Paris et d'Istanbul. Même si la résolution de la crise syrienne ne va pas reconstituer une situation à l'identique comme c'était le cas avant. Sur le plan territorial, cela dépendra de l'évolution du rapport de force sur le terrain, il peut y avoir des formes d'autonomie, de fédéralisme, les Kurdes et les druzes ont déjà commencé à négocier avec Damas de futurs aménagements constitutionnels. Les Russes et les Iraniens sont relativement en convergence avec le régime syrien. La Chine a également montré son intransigeance au Conseil de sécurité. Quand les Chinois voient qu'un village entier en Syrie a été vidé de ses habitants et peuplé d'Ouïgours, ils sont conscients du danger. C'est un camp d'entraînement dont les effectifs seront réexportés plus tard dans le Xinjiang du Nord-Ouest chinois. Pékin rencontre déjà beaucoup de problèmes avec les Ouïgours présentés par les Occidentaux comme des combattants de la liberté. Finalement, tout devrait se décanter lors des discussions à l'Assemblée générale de l'Onu.

 

Pour mémoire

Soutenir Assad est le seul moyen d'arrêter la guerre, estime Poutine

Washington et Moscou reprennent langue sur la Syrie, possible remise en selle d'Assad

Carla Del Ponte compare l'avenir d'Assad à celui de Milosevic

Assad "doit partir" mais le calendrier est négociable, affirme Washington

http://www.lorientlejour.com/article/946412/pourquoi-bachar-el-assad-semble-t-il-aujourdhui-incontournable-.htmlhttp://www.lorientlejour.com/article/946412/pourquoi-bachar-el-assad-semble-t-il-aujourdhui-incontournable-.html

 

L’appel au meurtre de Hollande sur Bachar El-Assad

François Hollande n’est pas seulement un coureur de jupons invertébré (et invétéré aussi) qui tire sur tout ce qui bouge, il est aussi accessoirement président de la république française. Vous me direz, il ne serait pas l’un s’il n’était pas l’autre. Probablement, mais ce n’est pas là la question. A ce titre, il devrait, au moins dans ses interventions publiques, se montrer respectueux des règles élémentaires du droit international. Mais non.

Suite

La France doit-elle soutenir Bachar el-Assad ?


Syrie-1


Pour les Chrétiens de Syrie et pour la sécurité d’Israël, l’Etat Islamique (EI), contrairement à Bachar el-Assad, représente un danger létal, existentiel. La question n’est donc pas d’être « pour » ou « contre » Bachar el-Assad. La question est d’anéantir l’Etat Islamique (EI) et s’il le faut, conclure, pour ce faire, une alliance tactique à court terme - éventuellement renouvelable - avec Bachar el-Assad.

A ce propos, trois membres du parti français Les Républicains (plus précisément, de la Droite Populaire, un courant de droite membre des Républicains), Quentin Vercruysse, Pierre Gentillet et Alexandre Moustafa exhortent Paris à apporter un soutien militaire à Damas dans sa lutte contre l'Etat islamique (extraits adaptés ;  lien vers source en bas de page) : Certains accuseront Bachar el-Assad d'être un dictateur, d'autres le nommeront responsable du sang versé en Syrie ou bien le décriront comme l'ennemi de l'Occident. Depuis plusieurs années la Syrie est victime sans fondement d'un réel mépris occidental.

Malgré les nombreuses critiques émises quotidiennement à l'encontre de la République syrienne, aujourd'hui la Syrie de Bachar el-Assad se révèle être le dernier rempart face à Daesh, face à l'inexorable émergence d'un vaste Etat islamique prônant la charia la plus pure, aux antipodes des prétendues "valeurs" défendues par l'Occident. Bachar el-Assad, majoritairement soutenu par son peuple, est doté d'une légitimité. Si le chef d'Etat syrien était aussi isolé que le décrivent les médias Occidentaux, comment aurait-il pu rester au pouvoir durant plus de 4 ans de crise ?

Bachar el-Assad est un président combatif au service de son peuple et de sa nation. Alors que Daesh ne cesse d'attirer des terroristes du monde entier, ayant de fait une armée inépuisable, que la communauté internationale condamne l'existence et les faits de cet autoproclamé état, que l'opposition syrienne est uniquement composée d'islamistes; la France, nation autrefois ardente et indépendante, doit retrouver ses lettres de noblesses, à minima dans sa politique internationale, en changeant radicalement sa position sur le dossier syrien. La France doit ouvertement et fièrement soutenir la République arabe syrienne, en y apportant une aide militaire et économique.

Etat nationaliste, laïc et multiculturel, la Syrie est un pays souverain dans lequel les femmes sont libres et les chrétiens protégés. Rappelons qu'avant l'ingérence étrangère, la Syrie était un des rares pays arabes ou la communauté chrétienne évoluait démographiquement. Rappelons également que depuis l'intervention américaine en Irak, environ 90% des chrétiens d'Irak ont été tués ou ont fui.

L'extermination des chrétiens d'Orient ne vient ni de Bachar el-Assad, ni de Saddam Hussein. Ce génocide a été accentué à cause de l'ingérence occidentale, notamment américaine, dans cette région du globe. Cette ingérence s'illustrant par des interventions militaires, en Irak ou encore en Lybie mais également par des soutiens actifs à des islamistes, surnommés "rebelles" par nos médias. Qui a initialement financé l'opposition syrienne? L'Occident. Qui compose cette opposition syrienne? Al-Nosra, branche d'Al-Qaïda en Syrie.

La Syrie laïque n'est pas encore tombée dans le chaos islamiste à l'instar de la Libye. Mais qu'adviendra-t-il demain, si la France, nation protectrice des chrétiens d'Orient dotée d'une légitimité dans la région, continue à faire le jeu des islamistes ?

Après l'Irak et la Lybie, le chaos et la barbarie sont désormais en Syrie. Puis un jour ce sera au tour de Beyrouth et pour finir l'Etat islamique sera aux portes de Jérusalem. Aujourd'hui Daesh est implanté en Bosnie, au cœur de l'Europe. Une fois de plus l'ingérence américaine, cette fois-ci en Ukraine et par le passé en Serbie, a impulsé cette implantation de l'islam radical. Cependant il s'agit ici désormais de l'Europe et non plus seulement du Moyen-Orient. Cessons de suivre aveuglement l'oncle Sam, appliquons une politique internationale réellement indépendante et pragmatique dans l'intérêt de la France et des Français afin de neutraliser Daesh avant qu'il ne soit trop tard.

Michel Garroté, 28 août 2015

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150826/1017783816.html