Londres envisagerait de bannir le Chinois CGN de ses chantiers nucléaires

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«Le gouvernement britannique étudie les moyens d’exclure la société d'énergie nucléaire d'Etat chinoise China General Nuclear (CGN) de tous ses futurs projets énergétiques au Royaume-Uni, y compris le consortium pour la construction de la nouvelle centrale nucléaire de Sizewell pour un coût de 20 milliards de livres (23,4 milliards d’euros) dans le Suffolk», affirme dans son édition datée du 26 juillet le Financial Times.

Selon «des personnes proches des discussions», citées par le quotidien de référence de la place financière de Londres, cette décision à venir serait liée au refroidissement des relations entre la Chine et le Royaume-Uni, ces dernières années, en raison de différends entre les deux pays sur l’administration de l’ex-colonie britannique de Hong Kong, la gestion initiale de l’épidémie de Covid-19 à Wuhan et la répression alléguée des Ouïghours au Xinjiang.

Dès avril 2020, le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, avait déclaré que le Royaume-Uni ne pourrait plus continuer «à faire des affaires comme si de rien n’était» avec Pékin en raison de sa gestion de l’épidémie de Covid-19. La décision la plus retentissante de Londres avait été la décision de bannir le fabricant chinois d'équipements de télécommunications Huawei du réseau 5G britannique.

Pour le Financial Times la décision de reconsidérer son partenariat avec Pékin dans le domaine de l'énergie nucléaire intervient au moment où «les Etats-Unis et leurs alliés en Europe et en Asie cherchent de plus en plus à empêcher la Chine d'obtenir des technologies sensibles, et à protéger leurs propres chaînes d'approvisionnement ou infrastructures critiques contre une dépendance excessive à l'égard de la technologie chinoise».

Une collaboration qui date de 2015

La collaboration avec la Chine dans le domaine de l'énergie nucléaire remonte à un accord trouvé en 2015, approuvé par David Cameron, alors Premier ministre du Royaume-Uni, et le président chinois Xi Jinping. Cet accord prévoyait que CGN deviendrait un partenaire à 20% dans le développement de la centrale de Sizewell sur la côte du Suffolk (est de l’Angleterre), avec une option pour participer à sa construction. Il a également scellé l'investissement chinois dans la centrale nucléaire de technologie française EPR à Hinkley Point, dont EDF peine à achever la construction dans le Somerset (sud-ouest de l’Angleterre).

En vertu de l'accord, CGN est également devenu le développeur principal du projet de centrale de Bradwell dans l'Essex (est de Londres), dans lequel il prévoit d'employer sa propre technologie de réacteur Hualong HPR1000. La conception est en cours d'approbation réglementaire au Royaume-Uni, mais, selon le quotidien financier ce projet serait désormais voué à l’échec. Par ailleurs des discussions seraient déjà en cours avec EDF, pour savoir si l’énergéticien public français pourra trouver de nouveaux partenaires pour le projet d’Hinkley point.

Interrogé par Reuters, le ministère britannique de l'Energie et de la Stratégie industrielle (Department for Business, Energy & Industrial Strategy- BEIS) a refusé de commenter directement l’article du Financial Times se bornant à déclarer que l’énergie nucléaire avait un rôle important à jouer dans l'avenir énergétique à faible émission de carbone du Royaume-Uni.  «Tous les projets nucléaires au Royaume-Uni sont menés dans le cadre d'une réglementation solide et indépendante pour répondre aux exigences juridiques, réglementaires et de sécurité nationale rigoureuses du Royaume-Uni, garantissant la protection de nos intérêt», a ajouté le porte-parole du BEIS cité par Reuters.

Contacté par RT France, EDF n’était pas immédiatement disponible pour confirmer les discussions pour trouver un remplaçant à CGN comme partenaire financier dans le projet d’Hinkley point évoquées dans l’article du Financial Times. En revanche, le ministère chinois des Affaires étrangères a réagi par la voix de son porte-parole Zhao Lijian, cité par Reuters, lequel a déclaré que «les Britanniques devraient offrir un environnement commercial ouvert, juste et non discriminatoire aux entreprises chinoises». Et de préciser : «La Chine et la Grande-Bretagne sont des partenaires commerciaux et d'investissement importants l'une pour l'autre […] Il est dans l'intérêt des deux parties de mener une coopération pratique dans un esprit de bénéfice mutuel et de résultat gagnant-gagnant.»

 

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2 commentaires

  1. Posté par miranda le

    Est-ce vraiment pour les raisons évoquées ci-dessous :
    « cette décision à venir serait liée au refroidissement des relations entre la Chine et le Royaume-Uni, ces dernières années, en raison de différends entre les deux pays sur l’administration de l’ex-colonie britannique de Hong Kong, la gestion initiale de l’épidémie de Covid-19 à Wuhan et la répression alléguée des Ouïghours au Xinjiang. »

    Si l’on regarde la façon dont « progresse » commercialement maintenant la Chine, on peut se demander si les Britanniques ne cherchent pas AUSSI à se préserver des dettes colossales que ça pourrait engendrer et des conditions COMMERCIALES particulières liées aux contrats chinois.
    L’histoire du Monténégro et de l’autoroute (chinoise) à la construction qui dure, qui dure, qui dure alors que s’accumule une dette abyssale est un exemple pour tous ceux qui se risqueraient à trop d’engagement avec la Chine. L’Afrique risque de s’y embourber, comme divers pays du tiers monde.
    Mais si, déjà les britanniques écartent les chinois pour les bonnes raisons évoquées ci-dessus on peut les saluer.

    L’Europe, tellement « proche » dans ses relations avec la Chine n’oserait pas faire ce pas.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/montenegro-la-construction-d-une-autoroute-financee-par-la-chine-tourne-au-fiasco_4673263.html

  2. Posté par Nicolas le

    Enfin, ce n’est pas trop tôt! Certains gouvernements commencent à ouvrir les yeux sur le péril jaune.

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