Giulia Foïs s’exhibe sur une affiche du Nouveau Front Populaire? La direction de France Inter ne voit apparemment pas où est le problème…

 

Il paraît que Jean-François Achilli s’inquiète beaucoup pour la chroniqueuse… Bénéficie-t-elle d’un statut à part ?


Giulia Foïs est journaliste, productrice et autrice. Elle officie entre autres sur la radio publique. Le féminisme bas de gamme et les théories délirantes sur le genre étant à la portée de tout le monde, cette animatrice woke a décidé d’en faire ses sujets de prédilection. Les féministes les plus averties ont nourri ses réflexions sur le « systémisme du patriarcat », confie-t-elle sur Louie Media. Elle faisait partie du jury de feu le magazine Causette lorsque celui-ci a décerné son prix du meilleur essai féministe à… Alice Coffin. Sur France Inter, elle a animé Pas son genre, émission grâce à laquelle les auditeurs apprirent, entre autres choses stupéfiantes, que « le féminisme c’est la théorie, le lesbianisme, la pratique », que les femmes doivent « s’autoriser à se passer des hommes, dans leurs têtes comme dans leurs lits », que « les hommes ne sont plus qu’une option, parmi d’autres. » Elle admire Judith Butler et Virginie Despentes. Caroline De Haas l’inspire. Depuis deux ans, elle anime, toujours sur France Inter, un programme hebdomadaire intitulé En marge.

Amine El Khatmi ne sera pas invité tout de suite dans son émission

Le 22 juin, lors de la dernière émission de la saison – émission consacrée à… « un pays imaginaire, la Matriarcate » – Giulia Foïs a reçu une autre autrice, Typhaine D[1], une penseuse de sa trempe qui a inventé une langue supposément émancipatrice, un charabia – en gros, elle ajoute des « e » un peu partout pour « féminiser la langue » – avec lequel elle a écrit Contes à rebours, une pièce qu’elle jouera cet été au Festival (de plus en plus woke) d’Avignon : « C’est une réécriture féministe des contes de fées », commence àexpliquer la penseuse en question avant de se mettre à planer complètement : « J’ai voulu commencer par la première phrase qui est… Il était une fois. Et là, je me suis dit, mais qui est ce “il”, ce mec qui veut commencer mon livre et qui veut parader en tête ? Et je me suis dit : mais comment puis-je faire un livre qui m’émancipe avec une grammaire qui m’opprime, qui me rappelle à chaque phrase que les femmes sont quantité négligeable ou sont invisibles. » Giulia Foïs n’a pas cru bon de faire remarquer à son invitée que le « il » de « il était une fois » ne désigne en aucun cas un « mec » mais forme avec le verbe être ce qu’on appelle une locution impersonnelle – en clair, dans le cas présent, le pronom « il » ne représente rien ni personne. Deux possibilités : 1) L’empathique Giulia Foïs n’a pas voulu mettre dans l’embarras son hôte inculte. 2) Elle-même ignore l’existence de ces formes impersonnelles et croit, comme Typhaine D, que « il pleut » est une expression masculiniste et patriarcale. Vu le niveau intellectuel de la dame, je crains malheureusement que…

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On l’aura compris, Giulia Foïs est une journaliste qui a su se plier à toutes les orthodoxies progressistes du moment, le néo-féminisme, le LGBTisme, le wokisme en général. Attirée depuis toujours par l’extrême gauche, elle a signé en 2022 un appel à voter Jean-Luc Mélenchon. Il y a quelques jours, une affiche du Nouveau Front Populaire annonçait sa venue à un meeting devant se tenir à Lyon. La même photo que celle illustrant son émission radiophonique sur le site de France Inter était reprise sur l’affiche politique. Étant donné la tendance gauchiste et la propagande sans limite contre « l’extrême droite » dans les médias publics, Giulia Foïs a vraisemblablement pensé que cela allait passer crème. Mais certaines personnalités, dont le fondateur du Printemps républicain, Amine El Khatmi, ont immédiatement fait le rapprochement avec le cas du journaliste Jean-François Achilli. La direction de France Info a en effet récemment licencié ce dernier pour une « faute grave », une rencontre avec Jordan Bardella dans le cadre d’une potentielle participation à l’écriture d’une autobiographie de l’homme politique, participation que le journaliste avait déclinée. Évoquant le code de déontologie des journalistes de Radio France, Jean-Philippe Baille, directeur de ladite radio, a expliqué : « Nous étions dans l’obligation de réagir. Ces règles sont là pour protéger l’éthique de notre profession, garantir l’indépendance de nos journalistes et conserver la confiance des Français dans leur service public. » Giulia Foïs jouit apparemment d’un statut à part.

Encore un coup de la fachosphère !

De plus, il semblerait bien qu’elle ait été surtout victime de la fachosphère. Les plus fins limiers de Libération en matière de « vérification de l’information » (ou CheckNews) ont diligenté une enquête afin de sauver le soldat Foïs. Le pot aux roses est enfin dévoilé : la journaliste aurait fait « l’objet d’attaques en ligne, en grande partie venue de l’extrême droite ». « Les médias de la bollosphère, agissant comme de coutume de concert, se [seraient] jetés sur “l’affaire”, dénonçant la collusion entre l’audiovisuel public et la gauche » – collusion qui relève de l’imaginaire, comme chacun sait. Les vigilants enquêteurs de Libé ont contacté Giulia Foïs qui avait prévu, leur a-t-elle expliqué, d’intervenir lors de ce meeting pour « défendre les droits des femmes et des enfants » en mettant en exergue son expérience personnelle et celle de son fils « en situation de handicap ». Car Giulia Foïs a peur : « On sait ce que fait l’extrême droite au handicap et aux handicapés et à tout ce qui sort de la norme. On sait ce que le RN promet pour les femmes aussi, donc quand l’heure est si grave, j’y vais avec mon cœur, j’y vais avec mes tripes. »

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Giulia Foïs a finalement renoncé à sa venue au meeting du NFP. Toutefois, Libé a eu connaissance du texte que la journaliste comptait lire lors de cette réunion. Une critique de la détérioration du débat public et de l’ascension de l’extrême droite en constituait, parait-il, l’essentiel. Mais, affirme la journaliste, cela ne relevait d’aucun militantisme. Elle voulait seulement  « souligner la nécessité d’un monde plus inclusif » et déplorer qu’on ait « réussi à faire croire que le RN est un parti comme les autres ». Mélange désolant d’arrogance et de naïveté.

Elle espère maintenant « voir la presse tout entière vent debout contre cette menace que représente l’extrême droite ». Il a visiblement échappé à Giulia Foïs que la « presse tout entière » (ou presque) n’a pas attendu son injonction pour pilonner la propagande des castors. France Inter, la radio qui l’emploie, n’est pas la dernière à promouvoir, plus ou moins subtilement, le fameux « barrage républicain » contre le RN. Raison pour laquelle, au contraire de Jean-François Achilli, Giulia Foïs n’a rien à craindre. D’ailleurs, dit-elle à Libé, elle a eu avec la direction de la radio des échanges « assez doux » qui ne laissent présager aucune sanction, même minime.

Giulia Foïs attend maintenant les résultats des élections la peur au ventre. Les heures sombres vont-elles s’abattre définitivement sur la France ? La bête immonde est-elle de retour, prête à dévorer les handicapés et les femmes ? Et, surtout, le contrat de Mme Foïs avec France Inter sera-t-il renouvelé à la rentrée ? Questions effrayantes. Réponses dans un peu plus de dix jours.

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[1] J’ai consacré à cette créature étrange un papier paru le 20 mai 2020 dans ces colonnes.

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