Et s’y attacher pour avoir droit à la naturalisation, dixit Antonio Hodgers (PES/GE) dans Le Temps du jour
« La naturalisation présuppose, d’une part, dans le pays d’accueil, l’expression d’une ouverture à l’égard des résidents étrangers et, d’autre part, chez ces derniers, une certaine identification et attachement à leur pays de résidence ».
Cet éclair de lucidité aura duré ce que durent les roses, quelques lignes plus bas, le Conseiller national écologiste juge « vexant » que les étrangers soient si peu nombreux à demander le passeport à croix blanche et que de ne pas leur accorder l'égalité des droits politiques - alors qu'ils se refusent à demander leur naturalisation, ainsi que le constate avec dépit le jeune politique - revient à instaurer une inéquitable « logique de castes », « celle qui décide et celle qui ne décide pas ». En clair et si l'on comprend bien, il est injuste de refuser des droits politiques aux étrangers qui ne veulent pas de la nationalité; allez comprendre.
Qu'à cela ne tienne, Antonio Hodgers va leur imposer notre passeport de gré ou de force: « Au lieu de légiférer de manière à mettre des bâtons dans les roues aux quelques étrangers qui osent encore vouloir devenir Suisses, le parlement devrait réfléchir à la manière de convaincre les autres 98% de demander la nationalité helvétique. Le corps politique, à l’image du corps économique, a besoin de ce sang frais »; ceci étant dit pour le vampirisme occidental des élites émigrées. L'on voit d'ici les services fédéraux de l'Office des migrations donner la chasse aux étrangers pour leur coller force passeports contre leur volonté.
Las but not least, ces même droits populaires que le Conseiller Hodgers veut imposer à tout prix aux résidents étrangers qui n'en veulent pas, revient à constituer « des assemblées populaires qui discriminent, sans conséquence légale aucune, les candidats issus de l’Europe de l’Est et d’Afrique ». En fait, ce que veut Antonio Hodgers, c'est forcer, contre leur gré, les étrangers à prendre part aux immondes procédés racistes qui fondent le libre exercice de notre démocratie; l'on confine ici à des raffinements de cruauté que la droite la plus extrême n'eût jamais l'audace d'oser imaginer dans ses rêves les plus fous, ou alors, plus vraisemblablement, à gauche et depuis longtemps, l'on a perdu l'habitude de penser.
Source
Démographie et naturalisations, voir aussi La Suisse se meurt
« Les étrangers doivent s’identifier au pays de résidence » ? Que signifie s’identifier dans la bouche de quelqu’un qui est vert ou rose ou rouge selon les humeurs du moment et le sens du vent ? En majorité de ceux qui ne veulent pas se naturaliser, s’y refusent dans l’idée qu’il ont mieux chez eux, mais que la Suisse pourrait leur offrir ce mieux qu’ils n’ont pas encore obtenu; identification est un mot fourre-tout, donc privé de sens politique: on devient Suisse pour en être jusqu’au bout des ongles, mais s’identifier sans naturalisation c’est du trompe l’oeil pour ceux qui veulent bien être trompés à l’insu du plein gré de leur libre arbitre; Hodgers aime ces gens faciles à éblouir avec des phrases creuses et des promesses vagues, c’est sa clientèle de toujours. En arrivant on doit soi-même se faire une place, non attendre qu’on vous la fasse afin que dès l’arrivée tout vous soit octroyé comme à un souverain qui se croit tout entièrement dû. Ce Hodgers vise, comme François-le-Mol, les futurs électeurs au moment où, qui sait un jour, le vote des étrangers sera généralisé; en effet, la gôche genevoise a depuis toujours singé ce qui se faisait en France, voisine ou non, et s’est toujours pliée aux oukases fulminés par les prophètes socialistes; Hodgers confirme et illustre cet état de faits, très ancien, puisqu’on peut le faire remonter à la révolution genevoise de 1798 déjà. Être Suisse, n’en déplaise à ce monsieur fraîchement naturalisé, c’est vouloir et finir par devenir plus suisse qu’un Suisse, sinon ce n’est qu’un job purement économique, et nombreux en sont les exemples! La Suisse est bien petite et voit affluer des gens de ces pays immenses, riches de ressources infinies et dont les richesses sont détournées par des amis, de monsieur Hodgers, entre autres. Que ne va-t-il prêcher là-bas son évangile, on verra bien comme il y sera accueilli!
Madame Oberson. Le modèle des Français qui veulent retourner “chez eux”, c’est-à-dire ne pas s’intégrer chez nous, devraient demander aux premiers Italiens qui venaient chez nous et pensaient et agissaient de la même façon. Pour les Portugais c’est à peu près pareil.
Mais le jour où ils réalisaient leur rêve ils furent déçus et souvent frustrés de constater que « chez eux » ils arrivaient en terre étrangère, les anciens amis avaient vécu leur vie, donc ils n’avaient plus la vision des choses de « l’époque », beaucoup étaient partis, quittés la région ou ce monde. En Suisse ils avaient vécu en parallèle ou à côté de la société Suisse, ils n’avaient plus le travail pour occuper leur temps, alors si l’on peut dire se retrouvaient face au vide.
C’est ce que je me disais en lisant Le Temps ce matin. Et en plus, je me disais aussi que la majorité des étrangers – Français en tout cas pour ceux que je connais- sont en Suisse pour gagner un peu plus que ce qu’ils gagnent dans leur pays d’origine en envisageant de retourner “chez eux” à la retraite.. avec une bonne retraite; ayant acquis pour .certains, avec cet argent gagné en Suisse, un “ça m’suffit” pour leurs vieux jours..
Celui ( ou celle) qui veut vraiment “devenir suisse” fait l’effort d’attendre et de se plier aux exigences, trouvant même cela tout à fait normal et estimant que dans leur pays d’origine on devrait avoir la même politique quant au problème de l’acquisition de la nationalité..