Le 24 juillet, un Syrien se fait exploser à l’entrée d’un concert en plein air dans la ville bavaroise d’Ansbach. Il s’appelle Mohamed Daleel (ou Abou Youssef pour Daesh). Au moyen d’une bombe, cachée dans son sac à dos, il fait quinze blessés mais il est le seul à perdre la vie. Depuis, son profil et son parcours interrogent les autorités allemandes. Une enquête du New York Times lève à présent une partie du mystère.
L’homme arrive en Europe en avril 2013, en Bulgarie plus précisément. Il se présente quelques mois plus tard, en novembre, à Ilana Savova qui dirige à Sofia une organisation de défense des droits de l’Homme. Près de trois ans plus tard, elle se souvient bien de lui:
"On ne voit pas gens avec des éclats d’obus dans la jambe tous les jours!"
Il lui explique qu’il est blessé depuis qu’un obus est tombé sur sa maison tuant sa femme et ses enfants et qu’il a fui la Syrie pour se faire soigner et échapper à la guerre.
D’après l’organisation djihadiste, il rejoint les rangs de l’EI en Irak avant de se battre en Syrie, à Alep. C’est là qu’il est blessé par un shrapnel. Il cherche alors à se faire soigner en Europe pour mieux revenir sur le front. Pour d’obscures raisons, il n’aurait pu satisfaire cet objectif, décidant alors de passer à l’acte en Allemagne.
L'auteur de l'attentat d'#Ansbach, présenté comme un "réfugié syrien", était membre de l'#EI depuis des années pic.twitter.com/RxMM4bdQ3q
— Romain Caillet (@RomainCaillet) 26 juillet 2016