La Confédération qui va chercher les compétences hors de nos frontières

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national

La semaine passée, j'ai bu un café avec un ami. Même si nous sommes très liés, nous ne nous rencontrons pas très souvent, la vie en ayant décidé ainsi. A peine assis, il demande de mes nouvelles. Je lui réponds que ça va bien et que la vie que je mène me convient bien. A mon tour de m'enquérir de son sort. Mon ami me dit qu'il vient de perdre son poste. Stupéfaction de ma part, j'avais souvenance qu'il travaillait pour une entité entièrement détenue par la Confédération. C'est bien le cas, dit-il, mais la société en question a fait appel à des managers allemands pour entreprendre des restructurations et son poste est passé à la trappe. En l’occurrence la personne est frontalière et vient travailler en Suisse quelques jours par semaine et le reste du temps effectue du télétravail.  Aucune aigreur dans son propos, il considère que le plan appliqué par ces spécialistes venus d'Outre-Rhin sera bénéfique à l'entreprise. Il déplore cependant que passablement de postes de direction soient maintenant en mains germaniques, ce qui est un comble pour une entreprise phare de notre pays.

 

Lorsque nous nous sommes quittés, je me suis interrogé. Pourquoi la Confédération elle-même va-t-elle chercher des compétences hors de nos frontières ? N'avons-nous pas en Suisse quelque capitaine d'entreprise à même de conduire les destinées de la maison en question ?  Ce n'est manifestement pas le cas vu de Berne. En fait, l'arrivée de ces dirigeants d'élite propose une nouvelle culture d'entreprise qui fait fi du partenariat social. En Suisse, nous chérissons la paix du travail, vertu essentielle qui a sans doute beaucoup contribué à notre prospérité. En Allemagne, on voit les choses différemment. Pour les employeurs, seul le profit compte. On peut voir les choses ainsi, cela explique sans doute la bonne santé économique de notre voisin. Il faut cependant soulever le voile pour apprécier ce qui se cache derrière les succès économiques allemands. Le pays compte des millions de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté, laissés-pour-compte dont on ne se préoccupe guère. C'est cette façon de voir qui semble séduire le Conseil fédéral qui s'en remet donc aux top-managers pour dégager des bénéfices en dégageant du monde. Comment, dans ces conditions, inciter les entreprises établies en Suisse à faire appel à la main-d'œuvre locale quand notre gouvernement pratique l'inverse ?

 

Yvan Perrin, 2.09.2020

 

6 commentaires

  1. Posté par lamentatio le

    En vain tout commentaire. ” la culture du copinage” fait la loi en Suisse et ailleur. On peut se demander a quoi bon tous les offices de formation et orientation professionnelle. Et les ORPs. A parier que ces établissements donnent un support considérable aux étrangers , particulièrement aux frontalières et pourquoi pas aux ” réfugiés mineurs” ( les pauvres…) si ceux-ci ont l’envie de se ” former” ou de bosser. L’alternative du deal restent pour eux mieux envisageable. La même politique quant au service du logement ou l’asloca et ainsi de suite. En complémentarité il y a nombre des institution qui agissent contre les intérêts des citoyens comme spj ou ceux qui ordonnent des placements abusifs. L’import massif des kammarads d’orientation communiste et cela pendant des décennies porte aujourd’hui ses fruits. Alors l’appartenance a une nation ou people se traduit comment. Si l’implication de l’état en vue du bien être de ses citoyens laisse a désirer alors quelle est la légitimité de nos élus. Sinon a laisser entendre que cela est le but souhaité, c’est-à-dire que les populations sollicitent elles-mêmes le remplacement des pouvoirs locaux en faveur dune gouvernance dans plus en plus centralisée et mieux… éclairée. Quant a la paix du travail en Suisse, on peut se demander de quelle réalité a bien puisse vivre ce monsieur. Quant des patrons te menacent avec l’import des ouvrier chinois ( pour 1 ball/ l’heure) alors…. Et c’était ainsi déjà il y a 10 ans. Peut-être existe-t-il une paix du travail pour le bobos et leurs progénitures. Mais ceux-ci représentent une minorité. Proposez une politique pragmatique afin d’en finir avec cette situation lamentable et surtout suivez -la sans faille ou des compromis pourvu le maintien au pouvoir. Et le peuple va vous suivre certainement. Invoquer des lieux communs, des réalités bien connues par une grande majorité ne sert pas a grand chose. Presque tous le font d’une manière plus ou moins publique. Bon c’est déjà un signal mais il demande d’être poursuit par des actions concrètes. Si on veut réellement changer quelque chose. Ceux qui ont les moyens sont concernés.

  2. Posté par antoine le

    ”En Allemagne, on voit les choses différemment. Pour les employeurs, seul le profit compte”
    Tout cela sur le dos des employés et ouvriers !!
    ”Le pays compte des millions de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté, laissés-pour-compte dont on ne se préoccupe guère. C’est cette façon de voir qui semble séduire le Conseil fédéral qui s’en remet donc aux top-managers pour dégager des bénéfices en dégageant du monde. ”
    La paix sociale en Suisse ne va pas durer longtemps !!
    Et c’est la Confédération qui en sera coupable !
    Les poste clés comme les RH ne doivent PAS être aux mains d’étrangers !

  3. Posté par Bribrilanarchistededroite le

    C’est incroyable, mais même les postes de direction, office du logement à Lausanne, directrice de l’office du logement frontalière et c’est par les infos de la rts qui nous l’on appris.
    Bienvenue dans le monde du travail au 21ème siècle

  4. Posté par Chris le

    Tant que les gars comme votre ami n’y voient pas un problème, tout roule…(…). Lorsqu’il sera en fin de droit (vu son âge qui doit être près du vôtre et que là encore il passera derrière ceux qui ont un passeport européen ou plus lointain, là peut-être qu’il aura un petit spasme dans son sommeil. Finalement les citoyens suisses votent pour cela. Et étant un fervent défenseur de la démocratie, j’accepte pleinement leur choix.
    Le 27 nous aurons, hélas, confirmation de cela. Certains y verront alors un feu vert vif pour accélérer encore la cadence. Ce pays n’est plus le mien en ce qui me concerne, je fais désormais comme les autres: je me nourris d’un cadavre qui bouge encore. Il a été bradé, donné, défiguré, il vit désormais sur des mythes, ceux qui nous font croire que la vie y est si douce, que nous avons un formidable pouvoir d’achat, que notre bouffe y est meilleure et que les divers impôts et taxes y sont si douces.
    Pour certains oui, pour nous autres Suisses de plus en plus nombreux c’est une illusion savamment entretenue.

  5. Posté par Bussy le

    C’est vrai que les Allemands sont un bon exemple pour les exploiteurs… l’Allemagne a 6 ou 7 millions de “workings poors”, un salaire minimum de 9 euros de l’heure…. et elle fait venir massivement des esclaves payés, quand ils travaillent, 1 ou 2 euros…..
    Pour ceux qui ne se laissent pas exploiter, les patrons s’en foutent, ils sont à la charge de la collectivité, c’est-à-dire de la classe moyenne qui doit bosser de plus en plus dur pour entretenir de plus en plus de boulets.
    Et en Suisse, je parie que tout ça est fait avec la bénédiction des syndicats… qui réclament environ 23 euros de salaire minimum…..
    Arrêtez la terre, je veux descendre……

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