Le candidat communiste remporte l’élection présidentielle au Chili après une année de violences des foules de gauche

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Ce dimanche, le Chili a élu à sa présidence Gabriel Boric – un virage à gauche après deux ans de violences des foules marxistes ciblant les églises et les institutions gouvernementales. Boric est un organisateur de manifestations d'extrême gauche soutenu par le Parti communiste.

Boric a battu le candidat conservateur José Antonio Kast, qui avait remporté le premier tour en novembre. Kast a reconnu sa défaite dimanche soir. Au cours du mois dernier – durant lequel Boric et Kast étaient au coude à coude après avoir évincé une large gamme d’autres candidats au premier tour – un nombre croissant d'attaques violentes de la part des gauchistes contre les partisans et les membres du personnel de Kast sont venues déterminer l'élection.

« Je viens de parler à [Gabriel Boric] et je l'ai félicité pour sa grande victoire », a écrit Kast sur Twitter dimanche soir. « À partir d'aujourd'hui, il est le président élu du Chili et mérite tout notre respect et notre collaboration constructive. Le Chili est toujours le premier. »

La rapidité avec laquelle Kast a admis sa défaite était notable - tout comme sa rencontre en personne avec Boric peu de temps après - sur un continent où les candidats ont de plus en plus dénoncé la fraude, en dernier lieu lors de l'élection présidentielle péruvienne, également remportée par un communiste. Boric semblait prêt à crier à la fraude au cas où il aurait perdu, passant une grande partie du dimanche à se plaindre que les transports publics n'étaient pas suffisamment accessibles à ses électeurs.

Boric s'est fait connaître en tant que leader de la protestation étudiante de gauche au cours du dernier mandat du président sortant Sebastián Piñera, un candidat de «centre-droit» qui a largement cédé aux principales revendications de la gauche, telles que l'abolition de l'ensemble de la Constitution et la l’empressement à donner à la Chine la mainmise sur l'économie chilienne, la plus forte d'Amérique latine. Bien qu'elle ne soit pas officiellement affiliée au Parti communiste, la coalition de gauche « J’approuve la dignité » de Boric comprend le Parti communiste chilien.

Boric a fait peu de promesses dans son discours de victoire, avertissant les Chiliens que les temps à venir ne seront pas faciles. Ses sombres prédictions ont semblé toutefois se limiter à évoquer la pandémie de coronavirus, qui a frappé le Chili particulièrement durement, en grande partie à cause de la confiance de Piñera dans les vaccins de mauvaise qualité en provenance de Chine. Boric a aussi parlé à plusieurs reprises d'« unité » et d'« ouverture ». Il a commencé son discours dans la langue autochtone mapuche pour bien se montrer inclusif, et a condamné le « patriarcat » en général. Il lui a fallu un moment avant de promettre de coopérer avec son adversaire vaincu :

« L'avenir du Chili a besoin que tout le monde soit du côté du peuple. J'espère que nous aurons la maturité de compter sur leurs idées et leurs propositions. Avec Kast », a promis Boric, « nous saurons jeter des ponts pour que nos compatriotes puissent mieux vivre. »

À ceux qui craignent que le Chili ait bientôt à faire aux mêmes maux socialistes qui frappent une grande partie du continent – ​​le cas le plus dramatique étant le Venezuela – dans les pays qui ont voté pour des candidats comme lui, Boric a déclaré : « Mon engagement est de prendre soin de la démocratie chaque jour de mon gouvernement. Une démocratie de fond qui ne se réduise pas à ce qui se passe aujourd'hui, mais une démocratie dans laquelle la société civile montre la voie. »

Les partisans de Boric ont donné au monde de quoi s'inquiéter le mois dernier. Des foules violentes ont ciblé les partisans de Kast : en attaquant des familles conservatrices en plein jour à coups de pierres, en défonçant des véhicules lors des événements de la campagne Kast, en organisant des foules menaçantes pour entourer Kast lui-même pendant sa campagne de porte-à-porte et, à une occasion, en tentant de pousser à terre une collaboratrice de Kast qui était enceinte. Lors d'un événement de campagne « Femmes pour Boric » ce week-end, la chanteuse Camila Moreno a déclaré : « Que Kast et Piñera meurent ; nous brûlerons ce royaume. »

Et effectivement les gauchistes avaient brûlé une grande partie du Chili jusqu'à ce week-end. Des émeutes de gauche ont éclaté déjà fin 2019, en réponse, disait-on, à une proposition de hausse des tarifs du métro de Santiago, émeutes qui ont débouché sur une vague d’incendies de bâtiments gouvernementaux, d'églises et de postes de police. Des politiciens locaux ont affirmé que  des groupes de gauche organisés distribuaient de la drogue, de l'alcool et orchestraient des fêtes en plein air incitant les gens à se livrer à la destruction de biens et au pillage. La violence a continué même après que Piñera ait accepté à la fois de ne pas augmenter les tarifs du métro et de mettre la Constitution du pays à la poubelle, une autre exigence de la foule qui n’avait pourtant pas grand-chose à voir avec ce qui avait été présenté comme la cause initiale des émeutes. Les émeutiers et les politiciens qui leur donnaient les moyens d’agir, comme Boric, n'ont pas non plus expliqué le lien logique entre le prix des tickets de métro et les dommages considérables causés aux églises catholiques historiques du Chili, y compris le vandalisme avec des graffitis sataniques.

SANTIAGO, CHILI - 18 OCTOBRE : l'église de La Asuncion brûle lors d'une manifestation le 18 octobre 2020 à Santiago, au Chili. Une série de manifestations et de troubles sociaux ont éclaté après une augmentation des tarifs du métro. Il s'est développé dans un mouvement exigeant des améliorations des services de base, des prix et des avantages équitables, notamment les retraites, la santé publique et l'éducation. En conséquence, le Chili organisera dimanche prochain un référendum pour décider de modifier ou non la constitution de l'ère Pinochet. (Photo de Marcelo Hernandez/Getty Images)

L'église de L’Assomption brûle lors d'une manifestation le 18 octobre 2020 à Santiago du Chili. Une série de manifestations et de troubles sociaux ont éclaté après une tentative d’augmentation des prix du métro (Marcelo Hernandez/Getty Images).

Au cours du dernier mois de campagne, Boric n'a pas fait grand-chose pour condamner les violences contre les partisans de Kast, affirmant tièdement, sans preuves, qu'il avait vécu des situations semblablea.

La gauche internationale, en particulier en Amérique latine, a célébré avec effusion la victoire de Boric:

« Je félicite la coalition « J’approuve la dignité » pour sa victoire et le nouveau président élu du Chili, Gabriel Boric », a écrit sur Twitter le dictateur socialiste vénézuélien Nicolás Maduro. « Je salue le peuple de Salvador Allende [le leader de gauche] et de Víctor Jara pour sa victoire éclatante contre le fascisme. »

Dans l'Argentine voisine, le président socialiste Alberto Fernández a personnellement appelé Boric pour le féliciter et l'a invité à se rendre en Argentine. « Quand tu voudras », a-t-il dit. La vice-présidente Cristina Fernández de Kirchner (sans lien de parenté), qui a elle-même été présidente à deux reprises, a semblé célébrer étrangement la victoire de Boric sur Twitter avec une photo affichant bien en vue le drapeau argentin.

La bourse chilienne s'est effondrée en réponse à l'annonce d'un président élu d'extrême gauche. L'indice boursier IPSA à Santiago, le plus important de la capitale, a chuté de plus de sept pour cent au moment de la mise sous presse lundi matin. Le quotidien chilien La Tercera rapporte que suite aux appels de Boric à nationaliser le secteur de la santé, les économistes s'attendent à voir ce secteur subir les dommages économiques les plus catastrophiques, comme toute branche économique liée à l'État.

Traduction: Albert Coroz

Un commentaire

  1. Posté par Sergio le

    Si l’on ne me donne pas ce que je veux, je le prendrai par la force. Extrait du bréviaire de la pensée correcte du bolchévisme. Cette idéologie a été reprise au nom de l’islam.

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